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Par Randy J. Guliuzza
La Mélanine : l’écran solaire juste à fleur de peau1
Résumé : L’exposition au soleil, si recherchée pour le bronzage, n’est pas sans danger. L’énergie des rayons ultra-violets peut détruire les kératinocytes, ces cellules qui régénèrent la peau superficielle, endommager l’ADN et même provoquer des cancers (mélanomes). Il existe donc un processus protecteur, sorte d’ombrelle incorporée au sein même de l’épiderme : grâce à un composé complexe, la mélanine, la coloration de la peau absorbe l’énergie des rayons UV et la dissipe sous forme de chaleur.
Les mélanocytes, qui produisent la mélanine, sont plus nombreux sur le dos de la main (exposé au soleil) que dans la paume. De même les mélanosomes (agglomérats localisés de mélanine) sont plus nombreux au dessus du noyau des cellules, afin de protéger l’ADN. En cas d’exposition répétée au soleil, les mélanosomes se multiplient (jusqu’à 100 millions par cm2) afin de renforcer la protection solaire. Encore faut-il que les mélanosomes soient acheminés là où ils seront utiles. Ce sont d’infimes microtubules (3000 fois plus fins qu’un cheveu !) qui se mettent en place pour ce transfert réalisant le bronzage. Commet ne pas voir dans ce dispositif si perfectionné une preuve manifeste de l’intelligence et de la sollicitude du Créateur ?
La plupart des gens au nord de l’équateur ont le teint bronzé en août. Ironiquement, le désir d’être dehors est souvent associé à un autre désir vif d’être à l’abri du soleil, comme le prouvent les ventes de parasols et autres ombrelles.
D’un point de vue biologique, l’énergie du soleil doit toujours être contrôlée. Ceci signifie qu’il y a une machine biologique complexe pour gérer la lumière solaire d’une certaine façon. Cette machinerie n’existerait pas sans une information dans l’ADN prescrivant ses matériaux, sa fabrication et son fonctionnement. Le bronzage résulte de cette machine biologique spéciale qui fonctionne comme une ombrelle interne à l’épiderme « protégeant du soleil » les cellules de la peau.
Le processus est si important que, s’il n’existait pas, les gens auraient une bien plus forte probabilité d’être tués simplement par l’énergie brutale du soleil.
L’énergie du soleil endommage la peau :
La couche supérieure hautement vulnérable de la peau – cette partie qui est dure, calleuse et finalement part en lambeaux – est faite d’une protéine, la kératine, produite par les cellules appelées kératinocytes. La lumière du soleil, et surtout la partie ultra-violette (UV) de son spectre, est cancérigène. Elle peut pénétrer les kératinocytes, endommager l’ADN et même amener certaines cellules à devenir cancéreuses, comme dans le mortel mélanome. L’effet cumulatif sur l’espèce humaine d’un ADN endommagé à la longue par le soleil n’est pas insignifiant. La survie de l’humanité dépend fortement d’un mécanisme pour gérer la lumière solaire et réparer l’ADN endommagé. Les humains produisent un composé complexe appelé mélanine qui dissipe en chaleur l’effet nocif de l’UV et contribue aussi à empêcher les cancers de la peau par d’autres moyens, mais jusqu’à un certain point seulement.
Les pigments colorés de la peinture protègent les revêtements extérieurs des maisons contre les dégâts du soleil. La mélanine est un pigment coloré pour les humains, l’un de plusieurs composés donnant à la peau sa couleur, donnant généralement des nuances de rouge, de brun ou de noir. La mélanine est produite par les mélanocytes. Tout le monde a à peu près le même nombre de mélanocytes – quelle que soit la couleur de la peau – mais ils sont concentrés différemment dans différentes parties du corps pour répondre à des besoins spécifiques. Il y en a plus de 150 000 par centimètre-carré sur le dos de la main, hautement exposé au soleil, contre 70 000 par centimètre-carrésur la paume.
Les mélanocytes produisent différents types et quantités de mélanine selon les instructions génétiques héritées etselon une codification dynamique des gènes en réponse au changement d’environnement de la personne. Ceci détermine la couleur de peau de chaque personne et lui permet de réagir à la lumière UV nocive.
La mélanine peut contrôler l’énergie nuisible :
La mélanine est contenue dans de petits paquets appelés mélanosomes, littéralement « corps foncés ». Le pigment mélanine n’est pas réparti au hasard dans toutes les cellules de la couche supérieure de la peau, les kératinocytes. Puisque c’est surtout l’ADN dans le noyau des cellules de la peau qui a besoin de protection, il serait logique de placer les mélanosomes comme écran ou comme parasol au-dessus du noyau. Cette disposition de parasol du côté exposé au soleil du noyau est exactement là où se trouvent la majorité des mélanosomes. Avec une exposition prolongée au soleil, encore plus de mélanosomes sont fabriqués et tassés sur le côté du noyau exposé au soleil, formant parfois plusieurs couches. Puisqu’une personne peut accumuler plus d’une centaine de millions de mélanosomes par centimètre-carré pour protéger les noyaux des cellules de la peau, celle-ci apparaitra de plus en plus foncée, situation communément connue comme… le bronzage.
Alors comment la mélanine protège-t-elle le noyau ? Il y a deux étapes principales. Une étape rapide est produite par la lumière UV elle-même qui induit dans la mélanine une réaction chimique la rendant plus foncée. Elle devient ainsi capable d’absorber encore plus d’UV. (Les ingénieurs chimistes travaillent eux aussi à développer des pigments de peinture pouvant changer automatiquement de nuance). La seconde étape consiste inciter les mélanocytes à produire davantage de mélanine.
Réfléchissez à cette coopération cellulaire: un mélanocyte peut « servir » de nombreuses cellules de la peau en fabriquant de la mélanine pour protéger leur ADN et, pareillement, les cellules de la peau servent les mélanocytes en leur assurant une protection vitale.
Comment est produite la mélanine ?
Il existe au moins six voies majeures pour provoquer la production de mélanine. Celle-ci a d’autres fonctions dans le corps sans rapport avec la protection contre l’UV. Mais toutes les voies exigent un très strict contrôle par plusieurs protéines enzymes et si l’une quelconque de ces enzymes manque, la mélanine ne sera pas produite. Finalement toutes ces voies stimulent un messager (appelé cAMP) capable d’agir sur les gènes du noyau des mélanocytes pour qu’ils produisent davantage de mélanine. La lumière UV agit comme un stimulus.
Un autre stimulus est très étonnant. Dans des conditions moyennes d’exposition au soleil, le taux de dommage à l’ADN de la cellule de la peau d’une personne et sa réparation (un processus très complexe) reste dans d’étroites limites. Les mélanocytes surveillent indirectement le taux de réparation et, s’il augmente, – indiquant un dommage solaire accru – la production de mélanine est stimulée pour protéger l’ADN contre des dégâts plus importants. Les gestionnaires appellent cela résoudre la cause du problème et pas simplement réparer les conséquences.
Un mélanosome est en fait une organelle dans une cellule. Cela veut dire qu’il fonctionne à l’intérieur de la cellule dans un but défini, exactement comme un organe, comme le rein dans le corps. Mais les mélanocytes fabriquent régulièrement des mélanosomes tout neufs. Un mélanosome est initialement constitué d’une base semblable à un réseau de fibres déposée par une protéine spéciale (Pmel 17) propre aux mélanocytes.
A quoi s’ajoute un pigment sensible à la lumière appelé le L-DOPA quinone, fabriqué dans une série de processus à partir des acides aminés phénylalanine ou tyrosine2.
Le transfert des mélanosomes du mélanocyte aux cellules de la peau est unique en biologie humaine, demandant que toute une organelle spécifique d’un type de cellule soit transférée à un type de cellule complètement différent. Comment celà ? Le mélanocyte va former de grands bras qu’il va étendre entre les cellules de la peau. A l’intérieur se développent des microtubules (si fins que la section d’un cheveu humain pourrait en contenir 3.000), qui agissent comme des rails pour véhiculer les mélanosomes. De microscopiques moteurs de protéine fabriqués pour les microtubules extirpent les mélanosomes vers l’extérieur. Sous la direction d’au moins deux autres gènes, et contrôlé par quatre protéines transporteuses, le mélanosome est placé dans une vésicule de transfert à l’extrémité du bras. Celle-ci s’adapte à un endroit spécialement invaginé sur la cellule de la peau dans lequel le mélanosome est alors injecté. Les cellules de la peau transportent alors les mélanosomes sur le côté de leurs noyaux exposé au soleil.
Chose intéressante, le nombre variable de mélanosomes tant dans les mélanocytes que dans les cellules de la peau, modifie dans une certaine mesure leur métabolisme et leur activité. C’est un moyen par lequel la réponse du corps à l’environnement peut être surveillée de façon centralisée au niveau cellulaire dans le tissu le plus exposé au stress externe. Les mélanosomes peuvent aussi manipuler les interactions de beaucoup de composés tels que les électrolytes et les neurotransmetteurs, et faire ainsi la régulation d’activité d’autres cellules dans leur environnement.
Conclusion :
Les évolutionnistes prétendent que parce que la terre est « ouverte » à l’énergie du soleil, la vie aurait pu commencer et croître en complexité sans Créateur. Cette idée est scientifiquement incorrecte. Comme le montre la peau humaine, l’énergie brutale du soleil doit être géréepar des systèmes biologiques complexespréexistants, sinon elle tue la vie.
Ce simple fait naturel pèse plus que toutes les spéculations évolutionnistes. En 2009, [aux États-Unis] environ 68.000 cas de mélanome seront diagnostiqués avec une estimation d’un million de cas nouveaux de cancers, pour la plupart guérissables, touchant les cellules basales3 et de cellules squameuses de la peau – principalement chez les Américains de complexion plus claire. La mélanine constitue certes une mesure de protection naturelle, mais personne n’est à l’abri d’un cancer de la peau, quelle qu’en soit la couleur. Lorsque les gens s’exposent trop au soleil ou ne protègent pas leur peau, ou s’ils ont un défaut du processus de fabrication du pigment, l’énergie UV du soleil peut finalement détruire les mécanismes de protection et de réparation de la peau, avec des conséquences mortelles.
Le Verbe créateur a constitué le corps humain pour fonctionner comme un tout. Avec un génie inégalé Il a conçu un processus complexe – utilisant de nombreux systèmes différents – capable de générer la mélanine protectrice. Avec un pouvoir défiant la compréhension, Sa parole créa un ensemble autorégulé qui requiert environ cent gènes dirigeant des centaines de réactions enzymatiques – lesquelles ne sont pas disposés en séquences linéaires, mais dans un vaste réseau multidirectionnel – avec des étages de rétroaction et de contrôle se chevauchant, le tout agissant d’une manière orientée vers un même but. Quelle admirable manifestation d’intelligence et de sollicitude pour Ses créatures ! (Traduction Claude Eon)
1 Repris de Acts & Facts, Août 2009, I.C.R.
2 La phénylalanine est convertie en tyrosine par une enzyme, la phénylalanine hydroxylase; la tyrosine est alors transformée en mélanine par la tyrosinase. Une des anomalies de fonctionnement de ces gènes est à l’origine de l’albinisme. (NdT).
3 Les cellules basales sont situées à la base d’un tissu épithélial, tel que l’épiderme. (NdT)