L’adaptation est une pré-adaptation

Par Jean-François Péroteau

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Résumé : Chaque être vivant est adapté à son environnement, sans quoi il ne peut y survivre. Que ferait un ours sans fourrure en attendant la mutation heureuse qui l’adapterait à la banquise ? Ainsi l’adaptation est nécessairement une pré-adaptation.

Pour bien faire comprendre la nécessité d’être pré-adapté prenons l’exemple du chameau (ou du dromadaire). Le chameau est un animal particulièrement bien adapté à la vie dans le désert. Pour cela il possède une bouche, des dents capables de broyer sans dommage les plantes dures et épineuses, des clapets dans les narines pour se protéger du sable lors des tempêtes, une bosse ou réserve de graisse permettant un jeûne de plusieurs jours, des coussinets plantaires qui par leur élasticité permettent une marche non fatiguante sur le sol rocailleux de certains déserts et par leur largeur une marche aisée sur le sable, enfin des cellules acquifères représentant un réservoir de 140 litres d’eau. Autrement dit cet animal est extraordinairement bien adapté à son milieu ; mais lorsque les transformistes disent que le chameau est un ancien mammifère qui a acquis peu à peu ses mécanismes ingénieux ; nous répondons que c’est biologiquement faux et absurde :

1) Il n’existe pas de mécanisme permettant l’inscription sur l’échelle de l’ADN des cellules sexuelles, du plan d’une bosse, de coussinets plantaires et de cellules acquifères.

2) Il n’existe que des chameaux parfaitement et complètement adaptés (où sont les formes de transition ?)

3) En attendant que les dizaines, centaines, milliers d’années nécessaires soient écoulées, l’animal serait mort d’inadaptation depuis longtemps.

Prenons le prétendu ancêtre du chameau et mettons le dans le désert ; au bout de quelques semaines, s’il n’a pas acquis ces fameux mécanismes, il en mourra ; d’où la nécessité impérieuse d’être pré-adapté. De même, sans sa fourrure épaisse l’ours polaire mourrait certainement de froid . Comment vivait-il en attendant d’avoir cette fourrure ?

Lorsque le transformiste nous dit que l’animal s’est adapté lentement, pendant la variation progressive du milieu, nous répondons : « Non ! Les changements de milieu et de climat ne laissent pas à l’individu le temps d’acquérir un organe supplémentaire ; le froid est là, et tous les animaux qui n’ont pas de fourrure ne tarderont pas à mourir.

Même si ce préfixe « pré » renferme une dose colossale de finalité, il n’en reste pas moins vrai que le chameau est pré-adapté sinon il serait mort par inadaptation. Il en est de tous les êtres vivants comme du chameau. Les mécanismes d’adaptation préexistent obligatoirement à l’entrée de l’individu dans le biotope. C’est pourquoi nous posons aux transformistes les trois questions suivantes prises au hasard parmi des milliers d’autres du même genre :

1) Comment vivait l’araignée avant de savoir tisser la toile qui lui permet de capturer ses proies ?

2) Comment vivait le chameau sans ses réserves d’eau et de graisse ?

3) Comment vivait la chauve-souris sans son radar acoustique ? etc …

Où sont donc les chauves souris aux ailes imparfaites , les araignées aux toiles inachevées, les dauphins sans sonar, les formes intermédiaires entre l’inadapté et l’adapté ?

Conclusion :

« L’adaptation doit être quasiment immédiate, c’est la loi de la nature. La longue attente d’une variation adéquate par un être qui en a un besoin pressant, relève de l’imagination, non de la réalité. Ce n’est pas une autre contradiction dans laquelle tombent les tenants de la thèse aléatoire que cet espoir de la mutation favorable. Si seul le hasard joue, rien n’est à espérer, tout est quelconque et va n’importe comment !

S’ils croient en l’utilité d’une variation favorable à venir, c’est qu’ils finalisent ainsi la variation elle-même » (Pierre Paul Grassé « Biologie moléculaire, mutagenèse et évolution », Masson 1978, p.52).

« Le lamarckisme raisonne comme si l’espèce était formée d’individus qui ne meurent jamais et qui pendant des siècles subissent l’action modelante du milieu (si tant est qu’elle existe).

Il fait abstraction de ce perpétuel recommencement et de la refonte de l’organisme par l’œuf qui lui n’a pas d’organes , n’a pas fait d’efforts, ni éprouvé de besoin » (Lucien Cuenot, Invention et finalité en biologie, Flammarion 1941, p.124).

En somme le lamarckisme est très finaliste : l’escargot s’est fait sa coquille et ses cornes un peu comme nous fabriquons nos caravanes et nos périscopes.

La finalité existe indiscutablement, mais elle ne se trouve pas dans un processus transformiste de lente adaptation des êtres vivants à leur milieu.

Elle se situe dans le principe d’une pré-adaptation de tous les vivants : l’aile est préparée pour le vol ; l’œil est conçu pour voir. La pré-adaptation n’est pas une opinion c’est un fait.

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