Lorsqu’un  paléoanthropologue s’érige en maître à penser

Par le Dr Jean-Maurice Clercq

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Les dessous de la préhistoire :


Résumé : La paléoanthropologie est une branche de l’anthropologie qui étudie la lignée humaine dans une vision évolutionniste en examinant les ossements fossiles de singes archaïques. Sans autres données que les quelques ossements retrouvés, les déductions des paléoanthropologues ne peuvent être que des constructions théoriques, parfois sujettes à l’erreur lorsqu’elles se projettent sur l’homme moderne replacé dans une filiation évolutionniste… ce qui ne dérange aucunement le commun des mortels dans sa vie ordinaire. Du moins, peut-on le supposer.
Pourtant, confrontés à la réalité médicale, certains paléoanthropologues, n’hésitent pas à donner des leçons aux professionnels soignants afin qu’ils corrigent certaines pratiques cliniques qu’ils jugent en contradiction avec les conclusions  auxquelles les conduit le phylum évolutionniste.
Cette attitude intellectuelle ne manque pas d’aplomb ! Aveuglés par l’orgueil de leur scientisme, ils se posent en maîtres à penser et n’imaginent pas un instant de remettre en cause leur propre démarche intellectuelle : ils se font fort de corriger ce qui, à leur sens, devient une aberration thérapeutique. Analyse du point de vue d’un paléoanthropologue de renom.

Dans un entretien intitulé « Quand l’anthropologie remet en question la fonction canine » paru dans une revue de formation dentaire continue1, le paléoanthropologue Pascal Picq, du Collège de France, parle de ses convictions professionnelles sur ce sujet thérapeutique et complexe. Article prometteur, s’il en était, pour un dentiste quand on connaît le rôle essentiel de la fonction canine dans le processus de la mastication humaine et de la posture bipédique (cf Le Cep n° 41, pp 32-48).

Quelques notions essentielles :

L’Homme : chez les mammifères, l’être humain a la particularité unique de se déplacer en marche bipédique, en appui sur ses pieds (plantes et talons). Selon les informations captées par la plante des pieds, la statique verticale est réglée par deux chaînes musculaires, l’une dorsale, l’autre ventrale, se neutralisant au niveau de la bouche. Les dents font partie d’un système complexe qui peut interférer et déséquilibrer la statique verticale. Les canines, en particulier les canines supérieures, jouent un rôle essentiel dans la mastication, notamment en permettant les mouvements mandibulaires de latéralité.

Le Singe : il ne faut surtout pas s’imaginer que le singe dont les évolutionnistes veulent qu’il soit notre ancêtre (qui n’a pas réussi à évoluer ?) ou notre cousin (qui a mal évolué ?) marche comme l’homme. Le singe est arboricole, ses membres et ses articulations sont parfaitement adaptés à cette situation. Sa marche au sol s’avère très épisodique, elle n’est ni bipédique ni quadrupédique : en appui sur ses membres supérieurs (poignets) pour ne pas tomber, ce sont ses membres inférieurs (en appui sur les chevilles) qui lui permettent de se déplacer fortement penché en avant. Son ossature osseuse et musculaire, sa colonne vertébrale rectiligne et son bassin ne sont pas du tout adaptés à une marche véritablement bipédique qui lui est douloureuse.

Ce n’est que par dressage (au cirque par exemple) qu’on arrive à le faire marcher debout quelques instants.

Et la canine ?

La mandibule est un os « pendu », soutenu par un jeu musculaire, un peu comme une balançoire aux cordes multiples. Chez l’homme, comme pour les singes et les mammifères non ruminants, la forme anatomique des couronnes dentaires (partie visible dans la cavité buccale) permet un engrenage des dents à fond pour permettre le broyage par écrasement du bol alimentaire. Chez les mammifères autres que l’homme, la position et la forme des canines sont déterminantes : elles servent de rails de guidage contraignants (figure 1), de sorte que la mandibule pour se fermer à fond n’a qu’une seule manière de le faire. Aucun mouvement de latéralité mandibulaire n’est possible lorsque les mâchoires se ferment : les canines inférieures s’engagent en glissant contre les canines supérieures qui sont longues et robustes. La puissance de mastication s’en trouve considérablement développée et les mâchoires deviennent des armes défensives et offensives (chez les ruminants, tels les bovins, ovins et caprins qui, pour mastiquer les herbes et les feuillages, doivent réaliser d’amples mouvements latéraux de leur mandibule, les canines sont inexistantes dans les mâchoires).

A noter, chez le singe, la présence d’un important dimorphisme sexuel canine (figure 1)  ainsi qu’une usure de la face dentaire de la canine en contact avec les dents antagonistes qui sert à aiguiser les canines (alors que chez l’homme les pointes des canines s’émoussent).

Chez l’homme, il en va tout autrement. Les dents servent à mordre et à mastiquer les aliments. Ce ne sont pas des instruments d’attaque ou de défense ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a dû inventer des armes.

La forme des canines humaines, au dimorphisme sexuel absent2, ne se différencie pas beaucoup, vue du côté extérieur, de celle des prémolaires voisines : leur taille est plus petite que chez le singe. Leur rôle cependant reste prépondérant dans la mastication mais avec une implication supplémentaire liée à la position bipédique : la position de la tête et de la colonne vertébrale. L’être humain, du fait de sa position de bipède, possède une mastication mixte qui peut tenir à la fois du ruminant pour le broyage du bol alimentaire (mouvement de latéralité de la mandibule) et du carnassier, en fin de mastication, par le retour de la mandibule en occlusion centrique (figure 2). Pour que ces divers et complexes mouvements puissent se réaliser, les canines, et en particulier les canines supérieures, servent, non pas de guide, mais de plan de glissement qui induit une légère ouverture des mâchoires (figure 3) pour permettre la réalisation des mouvements de latéralité et leur retour en occlusion centrique.

Fig.1 – Mandrill  Mâle et Femelle :


Fig.2 – Occlusion centrique chez l’Homme (mâchoires fermées à fond) :


Fig.3 – Mouvement latéraux à  droite (guide canine) permettant le désengrènement des dents :


Que se passe-t-il lorsque les canines ne remplissent pas leur fonction ?

Lorsqu’elles sont trop longues ou en fortes malpositions, il peut résulter un blocage des mouvements de latéralité de la mandibule lors de la mastication. Alors l’articulation de la mâchoire, au fil des années, va s’ankyloser et limiter l’amplitude de l’ouverture de la bouche, ce qui crée une gène fonctionnelle pouvant entraver le passage d’une fourchette ou d’une cuillère et générer une mastication douloureuse.

Dans les cas moins importants (cas les plus fréquents), les mouvements latéraux sont perturbés : les dents s’accrochent plus ou moins discrètement entre elles lors de la mastication ; des efforts et des contraintes vicieuses se reportent alors sur l’articulation de la mandibule à la base du crâne. Cela entraîne une dégradation fonctionnelle de l’articulation se traduisant par des contractures des ligaments du ménisque de l’articulation temporo-mandibulaire (articulation des mâchoires) et des muscles masticateurs avec, là encore, une limitation de l’ouverture buccale accompagnée de douleurs plus ou moins continues. Les contractures peuvent s’étendre en dehors de la sphère d’action des muscles masticateurs comme au muscle temporal et à l’orbiculaire de l’œil, aux muscles peauciers du crâne, à ceux de l’épaule et aux premières côtes, et déséquilibrer le système musculaire postural qui nous permet de nous tenir correctement debout. Le ménisque de l’articulation temporo-mandibulaire n’arrive plus à assurer son rôle fonctionnel et se dégrade, ce qui se traduit par des bruits à l’ouverture de la bouche, des douleurs dans l’oreille et une gêne fonctionnelle. Les surfaces du ménisque s’abîment de manière irréversible. Il est nécessaire d’intervenir rapidement pour empêcher la dégradation de progresser. Il faut agir en corrigeant, si nécessaire, le défaut de position des canines par un traitement orthopédique ou orthodontique, ou dans les cas mineurs, en supprimant, par abrasion les points de malocclusion qui perturbent la mastication.

On peut encore rétablir une bonne forme de la surface d’occlusion des canines par un remodelage ou une prothèse. Cela demande de la part du praticien une solide connaissance de la fonction canine et de sa pathologie ainsi que de bonnes notions de posturologie, car toute perturbation de la statique verticale va encore modifier la situation. Parfois, le travail préalable d’un ostéopathe est nécessaire pour supprimer toute interférence de la posture.

On comprend que la canine fasse l’objet d’une approche professionnelle délicate et complexe pour dégager une thérapeutique tout à fait particulière puisqu’elle est directement en relation avec un bon fonctionnement du système manducateur et d’éventuelles interactions des chaînes musculaires qui nous permettent de nous tenir debout. Le rétablissement de la fonction canine fait donc l’objet d’une attention précise dans la conduite des traitements orthodontiques et des prothèses par exemple. De nombreuses formations professionnelles sont assurées sur le sujet pour donner les moyens thérapeutiques de réduction des dysfonctionnements de l’articulation temporo-mandibulaire ainsi que sur le rétablissement correct de la fonction canine et de la mastication.

Revenons à notre paléoanthropologue :

Dans son entretien, Pascal Picq évoque des banalités dont les interprétations évolutionnistes classiques sont intéressantes à connaître.

Tout d’abord, il est dans l’impossibilité de penser et de raisonner3 en dehors du concept évolutionniste : l’homme et le singe descendent d’un ancêtre commun (toujours introuvable). Or les découvertes paléontologiques « d’hominidé » se résument la plupart du temps à quelques dents et de rares fragments osseux que l’on essaie de « faire parler » à tout prix, quitte à dire des bêtises.

« On peut trouver des os de fémur ou de bassin, mais les dents et les mandibules sont, de loin, les matériaux fossiles les plus abondants. Partant de ce constat, l’analyse de la denture joue un rôle important dans l’étude de l’anatomie de nos ancêtres tout autant que celle de leurs comportements4. Les dents contiennent des marqueurs de notre évolution, notamment s’agissant de l’émergence de la lignée humaine.

 La canine occupe d’ailleurs le centre d’un grand débat dans la communauté scientifique. Les grands singes présentent des canines développées et saillantes, tandis que les canines humaines sont plus petites et incisiformes ».

Faisons remarquer tout de suite que « canine incisiforme » (ayant la forme d’une incisive) ne veut absolument rien dire. En effet une incisive humaine ne ressemble en rien à une canine. Ce terme est utilisé ici pour indiquer que la canine humaine est plus petite et devrait aussi avoir, selon le concept évolutionniste, une forme s’approchant de l’incisive. Il y a donc là un abus de langage qui est utilisé par les paléontologistes pour « appuyer » le passage supposé de l’hominidé à l’homme dans l’arbre de l’évolution. Ainsi, cela permet à P. Picq de déclarer plus loin : « Or, dans les fragments de mâchoire fossilisés que l’on attribue à l’hominidé Toumaï, une canine presque incisiforme a été identifiée. Nous sommes quelques uns à considérer que, à partir de ce caractère dentaire, on peut établir son appartenance à la lignée humaine ; à quelque 6 ou 7 millions d’années de nous… ». Cette phrase indique avec quel empressement P. Picq accepte, en l’absence d’un faisceau de présomptions, un seul élément – sans doute très important à ses yeux sur le plan de la paléontologie évolutionniste – hors contexte squelettique comme un argument en faveur du passage vers une hominisation.

Cet empressement tout empreint de l’idéologie évolutionniste démontre aussi une absence de rigueur, voire d’éthique scientifique5. En effet quel médecin, par exemple, accepterait de tirer une conclusion médicale sur l’état de son patient et du traitement à réaliser, sur un seul élément diagnostique déjà orienté par une idée préconçue de sa pathologie. Il se dirigerait directement sur une erreur médicale et sa responsabilité professionnelle relèverait de la justice pénale…

Picq, dans son entretien affirme : «Ma spécialité est l’évolution du crâne et de la denture. Ce qui m’amène à réaliser des expérimentations sur la biomécanique de la mastication ». Heureux chercheur qui, à partir de quelques ossements incomplets, est capable de tirer des interprétations d’ordre biologique et fonctionnel et en plus de prétendre les appliquer à la soi-disant descendance, dont l’homme, 7 millions d’années plus tard, espèces censées avoir évolué chacune indépendamment de son côté ! Bien sûr, il ne précise pas quel type d’expérimentation il a réalisé, ce qui laisse sur la faim les dentistes qui ne voient pas à quoi il a pu se livrer. Serait-ce simplement une phrase aguicheuse adressée au journaliste pour bien appuyer un propos sur un sujet sans développement possible ? Puis de préciser, s’appuyant sur l’argument de l’éthologie6 : « Aujourd’hui, étudier une espèce sans s’intéresser à ses voisines est un non-sens… On observe chez les grands singes que la canine constitue un vecteur d’expression de dimorphisme sexuel autrement dit, la taille de la canine joue un rôle dans la compétition sexuelle ;… aux plus grandes canines, le plus grand nombre de femelles ».

Ne croyez pas qu’il parle de singes fossiles ! Non, cela ne concerne que les espèces actuelles7. Heureux paléontologue évolutionniste aux discours à géométrie variable qui ne s’embarrasse pas de ses propres contradictions puisqu’il nie toute évolution en finissant par étudier le vivant d’aujourd’hui pour supposer par analogie le comportement  d’ancêtres fossiles d’il y a 7 millions d’années… N’y aurait-il pas eu évolution pour eux ? La canine présenterait ainsi et avant tout une fonction sexuelle8. Pour lui9, il y aurait donc une relation de cause à effet : « Aux plus grandes canines, le plus grand nombre de femelles » comme il précise bien : « aujourd’hui étudier une espèce –l’homme, en l’occurrence- sans s’intéresser à ses voisines – les singes – est un non-sens (c’est lui qui l’affirme !), il s’en conclut que si l’homme est dans l’ensemble monogame c’est parce qu’il possède une taille de canine plus petite… ou l’inverse !

Précisons aussi que lorsqu’il compare la taille des canines, ce n’est pas au sein d’une même espèce mais bien entre différentes espèces actuelles de singes. Pour nous, il y a là plutôt un sophisme paléontologique, car il s’agit simplement d’un attribut mâle différent selon les espèces. On aurait pu dire la même chose avec la taille de l’animal, ou la longueur de ses poils! Et avec des connaissances ainsi résumées sur les canines, il prétend donner des leçons aux dentistes !

Sa conclusion est donc que la canine présente une fonction sexuelle, chez les singes actuels (les hommes auraient donc évolué de la même façon que les singes depuis 7 millions d’années ?).

Toujours en s’appuyant sur ses observations, il fait le constat suivant : les canines simiesques prennent place en dernier dans la bouche, après la mise en place de la troisième molaire (l’équivalent de la dent de sagesse humaine), c’est à dire quand le singe arrive à l’âge adulte et que sa mâchoire fonctionne depuis longtemps. Ce qui lui permet de conclure que « la position de la canine est contrainte par la cinématique (ou mécanique) masticatoire et non l’inverse », oubliant de préciser quel était le rôle cinématique de la canine temporaire (dent de lait du singe) qui a cédé la place à la canine définitive…ce qui aurait certainement permis à d’autres de conclure le contraire ! Puisqu’il en est ainsi, et par comparaison, il en tire les mêmes conclusions chez son cousin, l’homme : la canine ne doit pas jouer un rôle très important dans la mastication. Mais voilà ! la canine humaine ne se met pas en place en dernier, mais bien plus tôt10. Il en conclut alors que c’est tout simplement parce qu’elle est plus petite, précisant encore que, là aussi, la cinématique masticatoire était déjà opérationnelle chez l’homme, donc que la canine ne l’influence pas, ou peu. Belle pirouette de paléontologue ! Disons simplement que la cinématique masticatoire se met en place dès que les maxillaires commencent à pouvoir mastiquer en fonction de l’éruption des dents de la première dentition. Seulement, n’étant pas dentiste, il ne peut se rendre compte que, chez l’homme, lorsqu’une canine temporaire est en malposition, ce qui arrive extrêmement rarement, elle s’use facilement, ce qui permet de satisfaire la cinématique masticatoire sans perturbation, tandis que la canine définitive se met en malposition tout simplement parce que sa mise en place est contrariée par un manque d’espace, par des malpositions voisines, comme par un retard d’éruption ou un retard de chute des dents de lait.

Même sans être dentiste, on comprend l’erreur du paléoanthropologue Pascal Picq. D’une part, il confond les mâchoires humaines sans malposition dentaire canine avec les mâchoires ayant des malpositions canines, et d’autre part il les compare avec celles des singes qui, eux, ne possèdent pas de malpositions. Il va cependant donner sans retenue des leçons de thérapeutique aux dentistes : «La canine peut interférer dans la mastication chez l’homme11, mais, selon moi, l’erreur à commettre est de considérer qu’elle guide la mastication12. Je ne souhaite pas bouleverser la pratique empirique des chirurgiens-dentistes. Ce qui compte, c’est avant tout que leurs résultats cliniques soient bons. Pour autant, l’on ne peut pas tourner le dos à l’avancée des connaissances dans des disciplines connexes à la sienne. Aujourd’hui, même la médecine s’inscrit dans le cadre des théories de l’évolution. Je ne vois pas pourquoi les sciences dentaires feraient exception. Mon rôle de scientifique consiste à démonter les idées fausses, aussi ancrées soient-elle, et elles sont nombreuses s’agissant de la canine ».

Ainsi, il reproche aux dentistes de ne pas profiter des bienfaits des avancées de la paléoanthropologie évolutionniste et à cause de cela de tomber dans l’erreur au sujet de la fonction canine, même si les résultats thérapeutiques existent.

Voilà donc sa profession de foi : se faire un devoir d’enseigner son point de vue évolutionniste sur une pratique dentaire jugée désormais obsolète parce qu’elle ne s’intègre pas dans cette optique évolutionniste !

Le corps professionnel dentaire est certes respectueux des « avancées » professionnelles, mais à condition qu’elles permettent de mieux soigner les patients. Nul doute que les dentistes préféreraient, en lieu et place de ces cogitations évolutionnistes douteuses et abstraites, recevoir des propositions de traitement pratiques pour en découvrir et vérifier les résultats cliniques. Mais de cela, ils risquent de rester longtemps sur leur faim…

Rappelons pour terminer les principales « avancées évolutionnistes » qui ont modifié les pratiques médicales, aboutissant toutes  à des impasses et pour cela abandonnées ou en cours d’abandon. D’abord la suppression, dès les premières inflammations, des organes qualifiés de « vestigiaux » (donc inutiles) : par exemple l’appendice et les amygdales. Puis l’affirmation que nos mâchoires diminuent de taille : ce serait pour cela que nos dents de sagesse ne trouvent pas leur place dans la bouche ; elles sont donc à supprimer ! Si l’enfant doit porter un appareil d’orthodontie parce que la mâchoire est trop petite, il faut alors extraire en plus les premières prémolaires ; la formule dentaire passe ainsi de 32 à 24 dents13. Ce serait, là encore, anticiper sur la future formule dentaire humaine !

Laisser les paléoanthropologues évolutionnistes prendre pied en médecine constitue une grave erreur, car guidés par un phylum imaginaire, ils cherchent à influencer la pratique médicale et dentaire au mépris de l’expérience clinique et des connaissances physio-pathologiques. Aveuglés par l’orgueil de leurs certitudes érigées en absolu, ils ne se rendent même pas compte de la situation ridicule dans laquelle ils s’ancrent lorsqu’ils se posent en donneurs de leçons.


1 Le journal de la SOP (Société Odontologique de Paris), journal de formation continue de l’omnipraticien dentaire, n°10, décembre 2007, page 6.

2 Les paléoanthropologues évolutionnistes veulent absolument voir dans les canines humaines un dimorphisme sexuel pourtant quasiment inexistant ; en effet, il est impossible de reconnaître le sexe de la personne dont provient une canine à son seul examen. Aussi se rabattent-ils sur une différence biométrique (différence de taille), elle aussi inexistante, estimée, selon eux, à 6% sur les canines et entre 1 et 4% pour les autres dents. Dans mes observations professionnelles, sur des centaines de mesures effectuées sur des centaines de moulages provenant de ma clientèle, j’ai observé des variabilités de taille des dents (voir Le Cep n°5) au sein d’un même sexe de 20 à 43% selon les types de dents et pouvant aller au sein d’une même famille de 13 à 27% Le dimorphisme sexuel a bien sûr été recherché et estimé entre 2,7 à 10,40%, ce qui, compte tenue de la grande variabilité de taille, ne signifie rien. Autrement dit les différences biométriques annoncées sur le dimorphisme sexuel humain sont inexploitables et certainement fausses. Nous avons cherché à approfondir les sources utilisées : elles sont presque inexistantes et la plupart des auteurs cités dans la bibliographie de référence ne font en fait que se citer les uns les autres, ce qui a pour effet de gonfler artificiellement une bibliographie pauvre et incertaine qui sera ensuite reprise et utilisée par d’autres auteurs comme base d’une certitude scientifique. C’est un procédé largement utilisé en préhistoire comme en paléontologie. Autrement dit : « tout le monde se tient par la barbichette ».

3 Ainsi, par exemple, interrogé sur Europe1, le 15/12/2007 à 13h45 au sujet du film « les Animaux Amoureux », il déclare au sujet des kangourous « les kangourous sont loin de nous, les Hommes et les Singes ».

4 ???

5 En effet, sa démonstration se réduit à « puisqu’il ressemble à… c’est donc… »

6 Ethologie : étude méthodique des comportements des animaux, donc des espèces contemporaines.

7 Propos précisés dans « Aux origines de l’humanité », p 256, vol 1, De l’apparition de la vie à l’homme moderne, par Brunet, Coppens & Picq (2001).

8 Propos précisés dans « Au commencement était l’homme : de Toumaï à Cro-Magnon » – 2003, « Lucy et l’obscurantisme » – 2007, de P. Picq et « Aux origines de l’humanité » –vol 1- De l’apparition de la vie à l’homme moderne, de Brunet,. Coppens & Picq (2001).

9 Ainsi que pour Brunet et Coppens.

10 Plus précisément au moment du remplacement des molaires temporaires par les prémolaires permanentes vers l’âge de 11-13 ans. Pour un placement harmonieux, la canine humaine définitive doit apparaître au moment de la chute de la deuxième molaire temporaire et après la poussée de la première prémolaire permanente.

11 Affirmer le contraire aurait constitué une faute importante qui aurait provoqué un tollé chez les dentistes.

12 En affirmant ceci, P. Picq entre en contradiction avec un autre paléontologue, Pierre Fronty qui écrit : « la canine, la dent la plus importante dans la mécanique mandibulaire : les canines sont les premières à entrer en contact lors des mouvements masticatoires. Les études réalisées sur la proprioception et sur le guidage canin démontrent le rôle essentiel de cette dent. Sa morphologie est en relation directe avec la morphologie du condyle mandibulaire pour toutes les espèces animales. »  (Plaidoyer pour la canine, Le Chirurgien-dentiste de France, n° 751, juin 1995).

13 Lire à ce sujet Le Cep n°13 et 36. Actuellement, il y a une marche arrière sur ces pratiques extractives reconnues comme inutiles : les références dentaires qui servent maintenant à la profession pour une « bonne pratique professionnelle », ne gardent plus pour indications d’extraction que les indications classiques (qui sont hors contexte évolutionniste) : les infections gingivales récidivantes, les délabrements importants.

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