Partager la publication "In memoriam : Michel TOUGNE"
Michel Tougne suivit une formation universitaire jusqu’au doctorat ès lettres, avec une spécialité en linguistique. Il exerça ensuite dans le domaine de la formation professionnelle pour terminer sa carrière comme consultant en organisation et en relations humaines.

Profondément attaché à l’enseignement de l’Église et plus particulièrement à sa Doctrine sociale, il devint peu à peu un observateur perspicace des dérives du monde du travail. Son premier ouvrage, Ni prince, ni crapaud, analysait en détail les ressorts de l’Analyse transactionnelle, théorie psychologique américaine très répandue dans les formations au management. Sa conclusion : derrière un discours très humaniste, l’Analyse Transactionnelle fait partie d’un arsenal visant à construire l’image d’un homme moralement agnostique.
Cet ouvrage donna le départ à une étude beaucoup plus étendue sur les différentes idéologies qui inondent le monde du travail. Depuis 20 ans, Michel Tougne aura réalisé une étude systématique de toutes les dérives du monde du travail avec, comme but, de montrer que ce dernier participe ainsi fortement à la déchristianisation de la société. Il a ainsi publié une série de cahiers et des conférences critiques sur des thèmes aussi variés que le taylorisme, le management participatif, les théories de la motivation, l’entreprise en réseau et la globalisation, les styles de management, le personnalisme dans le management, etc.
Dernièrement, il s’était plutôt concentré sur les ravages du positivisme et du gallicanisme, qui se diffusent au travers d’écrits politiques chez les catholiques.
Ardent défenseur de l’enseignement des papes jusqu’à Pie XII qu’il estimait particulièrement pour ses nombreux discours sur les questions sociales. Concluons par cette citation de Pie XII qui résume l’engagement de toute sa vie : « La grande misère de l’ordre social est qu’il n’est ni profondément chrétien ni réellement humain, mais uniquement technique et économique. »
Michel Tougne était intervenu au C.E.P. à trois reprises : conférences au colloque 2006 (La nature humaine malmenée par le management, CD 0609), au colloque 2007 (L’homme, objet et sujet des sciences, CD 0710) et en mars 2011 (La finalité du langage, texte repris dans Le Cep n° 66 (janvier 2014) et n° 67 (mai 2014).
Sa femme, ses trois enfants et ses petits-enfants peuvent être assurés de notre reconnaissance et de nos prières. Qu’il repose maintenant dans la paix du Seigneur.