Souvenir d’un passage aux Eyzies-de-Tayac (2ème partie)

Par le Dr Pierre-Florent Hautvilliers

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Les dessous de la préhistoire


Résumé : L’auteur poursuit son « devoir de vacances » sur les observations faites l’été dernier aux Eyzies-de-Tayac. La « crise d’identité » de l’Homme de Néandertal est désormais publique : on voit de plus en plus mal comment les distinguer de nous, et donc en faire un « ancêtre intermédiaire ». On trouve aussi des insectes emprisonnés dans le calcaire et rigoureusement identiques aux insectes actuels. L’horloge de l’évolution pourrait-elle donc s’arrêter ?

Visite de l’abri du Moustier

Le gisement moustérien (silex bifaces et autres) se situe à 4-5 mètres au-dessous du niveau du sol à l’abri sous roche, c’est-à-dire juste au-dessus du niveau des alluvions de la Vézère quelques centaines de mètre plus loin.

C’est là que fut retrouvé le premier squelette découvert par O. Hauser1.

Peyrony qui fouilla par la suite découvrit un deuxième squelette dans une couche légèrement moins profonde : celui d’un enfant nouveau-né. Les deux squelettes étaient séparés. Celui de l’enfant a été expédié au Pr. Boule… Depuis, on ne sait pas ce qu’il est devenu. Le Pr. Boule ne voulait pas en parler car il « dérangeait » ses propres conceptions de l’humanité préhistorique. Ces restes humains ont été classés en « moustérien », – 42.000 ans. En cette couche géologique, de l’outillage été enfoui.

Ce qui dérange, c’est qu’une partie de cet outillage se retrouve chez le Cro-Magnon. On en a conclu que les deux groupes ont dû cohabiter ensemble. Comme si le moustérien n’avait pas été capable de tailler des silex correctement pour avoir besoin d’autre chose que des bifaces : racloirs, etc.

Plusieurs choses intéressantes au sujet du site de la Ferrassie :

On vient de découvrir que le squelette le plus vieux (50 ans) était celui d’un homme totalement paralysé depuis longtemps ! Si les néandertaliens étaient nomades comme on l’affirme, comment le transportait-il ? Comment aussi expliquer la présence de 8 tombes : adultes, enfants, nouveau-né et 2 fœtus ? Comment expliquer l’excellent état de conservation de squelettes dont la calcification commençait à peine ?

De passage aux Eyzies, le Pr. Boule assista à la mise à jour de ce néandertalien paralysé : les jambes repliées, il était dans une fosse, la tête et le buste entourés de pierres. Cet aspect (agencement de pierres) contredisait la représentation qu’il se faisait du néandertalien comme une sorte d’homme-singe abruti, vision qu’il imposait au monde de la préhistoire. Il interdit à Peyrony d’en faire état dans ses compte-rendus de fouille.

C’est par une de ses observations écrites, retrouvée dans les archives à Bordeaux il y a 2 ans, que l’on a connu ce détail. On s’interroge de savoir pourquoi Peyrony s’était ainsi exécuté : il nous suffit de savoir qu’il était comme Boule franc-maçon…

Le caractère ambitieux et odieux de Peyrony faisait qu’il n’était guère apprécié de ses frères en maçonnerie.

Depuis plus de 10 ans, on est obligé de reconnaître dans les milieu de la préhistoire que les visions du Pr. Boule sur les néandertalien étaient  plus qu’erronées et tendancieuses, à vouloir à tout prix imposer une image simiesque du néandertalien. Ainsi au Musée national de préhistoire des Eyzies, eut lieu une exposition sur l’homme de néandertal, dont tout une salle sur son allure physique et l’évolution dans la conception de sa silhouette depuis le début du siècle.

Bien que discrète, la critique des travaux de Boule y était plus qu’évidente, par comparaison avec la conception actuelle beaucoup plus « humaine ». Bref, une exposition courageuse mais qui laisse encore sur sa faim. On affirmait aussi que les vieillards néandertaliens étaient âgés de 50 ans. Il n’existe à ce jours aucune méthode précise d’évaluation des âges. Pour mémoire, rappelons qu’à partir d’une dent, en méthode légiste, la fourchette de précision est de +/- 10 à 15 ans (méthode Lamendin). Au sujet de l’épaississement des arcades sourcilières : la théorie farfelue qu’il serait dû à sa puissance musculaire de mastication ! Pauvres anatomistes préhistoriens qui ne savent pas où se situent les muscles masticateurs, leurs corrélations et imbrications avec les autres muscles et leurs cinétiques !

L’homme de Néandertal se redresse ; on raccourcit un peu ses membres supérieur, mais on ne rallonge pas les inférieurs. Difficile révision ; on veut toujours qu’il soit différent de nous alors que tout prouve le contraire. Son profil est encore actuel : deux jours plus tard, j’ai été distrait pendant toute la messe par une femme de 65-70 ans, bien de sa personne, dont le profil (front fuyant, épaississement des arcades sourcilières et menton fuyant ou absent). C’était la comtesse du coin. Elle n’était pas laide et a même dû être jolie. J’ai un ami africain de l’ex-Congo belge tout à fait néandertalien (je lui ai fait faire en 1998 des radios de profil du crâne pour le vérifier). Il m’a semblé flatté lorsque je le lui ait appris : en riant aux éclats, il me dit : « Alors vos ancêtres étaient noirs ! » Il est de la race des Kassaï.

J’ai acheté quelques fossiles provenant d’UZERTE dans le Gard, datés, officiellement de 40 millions d’années, de l’ère tertiaire. Ce qui est intéressant, c’est qu’ils contiennent de insectes, non pas fossilisés, mais « fixés » dans le calcaire comme entre deux feuilles de buvard. Ces insectes n’ont pu se fossilisés, compte tenu de leur fragilité extrême ; ils ont donc été « emprisonnés »… Il sont trouvés dans des carrières. Proviennent-ils du Déluge ou d’un cataclysme antérieurs ? Autre détail intéressant : on retrouve des larves de moustiques, de libellules, des mouches et moustiques, des libellules avec leurs ailes intactes, des petits poissons du genre goujon avec leur arêtes, des bébés écrevisses, etc… Tout ce petit monde n’a pas évolué du tout. Pauvre Darwin !


1 cf. Le Cep n°3,. « Autour de l’Homme du Moustier« 

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