SAMEDI 18 JANVIER 2025

Salon Gonzague De Reynold

L'APOSTASIE, SOURCE DE TOUS NOS MAUX ?

Science et mythe

Wolfgang Smith

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SCIENCE ET TECHNIQUE

« Les rationalistes fuient le mystère pour se précipiter dans l’incohérence. » (Bossuet)

Science et mythe[1]

Wolfgang Smith[2]

Résumé : L’auteur, mathématicien et physicien, s’interroge ici sur l’étrange aveuglement qui fait  prendre les modèles abstraits reconstruits par nos théories scientifiques pour la réalité, dans le même temps où la Bible est considérée comme un « mythe », au sens dévalorisant du terme. Or la vision du monde qui s’inspire de la science, après Copernic, Newton et Darwin, ce qui reste dans l’esprit du grand public, une fois écarté leur utilisation technique précise comme le calcul d’une trajectoire, ressortit précisément à une forme de mythe. Dans cette vision, en particulier, l’être vivant ne saurait exister (il s’agit d’un tout qui transcende ses parties), ni l’esprit humain (qui n’est déterminé par aucun facteur purement matériel). En revanche le monde réel, vraiment « scientifique », est lui en parfaite cohérence avec la sagesse antique et ses grands mythes qui reconnaissent la source divine de tout être.

Toute doctrine n’est pas sacrée, et il se trouve que les athées et iconoclastes ont leurs propres mythes. Non seulement les sages, mais aussi les imbéciles, vivent en définitive selon leur mythe ; la différence est que leurs mythes respectifs ne sont pas du tout les mêmes.

Mon premier objectif sera de montrer la base mythique de la science moderne. En particulier, je discuterai de trois mythes scientifiques majeurs (généralement appelés « paradigmes ») : ceux de Newton, de Darwin et de Copernic. Mon second objectif sera de confronter les mythes de la Science avec ceux de la Tradition.

J’exprimerai alors la conviction que ce discernement est de grande importance, qu’en réalité il affecte vitalement notre destinée ici et dans l’au-delà.

I. Il fut un temps où l’on croyait que la science était tout simplement la découverte des faits.

Des réalités pures et simples, pensait-on, que cette terre tournant autour du soleil[3], cette force égale à la masse multipliée par l’accélération, ou cet électron et ce positron agissant ensemble pour donner un photon. C’était comme si les faits « poussaient sur les arbres » et que le savant n’avait plus qu’à les « cueillir ».

Au cours du XXème siècle, cependant, on découvrit que cette position n’était pas défendable. Il s’avère, en effet, qu’il est impossible de séparer les faits de la théorie, que « les faits sont truffés de théorie » comme disent les postmodernes. Cette idée ancienne qui veut que le savant commence d’abord par rassembler les faits avant de bâtir une théorie pour les expliquer, est une simplification excessive. Derrière toute science se trouve forcément un paradigme – on pourrait dire un « mythe » – qui détermine ce qui est et ce qui n’est pas reconnu comme un fait.

Lorsque Joseph Priestley, en 1774, chauffa au rouge de l’oxyde de mercure et obtint un gaz connu aujourd’hui sous le nom « d’oxygène », découvrit-il réellement l’oxygène ? Priestley disait lui-même qu’il avait trouvé de « l’air déphlogistiqué. » Or, pour découvrir l’oxygène, il faut quelque chose de plus qu’une fiole de gaz : il faut aussi une théorie permettant d’interpréter ou d’identifier ce gaz. Ce n’est que quelques années plus tard, lorsque Lavoisier eut construit une telle théorie, que l’oxygène (ou, si vous préférez, l’existence de l’oxygène) devint un fait scientifique établi.

De même que, selon Wittgenstein, la pensée ne se sépare jamais du langage, de même une science ne se sépare jamais de son propre paradigme.

Il est vrai que parfois les paradigmes sont abandonnés puis remplacés ; d’après l’historien et philosophe Thomas Kuhn, cela arrive dans le sillage d’une crise, lorsque le paradigme en vigueur ne peut plus s’accorder avec toutes les découvertes auxquelles, en un sens, il a conduit. Bien qu’une science puisse abandonner un paradigme particulier, elle ne peut cependant jamais renoncer à son besoin de paradigme [en somme, elle en change, mais pour un autre !] : en deux  mots, il est impossible d’exorciser “l’élément mythique” de la science. En fait, au moment où la science désavoue sa base « mythique », elle devient illusoire et se rend ainsi « mythique » au sens péjoratif du mot [car elle n’a pas conscience de tomber dans un autre  »mythe » paradigmatique, ou dans un autre  »paradigme » mythique…].

Le premier des trois « paradigmes en vigueur » que j’ai sélectionné est celui de Newton, lequel définit l’idée d’un monde mécanique, d’un univers-horloge.

Ce qui existerait, soi-disant, serait la « pure matière » dont les parties agiraient entre elles par les forces d’attraction et de répulsion de telle sorte que le mouvement de l’ensemble serait déterminé par la disposition des parties. Le concept de  « matière étendue» – la notion cartésienne de res extensa  – est philosophiquement problématique et dépend, en outre, du postulat cartésien de la « bifurcation »: à savoir l’idée que toutes les qualités (comme la couleur) sont subjectives et que, par conséquent, l’objet extérieur n’est pas réellement perçu[4]. On se rappelle que Descartes lui-même se sentit obligé de prouver – au moyen d’un argument aujourd’hui célèbre, mais d’une pertinence contestable – que, bien que le monde extérieur ne nous soit pas perceptible, il existe néanmoins. On peut aussi rappeler que la philosophie du XXème siècle, dans l’ensemble, s’est éloignée de la position cartésienne et que la « matière étendue », en particulier, a été rétrogradée au statut d’abstraction. Prendre la res extensa pour la réalité – comme le font habituellement les savants – revient à commettre ce que Whitehead appelle « l’erreur de la concrétisation mal placée » (the fallacy of misplaced concreteness) : prendre un concept pour la réalité.

Pour le moment cependant, ce qui nous concerne n’est pas la validité philosophique du paradigme newtonien, mais son efficacité scientifique, ce qui est une tout autre question. Bien que la conception newtonienne du monde puisse être totalement fausse – être un « mythe » au sens péjoratif de ce mot équivoque –, l’histoire confirme qu’elle a néanmoins brillamment fonctionné en tant que paradigme scientifique. Il semble donc que même l’erreur ait son utilité ! On voit rétrospectivement que la science moderne n’aurait jamais pu « décoller » sans l’apport d’une telle vision du monde, si radicalement simpliste qu’elle en devient incurablement fallacieuse.

Le paradigme newtonien, en dépit de son invalidité philosophique, rencontra un succès spectaculaire. Depuis la publication des Principia de Newton, en 1687, jusqu’au début du XXème siècle, il fut considéré, non seulement comme un paradigme couronné de succès, mais encore comme la clef des secrets de la Nature, depuis le mouvement des étoiles et des planètes, jusqu’au fonctionnement de ses parties les plus infimes.

Je ne vais pas énumérer les triomphes de la physique newtonienne qui ont apparemment justifié cette grande espérance ; la liste en est longue et impressionnante. Qu’il me suffise de dire qu’à la fin du XIXème siècle le système de Newton avait étendu son emprise au-delà des limites de la mécanique, telle qu’on la comprend communément, jusqu’à l’électromagnétisme, lequel ne peut pas être décrit en simples termes de mécanique. Cependant, même dans ce domaine « éthéré », la notion d’un tout rigoureusement réductible à ses parties infinitésimales a prouvé, une fois encore, qu’elle en était la clef : les fameuses équations de Maxwell l’attestent. Mieux encore, même les propositions révolutionnaires d’Albert Einstein, qui rompit avec quelques conceptions essentielles de Newton, ont laissé intact le paradigme fondamental : mais là encore, avec cette physique sophistiquée post-newtonienne, on se trouve devant un univers physique qu’il est en principe possible de décrire avec une extrême précision grâce au système des équations différentielles. Donc, en un sens très large, l’univers d’Einstein est encore mécanique, c’est-à-dire qu’il se conforme exactement à ce que nous avons appelé le paradigme de Newton.

Ce qui a finalement détrôné ce paradigme apparemment invincible fut l’avènement de la mécanique quantique, qui s’avère n’être pas du tout une mécanique, puisqu’en fait l’ensemble n’y est pas réductible à ses parties, qu’elles soient finies ou infinitésimales. Du coup – conséquence de cette irréductibilité – la soi-disant nouvelle mécanique apparaît, en réalité, comme n’étant pas entièrement déterministe. Il n’est plus possible, d’une manière générale, de prédire la valeur exacte d’un phénomène ; au lieu de cela, la notion problématique de « probabilité » est entrée en scène d’une manière fondamentale et irremplaçable. C’est ce qu’Albert Einstein – le plus grand et plus éminent des défenseurs du mécanisme – ne put se résoudre à accepter ; l’idée que « Dieu joue avec les dés », comme il disait, lui était simplement odieuse. Ainsi, jusqu’à la fin de sa vie, il refusa obstinément de considérer la théorie quantique pour davantage qu’une approximation. Pourtant, tout ce que nous savons aujourd’hui indique que c’est bien la mécanique relativiste qui est « purement approximative », alors que la théorie quantique semble fondamentale.

Cela ne veut pas dire que la situation ne peut pas changer; mais quoique nous réserve l’avenir, il est prudent de présumer qu’un retour au mécanisme n’est pas vraisemblable.

Nous abordons maintenant le paradigme darwinien, qui, en un sens, est à l’opposé du paradigme de Newton, car il se trouve que l’idée de Darwin a été un échec total dès le début. Je prétends, en effet, que le darwinisme n’est pas vraiment une théorie scientifique, mais seulement un postulat idéologique déguisé en théorie scientifique. Certes, compte tenu du prestige impressionnant et des éloges interminables déversés sur cette doctrine par l’établissement académique et les médias, cette affirmation est évidemment surprenante ; mais regardons les faits rassemblés dans le dossier.

Darwin prétend que les espèces existantes proviennent d’un ou de plusieurs ancêtres primitifs selon des chaînes de descendance s’étendant sur des millions d’années. Laissons de côté, pour l’instant, la question de savoir par quels moyens la transformation annoncée d’un organisme primitif en organismes différenciés a bien pu se produire.

Quel que soit le moyen, il est clair que Darwin a conçu cette évolution comme un processus graduel supposant d’innombrables formes intermédiaires, dont beaucoup, sinon la plupart, devraient apparaître aujourd’hui dans les gisements fossiles. Cependant, hormis une poignée de spécimens douteux, on ne découvre nulle part ces formes intermédiaires. Le fait en est maintenant généralement admis, même par les savants qui croient en une forme quelconque d’évolution. Steven Jay Gould, par exemple, une des plus éminentes autorités, s’est senti contraint d’abandonner le darwinisme orthodoxe précisément pour cette raison.

« La plupart des espèces, écrit-il, ne montrent pas de changement de direction pendant leur séjour sur terre »… « Dans les gisements fossiles, ils [les êtres ] apparaissent très semblables à ce qu’ils sont lorsqu’ils disparaissent ; le changement morphologique est habituellement limité et sans orientation[5] . »

On pourrait penser que ce seul fait suffirait pour disqualifier l’hypothèse transformiste ; mais pour les disciples du naturaliste anglais, il signifie simplement que l’évolution dut s’être produite tellement vite, ou dans des circonstances tellement particulières, que les formes intermédiaires ont disparu sans  laisser de trace. Comme l’a observé Phillip Johnson, professeur de Droit à Berkeley et auteur du Darwin on Trial (Darwin en jugement) : « Le darwinisme a apparemment passé avec succès le test des fossiles, mais seulement parce qu’il ne lui était pas permis d’y échouer. »

La grande idée de Darwin, rappelons-le, est que la Nature produit de petites mutations aléatoires, transmises dans la lignée génétique en accord avec l’expression « survie du plus apte. » On a souligné que ce fameux aphorisme, supposé constituer la clef du mystère de l’évolution, est en fait une tautologie ; comme si l’on disait « les riches ont beaucoup d’argent ». C’est en tout cas ce que le philosophe Karl Popper voulait dire lorsqu’il déclarait que la théorie de Darwin est « infalsifiable » et, par conséquent, vide de tout contenu scientifique. Falsifiable ou non, cependant, la doctrine darwinienne fait valoir ses droits.

Loin d’être vraie par définition, elle constitue, en fait, une des plus astronomiquement improbables conjectures jamais conçues par l’esprit humain. Prenez le cas de l’œil, par exemple : Darwin nous dit que sa structure d’une complexité presque inimaginable est apparue par une série de minuscules mutations accidentelles. Laissant de côté le fait qu’un œil rudimentaire ne pouvant pas encore voir n’est d’aucune utilité dans la lutte pour la survie, les calculs effectués par le mathématicien D.S. Ulam montrent que le nombre nécessaire de mutations est d’une grandeur telle que, même au bout d’un temps mesuré en milliards d’années, la probabilité d’une telle origine est au-delà de l’infime. Mais cela ne pose nul problème aux yeux d’un darwiniste convaincu ; comme le dit Ernst Mayer : « D’une façon ou d’une autre, en ajustant ces chiffres, on s’en sortira très bien. Nous sommes encouragés par le fait que l’évolution s’est produite. »[6] C’est là vraiment le point crucial : pour le darwiniste grand teint, l’évolution telle que Darwin l’a conçue est le fait le plus indubitable.

Il y a ceux qui prétendent que les récents progrès de la biologie moléculaire ont enfin apporté de solides preuves en faveur de l’évolution.

Il est vrai que les progrès en question nous permettent de quantifier la « distance moléculaire », pour ainsi dire, entre les génomes et, par là, entre les espèces. En outre, du fait que les mutations se produisent selon un rythme plus ou moins constant, il est possible d’estimer le temps requis pour obtenir une altération génétique donnée, mesurée par la distance précitée. Si, par conséquent, deux espèces descendent d’un ancêtre commun, on peut alors estimer à quelle date la prétendue séparation dut se produire. On parle ainsi maintenant d’une « horloge moléculaire » censée capable de mesurer le taux auquel l’évolution se produit. Cependant, dans l’euphorie engendrée par cette découverte, on en a oublié le fait que même une « horloge moléculaire » ne peut mesurer le taux d’une évolution que si, évolution, il y a eu. Or cette hypothèse n’est pas plus confirmée aujourd’hui qu’elle ne l’était au départ.

Il s’avère en outre que les découvertes de la biologie moléculaire ne sont pas favorables à la cause évolutionniste : la précision même avec laquelle les structures et processus moléculaires peuvent désormais être compris, met en difficulté les darwinistes. C’est ce que Michael Behe, le biologiste moléculaire désormais célèbre, a démontré avec tant de force dans La Boîte noire de Darwin (Paris, les Presses de la Renaissance, 2001), un livre qui a eu un impact décisif sur le débat.

Pour donner un seul exemple d’un fait étonnant cité par Behe, je mentionnerai le flagelle de la bactérie[7], sorte de pagaie qu’utilise la bactérie pour se déplacer dans son liquide ambiant, pagaie animée par un moteur moléculaire rotatif mû par un acide. Sa structure est excessivement complexe, nécessitant environ deux-cent-quarante protéines différentes qui doivent toutes être à leur place pour que le moteur fonctionne et que le flagelle puisse accomplir sa tâche. Nous avons ici, à l’échelle moléculaire, un exemple de ce que Behe appelle la  »complexité irréductible ». « Par complexité irréductible, explique-t-il, je désigne un système unique composé de plusieurs parties bien emboîtées contribuant à la fonction de base, dans lequel l’absence de n’importe quelle partie [même la plus infime] empêche le système de fonctionner. »[8]

Cette notion se révèle cruciale : il n’est pas possible d’expliquer en termes darwiniens la genèse des structures irréductiblement complexes. Le fait peut être démontré par la théorie du dessein, une discipline mathématique qui nous permet de conclure qu’aucun processus composé de « hasard » et de « nécessité » ne peut engendrer une complexité irréductible, ou quelque chose de plus général appelé information complexe spécifiée.[9]

La nouvelle théorie mathématique, en liaison avec les données pénétrantes de la biologie moléculaire, nous permet enfin de réfuter avec rigueur l’hypothèse de Darwin. Évidemment, que cela puisse convaincre les darwiniens obstinés reste à voir ! En attendant, après plus d’une décennie de débats et controverses sur le dessein intelligent (intelligent design), il semble que le clan darwiniste – aidé par les médias – a brillamment réussi à embrouiller le problème, le rendant ainsi méconnaissable : une victoire par enfumage, pourrait-on dire.

Notre troisième paradigme concerne  la cosmologie contemporaine. Il se trouve que les équations de champ et les données astronomiques ne suffisent pas pour pouvoir déterminer la structure globale de l’univers physique : demeure un nombre infini de « mondes possibles ». Il est donc nécessaire de faire appel à une hypothèse supplémentaire. En suivant la direction d’Einstein, les savants ont généralement opté pour un état d’uniformité spatiale dans la distribution de la matière : on définit une densité moyenne de la matière et on suppose que celle-ci reste constante dans tout l’espace. Ainsi, à une échelle suffisamment grande, le cosmos ressemble à un gaz dans lequel les molécules individuelles peuvent être remplacées par la densité de tant de grammes par mètre cube. C’est Hermann Bondi (1919-2005) qui, le premier, appela cette hypothèse « le principe de Copernic ».

Non sans raison, car, bien que Copernic lui-même ignorât tout d’une densité supposée constante de la matière stellaire, le principe en question constitue en un sens la réfutation ultime du géocentrisme et consomme ainsi ce que l’on a appelé la révolution copernicienne. Désormais, l’ensemble de l’espace est censé être vide de toute structure, ou dessein (design), et n’est sujet qu’aux fluctuations locales d’une densité moyenne, tout comme les fluctuations moléculaires dans un gaz, lesquelles demeurent imperceptibles à une échelle macroscopique. Je voudrais cependant vous faire remarquer que ceci n’est pas une découverte positive de l’astrophysique, ni un fait prouvé, mais seulement une hypothèse.

Rejetant la constante cosmologique – ce qu’il appela « la plus grande erreur de ma vie » –, il rejoignit ses collègues en acceptant le scénario d’un univers en expansion issu d’une singularité initiale  datant d’il y a quelque quinze milliards d’années.

Plus précisément, c’est le postulat – ou l’hypothèse – qui est à la base de notre cosmologie scientifique actuellement dominante. Ce fut Einstein qui le premier proposa un tel « univers » en postulant une densité moyenne constante de la matière, non seulement dans l’espace mais aussi dans le temps. Il découvrit cependant que ses équations de champ n’admettaient pas une telle solution, à moins d’y ajouter un terme comprenant une constante cosmologique. Ainsi, pour empêcher son univers statique de s’effondrer sous l’influence de la gravité, Einstein ajouta-t-il le terme en question. Rapidement, cependant, un mathématicien russe, Alexandre Friedmann (1888-1925), montra qu’on pouvait résoudre les équations d’Einstein sans recourir à cette constante ad hoc, simplement en laissant la densité de la matière varier avec le temps. Ce que Friedmann avait découvert mathématiquement, c’était un univers en expansion, un cosmos du genre du Big bang. Peu après, Edwin Hubble (1889-1953), un astronome américain, arriva à une conclusion substantiellement identique à partir de données astronomiques[10]; et finalement Einstein lui-même accepta la notion d’un univers dépendant du temps.

Très tôt cependant, la cosmologie du Big bang rencontra des difficultés qui ont conduit, depuis, à plusieurs modifications dans un effort permanent d’ajustement des mathématiques aux données astronomiques empiriques. Nonobstant, tout ne va pas pour le mieux et ceux qui disent le contraire « ignorent les observations qui s’accumulent depuis 25 ans et qui sont devenues maintenant accablantes », comme l’a souligné Halton Arp en 1991.

Par exemple, les astronomes affirment avoir décelé des galaxies séparées de près d’un milliard d’années lumière. Or, compte tenu des faibles vitesses relatives observées entre les galaxies, il faudrait environ 200 milliards d’années pour obtenir une pareille séparation à partir d’un état initial uniforme : soit une bonne dizaine de fois l’âge estimé de l’univers ! Autre difficulté fondamentale : il semble qu’il n’y ait pas assez de matière dans l’univers pour créer les champs gravitationnels capables d’expliquer la formation et la permanence des galaxies.

De telles inconvenances, cependant, sont généralement acceptées sans sourciller par les experts. Comme le souligne Thomas Kuhn, le premier souci de la « science normale » est de préserver le paradigme, de le protéger, pour ainsi dire, contre les données hostiles. Que fait-on, par exemple, s’il n’y a pas assez de matière dans l’univers pour justifier les galaxies ? Une stratégie consiste à introduire un objet appelé « matière noire », qui est censé ne pas réagir aux champs électromagnétiques et demeure, par conséquent, invisible. Sa seule propriété mesurable est la gravitation et son seul effet observable est de porter le champ gravitationnel au niveau exigé par le scénario du Big bang. Peu importe qu’on n’ait jamais détecté la moindre particule de matière noire : pour les avocats du Big bang, semble-t-il, l’existence des galaxies serait une preuve suffisante. Selon certaines estimations, proposées par des membres respectés de la confrérie des astrophysiciens, l’univers est composé d’environ 99 % de matière noire ! Il y a mieux encore: on distingue deux sortes de matière noire, appelées « chaude » et « froide », avec des propriétés très différentes, le mélange requis demandant 1/3 de chaude et 2/3 de froide !

D’autres paramètres d’authenticité discutable ont également été enrôlés pour défendre la théorie du Big bang. La constante cosmologique, par exemple, s’avère utile malgré tout : il a été affirmé que la constante ressuscitée représente environ 80 % de la densité estimée d’énergie. Bizarrement, le paramètre postulé pour expliquer pourquoi l’univers statique d’Einstein ne s’effondre pas, sert maintenant à expliquer pourquoi les galaxies ne se désintègrent pas.

Cependant, malgré cette profusion d’options toutes théoriques pour venir à bout des données gênantes, il semble que la cosmologie du Big bang arrive à un état critique. Un nombre croissant de savants est d’accord avec Halton Arp pour dire que les faits défavorables s’accumulent et qu’un point est maintenant atteint au-delà duquel la défense du paradigme n’est plus compatible avec une pratique scientifique sérieuse. Reste à voir si le paradigme de Copernic va survivre à la tempête.

II. La ténacité et la ferveur avec lesquelles sont défendus les paradigmes actuels de la science, même en face de données manifestement hostiles, suggèrent que, ici aussi, un élément d’idéologie peut être en jeu.

La science n’est pas l’entreprise purement rationnelle et « désintéressée » qu’elle prétend être ; elle est après tout l’œuvre non pas d’ordinateurs mais d’hommes. Il y a des raisons de croire que les paradigmes de la science sont plus que des conjectures froides, graves, plus que de pures hypothèses à rejeter en face de preuves contraires. Il apparaît que les paradigmes – au moins les plus éminents – sont, et de loin, beaucoup plus importants que cela. Outre leur connotation formelle ou « opérationnelle », on découvre que ces paradigmes comportent un sens plus large, une signification « culturelle » pourrait-on dire ; et c’est principalement cette connotation élargie, éludant toute définition scientifique, qui est communiquée au grand public, lequel en fait se montre incapable de comprendre leur usage strictement « scientifique ».

C’est cet état de fait qui, d’une certaine façon, justifie notre position affirmant que la science comporte un élément de « mythe ».

Je dis « d’une certaine façon », parce qu’il arrive que le mythe traditionnel ou authentique soit quelque chose de beaucoup plus grand, quelque chose qui excède la dimension « mythique » des paradigmes scientifiques. Disons alors qu’il y a différentes espèces de mythes, couvrant toute la gamme du sacré au profane, du sublime au trivial ou à l’absurde. En outre, nous devons comprendre que l’homme ne vit pas de « fait », ou seulement de « fait », mais avant tout de « mythe » : cela constitue en réalité, culturellement parlant, son « pain » quotidien.

Ce qui, par-dessus tout, distingue un homme d’un autre – toujours d’un point de vue « culturel » –, c’est le mythe directeur qui dirige, motive et informe sa vie. Je prétends que la stature et la dignité d’une personne dépendent principalement du mythe qu’elle a fait sien ; en un sens nous devenons ce que nous croyons. Et j’ajouterais : aucune raison plus convaincante n’a jamais été proposée pour avancer avec prudence !

Pour comprendre la nature et la fonction du « mythe », nous devons d’abord surmonter l’idée que le mythe a à voir avec l’imaginaire ou l’irréel, une idée qui fut en vogue au cours de ce que les historiens appellent les Lumières, lorsque les hommes croyaient que la science nous avait enfin délivrés des rêves enfantins d’un âge primitif. Dans cette optique, le mythe était perçu simplement comme l’antithèse du fait réel : au mieux une fiction agréable ou consolante. On pourrait aller jusqu’à admettre que de telles fictions peuvent être indispensables ; que notre vie serait intolérablement morne et vide d’espoir sans quelque embellissement mythique ; mais quand arrive la question de la Vérité, c’est vers la Science que nous devrions nous tourner.

Telle fut la conception du mythe qui prévalut durant l’âge moderne ; mais cette phase, comme l’on sait, approche de sa fin à la fois philosophiquement et culturellement. La nouvelle optique, généralement appelée postmoderne, rompt avec l’ancienne : le zèle déconstructionniste, autrefois dirigé principalement contre les normes religieuses, culturelles et politiques – contre tout ce qui sentait la tradition, pourrait-on dire –, se tourne maintenant contre les lumières scientifiques.

Il y a une logique à cela et aussi une certaine justice ; et pourtant, il faut bien comprendre que les effets des Lumières ou de la modernité sur notre Weltanschauung [vision du monde] – et en particulier sur notre capacité à comprendre ce qu’est réellement la science –, n’ont pas été pour autant annulés ou améliorés. Les lecteurs d’Ananda Coomaraswamy comprendront très clairement combien nous avons perdu : en dépit des avantages matériels de la vie moderne, nous nous sommes terriblement appauvris. En fait, nous sommes parvenus au point de perdre ce qui est vraiment « la seule chose nécessaire ».

Coupés, comme jamais auparavant, de la Source de notre être, nous avons oublié que la vie a un sens : un but et une possibilité qui ne sont pas éphémères ; mais, inutile de le dire, ni la science moderne ni ses critiques postmodernes ne peuvent nous éclairer à cet égard. Car ceci requiert un mythe authentique.(…)Le mythe seul, cependant – quelle que soit sa noblesse – ne nous sauvera, ni libérera ni éclairera jamais : il ne peut pas y avoir de véritable spiritualité, de vraie illumination, sans la foi.

Maintenant, je dis que c’est en ce point précis que la science moderne touche au domaine spirituel : elle entre dans le tableau, non pas comme une alliée de la vraie religion, mais nécessairement comme un obstacle à la foi, et par conséquent comme un empêcheur de danser en rond, tel un adversaire. Voilà un cas de mythes qui s’affrontent, de mythologies qui se heurtent, ou plutôt de mythe et d’anti-mythe.

Ce que nous avons appelé les « mythes » de la science – ses paradigmes, qu’ils soient vrais ou faux – livrent leur message d’abord à l’esprit rationnel ; ici, pas de mystère, pas de référence à des royaumes plus élevés de vérité. Tout au contraire : ces soi-disant mythes offrent un substitut, « une quasi vérité » ici-bas, une sorte d’idole de l’esprit qui entrave notre vision spirituelle. Comme instrument de la science – comme paradigme au sens strict –, ils ont évidemment un usage légitime : pensez par exemple au paradigme de Newton maintenant discrédité. Le problème avec les paradigmes, cependant, c’est qu’ils tendent à être pris comme des absolus, c’est-à-dire détachés du processus scientifique, et c’est là que l’idolâtrie s’installe. On passe subrepticement de l’hypothétique au certain, du relatif à l’absolu et ainsi de la science à la métaphysique, mais pas à une métaphysique authentique !

Fidèle à son origine, ce « relatif devenu absolu » demeure sans fondement et illégitime, une pseudo-métaphysique pourrait-on dire. Il faut comprendre qu’un paradigme de science rendu absolu tourne sur le champ en anti-mythe.Je réalise qu’en prenant cette position j’offense le « politiquement correct » actuel. On nous dit que le conflit proverbial entre la science et la religion repose sur des idées archaïques.

Il a été dit que dans l’âge à venir les deux disciplines seront considérées comme les aspects complémentaires d’une seule entreprise, chacune contribuant au bien de l’homme dans sa propre sphère spécifique. Toutes les vérités, nous assure-t-on, sont finalement consonantes. Mais au milieu de cette harmonie idyllique, c’est toujours la religion dans ses modes traditionnels qui est obligée, par les autorités en exercice, de se conformer, en « démythologisant » ses croyances, aux vérités putatives de la science. On oublie que la science aussi a sa mythologie et que les vérités putatives en cause ne sont pas, à strictement parler, scientifiques ou « opérationnelles », mais appartiennent à son côté mythique. L’exemple le plus évident est la version darwiniste de l’origine de l’homme, laquelle n’a en fait aucun contenu « opérationnel » du tout, et apparaît, par conséquent, comme purement mythique. Le problème, cependant, est que ce « mythe scientifique » est catégoriquement opposé à tout mythe cosmogonique d’origine sacrée, depuis les Vedas jusqu’au Livre de la Genèse. Il peut sembler que les « nettoyeurs de mythes » de la religion ont marqué un point ! M’est avis, en fait, qu’ils se trompent d’objectif : leur intention est d’abandonner le sacré pour le profane. Au nom de tel ou tel pseudo-mythe, ces guides aveugles ont chassé « la plus grande approche de la vérité absolue qui puisse s’exprimer par des mots. » La nouvelle approche irénique du problème ancien s’avère ainsi décevante : le baiser de la science, dis-je, donne la mort à la religion.[11]

Serait-il excessif de dire, d’un point de vue chrétien, que le darwinisme se tient du côté de l’Antéchrist, du Père du Mensonge et du premier Adversaire du salut de l’homme ?[12]

En tout cas, nous n’avons pas simplement affaire à des croyances ou à des spéculations de simples mortels, mais à quelque chose de beaucoup plus grand et d’infiniment plus dangereux ; selon les mots de saint Paul : « Nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes, contre les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits mauvais répandus dans l’air[13]. » Il s’ensuit que l’individu situé hors de la Tradition sacrée a peu de chance de sortir indemne de ce combat. Peu importe que nous soyons érudit et brillant, notre position est pour le moins précaire : beaucoup plus dangereuse, en fait, que nous ne pourrions l’imaginer.

(…) Le cas du darwinisme est certes exceptionnel ; comme nous avons eu l’occasion de l’observer, le paradigme darwinien se distingue, même d’un point de vue scientifique, tant par son échec à s’accorder avec les faits observables que par l’improbabilité astronomique de ses prétentions. Mais qu’en est-il des autres paradigmes de la science contemporaine : sont-ils eux aussi opposés à la vue traditionnelle du monde ?

Il y a évidemment un grand nombre de paradigmes utilisés par les savants contemporains ; de nos jours, la structure de la science est extrêmement complexe et met en jeu littéralement « des paradigmes dans les paradigmes. » Cependant, ce sont les paradigmes du sommet qui importent le plus, tant d’un point de vue philosophique que culturel ; ce sont ceux-là qui caractérisent ce que nous estimons être le point de vue scientifique. Cette vision du monde est en fait définie par les trois paradigmes que nous avons sélectionnés : ceux de Newton, Darwin et Copernic. Ce sont eux, respectivement, qui incarnent notre compréhension scientifique des aspects physique, biologique et cosmologique de l’univers.

Plus précisément, c’est le paradigme darwinien qui nous permet d’appliquer le newtonien à la biosphère – pas de façon légitime certes, mais d’une manière plus ou moins imaginaire –, et c’est le paradigme copernicien qui nous permet de faire la même chose par rapport à l’univers stellaire.

C’est donc grâce à la conjugaison des paradigmes de Darwin et de Copernic que la physique réclame la maîtrise sur tout ce qui existe dans l’espace et dans le temps.

Cela me conduit à cette assertion finale, à savoir que ces trois paradigmes du sommet sont en fait irrémédiablement opposés à la vision traditionnelle du monde. Il est facile de comprendre qu’il ne peut pas exister, dans un univers mécaniste, quelque chose qui ressemble à une vie spirituelle, parce que dans un tel univers il ne pourrait pas y avoir de vie du tout : même une amibe ne pourrait survivre dans un univers newtonien.

Pourquoi ? Pour la simple raison qu’aucun organisme vivant ne se réduit à la somme de ses parties. Ce fait a été bien compris par les philosophes au moins depuis l’époque d’Aristote, et il est redécouvert et remis en valeur aujourd’hui par certains biologistes éminents. Les cosmologies traditionnelles, pour leur part, se réfèrent non pas à quelque abstraction philosophique ou « modèle » scientifique, mais au cosmos authentique, au monde dans lequel nous nous trouvons, qui ne sert pas seulement d’habitat aux plantes et aux animaux, mais abrite aussi les artistes et les poètes, les mystiques et les saints. Alors, loin de constituer un système mécanique, le véritable univers constitue en réalité une théophanie : une manifestation de ce que les Vedas appellent nama, Platon les « Idées » [ιδέαι, Idéaï] et saint Paul « les choses invisibles de Dieu » –, sans oublier qu’aux cœurs purs le Créateur manifeste « son éternelle puissance et sa divinité[14]. » Il ne pourrait pas y avoir de plus grande disparité entre le cosmos, dans sa perception traditionnelle, et le monde de Newton : ils ne sont pas seulement incompatibles, mais véritablement antithétiques. Ainsi, alors que le premier contient plus que ce que nous sommes capables d’en saisir en raison de sa richesse inexhaustible, le second échappe à notre saisie en raison de son vide, une indigence défiant littéralement l’imagination.

Car on ne doit pas oublier que le monde de Newton est privé de toutes les qualités, à commencer par la couleur, et qu’il échappe donc à toute perception.

Il constitue un monde (si on peut encore l’appeler ainsi) qui ne peut être ni vu ni imaginé et qui, par conséquent, ne correspond pas du tout à une « vision du monde ». Quelle que soit l’idée que le public scientifiquement endoctriné se fait de l’univers, cette idée dévie ipso facto d’une vision scientifique vraie. La conception mécaniste du monde constitue finalement un mensonge.

L’insuffisance du paradigme de Copernic est peut-être plus difficile à discerner, parce qu’il se rapporte à des choses éloignées dans l’espace et le temps, et donc éloignées de notre monde familier. Il faut pourtant se souvenir que le soleil, la lune et les étoiles jouent un rôle majeur dans la vision traditionnelle ; comme nous le lisons dans un célèbre Psaume de David : « Les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament annonce l’œuvre de ses mains »[15]. Selon le principe de Copernic, cependant, le cosmos ne manifeste pas de structure globale, pas d’architecture hiérarchique, ni indice d’exemple ou de dessein : seulement de la matière répartie au hasard, comme des atomes dans un gaz. Ainsi, alors que le paradigme de Darwin nie Dieu comme créateur de la vie, celui de Copernic Le nie comme Architecte de l’univers. L’hypothèse d’une masse de densité moyenne constante dans tout l’espace est peut-être un moyen utile pour résoudre les équations de champ, mais elle n’est pas vraiment compatible avec la Sagesse éternelle.

Heureusement cependant, la science s’auto-corrige jusqu’à un certain point, ce qui veut dire que, en temps voulu, les paradigmes erronés sont normalement remplacés. Celui de Newton a déjà été remplacé [par la mécanique quantique][16] et ceux de Darwin et de Copernic sont tous les deux attaqués. Il est sans doute vrai, comme le soutient Thomas Kuhn, que les paradigmes faillis sont invariablement conservés jusqu’à ce qu’un nouveau soit approuvé par la communauté scientifique ; et cela finit bien par se produire – semble-t-il – pour autant du moins que l’établissement scientifique conserve un minimum d’intégrité.

La science, comme nous le savons, est un processus continu, et mêmes ses paradigmes les plus prestigieux ne sont aucunement sacro-saints.

Chacun peut accepter ou rejeter la Tradition sacrée, c’est une option personnelle inaliénable ; mais comprenons bien qu’en dehors du sacré, il ne peut exister aucune certitude, aucune vérité absolue, éternelle.


[1]Extrait de Science and Myth. What we are never told, ch. 1, San Rafael, Sophia Perennis, CA, 2010 ; aimablement traduit par Claude EON.

[2] On relira avec profit les publications antérieures de l’auteur : La peste du scientisme (Le Cep n° 43), Le piège de la cosmologie astrophysique (n°45 et 46) et L’univers s’explique finalement en termes de réalité métacosmique (n°48).

[3] NdT. En réalité personne n’a jamais « démontré » scientifiquement ce « fait », mais chacun peut constater qu’il voit le soleil se lever à l’Est et se coucher à l’Ouest, et que, « selon les apparences », c’est le soleil qui tourne autour de la terre !

[4] Ndlr. Sur la “bifurcation” (Whitehead), avec le “réductionnisme physique” qui en résulte, se reporter à l’article de l’auteur dans Le Cep n°43.

[5] Cité par Phillip JOHNSON in Darwin on Trial, Downers Grove, Illinois, Intervarsity Press, 1993, p. 50.

[6]   Ibid., p. 38.

[7] Darwin’s black Box, New York, The Free Press, 1996, pp 70-73 ; trad. par Cl. EON in Le Cep n° 7, avril 1999, pp. 81-84.

[8] Ibid. p. 39.

[9] La mathématique de la théorie du dessein (design) a été exposée par Wlliam A. DEMBSKI dans The Design Inference (Cambridge U.P.1998). Pour ses implications envers le darwinisme : cf. DEMBSKI, Intelligent Design (Downers Grove, Illinois, Intervarsity Press, 1999). Pour une vision d’ensemble du dessein intelligent (intelligent design), on se reportera avec profit aux articles donnés sous ce titre par Claude EON dans Le Cep n°35 (avril 2006) et n°37 (octobre 2006).

[10] La conclusion de Hubble est basée sur le phénomène du décalage vers le rouge (red shift) dans le spectre stellaire, interprété comme un effet Doppler. La conclusion, cependant, n’est pas seulement injustifiée, elle a été attaquée récemment, en raison de l’abondance de preuves empiriques contraires ; cf. Halton C. ARP, Seeing Red (Montreal Apeiron, 1998).

Sur la base scientifique de la cosmologie du Big bang, je renvoie aussi à mon livre Sagesse de la Cosmologie ancienne, Paris, L’Harmattan, 2008,ch. 7.

[11] De la religion authentique. Laissez tomber cette précision et mon affirmation devient manifestement fausse. Nous nous trouvons maintenant dans le soi-disant Nouvel Âge, l’ère des pseudo-religions, dont beaucoup (sinon toutes) sont vraiment la progéniture de l’union impie susmentionnée. Pour l’étude du cas du christianisme, je renvoie à ma monographie sur l’enseignement de Teilhard de Chardin, Teilhardism and the New Religion, Rockford, IL, TAN Books, 1988.

[12] Cette vue a été avancée avec force par le moine orthodoxe Séraphim ROSE. Voyez sa magistrale monographie intitulée Genesis, Creation and Early Man, CA, St-Herman of Alaska Brotherhood, Platina (2000), 2ème édit. 2011.

[13] Ep 6, 12.

[14] Rm 1, 20.

[15] Ps 19, 2

[16]  NdT.

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