Défi aux célébrités évolutionnistes

Par Jean-François Péroteau

, , ,

Jean-François Péroteau1

Résumé : Le 7 novembre 2008, à l’Université de Bordeaux, six orateurs qualifiés présentaient soit leurs vues sur l’évolution (André Schaaf, de l’Université de Strasbourg, Armand de Ricqlès et Pascal Picq, du Collège de France) soit leurs critiques des « créationnistes » (Claude Babin, de l’Université de Lyon, Jean Dubessy, de l’Université de Nancy, et Guillaume Lecointre, du Muséum National d’Histoire Naturelle). L’auteur, bien informé d’une question qu’il étudie depuis trente ans, eut la patience de tout écouter, de tout supporter et d’interroger plusieurs personnalités présentes. On lira ici sa déception devant l’entêtement de ces brillants esprits à défendre une thèse parascientifique qu’ils sont pourtant bien incapables de justifier.

Messieurs Baudouin et Brosseau2, vous ne voulez pas que l’on fasse référence à une transcendance, à un principe finaliste, mais de votre côté vous ne restez pas neutres, en ne demeurant pas strictement dans la pure description scientifique des événements biologiques. À la suite de publications comme « Sciences et Vie« , la « Recherche« , « Sciences et Avenir« , vous en profitez pour prétendre que ces processus ont eu lieu par hasard ; mais le seul fait de le prétendre est déjà une position philosophique idéologique. L’évolutionnisme darwinien n’est pas neutre, il représente une véritable école d’athéisme.

Mais, c’est quoi : « être pleinement scientifique ? » N’est-ce pas chercher dans toutes les directions, sans en exclure une seule?

Or après 150 ans de recherches dans la voie du pur matérialisme et du hasard, nous avons le droit, vu l’échec de ces recherches, d’approfondir l’hypothèse d’un  « principe supérieur », d’un « cofacteur finaliste », « déterminant ». Si vous excluez une direction de recherche particulière, alors vous n’êtes pas pleinement scientifiques ! Vous critiquez le dogme chrétien, mais votre attachement indéfectible à la théorie darwinienne est un dogme rationaliste !

Le 7 novembre 2008, eut lieu, à l’Université de Bordeaux, et avec le patronage de la Société géologique de France, un colloque sur l’Évolution avec un cycle de 6 conférences. La moitié de la journée fut consacrée à ressasser des arguments archi-connus sur les analogies et ressemblances dans le monde vivant, mais absolument rien sur les mécanismes possibles de la macroévolution, ce pour quoi nous étions venus ; l’autre moitié de la journée consista à ironiser sur les créationnistes et à essayer de faire rire à leur dépends l’auditoire de l’amphithéâtre.

Alors, au lieu de passer votre temps à ironiser sur les créationnistes, on attend que vous nous fassiez la démonstration des mécanismes de l’évolution ! La génétique la plus élaborée, que j’approfondis depuis trente ans, nous explique très bien la microévolution, le polymorphisme, la variabilité au sein de l’espèce, la biodiversité ; elle explique la macroévolution négative, régressive par le dossier des 7 000 maladies génétiques et une partie du dossier de la tératologie (ou science des monstres), mais elle n’explique pas du tout la macroévolution positive, progressive avec apparition d’organes nouveaux. Dans la réalité, il n’existe pas de macromutations positives capables de le faire. Alors l’art des évolutionnistes darwiniens est d’extrapoler arbitrairement de la microévolution à la macro : or nul n’en a le droit car ces deux ‘évolutions’ ne sont pas du même ordre.

Une somme, même très importante, de microvariations ne peut donner une macroévolution. Il serait honnête et juste que l’Éducation Nationale fasse inscrire, dans les livres des sciences de la vie et de la Terre, cette distinction entre les deux évolutions et l’absence de mécanismes évolutifs.

De plus, ces mutations étant prétendument survenues par hasard, on aurait donc le droit de leur appliquer le calcul des probabilités ; c’est ce que fit précisément Georges Salet dans Hasard et certitude. Les résultats de ses calculs sont concluants: « l’apparition de la vie et la transformation des espèces n’ont pu avoir lieu par hasard ! »

Oui, Messieurs Baudouin et Brosseau, avant d’ironiser sur les créationnistes, faites-nous la démonstration de la macroévolution progressive ; dîtes-nous comment les nageoires du poisson se sont transformées en pattes de vertébrés tétrapodes, comment les pattes antérieures ont donné les ailes d’oiseaux ? Lors de grands débats post-conférences, j’ai posé la question à André Langaney et à Yves Coppens : ils ont tourné en rond en éludant la question pourtant précise, ne répondant jamais directement. Alors si, vous, vous avez la réponse, donnez-la  nous !

Personnellement, au bout de trente ans, après avoir retourné le problème du vivant dans tous les sens, après avoir étudié tous les mécanismes possibles, crédibles de l’évolution, je n’en ai trouvé aucun capable de réaliser une transformation positive profonde avec apparitions d’organes nouveaux, condition sine qua non du transformisme.

La science génétique ne se suffit pas à elle-même. Alors, si vous ne voulez pas prononcer le mot de « principe supérieur » pour expliquer les grandes transformations positives, ayez l’honnêteté de dire : « c’est un mystère ! »

En attendant, je mets au défi les célébrités de l’évolutionnisme darwinien, comme André Langaney, Yves Coppens ou Pascal Picq, de nous démontrer comment les grandes transformations positives et progressives ont eu lieu ? Avec quelles mutations (insertion, délétion, substitution, inversion, translocation, fusion, amplification de triplets polyploïdes et mutation homéotique) les nageoires de poissons ont-elles pu donner les pattes de reptiles, puis les ailes d’ oiseaux ?


1 Biologiste à Bordeaux, J.F. Péroteau s’est levé il y a trente ans contre les prétentions de l’évolutionnisme. Il a donné notamment De la séduction à la Supercherie (Tours, FDLF, 1978) et Le singe descend de l’homme (Bordeaux, Ulysse, 1995). On lira ses articles dans Le Cep n° 4 et 20.  ‘

2 Ce sont deux journalistes scientifiques auteurs du livre Les créationnismes, une menace pour la société française? (Paris, Syllepses, 2008). Se reporter au commentaire donné par le P. Morey d’Allyris dans Le Cep n° 45, pp. 47, squ.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut