Pour en finir avec l’Évolutionnisme

Par: Charles de Rolland-Dalon

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Résumé: Les générations à venir se demanderont sans doute avec perplexité comment le mythe évolutionniste a pu si durablement s’imposer à tant de savants, par ailleurs parfaitement conscients des exigences de rationalité, de cohérence interne, d’objectivité et de fidélité aux faits qui caractérisent la démarche scientifique en tant que telle. L’auteur prend ici un malin plaisir à montrer, par des citations bien choisies, à quel point de ridicule aboutit la prétention des biologistes à vouloir expliquer par la thèse évolutionniste l’origine de la vie et des espèces vivantes. Ce ridicule ne tue pas, mais le rire libérateur est peut-être, pour nous, la meilleure manière d’en finir avec cette pathologie de l’intelligence.

Un bon moyen d’en finir avec l’Évolutionnisme consiste tout simplement à lire les écrits des évolutionnistes. Galéjade? Plaisanterie ? Pas du tout! Et nous allons le prouver.     

À tout seigneur tout honneur, nous commencerons par l’un des grands-prêtres français de la religion évolutionniste : Jean Rostand. Dans son livre L’évolution des espèces – Histoire des idées transformistes (Hachette 1932), Rostand s’adonne à une fort intéressante étude sur l’histoire de l’Évolutionnisme. Il nous livre non seulement ses origines, mais ses avatars (et il y en eut !). Disons qu’il nous retrace “l’évolution de l’Évolutionnisme”. Rostand nous révèle que le monstre a plusieurs têtes. Lamarckisme, darwinisme, néo-Darwinisme, mutationnisme, transformisme… et bien d’autres encore; les courants sont nombreux. Notons au passage qu’ils sont opposés entre eux, ils se contredisent et quand un nouveau apparaît, c’est toujours pour nuire aux précédents. Tous pratiquement survivent néanmoins, tout en s’opposant aux autres. Il s’ensuit une totale confusion.

Les évolutionnistes ne sont d’accord que sur un point: Il y a eu évolution. Pour le reste ils sont incapables de présenter une synthèse commune. Il n’y a donc pas un Évolutionnisme mais plusieurs mutuellement en conflit. Rostand présente chaque école dans le détail : apparition, auteur(s), partisans, développement et… réfutation!
            Car aucune, précise-t-il, n’est parvenue à fournir une explication crédible à la question de l’origine de la vie. Les théories lamarckiennes (page l92) ? “Elles sont insoutenables” Le mutationnisme (page 192)? “Il semble impropre à expliquer l’adaptation du monde animé”. Le hasard créateur (page 192) ? “Il soulève des objections quasi-insurmontables” et (page 168) “d’ailleurs, même en disposant de plusieurs millions d’années, il n‘arrive pas à faire un cerveau ou un œil “. Le darwinisme (page 191) ? “Ses grandes explications ont dans une large mesure fait faillite”. Rien vous dis-je, rien ne résiste à la savonnette de Rostand!

            Parallèlement quand notre savant mentionne l’œuvre d’Alexis Jordan sur l’invariabilité des espèces végétales (milieu du XIXème siècle), tout en précisant (page139) qu’elle est “tenue aujourd’hui pour un modèle de science et de critique “, il admet (page 143) avec Jordan qu’“on n‘a jamais vu une espèce en engendrer une autre”. Et de conclure (page 143) : “Les fixistes n’avaient erré que par manque de hardiesse dans le fixisme”. Et plus loin (page 193) “les fixistes en somme, voyaient juste, et les transformistes s’abusaient gravement quand ils prétendaient expliquer l’inconnu du passé par le connu du présent”.

            Dès lors on n’attend plus que la brillante conclusion qui marquera le ralliement logique de Rostand au fixisme.

            Eh bien pas du tout ! On est stupéfait de lire sous la plume du maître: (page 191) “Évidemment, la thèse transformiste soulève des objections, mais il est oiseux de la combattre dès lors qu’on n‘a point de conjecture sérieuse à lui opposer; le transformisme, ne l’oublions pas, se démontre d‘abord par l’absurde” et, plus loin : “Nous n‘en sommes plus au temps où il fallait, pour le rendre acceptable, fournir une explication plausible du processus transformateur. C’est la gloire des systèmes lamarckien et darwinien d‘avoir persuadé aux savants l’idée évolutionniste. Nécessaires jadis à soutenir le transformisme naissant, ils peuvent aujourd’hui s‘écrouler sans dommage”. Ainsi donc il convient d’accepter une hypothèse inexplicable scientifiquement, promue par des systèmes reconnus erronés, parce qu’on n’aurait rien à lui opposer !

Cerise sur le gâteau : la démonstration scientifique qui viendrait appuyer cette hypothèse est déclarée superflue ! Et c’est un savant rationaliste qui voudrait nous en persuader ! Est-ce là vraiment le langage d’un scientifique sérieux ? Ne faudrait-il pas plutôt y voir un obscurantisme outrancier ? Certes, Rostand argue d’un raisonnement par l’absurde[1], mais a-t-il réellement épuisé toutes les hypothèses, avant d’employer cette arme ultime ?

            D’ailleurs nous ne sommes pas à la fin de nos surprises ! Dans une conclusion bien confuse Rostand poursuit (page 195): “Il faut bien croire que la vie, à un moment donné, apparut spontanément sur la terre” ; puis (page 196) :“Il se pourrait, tout compte fait, que la science n‘eût pas, à elle seule, qualité pour expliquer le phénomène de l’évolution, et qu’il fallût recourir à une interprétation métaphysique.

            Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. Rostand s’embrouille dans des hypothèses farfelues sans queue ni tête où se mélangent (rares) vérités et sophismes. Emmêlé qu’il est, il ne voit plus qu’il ne cesse de se contredire. Sans doute s’il avait eu la Foi, il aurait trouvé la clé qui lui aurait permis d’assembler les divers morceaux du puzzle.

            Mais Rostand, c’est déjà vieux. Pensez-donc: 1932 ! C’est que la science a progressé depuis et sans doute est-elle parvenue aujourd’hui, à fournir une explication à l’origine de la vie. Interrogeons donc des auteurs, plus récents. Elaine Morgan nous soumet le fruit de ses travaux dans Les origines aquatiques de l’homme (Éditions Sand, 1988). Il n’est pas besoin d’aller plus loin que la préface (page 17) pour lire : “À l’heure actuelle, la théorie aquatique demeure très controversée dans la mesure où elle repose sur des constatations, des indices, et non sur des preuves formelles”. Un détail supplémentaire suffira à démontrer le peu de sérieux des thèses développées par l’auteur.

On y trouve (page 140) la description de 1’ »un de nos ancêtres”: le ramapithèque : “Une créature aux membres et à la face velus, aux longs bras ballants, au tronc voûté et incliné vers l’avant, aux longs orteils et au front fuyant”. Et un dessin de venir nous préciser l’anatomie de cette charmante bébête. Très bien ! Mais le malheur, c’est que l’auteur poursuit: “Or les seuls et uniques restes fossiles de ce primate exhumés à ce jour sont des dents et des fragments de palais et de maxillaires”… C’est, avouons-le, bien peu pour déterminer le système pileux et la taille des orteils ! On est impressionné ! Elaine Morgan serait-elle la fille naturelle de Sherlock Holmes et de Madame Soleil ? Hypothèse hardie avouons-le ! Mais moins absurde cependant que ses thèses pseudo-scientifiques.

            Mais Elaine Morgan est tout à fait inconnue ! Ne serait-elle pas une farfelue (c’est fort possible en effet !) peu représentative de la gent scientifique évolutionniste actuelle ? Puisqu’il vaut mieux s’adresser au Bon Dieu qu’à ses saints, interrogeons si vous le voulez bien, l’actuel grand-prêtre français de l’Évolutionnisme , Yves Coppens. Ouvrons donc son ouvrage Le singe, l’Afrique et l’homme (Éditions Pluriel, 1983), et instruisons-nous. Première déception, Monsieur Coppens prétend lui aussi jouer au Sherlock Holmes. Par deux fois il nous fournit le portrait d’une “bête” uniquement établi à partir de la découverte de simples dents (Purgatorius, page 25 et Gigantopithecus, page 84). Mais des incongruités, on en trouve bien d’autres. Ainsi page 48 on apprend qu’“un de nos ancêtres” est passé d’Amérique en Afrique en chevauchant des troncs d’arbre à la dérive sur pas moins de… 1000 km ! Diantre! Plusieurs jours donc sans manger ni boire! Ce n’est pas du singe que nous descendons, c’est du chameau ! Page 177, on découvre que l’étude au microscope des dents fossiles, révèle ce que leurs possesseurs ont mangé plusieurs millions d’années auparavant. Fichtre! On ignorait certes alors l’usage de la brosse à dent, mais tout de même! Page 227, on précise que la fameuse Lucy est morte noyée. A-t-on seulement pensé à lui faire de la respiration artificielle ?

            Monsieur Coppens a-t-il, pour nous faire oublier ses excentricités, une vision claire de l’Évolutionnisme à nous soumettre ? Même pas ! Il n’a en fait que des doutes à partager.

Ainsi lisons-nous sous sa plume (page 42) : « On suppose que d’encore plus anciens paromomyidæ que l’on ne connaît pas ont pu donner naissance aux adapidæ, et que de la même façon des adapidæ plus anciens et plus différenciés que les plus vieux adapidæ que l’on connaisse, ont pu donner naissance aux omomyidæ. » Quelle concision ! Que voilà de belles certitudes ! Comme on le sent solide le terrain sur lequel notre savant nous entraîne ! D’ailleurs il poursuit: « Nous reverrons souvent ce type de raisonnement qui révèle la difficulté – pour ne pas dire 1’impossibilité – de retrouver les bases des rameaux, ou qui cache notre profonde incompréhension des processus d‘évolution des êtres vivants. » Ah bon ! Comme ça on le sait! (aurait dit Fernand Raynaud) Faiblesse passagère ? Petit trou dans une vue par ailleurs complète ? Pas du tout ! Car Coppens y revient plusieurs fois, soulignant toujours davantage son ignorance. Page 51: « Dans la plupart des cas, les origines manquent… tous les fossiles recueillis, même les plus primitifs, sont toujours trop évolués pour être les ancêtres de qui que ce soit »“. Page 81 « Comme il est aisé de le constater tout au long de cette généalogie, chaque animal, après une étude approfondie, finit par se démarquer de toute ascendance ou descendance ; la seule parenté tolérée est éventuellement celle d‘ancêtres curieusement toujours inconnus.» Et d’enfoncer encore le clou (page 200) : « L’ancêtre commun de l’homme et du chimpanzé n‘a pas encore de nom, on ne le connaît pas. D’ailleurs la paléontologie sait encore très peu de choses. » Ailleurs (page 138) Monsieur Coppens se livre à une brillante tentative d’explication de l’apparition de la parole… mais conclut cependant : « Aucune démonstration scientifique n’est pour le moment suffisante à rendre définitive cette déclaration. » Un peu plus loin (page 216) l’auteur nous parle de fossiles « qu’(il) date pour l’instant de deux millions d‘années.» Pour l’instant ? Cet âge est donc sujet à variation ? Nouvel aveu d’ignorance !

            Car Coppens doute… il ne fait même que ça ! D’ailleurs il l’admet très honnêtement, et il faut lui en rendre grâce. Quand un journaliste lui demande ce qu’il ferait si une découverte venait démentir ses “certitudes”, il répond (page 201) :« Eh bien, j’en tiendrais compte pour proposer de nouvelles hypothèses, le scientifique doit avoir l’esprit assez souple pour reconnaître qu’une construction tient mal ou ne tient plus, et en bâtir une autre. » Et plus loin encore (page 206) : « Dans ce cas on efface tout et on recommence. Ce sont les aléas du métier. »

            Puisque la spéculation évolutionniste semble incapable de fournir à Monsieur Coppens les réponses aux questions qu’il se pose, nous pourrions lui proposer, comme il le suggère lui-même, d’abandonner l’évolutionnisme, qui ne tient plus du tout, pour venir à la Vérité. D’autant plus qu’il sait qu’il y a des alternatives (page 237): « Ceux qui refusent de croire en l’évolution biologique camperont toujours sur leurs positions… » (Apprécions au passage cette reconnaissance…). Allons Monsieur Coppens un petit effort, abandonnez vos chimères!

            Mais y parviendra-t-il ? Vraisemblablement pas ! Car dans le domaine scientifique comme dans bien d’autres, la liberté n’existe pas. C’est encore lui qui le dit (page 222) : « Tout ce que je vous ai raconté, par exemple des hommes fossiles, est marqué par mon époque, mon éducation, ce qui se dit dans la communauté scientifique. Disons que les chercheurs s’efforcent de conserver leur disponibilité intellectuelle, bien qu’ils sachent qu’elle est réduite. Autrement dit, il est bien difficile d’être objectif. » Ces paroles là vont très loin. Notre savant se sait donc tenu dans un carcan, sa conscience le conduirait bien à en sortir. Mais gare! Et puis faire tomber l’échafaudage sur lequel on est juché…

            Merci Monsieur Coppens ! Certes le grand saut vers la Vérité, vous n’osez pas (encore ?) le faire. Mais vos doutes si clairement exprimés n’en demeurent pas moins une bouffée d’oxygène dans le nauséabond smog évolutionniste qui asphyxie tant de crédules.

            Bien loin de la vulgarisation scientifique de bas étage et des manuels scolaires actuels, il n’est pas excessif de conclure d’une célèbre citation: « L’Évolutionnisme est une religion, à laquelle ses grands-prêtres ne croient plus ».

            Le vieux mur se lézarde. C’est un bien que de le pousser dans le sens où il penche. Qu’il tombe, qu’il tombe, nous n’aspirons qu’à cela !


[1] Le raisonnement par l’absurde est une démonstration scientifique utilisée notamment en mathématiques. Il démontre que la cause d’un événement est promue si toutes les autres causes possibles de cet événement sont impossibles ou absurdes.

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