Invention et création

Par François Bossard

, , , ,

François Bossard1

Résumé : Ayant rédigé plus de mille brevets, en contact constant avec des inventeurs qu’il conseillait et défendait devant les tribunaux, F. Bossard s’est familiarisé avec les procédés d’une « création » humaine. La création est intuitive ; elle part du but à atteindre, puis en définit les moyens. La réalisation, elle, procède en ordre inverse, des préparatifs vers l’achèvement. L’objet une fois réalisé ne peut se perfectionner tout seul ; il est voué à se dégrader. L’action du hasard ne comporte aucune des caractéristiques nécessaires à une création. On en déduit aisément que le darwinisme est faux.

Je parle de la création, car j’ai été pendant plus de 40 ans dans un service de brevets d’invention, et j’ai défendu des inventeurs ou « créateurs » humains. Les brevets se rapportent à des inventions dans tous les pays, et peuvent y être jugés par des tribunaux. La Classification Internationale des Brevets comprend plus de 1200 pages ! Les inventions y sont distinguées selon au moins soixante mille rubriques !

Un créateur sait que son invention doit fonctionner. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il s’est trompé. L’invention doit fonctionner non quelques minutes, mais plusieurs années. Dans le brevet, l’inventeur doit montrer que ce qu’il a trouvé diffère du déjà connu et présente un élément inventif. Aucune loi ne demande comment l’inventeur est tombé sur le résultat faisant fonctionner l’invention. Je ne me souviens pas que mes clients en aient jamais parlé.

Regardons ce qu’est une invention en écoutant divers créateurs. L’inventeur de la lampe à incandescence, Thomas Alva Edison, peu avant sa mort en 193l, s’est exprimé ainsi : « Le génie représente un pour cent d’inspiration, et quatre-vingt-dix pour cent de transpiration. »

Deux éléments sont ici présents, la transpiration que nous appelons l’agir, ou la réalisation, visible, et l’inspiration qui fait le génie, nous l’appelons le but, ou la conception, en général, invisible et de très courte durée. La vérité est donc qu’il y a  deux étapes.

En physique quantique, celui qui a découvert le principe d’exclusion, Wolfgang Pauli (prix Nobel de Physique 1945), fut un de mes professeurs. Peu avant sa mort, en 1958, il aurait dit : «Si quelqu‘un pense avoir découvert quelque chose, de deux choses l’une : ou bien c’est évident (en allemand selbstverstandlich ), ou bien c’est faux.» Là aussi il y a deux principes, la découverte, donc la conception, et la réalisation. La certitude de cette dernière, c’est-à-dire l’évidence, peut être prouvée par l’observation, par des résultats d’expériences, par des modèles, etc.

Prenons maintenant un autre exemple, pour regarder de plus près la conception et la réalisation. Un architecte se fait une idée de la maison qui plairait à son client. Il dessine un projet qu’il soumet à ce dernier. Éventuellement, il fait des modifications. Ensuite il conçoit les différentes caves, les travaux de terrassement, etc. Puis, il écrit un cahier des charges pour l’exécution du plan. Tout cela, c’est la conception. L’exécution se fait dans l’ordre inverse. Les corps de métier commencent d’abord par le terrassement, ensuite les caves, etc., pour aboutir à la réalisation du projet, c’est-à-dire à la maison. Personne ne pense que la maison est construite en fonction des caves. Tout le monde sait qu’elle est conforme au plan.

Lorsque quelqu’un constate qu’un produit fonctionne mal, il  a le choix entre deux possibilités. La première : le produit est bon pour la déchetterie ; la seconde : il est réparable. De toute façon, il sait que le produit se détériorera davantage avec le temps et qu’il ne s’améliorera jamais tout seul. L’enjeu de la réparation peut être double : le produit réparé fonctionnera comme un neuf, ou bien il opèrera avec une utilité moindre. La réalisation des diverses possibilités est donc de le jeter à la poubelle ou de le réparer, soit complètement, soit partiellement.

Dans toute création humaine, il y a une vérité qui se divise en conception et en réalisation. Si la conception va dans un sens, c’est-à-dire en débutant par la création achevée, la réalisation va dans l’autre sens, c’est-à-dire des préparatifs vers la création achevée. Nous voyons que la Création divine suit les mêmes principes. Le second récit de la création commence par un homme, devenant un être vivant par le souffle de Dieu, et finit par la description d’un jardin.

C’est la conception. Suivant l’autre étape, le premier récit de la création commence par une terre informe et vide, et finit par la création d’un homme. C’est la réalisation.

Nous avons appris par la Bible que Jésus-Christ était le premier et le dernier, l’Alpha et l’oméga. Nous avons vu que les créations suivent deux principes, la conception et la réalisation. Jésus Christ, le but premier et ultime de l’amour de Dieu, existait dès avant la conception du ciel et de la terre, et son règne – la réalisation – n’a pas de fin.

Maintenant, parlons du hasard. Lorsque nul ne sait comment un événement est survenu, il est possible de l’imputer au hasard, mais ce dernier ne fait rien.

La théorie de Darwin, au contraire, attribue au hasard le développement de toutes les espèces animales et végétales, à partir d’une espèce primitive. Beaucoup de croyants acceptent cette théorie, à tort à mon avis. Argumentons sur ce point.

Observons que le darwinisme se fie au hasard qui n’a pas de but, ni de conception, ni de résultats prévisibles. Cette théorie est fausse selon Pauli, car des fins imprévisibles ne sont certainement pas évidentes (selbstverstandlich). D’un autre côté, les hommes, même les plus inventifs, n’ont jamais réussi à faire une espèce vivante nouvelle.

Tout ‘créateur’ sait que jamais le hasard ne développe ni n’améliore une invention. Par contre, chaque invention peut périr ou être détériorée par un événement fortuit, par exemple la rouille, la pourriture, l’incendie, etc. Un créateur tout-puissant, même si on ne le connaît pas, ne peut renier ce que sait tout créateur connu.

Certains prétendent que la théorie de Darwin est scientifique. Or, ce n’est pas vrai. Il est évident que des phénomènes abandonnés au hasard existent. Exemple : une bonne pomme peut évoluer en pomme pourrie. Mais une pomme pourrie ne deviendra jamais un fruit comestible. Tout le monde le sait. C’est bien conforme à la science, qui dit ceci : un état ordonné peut toujours évoluer vers un état désordonné ; mais un état désordonné (la pomme pourrie en est un exemple), ne peut jamais devenir de lui-même un état ordonné. Le darwinisme dit exactement le contraire : une espèce vivante primitive peut évoluer en une espèce plus compliquée ou plus ordonnée. C’est contraire à la science.

La théorie de Darwin n’est pas scientifique, car il n’en existe nulle preuve, ni un seul exemple dans la nature ; tout est supposition ; elle ne pourrait pas être soutenue devant un tribunal.

Dans ce qui suit, je parle de ce qui est visible sans instrument. Je laisse aux biologistes les choses qui se voient exclusivement au microscope.

Remarquons que la transformation d’une espèce d’animal ne dépend pas d’une seule mutation. II en faudrait deux, et parfaitement symétriques, pour qu’il y ait mâle et femelle, donc reproduction possible.

L’apparition spontanée d’une nouvelle espèce n’est pas plausible car, en règle générale, deux mutations au hasard, dont le résultat est donc imprévisible, seront différentes. Cela explique qu’on n’ait jamais observé ni constaté que telle espèce animale se serait transformée en une autre espèce2.

D’un autre côté, le darwinisme fait grand cas de la sélection naturelle. Celle-ci semble à première vue logique, mais elle présente deux invraisemblances. Premièrement, la nature ne choisit pas (mais peut-être que Darwin, sans le dire, introduisait un créateur qui sélectionne ?)

Deuxièmement, personne n’a observé une espèce animale évoluer vers une espèce supérieure. De ce fait, aucun homme n’a vu opérer la sélection naturelle dans le sens annoncé par Darwin. C’est une supposition des darwinistes, mais cela reste une hypothèse.

Darwin avait beaucoup navigué et appris des pêcheurs que le hasard prime dans les résultats de leur métier. Mais le cas fortuit, qui explique très bien la pêche, ne crée pas le poisson, ni autre chose. Certains joueurs à la roulette sont convaincus qu’ils gagneront ; ils tiennent le hasard pour prodigieux. Certains autres ne s’y fient pas. Il en est ainsi avec la théorie de Darwin, quelques uns y croient, d’autres n’y croient pas.

Chacun peut évidemment croire à ce qui lui semble le plus logique. Mais soyons raisonnables ; la logique ne concerne pas seulement le monde visible. Elle tient compte aussi du monde invisible, qui existe ; nous l’avons constaté.

Citons un dernier exemple. Nous savons que la mort met fin à la vie, et ce pour toutes les créatures. Beaucoup ont de la peine à croire que, finalement, nous jouirons d’une vie après la mort. Quant à moi, j’y crois, avec tant d’autres, grâce à Celui, c’est-à-dire Jésus-Christ, qui a rencontré et vaincu la mort, et est ressuscité pour l’éternité. Suivant le Credo, Il nous a légué  »la vie éternelle », que personne n’a vue.

Je ne crois pas aux suppositions des darwinistes ; ma foi est dans le Credo.


1 Ingénieur, formé à la physique au Polytechnicum de Zurich, F. Bossard a travaillé comme conseiller en brevets. En collaboration avec son frère Paul, prêtre, il a écrit La création divine du monde, Paris, Éd. Champ libre, 2000, (Diffusion : Éd. Saint-Augustin, CP 148, CH-1890 Saint-Maurice).

2 Ndlr. Même si la mutation aléatoire affectait au même lieu et au même moment un mâle et une femelle, il s’agirait encore d’une « micro-évolution », [terme malheureux à bannir…ou du moins à réserver à la controverse avec les évolutionniste, car il les gêne énormément] sans commune mesure avec la « macro-évolution » qui suppose l’apparition d’un organe nouveau.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut