Partager la publication "Nicolas Tesla (1856 – 1943), un génie méconnu"
Par Pierre Dequènes :
Pierre Dequènes[1]
Résumé : L’énergie électrique est ce fluide vital sans lequel la vie contemporaine serait comme paralysée. Tesla figure au premier rang des pionniers de l’électricité : il inventa le courant alternatif triphasé (1881), construisit la première centrale électrique (1895) et découvrit les propriétés conductrices de la haute atmosphère. Mais ce génie voulut que l’humanité accédât à l’énergie libre de l’éther, ce qui l’aurait libérée des contraintes liées à la production centralisée et au transport de l’électricité. Il fut dès lors traité en ennemi par ceux qui le finançaient et les quelques plans qu’il a laissés sont trop lacunaires pour qu’il soit aisé de reprendre ses travaux. Même s’il est difficile de se prononcer sur des dispositifs futuristes que nul chercheur indépendant n’a su reproduire pour le moment, il serait cependant déraisonnable de considérer les intuitions d’un savant de cette envergure comme dénuées de tout fondement.
Présentation
Aujourd’hui, le développement des pays développés et sous-développés est freiné par la production de l’énergie électrique et ses inconvénients :
-les centrales à charbon et à fioul polluent l’atmosphère et contribuent à l’effet de serre;
-les grandes centrales hydrauliques, comme celle en construction en Chine, posent de graves problèmes écologiques ;
-et les centrales solaires ou éoliennes ne peuvent que servir d’appoint, de même que les centrales à bois ;
-l’énergie nucléaire, qui constitue la solution actuelle la mieux adaptée, sera rapidement obsolète devant les besoins à couvrir.
Il est donc urgent de mettre au point une nouvelle source d’énergie abondante et peu onéreuse. C’est là que les idées de Tesla sur l’énergie libre, occultées à la fois par les scientifiques et les financiers, reprennent tout leur intérêt, avec cent ans de retard.
Pour beaucoup, Tesla est un inconnu. Pour certains, c’est l’unité de l’induction magnétique (donnant un flux de 1 Weber si elle est répartie normalement et uniformément sur 1m2), à laquelle Tesla donna son nom[2]. Si on consulte un dictionnaire, l’œuvre de Tesla, c’est seulement l’invention du courant alternatif triphasé et ses applications industrielles : les machines synchrones en 1887, les moteurs asynchrones à champ tournant en 1888, les courants polyphasés, le transport d’énergie électrique en courant triphasé sur 175 km en 1891 et l’alternateur à haute fréquence en 1891.
On oublie qu’il construisit en 1895 la première centrale électrique qui porte son nom. En fait, bien plus que cela, c’est la mise au point de toute la structure actuelle de production et de distribution de l’énergie électrique.
Tesla, ingénieur électricien croate, est en effet le plus grand génie technique de l’époque 1800-1930, plus grand que ses adversaires Edison et Marconi. Son œuvre, c’est 40 000 pages de textes scientifiques et de brevets. Outre son rôle fondamental dans le développement de l’électricité industrielle, où il imposa le courant alternatif triphasé à 60 Hertz, contre le courant continu défendu par Edison, il est aussi l’inventeur de la radiodiffusion en 1893, même si finalement les industriels préférèrent développer le système de Marconi. En 1943, après sa mort, la cour suprême des USA reconnut que les brevets de Tesla avaient été copiés par Marconi, et que Tesla avait une antériorité comme fondateur de la radio.
Mais tout cela n’est encore que la partie visible de l’iceberg. L’apport essentiel de Tesla est d’avoir essayé d’utiliser l’énergie libre de l’éther, qui serait extrêmement élevée. Il inventa des générateurs utilisant cette énergie, capable d’entraîner une automobile ou de provoquer des tremblements de terre et des tempêtes.
Il inventa les moyens de transmettre de l’électricité sans fil et de la mettre à la disposition de chacun, l’objectif étant de faire ainsi disparaître la pauvreté dans le monde.
On comprend que la science officielle tourna l’œuvre de Tesla en ridicule et que les monopoles de l’énergie achetèrent ses brevets, pour les mettre au secret et en interdire l’utilisation.
Quand son banquier, Morgan, comprit qu’il travaillait à la production et au transport d’énergie libre sans fil, il lui coupa tout crédit et le réduisit ainsi au silence. En 1920, Tesla est à genoux ; il ne pourra plus faire ensuite que des recherches limitées : brevet pour un avion en 1921, brevet pour le radar en 1935. Il réussira toutefois à réaliser et expérimenter une automobile à énergie libre en 1931.
La vie et l’œuvre de Tesla
Notre génie naquit le 10 juillet 1856 à Smiljan, petit village de Croatie. Son père, un pope serbe orthodoxe, consacra ses loisirs à instruire ses enfants avec méthode et sévérité. Sa mère, au contraire, était analphabète, mais possédait une mémoire extraordinaire et une grande créativité. On leur doit les qualités du jeune Nicolas, en particulier son don d’invention. Dès l’âge de cinq ans, il construisit un moulin à eau, avec une roue sans aube, qui sera la préfiguration de sa turbine.
Dès 17 ans, il s’aperçoit qu’il a le don de visualiser sans avoir besoin de plan ni de maquettes ni même d’expériences :
« Tout ce que j’invente fonctionne comme je l’ai imaginé. » C’est aussi, hélas, la raison pour laquelle il reste peu de plans ou de dessins de ses inventions, en dehors des brevets. Sa mémoire photographique est aussi fabuleuse : il retient en un clin d’œil le contenu d’une page.
En 1875, il entra l’École polytechnique de Graz en Autriche, où il s’intéressa aux machines électriques. Il eut déjà l’idée géniale de remplacer le courant continu par le courant alternatif afin de supprimer les étincelles dans les moteurs ou les générateurs rotatifs. Il étudiera ensuite deux ans à l’Université de Prague.
En 1881, il entre à Budapest au bureau central des télégraphes, où il invente la machine à courant alternatif, sur le principe du champ magnétique tournant, généré par des courants alternatifs déphasés, ce qui permet de supprimer le collecteur et les balais. En moins de deux mois, il conçoit tous les types de moteurs à venir. Mais il n’a pas d’argent pour construire des prototypes.
En 1882, il entre comme ingénieur à la société Continental Edison, à Paris. En 1883, à Strasbourg, il construit son premier prototype. Le directeur du bureau de Paris est un ami d’Edison. Il recommande chaleureusement Tesla à Edison. En 1884, Tesla part pour les USA.
Quand Edison reçoit Tesla, il a des problèmes à New York avec les dynamos de son réseau à courant continu. Edison teste Tesla, en l’envoyant réparer les dynamos d’un paquebot. Tesla travaille toute la nuit et réussit la réparation. Aussitôt Edison lui accorde carte blanche dans son travail de conception.
Tesla arrive à améliorer les dynamos d’Edison, moyennant une prime de 50 000 $, qu’Edison refuse de lui régler. Et Tesla remet aussitôt sa démission. En fait, les deux hommes n’étaient pas faits pour s’entendre. Pour Edison, Tesla n’était qu’un poète de la science. Mais Tesla était désormais connu. Un groupe financier lui proposa de constituer une société pour fabriquer des lampes à arc. Mais il fut rapidement licencié de sa propre société.
En 1887, un autre groupe l’aide à créer la Tesla Electric Company, pour développer le courant alternatif. Tesla déposera quarante brevets de 1887 à 1891.
Le 16 mai 1891, il donne une conférence à l’American Institute of Electrical Engineers sur les moteurs et transformateurs à courant alternatif. Cette conférence est entrée dans l’histoire. Ensuite Westinghouse, le grand concurrent d’Edison, l’embauche comme consultant et lui achète ses brevets. Le courant alternatif à 60 hertz de Tesla s’impose désormais, après une lutte titanesque contre le système à courant continu d’Edison.
Le banquier Morgan, qui veut s’assurer le contrôle de l’électrification des USA, rachète alors la Westinghouse et les droits de Tesla.
Cette cession fut un acte extrêmement généreux que Tesla regrettera dix ans plus tard, quand il manquera de fonds pour ses recherches. Ensuite Tesla va se consacrer à la radio et à l’énergie libre, qui lui est liée. En 1893, il décrit les principes de l’émission radio et fait à Saint-Louis la première expérience publique de radiocommunication, deux ans avant Marconi.
En 1895, Westinghouse décroche le contrat d’une centrale électrique à courant alternatif sur les chutes du Niagara. Ce sera la première centrale de ce type. Elle porte le nom de Tesla. Elle comporte 7 générateurs d’une puissance totale de 50 000 CV.
En 1894, Tesla publie un article exposant sa théorie sur la lumière et sur l’éther. Il y écrit que 90 % de l’énergie des lampes est gaspillée et qu’à l’avenir, en utilisant l’énergie de l’éther, on n’aura plus besoin de transporter l’énergie, même sans fil. En 1898, il brevète le guidage à distance des véhicules par radio et il présente un navire-robot télécommandé.
Son laboratoire de New York ne présentant plus des conditions de sécurité suffisante, pour des bobines de 4 millions de volts, il trouve un commanditaire afin de construire un centre de recherche à Colorado Springs (à 1800 mètres d’altitude), consacré à la radio et à la transmission d’énergie sans fil. La station ressemble à un navire avec un mât immense de 37 mètres jaillissant d’une tour de 25 mètres. Le mât porte une boucle de cuivre de 90 cm. Son émetteur provoque le brouillage des liaisons radio. Il va jusqu’à produire des tensions de 100 millions de volts, déclenchant de gigantesques tempêtes électriques jusqu’à 25 kilomètres.
Dans la conception de Tesla, en désaccord avec les travaux de Hertz, la terre et les hautes couches de l’atmosphère sont conductrices. Tesla arrive à créer une résonance dans le guide d’ondes Terre-Ionosphère, à 6,2 et à 30 Hz. Plus la fréquence de ces appareils se rapproche de ces valeurs, plus on provoque de grands mouvements d’énergie. Malheureusement, il ne publia pas le résultat de ces expériences. Mais il revient à New York en
1900, pleinement satisfait.
Il envisage alors de construire un centre mondial de radiodiffusion. Ce sera le centre de Wardenclyffe à Long Island, en 1901, réalisé grâce aux crédits de Morgan.
Le cœur du dispositif est une tour octogonale de 57 mètres, recouverte d’une électrode en cuivre géante de 30 mètres de diamètre, en forme de champignon. À l’intérieur, une longue tige d’acier s’enfonce dans la terre jusqu’à 36 mètres de profondeur. Mais il ne pourra pas achever son œuvre, Morgan lui refusant de nouveaux crédits. On pense que Morgan n’avait acquis les brevets de la radio, que pour en empêcher le développement. En 1912, Tesla doit hypothéquer la station et, en 1917, la tour sera détruite par ses propriétaires. Tout est fini ! En fait, le grand perdant est Morgan, qui abandonna ainsi un rôle d’avant-garde dans la radio naissante.
En 1900, Tesla invente une nouvelle turbine révolutionnaire, sans aubes (cf. Annexe 1).
En 1920, il accepte un certain temps un poste de consultant pour Westinghouse. Il souffrira aussi du coup de grâce infligé par Einstein, qui niera l’existence de l’éther avant de reconnaître finalement l’existence d’un éther riche en énergie.
En 1931, Tesla réalise et expérimente avec succès une voiture électrique, alimentée par l’énergie libre (cf. Annexe 2).
Il établira ensuite le projet d’une centrale géothermique à vapeur, et ceux de centrales thermiques marines.
Très affaibli, il s’éteint dans son sommeil, le 7 janvier 1943 à New York, d’une thrombose coronaire, emportant avec lui de nombreux secrets. On lui doit encore beaucoup d’autres inventions.
Conclusion : importance de son œuvre.
La capacité intellectuelle de Tesla et sa persévérance inconditionnelle ont conduit à des inventions révolutionnaires, dont on mesure encore mal la portée : elles peuvent aider à transformer le monde positivement ou au contraire à le précipiter dans sa chute. Il était très en avance sur son temps. Mais était-ce un génie du bien, ou plutôt un suppôt de Satan, cet ange du mal qui lui aurait ouvert les secrets de la matière ?
Dans sa célèbre conférence du 20 mai 1891, il prétendit que les machines seraient à l’avenir alimentées par une énergie disponible en tout point de l’espace : « Les hommes réussiront à connecter leurs machines aux grands rouages de la nature. »
La grande difficulté pour donner une suite à ses travaux est le manque de documents et de justification théorique de ses découvertes (ce qui interdit la prise de brevets), ainsi que les persécutions dont sont victimes les rares chercheurs, de la part de ceux qui veulent toujours imposer le silence sur Tesla.
Bibliographie
– C’est Tesla, l’énergie libre, Éd. Félix, Tourrettes-sur-Loup, 1997.
– G. TRINKHAUS, Radio Tesla. The secret of Tesla‘s radio and Wireless power, 1993.
Annexe 1. La turbine de Tesla
Il s’agit d’une turbine sans aubes, composée de disques métalliques rigides disposés parallèlement au courant du fluide moteur (vapeur, air comprimé, huile ou essence).
La rotation s’obtient par la force d’adhésion entre le courant et la surface, due au frottement. Le courant entre par l’extérieur des disques, tourne en spirale et ressort par l’axe. Les soupapes d’entrée n’ont pas de partie mobile, ce sont des soupapes mues par le fluide.
En sens inverse, la turbine devient une pompe.
Elle travaille sans vibrations. Son coût est réduit. Elle nécessite peu d’entretien.
Tesla a construit un prototype de 80 kW à 5000 tours par minute, de 250 mm de diamètre. Il rencontra beaucoup d’opposition pour faire adopter son appareil par l’industrie, car cette adoption aurait envoyé à la ferraille toutes les machines existantes.
Annexe 2. La voiture électrique à énergie libre
La voiture utilisée était une voiture de luxe de la marque Pierce Arrow.
Tesla remplaça le moteur à essence par un moteur électrique (1 mètre de long et 65 cm de diamètre). Il l’alimenta par un récepteur d’énergie libre (60 x 25 x 25 cm) dont on ne sait rien. La vitesse de rotation était de 1800 t/mn.
Les essais durèrent une semaine. La voiture monta à 145 km/heure, avec des performances comparables à celles d’une voiture à essence. Peu de temps après, Pierce Arrow disparut, victime de la crise de 1931.
En 1967, un ingénieur rassembla les informations disponibles, mais il ne put reproduire ni le moteur ni le récepteur.
Annexe 3. La radio et la transmission d’énergie sans fil.
Tesla considérait que la technologie développée par Marconi était inadaptée et mal conçue. En particulier le transmetteur génère plusieurs systèmes d’ondes, dont un seul est utile à la transmission.
Ainsi seulement une très faible partie de l’énergie atteint le récepteur, qui doit effectuer une grande amplification.
Tesla contestait la théorie de Hertz, qui considérait la radio comme un rayonnement, analogue à la lumière. Tesla disait que cette théorie était une des plus inexplicables aberrations scientifiques. Pour lui, la radio est un phénomène de conduction et non de rayonnement. C’est une perturbation de l’éther. Le transmetteur produit des compressions et des pressions alternées de l’éther, milieu élastique. La transmission s’effectue surtout à travers le sol de la Terre, plutôt qu’en aérien.
Le système de Tesla n’est pas un circuit, mais il est conçu sur le principe du simple fil sans retour. La terre se comporte comme un conducteur sans résistance, qui est mis en résonance avec les oscillations du système, dont la fréquence est adaptée en conséquence. Comme les ondes ne sont pas électromagnétiques, elles voyagent à très grande vitesse.
Il en est de même pour la transmission ionosphérique.
La technologie du transmetteur est très simple.
Elle est caractérisée par :
– Décharges à haute tension (15 à 20 millions de volts au lieu de 1000 V dans une antenne classique) ;
–Transmission en basses fréquences ;
–Conduction à travers le sol ;
–Capacité aérienne, au lieu d’antenne.
Ce système aurait permis la transmission d’énergie électrique en grande quantité (milliers de kW), à grandes distances (milliers de km).
N’importe qui, ayant des compétences en électricité et disposant des plans, aurait pu construire le récepteur de l’énergie. Aussi on comprend pourquoi le système de Tesla a été torpillé.
Annexe 4. L’énergie à tachyons.
L’énergie de l’éther se manifesterait par des particules, les tachyons, véhiculant cette énergie à des vitesses supérieures à celles de la lumière. Cette énergie existerait en quantité quasi infinie. Les tachyons ont étés définis par Feinberg en 1966 et par Sudershan. Ce serait donc l’origine de l’énergie libre de Tesla.
Moray à Salt Lake City, vers 1930, mit au point un convertisseur de 50 kW. Mais il ne put breveter son appareil, faute de pouvoir en expliquer le fonctionnement. Il fut victime d’un attentat en 1940 et persécuté jusqu’à sa mort en 1974.
Son fils aurait repris ses travaux. D’autres chercheurs aussi ont été persécutés.
De nombreux physiciens américains, russes, européens ont travaillé sur cette question dans les années 60-70. Selon eux l’éther contiendrait d’immenses quantités d’énergie (5000 Kwh par centimètre cube).
Mais il est très difficile d’obtenir des confirmations sur ce sujet plus ou moins tabou, de par ses implications scientifiques, industrielles, militaires et même géopolitiques.
[1] Ingénieur de l’École Centrale de Paris et de l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires.
[2] Ndlr. Pour donner une idée de l’amplitude des variations de magnétisme dans l’univers, notons que le champ magnétique terrestre est de 0,58 micro-tesla à 50° de latitude, celui développé par le grand accélérateur franco-suisse du CERN (LHC) atteint 9 T et les étoiles magnétiques (magnétars) généreraient des champs de 10 giga-teslas !