Partager la publication "Sarbacane à répétition"
Par Jean de Pontcharra
Regard sur la création
« Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil nu quand on Le considère dans ses ouvrages. » (Romains, 1 : 20)
Résumé : Les cônes, coquillages des mers chaudes à la forme caractéristique, sont dotés d’un étonnant dispositif : ils capturent leurs proies en projetant un harpon envenimé. La conception très étudiée du harpon, l’efficacité ciblée des venins (conotoxines), la complexité d’un processus qui s’étend de la fabrication du harpon au déclenchement du tir, tout manifeste chez ces mollusques l’intention d’une intelligence créatrice.
Introduction :
Pour stimuler nos facultés d’émerveillement devant les ingéniosités de la Création, rien de mieux que d’étudier jusqu’aux plus petits organismes du monde végétal et animal. Leur complexité, l’ingéniosité et la variété de leurs fonctions, la parfaite et immédiate adaptation à leur milieu, sont de puissants arguments contre les fables évolutionnistes. Nous vous proposons de survoler rapidement le système de capture des proies de quelques cônes, mollusques gastéropodes univalves (famille des Conidae comprenant plus de 700 espèces).
Les cônes, très appréciés des collectionneurs pour la beauté de leur coquillage, ne semblent à première vue, très différents des autres gastéropodes univalves. Parmi eux, le cône géographe (ainsi nommé par son dessin de coquillage évoquant une carte) et le cône textile (motif texturé), vont nous mener de surprise en surprise.
Description :
Leur coquille, longue de 3 cm à 10 cm et enroulée en spirale à droite (de très rares exemplaires ont une spirale vers la gauche) est embellie par des motifs d’une très grande variété. Ces motifs permettent la classification des cônes. Comme les autres gastéropodes, ils se déplacent sur un pied (la sole). Leurs yeux sont situés à l’extrémité de deux fins tentacules encadrant une sorte de trompe, le proboscis, extensible et rétractable moyennant une importante modification de son diamètre.
Le tout est surmonté d’une sorte de tube-siphon (figure 1) alimentant des branchies et des neuro-récepteurs à fonction chimio-détectrice.
Figure 1. Cônes textiles
Toutes les espèces de cônes sont carnivores, la plupart malacophages (dévorant d’autres mollusques). Une cinquantaine d’espèces est vermivore, une autre cinquantaine piscivore. Nous allons décrire le surprenant système de capture des proies de ces deux catégories. On ne peut s’empêcher de les comparer à des engins blindés miniature puissamment armés, bien que l’analogie soit d’une extrême pauvreté devant la réalité.
Le système de capture des proies :
La première surprise vient de la parfaite adéquation du couple que forment le « système de capture» et la proie.
Un poisson rapide sera chassé par les cônes piscivores dotés d’une sarbacane à répétition et longue portée et de solides harpons. Les vers et les mollusques seront envenimés par contact avec les harpons plus légers des cônes vermivores et malacophages.
Deux poches à fléchettes (figure 2) permettent la fabrication et le stockage de 10 à 20 harpons faits de corne ou de cartilage. Cette secrétion d’éléments détachables à l’intérieur d’un organe mou reste mystérieuse. Les sacs radulaires (de radula : grattoir, râpe, nom donné aux dents de certains mollusques) débouchent sur le pharynx qui est relié à la proboscis, sorte de trompe tubulaire conique et extensible. Le proboscis joue le rôle de sarbacane, mais aussi d’élastique propulseur du harpon et d’organe de succion et d’ingestion.
Les harpons (figure 3) ont été observés par microscopie électronique et révèlent une incroyable technicité. A gauche celui du cône textile (malacophage), à droite celui du cône géographe (piscivore), plus solide. Toutes les caractéristiques d’un harpon efficace sont présentes : pointe effilée, lame tranchante, ergot anti-arrachage. De plus, ils sont creux et se chargent en venin au passage avec la contraction d’une glande reliée au pharynx par un long canal.
Ce canal est lui aussi très étudié. Au passage d’une proie détectée visuellement ou par des chimio-récepteurs, le proboscis se détend en avant et projette le harpon dans les chairs de la victime. Le muscle du proboscis se contracte pour retenir l’extrémité arrière du harpon, il empêche la fuite de la proie qui est rapidement paralysée par le venin. Le rétrécissement du canal à venin en tête de harpon est une particularité géniale empêchant que le venin s’échappe vers l’arrière lorsque le harpon est violemment projeté en avant. Ainsi le harpon peut-il retenir toute sa charge de venin. Au moment de l’impact, la force de freinage projette le venin à vitesse accélérée à travers le rétrécissement. Il est ainsi injecté en surpression dans les chairs de la proie.
Si le rétrécissement avait été situé à l’extrémité arrière, le remplissage par le venin aurait été possible, mais non son injection sous pression lors de l’impact. Or le venin agissant sur les neuro-récepteurs musculaires, il lui faut atteindre les tissus profonds.
Ajoutons que la sarbacane ne doit pas s’enrayer par engagement simultané de plusieurs harpons, ni provoquer de blessures aux tissus mous lors du passage des fléchettes dans le proboscis du cône, celui-ci étant sensible à son propre venin.
Le processus qui induit la fabrication de nouveaux harpons, d’une très grande complexité, est très mal connu à ce jour.
De même, les chercheurs ignorent le facteur qui déclenche le tir d’un deuxième ou troisième harpon sur une même proie (taille ou corpulence et vivacité de cette proie ? Impression faite sur le cône ?)
Le venin :
Passons maintenant à une rapide description des venins (conotoxines) qui intéressent prodigieusement les neuro-biologistes et médecins, de par leur action puissante sur le système nerveux et les possibles applications dans le traitement des douleurs. Les études pour en déterminer la composition ont été très poussées et font appel aux techniques les plus élaborées de la biochimie analytique.
Chaque espèce a un venin de formule spécifique, comprenant des chaînes de quelques unités à quelques dizaines de protéines. Par exemple, le venin du cône géographe comporte 12 peptides composés chacun de 12 à 41 acides aminés agissant sur les différents mécanismes neurotransmetteurs de la proie. Ces peptides sont : les conotoxines alpha GIA et GII, les conotoxines mu GIIIA, GIIIB, GIIIC et GS, les conotoxines omega GVIB, GVIIA, GVIIB, la conotoxine sigma GVIIIA, la conantokine et conopressine G. Ce mélange peut être mortel pour l’homme ; quelques cas on été signalés dans les mers tropicales.
Les cônes et le discours évolutionniste :
Dans leur chronologie évolutionniste, la majorité des spécialistes placent l’apparition des espèces « simples » (sic !) de cônes à dents fixes il y a 60 millions d’années, et 23 à 5 millions d’années pour les espèces à harpon et à venin. Or, un banal calcul statistique basé sur le hasard chiffre à des milliards d’années le temps « nécessaire » pour passer du venin d’une espèce au venin d’une autre espèce. Si l’on rajoute la fabrication des harpons, sacs radulaires, connexions cérébrales et nerveuses entre capteurs (optiques et chimiques), le temps « nécessaire » deviendrait infini.
Cette contradiction entre les durées astronomiques indispensables pour rendre crédibles leurs théories, et les temps courts nécessités pour le déclenchement d’adaptations réputées vitales, est une constante du discours évolutionniste. D’après ce discours, le cône à dents fixes, ne trouvant plus de mollusques (échelle de temps très courte), a développé un système de capture de proies plus rapides comme les poissons (le temps « théorique » pour ces changements se chiffrant en milliards d’années). Le pauvre cône a tout le temps de mourir de faim ! D’un autre côté, la théorie des « sauts », selon laquelle un système complexe se met en place du jour au lendemain, relève de la croyance au miracle permanent1.
Les évolutionnistes entretiennent dans le public une confusion entre la variabilité à l’intérieur d’une espèce affectant des caractères secondaires (par exemple couleur et texture de la coquille), et la modification d’organes vitaux (par exemple, changement du système de capture des proies, pour soi-disant l’adapter à un nouveau type de proie).
Les conséquences logiques :
Il est bien évident que toutes les espèces de cônes sont apparues complètement formées, chacune parfaitement adaptée à sa proie et à son habitat, et les proies spécifiques sont contemporaines de leurs prédateurs. C’est la notion de Création, à laquelle reviennent les scientifiques, lassés des fantasmagories évolutionnistes.
Et cela même si certains, par respect humain ou orgueil, évitent de prononcer le nom de Dieu et préfèrent le nom de « finalité intelligente » ou « projet déterministe ». Souhaitons que l’étude jamais achevée des merveilles vivantes fasse tomber les écailles qui aveuglent la science moderne en général et la biologie en particulier. Les harpons du cône devraient y contribuer.
Bibliographie :
– L.J. England et al. « Inactivation of a serotonin-gated ion channel by a polypeptide toxin from marine snails », Science vol 281, juillet 1998, p.575
– D. Röckel et al « Manual of the living conidae« , vol.1, C. Hemmen Verlag, Wiesbaden 1995.
– B.M. Olivera et al , Science vol 249, p. 257 1990
– site australien sur les conotoxines :
http://grimwade.biochem.unimelb.edu.au/cone
1 NdA. C’est le même discours lamarckien de l’allongement du cou de la girafe pour atteindre les feuilles placées en hauteur, ou de redressement du gorille dans les hautes herbes pour guetter l’arrivée des prédateurs. Inepties contraires aux lois physiques, mais gobées sans esprit critique par une grande partie des scientifiques et répétées jusqu’à la nausée par les médias.