Pourquoi les animaux jouent-ils ?[1]

Pourquoi les animaux jouent-ils ?[1]

Par Brian Thomas

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Regard sur la création

Brian Thomas

Résumé: Nous nous sommes tellement habitués au réductionnisme matérialiste inspiré de l’évolutionnisme, que nous croyons possible d’expliquer ainsi nos propres comportements: les êtres vivants agiraient toujours par intérêt, pour tirer quel qu’avantage de leur situation, pour mettre à profit une supériorité… Or, le jeu vise, par définition, non la survie mais l’amusement, non l’intérêt mais le plaisir gratuit. Avec l’univers du jeu, nous entrons dans un registre qui échappe entièrement à toute interprétation darwinienne, alors qu’il concerne aussi les animaux. Reste à en tirer les conséquences: oui, la nature des êtres relève du Créateur et non de Darwin, et le Léviathan lui-même, ce grand monstre marin aujourd’hui nommé Plésiosaure, a été fait pour jouer, comme le précise le Psaume 104.

            Un poète du XIXème siècle parlait de « la nature  aux dents et aux griffes rouges »[2], et, effectivement, des morts parfois horribles associées au concept darwinien de l’évolution, la  »lutte pour la vie », se produisent assurément. Mais parfois les animaux jouent. Si la nature était inexorablement condamnée à être un champ de bataille pour la survie du seul plus apte, d’où viendrait alors cette envie de folâtrer ?

            La plupart des gens sont  très familiers du comportement enjoué des chiens. Certaines races semblent avoir une plus grande disposition pour le jeu, mais les chiens en général aiment folâtrer, soit avec les humains, soit avec d’autres chiens, voire avec des animaux d’une espèce différente.

            Dans une vidéo du National Geographic de la série documentaire « Amitiés animales inattendues », Surya l’orang-outan rencontre Rosco le chien de meute à la rivière du parc et tous les deux « se comportent comme des amis séparés depuis longtemps », luttant, courant, s’étreignant, roulant et faisant les fous[3]. Ce comportement a-t-il été conçu par Dieu comme un instinct, ou est-il le sous-produit accidentel des forces naturelles ?

            Beaucoup d’animaux, et peut-être tous les mammifères, aiment jouer. Les écureuils sautillent, les kangourous fond des bonds, les singes sont des clowns réputés et même les tortues semblent se livrer à des folies en mouvement lent. Et les créatures marines ne sont pas non plus immunisées contre l’amusement. Les loutres de mer passent un temps anormalement long à tournoyer, paraissant exprimer simplement leur joie d’être capables de le faire.

            Les corbeaux font des farces à d’autres créatures et, parfois même, font équipe pour jouer. Un rapport déclare qu’un groupe de corbeaux « volait vers un autre groupe, laissait tomber un moule en fer blanc et un membre de l’autre groupe plongeait et l’attrapait au vol, faisait demi-tour et volait vers l’autre équipe puis lâchait le moule et poursuivait ce jeu tout en faisant beaucoup de bruit. C’était très drôle à voir. »[4]

            Le jeu des animaux « défie les spécialistes du comportement depuis longtemps. » [5] Les chercheurs présument toujours une histoire darwinienne de la vie, dans laquelle tous les traits et même les comportements ont évolué en réponse à la sélection. Cependant, les experts en jeu animal durent admettre en 1998 que demeurait encore non résolue cette question: « Que représente exactement le jeu pour un jeune animal? » [6] 

            Une question encore plus fondamentale est celle-ci: est-ce que le jeu aide réellement de quelque manière un jeune (ou vieil) animal à devenir un survivant plus apte, spécialement si l’on considère l’énergie et le risque impliqués? 

            À réponse négative – les animaux jouent, certes, mais peut-être pour leur plaisir et non pour accroître leurs chances de survie – alors il ne serait pas surprenant que les chercheurs évolutionnistes n’obtiennent pas de réponse à leur question biaisée par l’évolutionnisme. Avec une telle œillère, ils ne sont pas près de trouver la bonne réponse, en dépit de décennies « de beaucoup de spéculation passée et à venir. » Si les animaux jouent simplement pour faire les fous, alors le darwinisme est bien incapable d’expliquer l’origine de leur comportement. S’ils ont évolué en vertu de forces purement naturelles, comme les scientifiques officiels le pensent, alors tous les caractères d’une créature devraient être purement utilitaires. L’amusement n’entre pas dans cette catégorie.

            La Création pourrait-elle suffire comme explication alternative ? Quel est donc ce Dieu qui permet le jeu ? Selon la Bible, c’est bien le Créateur. Le Psaume 104, 25-26 dit en effet:

Voici la mer, large et vaste:

là fourmillent sans nombre

des animaux petits et grands;

là se promènent les navires,

et le Léviathan que tu as formé pour y jouer[7].

   On ne sait plus exactement quel genre de créature est ou était le Léviathan[8], mais apparemment il était « fait pour jouer », ce que l’on peut aussi traduire par « conçu pour montrer sa facétie. »

Le jeu des animaux, comme aussi ces plumes superfétatoires qui habillent le paon et qui ont donné tant de souci à Darwin, s’ajoute à une longue liste de traits qui semblent avoir été conçus, non pour la survie, mais pour déployer les attributs du Créateur.[9]


[1] Acts & Facts, janvier 2010. Traduction Claude Eon.

[2] Tennyson, A. In Memoriam A. H.H. Canto 56.

[3] The Orangutan and the Hound. National Geographic Channel Video sur channel.nationalgeographic.com  

[4] Crows Playing Catch with a Pie Pan. Rapport d’observation sur crows.net, 28 août 2009.

[5] Bekoff, M. & J.A. Byers, eds. 1988. Animal play: evolutionary, comparative, and ecological perspectives. Cambridge, U.K.  Cambridge University Press, xiii.

[6] Bekoff & Byers, xiv.

[7] Ndlr. La version grecque des Septante donne ici « que Tu as formé pour te jouer de lui », tandis que l’hébreu supporte les deux traductions. Que le sujet du verbe « jouer » soit Dieu ou le Léviathan, il n’en reste pas moins que le jeu – c’est-à-dire l’acte gratuit – fait bien partie de la vision biblique du monde, alors qu’il reste étranger à l’utilitarisme darwinien.

[8] Ndlr. Les règles de la poésie hébraïque imposent une symétrie entre le Léviathan et les navires de haute mer. Il ne peut donc s’agir d’un modeste poisson. On pense donc au plésiosaure, qui entrerait aussi très bien dans la catégorie des tanninim, les « monstres marins » de Gn 1, 21, et dont le livre de Job (Jb 40, 25- 41, 26) décrit en détail l’aspect et le comportement (jusqu’au plongeon: «Il fait bouillonner l’abîme comme une chaudière, il fait de la mer un vase de parfum. Il laisse après lui un sillage de lumière, on dirait que l’abîme a des cheveux blancs. Il n’a pas son égal sur la terre (…), il est le roi des plus fiers animaux»). Plaignons les exégètes qui, n’imaginant pas que l’homme fut contemporain des dinosaures, veulent y voir un crocodile ou un hippopotame!

[9] « En effet, ses perfections invisibles, son éternelle puissance et sa divinité sont, depuis la création du monde, rendues visibles à l’intelligence par le moyen de ses œuvres. Ils sont donc inexcusables, etc… » Rm 1, 20.

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