Partager la publication "Le Linceul de Turin, faux médiéval ou authentique linge mortuaire de Jésus de Nazareth ?"
Par:Antoine Wehrlé
Découvrant le Linceul lors de l’ostension de 1998, l’auteur, passionné pour la relique, se lia d’amitié avec Antoine Legrand (1904-2002), lequel avait travaillé avec Vignon et Barbet et, depuis l’ostension de 1933, ne vivait – on peut le dire – que par et pour le Linceul. En 1988, A. Legrand avait donné chez DDB une excellente petite synthèse Le Linceul de Turin, aujourd’hui épuisée. Dû la modestie d’Antoine Wehrlé en souffrir, il faut dire que son livre n’est pas une simple actualisation de celui d’Antoine Legrand comme il le laisse entendre : tant la partie scientifique que la partie historique reposent sur une large documentation propre, d’autant que son prédécesseur – question de génération ! – ne lisait pas l’anglais, alors que les anglo-saxons jouent désormais un rôle significatif en sindonologie. De plus la datation du Linceul par le radiocarbone est survenue en fin 1988, juste après la parution du livre d’A. Legrand. Or cette radio-datation est désormais un enjeu majeur qu’A. Wehrlé analyse très finement dans tous ses méandres, en particulier les anomalies dans le protocole suivi, l’exclusion arbitraire 4 laboratoires, décidée unilatéralement par le Pr Tite, etc. D’où le résultat biaisé que l’on sait. L’ouvrage, toujours précis et étayé, donne en annexe le communiqué du cardinal Ballestrero commentant le résultat, puis la déclaration faite à la BBC par l’actuel directeur du laboratoire d’Oxford, le Pr Ramsey, admettant que le résultat était anormal.
A noter que l’auteur, dans la partie iconographique ne donne pas dans l’hypothèse de Ian Wilson identifiant le Linceul avec le Mandylion d’Edesse, et ses arguments convainquent.
La partie historique du livre ne le cède pas en intérêt à la partie scientifique : il s’agit d’un récit documenté et vivant, tant de l’histoire ancienne (jusqu’à l’arrivée à Turin) que des événements récents (dont l’incendie de 1997). On y apprend que des orthodoxes russes ont créé un Centre du Linceul en 1995, avec la création d’un musée au monastère Stretensky, près de Moscou.
(Éditions du Triomphe-Leroy Éditions, 200 p., 16 €)