Le point faible de la bioéthique

Par Dominique Tassot

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Résumé : Une nation européenne, l’Angleterre, vient de suivre l’exemple chinois en autorisant la création artificielle d’embryons hybrides homme-animal. Aussitôt une réaction s’est fait entendre de la part de l’Académie Pontificale pour la Vie. Son Président, Mgr Sgreccia, a dénoncé une « offense » à la dignité humaine et « une grave violation des lois de la nature ». Mais cette réponse verbale souffre d’une profonde lacune : elle ne dénonce pas d’abord le mythe évolutionniste selon lequel il y a continuité génétique entre l’animal et l’homme. Dans cette perspective, l’espèce n’a pas de réalité ontologique, et la « barrière de l’espèce », que Mgr Sgreccia voudrait voir respectée, n’a pas d’existence réelle. Sa protestation n’aura donc aucun effet sur les scientifiques auxquels elle voudrait s’adresser.

Le  jeudi 17 mai dernier, le gouvernement britannique approuvait une proposition de loi autorisant la création d’embryons hybrides, humains et animaux « en vue de la recherche ». Et le 5 septembre, la HFEA (Autorité pour la Fécondation et l’Embryologie Humaines) acceptait que des laboratoires de recherche créent des embryons « humains »  par clonage, en injectant le noyau d’une cellule humaine dans un ovule énucléé prélevé chez un animal, un ovocyte de vache par exemple, à condition de détruire cet embryon, au plus tard quatorze jours après. La Grande-Bretagne devient ainsi le premier pays à suivre l’exemple de la Chine, avec cette nuance que là-bas les embryons hybrides sont maintenus en vie jusqu’à un stade « assez avancé ».

Que les serviteurs conscients ou inconscients de Lucifer approuvent tout ce qui peut offenser Dieu en défigurant Son image et Sa ressemblance, n’est que trop logique : mis à part un bref épisode il y a 2000 ans, ils ne peuvent L’atteindre qu’en frappant Ses créatures. Mais ce qui retiendra notre attention ici sera plutôt la faiblesse de la réplique officielle.

Notons tout d’abord que ce qui est en cause – au fond – n’est pas la « recherche » mais la « société » dans son ensemble. Une telle proposition de loi a peu d’effets directs sur les laboratoires (qui se livrent depuis longtemps sans le dire à ce genre de manipulations).

Elle va simplement leur permettre de publier leurs résultats dans les revues scientifiques (ce qui n’est pas toujours un objectif, que l’on souhaite garder secret le savoir-faire ou que l’on veuille le protéger : en effet aucune publication ne doit précéder un brevet).

Le but est ici d’agir en profondeur sur les esprits : non plus seulement sur les comportements (comme par la publicité) mais sur l’image que l’homme a de lui-même, sur son identité. Il s’agit d’induire un changement d’identité en abattant la barrière qui, dans l’image de soi, sépare encore l’homme de l’animal.

Le terrain est déjà  bien préparé pour cette offensive : la barrière (ou ce qu’il en reste) a été ébréchée par les directives européennes sur le confort animal comme par les actions juridiques en vue de faire reconnaître les « droits » des animaux, en particulier ceux des grands singes.

En 1999, la législation de la Nouvelle-Zélande a doté les primates d’un droit à la protection de leur liberté individuelle. En 2006, à Madrid, le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol a déposé une proposition de loi visant à intégrer les singes dans l’espèce humaine afin de leur assurer une « protection morale et légale ».

De là l’écho disproportionné donné dans la presse mondiale aux thèses  de Peter Singer, ce philosophe australien, fondateur de la chaire de bioéthique à Princeton, et auteur de La Libération animale, qui a reçu en 2003 le prix d’éthique décerné par le World Technology Network, un influent réseau de financiers, chefs d’entreprise et hommes politiques de 50 pays.

Devant cette offensive concertée, l’Académie Pontificale pour la Vie a réagi. Selon son Président, Mgr Elio Sgreccia, la décision britannique est une « offense » à la dignité humaine : « La création d’un hybride homme-animal est une frontière que tout le monde – et pas seulement les associations religieuses – avait jusqu’ici bannie du domaine des biotechnologies. Et cela, justement parce que la dignité humaine est compromise, offensée, et qu’on peut ensuite créer des monstruosités à travers ces fécondations », a dit Mgr Sgreccia.

« Il est vrai que ces embryons sont ensuite supprimés, que les cellules sont prélevées, mais dans tous les cas, la création d’un être homme-animal, représente une grave violation, la plus grave, des lois de la nature », a-t-il expliqué au micro de Radio Vatican.

« La condamnation morale doit donc être totale, au nom de la raison et au nom même de la justice et de la science qui doivent rester au service de l’homme et respecter la nature humaine », a-t-il ajouté.

Mgr Sgreccia souhaite que la Communauté scientifique internationale confirme sa ligne de défense en faveur de « la conservation » et du « respect des espèces ». « Jusqu’à présent, l’individu humain n’a pas été respecté, dans la mesure où les embryons sont immolés et sacrifiés de plusieurs manières et dans ces fécondations artificielles elles-mêmes – a-t-il relevé. Mais la frontière entre une espèce et l’autre était respectée. Or aujourd’hui, même cette barrière-là est abattue et les conséquences n’ont pas été calculées ».

Pour Mgr Sgreccia il n’y avait, par ailleurs, aucun besoin de prendre cette décision. « Si l’on cherche des cellules souches capables de soigner des maladies comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, il est absolument inutile de créer un hybride homme-animal, car il existe des cellules souches adultes, celles du cordon ombilical, celles de l’homme adulte, pour pouvoir faire face – en toute confiance – à ces frontières », a-t-il précisé.

Le président de l’Académie pontificale pour la vie regrette que « les scientifiques ne considèrent que l’avancée de leurs recherches » au détriment « d’éléments anthropologiques et philosophiques tels que le respect de la nature et le respect de l’ordre naturel.(…)La soif du savoir a ses limites – a poursuivi Mgr Sgreccia – Si elle n’est pas contrôlé par un sens de l’équilibre et par la raison humaine, toute cette soif d’expériences risque de bouleverser le sens moral du chercheur1 ».

Cette protestation purement verbale n’est-elle qu’un baroud d’honneur avant l’acceptation ?

On pourrait le craindre puisque l’UCL, l’Université Catholique de Louvain, qui se restructure, envisage déjà de confier ses recherches sur le génome humain à un institut juridiquement distinct de l’Université, ce qui faciliterait le financement et atténuerait l’emprise des injonctions romaines2.

Surtout, la déclaration de Mgr Sgreccia est comme vidée de toute sa force par une ambiguïté qu’il ne relève pas concernant la notion d’espèce. En effet, si les évolutionnistes ont raison, l’espèce n’a aucune réalité ontologique et ce qu’il dénonce comme une transgression n’est qu’un moyen analogue à ceux que la nature utilise chaque jour pour transformer les êtres vivants.

Reprenons une à une les assertions de Mgr Sgreccia.

1 – La création d’un hybride homme-animal est une frontière que tout le monde – et pas seulement les associations religieuses – avait jusqu’ici  bannie du domaine des biotechnologies.

Si l’homme a évolué de l’animal, un hybride homme-animal ne se distingue en rien d’un autre hybride. Le théologien pourrait ici suivre la Bible et condamner tous les hybrides, et notamment l’hybridation des espèces cultivées (qui, vu la stérilité des variétés hybrides,  met les paysans du monde entier dans la dépendance d’un tout petit nombre de semenciers et ouvre la voie à une famine généralisée si un parasite ou un accident de végétation détruisait un jour les rares variétés utilisées3). Il est écrit en effet : « Tu  n’accoupleras pas ta bête avec des bêtes d’espèces différentes » (Lv 19,19).

Mais les théologiens sont restés muets devant les hybrides (comme aujourd’hui devant les OGM4) car ils auraient trop peur de passer pour « fondamentalistes » s’ils appliquaient un verset biblique hors du domaine psychologique ou littéraire et prétendaient statuer sur des réalités matérielles ou historiques !

De fait, la création d’un hybride homme-animal n’a jamais été bannie : c’est le rêve discret de tout spécialiste des biotechnologies, comme la découverte d’un « ancêtre » de l’homme est le rêve avoué de tout paléontologiste : la voie assurée vers la célébrité et la richesse.

On a même déjà prévu le rôle de ces hybrides : assumer mieux que des robots les basses besognes de la société, tout en leur créant une impossibilité génétique ou physiologique à la révolte, afin d’éviter les Spartacus parmi ces nouveaux esclaves…

2 – « Et cela justement parce que la dignité humaine est compromise, offensée, et qu’on peut ensuite créer des monstruosités à travers ces fécondations ».

La dignité humaine (ou plutôt ce qu’il en reste) n’est nullement compromise par la création de monstres, puisque le manipulateur de gènes ne fait que copier à sa manière les mutations et les croisements dont la nature se serait servie, selon l’évolutionnisme, pour produire les premiers hominidés. D’ailleurs la fabrication de « chimères » (êtres artificiels) a cours depuis longtemps dans les laboratoires.

3 – « La création d’un être homme-animal représente une grave violation des lois de la nature » (…) « Jusqu’à présent, … la frontière entre une espèce et l’autre était respectée ».

Pour les évolutionnistes, ce sont précisément les « lois » de la nature qui démentent la réalité ontologique des espèces, et donc la spécificité ou l’unicité humaine.

Certes Darwin eut du mal à faire accepter des naturalistes l’évanescence du concept d’espèce. Mais il sut contourner l’obstacle. Il écrivait au biologiste américain Asa Gray, peu après la publication de son maître-ouvrage : « Il est très important que mes idées soient lues par des hommes intelligents accoutumés aux arguments scientifiques, tout en n’étant pas naturalistes. Cela peut paraître absurde, mais je m’imagine que de pareils hommes entraîneront après eux les naturalistes qui s’entêtent à croire qu’une espèce est une entité5

Ce n’est donc pas d’aujourd’hui que la barrière est abattue ; la confusion provient du fait que les naturalistes continuent d’utiliser le mot espèce (et comment pourraient-ils s’en passer !) mais sans lui associer cette idée d’une réalité permanente qui lui était attachée dans la vision biblique du monde.

Selon la Genèse, en effet, Dieu a créé chaque être vivant « selon son espèce » (Gn 1, 4-10-12-18-25-31) et cette formule répétée tant de fois sur une page si concise suffit à établir la valeur ontologique de l’espèce, même si l’on peut discuter, cas par cas, surtout pour les végétaux, si ce que nous avons baptisé espèce ou genre correspond bien à ce que la Bible a en vue sous le nom hébreu de min. Manifestement, Mgr Sgreccia continue de considérer l’espèce comme une réalité permanente, et l’espèce humaine en particulier, tandis que les écologistes qui effectivement plaident pour la « conservation » et le « respect » des espèces animales ou végétales6, ne voient en l’espèce qu’une collection d’individus similaires et n’attribuent de réalité qu’à ces individus.

4 – « Si l’on cherche des cellules souches capables de soigner des maladies…., il est absolument inutile de créer un hybride homme-animal, car il existe des cellules souches adultes … »

On reste ici confondu devant la naïveté de Mgr Sgreccia. Les cellules souches tirées de la moelle osseuse, de l’épithélium olfactif ou du cordon ombilical donnent déjà des résultats prometteurs alors que personne n’a encore démontré que les cellules souches embryonnaires étaient  totipotentes7. Et selon le philosophe Michel Ghins (Libre Belgique du 19 septembre), « la présence de l’ADN cytoplasmique augmente les risques de rejet et rend peu probable l’utilisation thérapeutique des cellules provenant des clones hybrides ».

Si donc les recherches sur embryons se poursuivent, c’est que l’objectif n’est pas thérapeutique. Il s’agit bien de manipuler à volonté le génome humain, non plus dans un but simplement « eugénique » comme  celui  des années 1930, mais afin que l’humanité prenne en charge et dirige sa propre évolution. Tel est d’ailleurs l’objectif que lui fixent trois universitaires chrétiens, dont au moins deux prêtres, dans un ouvrage tout récemment remanié8 :

« C’est désormais au cœur de l’évolution technologique, culturelle et sociale que se situe l’essentiel du processus sélectif favorisant les hommes les plus aptes…Face à une telle émancipation vis-à-vis du milieu ambiant, des contraintes matérielles, et même de sa propre nature biologique, la nouvelle quête de l’homme ne peut être qu’en direction d’une plus grande responsabilité, une plus grande liberté pour le meilleur choix de ses projets. »

Nous sommes ici dans la droite ligne de Teilhard de Chardin dont le rêve était de voir un jour l’humanité prendre en main son évolution, grâce à la recherche.

5 – « Les scientifiques – dit encore Mgr Sgreccia – ne considèrent que l’avancée de leurs recherches » au détriment « d’éléments anthropologiques et philosophiques tels que le respect de la nature et le respect de l’ordre naturel (…). Si (le savoir) n’est pas contrôlé par un sens de l’équilibre et par la raison humaine, toute cette soif d’expériences risque de bouleverser le sens moral du chercheur. »

Mais comment se manifestera le respect d’un ordre naturel si la loi première de la Nature est l’évolution ? Pour l’homme, pointe extrême de cette évolution, petit groupe animal au sein duquel la conscience de soi a mystérieusement émergé, le contrôle et l’accompagnement de sa propre évolution sont à l’évidence la manière rationnelle de respecter sa nature. Les chercheurs sont ainsi en parfaite harmonie avec la « morale  de situation » adaptée à leur état.

On le voit, l’Académie Pontificale pour la Vie ne veut ou ne peut opposer aucun argument de fond aux apprentis-sorciers de la génétique. Comment résister à un changement d’identité sans réaffirmer les fondamentaux de l’identité à préserver ? La présentation de Mgr Sgreccia ne restera que parole volante tant qu’elle ne s’accompagnera pas du refus scientifique de l’évolutionnisme et d’une définition absolue de la nature humaine, définition donc fondée sur l’Ecriture bien interprétée.

Car les manipulateurs sauront s’accommoder de toutes les considérations simplement philosophiques ou psychosociologiques sur l’homme: il leur suffira de les relativiser et de les réinterpréter à la lumière des nécessaires et opportunes évolutions appelées par les « Temps Nouveaux ».

La « raison humaine » à laquelle Mgr Sgreccia veut amarrer sa barque est précisément ce radeau à la dérive sur lequel se sont embarqués, à partir du 16ème, et surtout du 18ème siècle, tous ceux qui ont prétendu que leur science pouvait se passer des lumières de la Parole de Dieu et du guide de la métaphysique pérenne héritée de la Grèce et remaniée par les grands Docteurs chrétiens.

Les questions de bioéthique traversent le champ d’action de la science. Reprendre ancrage dans la Bible en matière scientifique consiste à prendre de nouveau au sérieux le sens obvie de l’Ecriture8bis, le seul dont on puisse tester la compatibilité avec une assertion des sciences, le seul donc qu’on puisse opposer aux ambitions des généticiens. Mais est-on prêt à s’opposer vraiment ?

L’Église catholique, dans la personne de Mgr Sgreccia, est ainsi punie par où elle a péché. L’Académie Pontificale pour la Vie n’aurait pas dû exister. Elle doit sa naissance à la règle aberrante qui préside au recrutement de l’Académie Pontificale des Sciences : choisir les plus titrés dans leur domaine, sans tenir compte de leur religion (ou de leur athéisme).

C’est ainsi qu’un jour l’Académie Pontificale des Sciences vota à une forte majorité en faveur de la pilule contraceptive. Pour la première fois dans l’histoire de cet auguste corps, l’Osservatore Romano ne publia pas le compte-rendu de la session. Situation inextricable ! Se soumettre eut été tourner casaque sur un point vital de la doctrine défendue jusque là9. Censurer eut provoqué une nouvelle « affaire Galilée » : risque impensable ! La solution fut de créer une autre académie, propre à étudier les questions bioéthiques, de manière à dispenser l’Académie Pontificale des Sciences d’avoir à conseiller le Pape dans ce domaine trop délicat. La Présidence en fut confiée au Pr Jérôme Lejeune et l’on imagine que les premiers membres furent choisis cette fois avec circonspection….

Ainsi le refus du conflit avec la science est aujourd’hui à Rome un impératif catégorique qui l’emporte sur toute autre considération. Et remettre à l’honneur le sens littéral de l’Ecriture, celui qui fonde tous les autres, serait faire affront non seulement à l’impérieuse « communauté scientifique » (qui rejette toute idée d’une création surnaturelle des espèces) mais aussi aux nombreux théologiens qui récusent l’historicité de la Genèse pour accommoder leurs démonstrations à la théorie de l’Evolution.

Si les derniers îlots de chrétienté ne reprennent pas l’initiative dans le combat intellectuel et spirituel engagé par les Lumières (de la raison humaine), ils seront balayés comme les autres. Il y a donc ici une nécessité vitale.

Commander, dit le proverbe, c’est «  rendre possible les choses nécessaires ». Or l’Eglise a un chef, y compris lorsqu’il feint de dormir en pleine tempête. Même si nous ne voyons pas comment cela pourra se faire, nul doute que les années à venir montreront que le Chef des chrétiens est bien toujours avec eux, selon Sa promesse.


1 Correspondance européenne, 31 juillet 2007, n° 169, p.3

2 La question de maintenir le « C » de « Catholique » est régulièrement soulevée et va se poser plus ardemment en 2008, lorsque le cardinal Danneels, Chancelier de l’UCL (comme de la KUL flamande), devra être remplacé puisqu’il atteindra ses 75 ans.

3 Sont aujourd’hui entièrement hybrides : le maïs, le tournesol, la betterave. Sont en passe de le devenir : le riz, le blé, le colza.

4 cf. Cruzador, Bible et OGM, Le Cep n° 33, p.67

5 La Vie et la Correspondance de Charles Darwin, avec un chapitre autobiographique, publiés par son fils M. Francis Darwin (1887). Trad. Henry C. de Variguay, Paris, Reinwald, 1888, t.II. p.83. Dès cette remarque capitale de Darwin, l’évolutionnisme se montre bien comme une idéologie (violemment matérialiste) de combat. La longue préface donnée à la première traduction de L’Origine des Espèces (Ed. Reinwald, Paris, 1862) par la traductrice, Clémence Royer, philosophe suissesse, est d’une si grande clarté à ce sujet que Darwin demanda un autre traducteur pour la réédition faite sur la sixième édition anglaise.

6 Les écologistes sont étrangement muets concernant l’espèce humaine. S’ils étaient cohérents, ils devraient s’opposer à l’avortement et aux musiques psychédéliques. Mais pour eux, c’est l’excès de population qui menace les équilibres naturels et l’homme, au fond, serait de trop sur la terre.

7 Fons Vitæ n° 297, Janvier 2007, p.13

8 C.Montenat, L.Plateau, P.Roux, Pour lire la Création, pour lire l’Evolution, Cerf, Paris, 2007, pp.175-177

8bis On devrait dire sens « littéral », celui qui a présidé au choix des lettres (et des mots). Mais on assimile souvent aujourd’hui le sens littéral au sens matériel, ce qui est absurde : quand la Bible dit que « Juda est un jeune lion » (Gn 69,9), que « Dan est un jeune lion » (Dt 33,20-22), ou que Jésus-Christ est « le lion de la tribu de Juda » (Ap 5,5), ce n’est pas pour les doter d’une queue et d’une crinière, mais ce sont les qualités morales associées au lion qui constituent ici le sens « littéral » !

9 Défendue en théorie, mais souvent reniée dans la pratique, si bien que Montenat, Plateau et Roux appellent sur ce point aussi une évolution qu’ils jugent inévitable : pour eux, l’Eglise doit s’adapter à l’état présent de la science et de la société (op. cit., p.204)

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