Les tissus mous de dinosaures

Par Hugh Owen

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LES DESSOUS DE LA PRÉHISTOIRE

Les dessous de la préhistoire

Les tissus mous de dinosaures[1]

Hugh Owen[2]

Résumé :  Dans Le Cep n°63 (avril 2013), Claude Eon avait montré comment des examens récents montraient la présence de tissus mous analysables sur des os de dinosaures et comment le collagène présent dans ces os avait permis une datation par le carbone 14 (ce qui leur donnait un âge de l’ordre de 10 000 ans, alors que les dinosaures sont supposés avoir disparu il y a 60 millions d’années). Dans ce même numéro, le chimiste Hugh Miller et Hugh Owen faisaient état de mesure de C14 présentée au Congrès international de Géophysique à Singapour en 2012. Dans le présent article, H. Owen fait état des résultats obtenus depuis 2013 confirmant la conclusion inévitable des études antérieures : les dinosaures ont disparu il y a des milliers (et non des millions) d’années. Mais la réaction des scientifiques, pris entre le dogme évolutionniste et les datations récentes d’os de dinosaures, est souvent irrationnelle (pour ne pas dire psychopathique) : on préfère écarter les faits sans chercher à donner une autre interprétation scientifiquement plausible du résultat des mesures de carbone 14 . De là quelques citations caractéristiques tirées d’un livre du Dr Kevin Anderson : Echoes of the Jurassic. Elles consistent à affirmer sans preuves que des tissus organiques ont pu se conserver durant des millions d’années, alors que les roches fossilifères sont exposées à l’infiltration par les eaux, aux changements de température et au métabolisme des micro-organismes présents dans toutes les boues. Où donc est la vraie science ?

À notre époque, des savants ont découvert des preuves séduisantes de la coexistence des dinosaures et de l’homme, telles que des tissus mous, des molécules organiques et du C14 dans les os des dinosaures. En 2010, des paléontologues ont trouvé un mosasaure fossile contenant du cartilage ; en 2011, un groupe de chercheurs suédois annonça la découverte de tissus mous dans les os d’un autre mosasaure, prétendument vieux de 70 millions d’années. En 2014, un autre groupe de chercheurs trouva des protéines intactes et souples au sein d’enveloppes de vers enterrés dans des roches prétendûment âgées de 551 millions d’années. La découverte de tant de parcelles de tissus organiques, dans un état de conservation remarquable, à tous les étages de la colonne géologique atteste de l’ensevelissement rapide et récent de ces plantes et animaux dans les dépôts sédimentaires lors d’un cataclysme universel.  

Dans les dernières décennies, des quantités significatives de C14 ont été trouvées dans du charbon, dans ce qu’on appelle les combustibles fossiles et dans des os de dinosaures, ce qui renforce le scepticisme quant à l’âge en dizaines de millions d’années que leur attribue l’échelle géologique conventionnelle. Une étude récente du géophysicien John Baumgardner et de ses collègues rapporte que des échantillons de charbon, provenant de dépôts censés datés de 30 à 320 millions d’années, contenaient à peu près la même quantité de C14, bien au-delà de la limite de validité de la datation, laissant à penser que les plantes qui ont formé ces dépôts de charbon furent déposées rapidement il y a seulement quelques milliers et non des millions d’années.

À la réunion du Western Pacific Geophysics à Singapour en août 2012, une autre équipe de chercheurs, dirigée par le physicien Thomas Seiler, a présenté les résultats de tests au C14 sur 20 fragments différents d’os de dinosaures provenant du Texas et de l’Alaska, montrant que tous les os contenaient du C14 dans les mêmes quantités que des os de loups, de mammouths et d’autres créatures connues pour avoir vécu avec l’homme il y a moins de 10 000 ans.

Prises ensemble, toutes ces découvertes mettent sérieusement en question l’échelle géologique des temps admise et confirment la chronologie biblique de l’histoire de la terre, telle que défendue par les Pères et les Docteurs de l’Église.

Mis en face de la preuve que du C14 avait été régulièrement trouvé dans des os de dinosaures par des laboratoires de niveau international utilisant la spectrométrie de masse par accélérateur (AMS), l’un des plus célèbres évolutionnistes athées, P. Z. Myers, a fait preuve de sa merveilleuse foi dans le dogme évolutionniste et de ses millions et milliards d’années. Couvrant de mépris les résultats obtenus par AMS, il déclara à ses étudiants :

L’âge du spécimen [l’os de dinosaure] n’est pas en question, et même s’il l’était, la datation au carbone est tellement absurdement impropre et inutile que seul un clown ignorant voudrait la faire[3]

Ainsi, plutôt que de louer d’autres savants de faire de la vraie science empirique pour tester les hypothèses non prouvées du dogme de l’évolution – ou encore de proposer de faire refaire le test par un laboratoire de son choix –, Myers a trouvé plus facile de les traiter de « clowns ignorants » pour avoir eu l’audace de tester son dogme évolutionniste. Il poursuivit :

Peu importe le nombre venant de la mesure, il serait fallacieux, hors de propos et impossible à interpréter… sauf que le C14 ayant une limite supérieure de 50 000 ans, tout nombre publié serait inférieur à ce plafond, ce qui est exactement ce que les créationnistes espèrent. Ils aimeraient brandir cette mesure faite pour un objet long d’un kilomètre et annoncer triomphalement qu’il ne mesure que 36 centimètres[4].

Sans être intimidé, un microbiologiste, le Dr Kevin Anderson, montre le sophisme évident des remarques de Myers :

Le raisonnement de Myers est très révélateur et extrêmement vicieux. Pourquoi l’analyse au C14 serait-elle « absurdement impropre » ? Elle n’est inappropriée que parce qu’elle ne s’accorde pas avec ses présupposés. Puisque Myers sait que les dinosaures sont âgés de millions d’années, il prétend qu’on ne peut pas utiliser le C14 pour dater ces fossiles : ils sont trop vieux. S’ils sont trop vieux ils ne peuvent pas contenir de carbone (« carbon dead »).

Pourtant, ils contiennent bien du carbone. Pourquoi ? Myers balaie simplement la question comme absurde. Mais en quoi est-elle absurde ? Il ne s’agit pas de mesurer un kilomètre avec un mètre ; c’est une fausse analogie. Si le kilomètre tient dans le mètre, alors soit la longueur n’est pas vraiment d’un kilomètre, soit ce n’est pas vraiment un mètre !

Or, il doit bien y avoir une raison à la présence de C14 dans ces dinosaures.

Que la raison soit une contamination, une erreur d’échantillon ou du C14 originel, Myers devrait expliquer la source de ce C14. Ce qu’il ne fait pas. Il lui est beaucoup plus facile d’ignorer que d’expliquer le fait qu’il reste du C14 dans ces fossiles[5].

Le Dr Anderson explique ensuite pourquoi toutes les explications à la présence de C14 dans les os de dinosaures – autres que la simple conclusion qu’il s’agit de C14 originel – ne résistent pas à l’examen. Mais la foi de P. Z. Myers dans le dogme de l’évolution est si illimitée qu’il ne daigne même pas donner à ses étudiants une quelconque explication de cette preuve empirique.

On pourrait croire que les évolutionnistes théistes et les créationnistes progressistes, qui disent croire en Notre Seigneur Jésus-Christ et en l’Écriture sainte, seraient mieux disposés à examiner honnêtement la nouvelle preuve accablante de coexistence des hommes et des dinosaures et d’un déluge universel. Hélas, ce n’est pas le cas. L’un des principaux sites créationnistes fut presqu’aussi méprisant envers la nouvelle preuve de coexistence des dinosaures et des humains que l’athée P. Z. Myers.

Devant la découverte de collagène et de protéines intactes dans des os de dinosaures prétendument âgés de 68 millions d’années, Fuzz Rana et Hugh Ross, de Reasons to Believe, écrivirent ce qui suit à propos de la découverte de tissus mous dans la corne d’un Triceratops :

Comme le dit le Dr Kevin Anderson dans son Echoes of the Jurassic :ceci est une vue simpliste, qui ne donne aucune réponse probante [à la question de savoir comment des tissus mous pourraient être préservés pendant 68 millions d’années]. En outre, la corne en question fut découverte à 30 centimètres seulement sous la surface de la roche. À cette faible profondeur la corne était exposée aux extrêmes fluctuations de température du Montana.

Le collagène (ou au moins des fragments) pourrait survivre 68 millions d’années dans un environnement dépourvu d’eau, d’oxygène et de microbes en raison de sa structure[6]. Si un échantillon est à l’abri de toute exposition aux bactéries et à l’oxygène, alors les tissus mous peuvent être facilement préservés pendant plus de cent millions d’années. Les tissus de l’intérieur d’une dent ou d’une corne, lorsque la dent ou la corne est rapidement enterrée dans la boue ou des cendres volcaniques, seront réellement à l’abri des bactéries et de l’oxygène[7].

De tels changements de température accélèrent (ne ralentissent pas) la dégradation des tissus.

Puisque toutes les roches sont plus ou moins poreuses, les fossiles sont potentiellement exposés à l’infiltration des eaux de pluie et de la nappe phréatique. Des microbes et de l’oxygène dissous peuvent pénétrer les fossiles grâce à cette eau. Lorsque nous avons extrait la corne du Triceratops, la moitié inférieure avait été rendu humide par une flaque d’eau de pluie accumulée en cet endroit. La base de la corne était également partiellement exposée, permettant de fréquentes et faciles pénétrations par les eaux pluviales et par de la boue.

En fait, après avoir exhumé la corne, j’ai remarqué que certaines des plus grandes parties étaient plutôt humides et boueuses. Je me tournai vers mon collègue Mark Armitage[8] et lui demandai s’il y avait la moindre chance que du tissu fût encore présent (et je ne pensais même pas que la corne pût avoir des millions d’années). Cependant, la corne possédait bien des quantités importantes de tissus mous et malléables.

Je ne puis concevoir qu’une corne dans un état aussi mauvais puisse encore avoir des tissus et des cellules d’os aussi bien conservées… depuis quelques milliers d’années au mieux, sans parler de 65 millions d’années[9].

Le Dr Anderson poursuit en dénonçant l’absurdité du rejet dédaigneux par Rana et Ross de l’interprétation la plus simple, puisqu’à l’évidence cette corne était âgée, au mieux, de quelques milliers et non pas de millions d’années :

Je ne sache pas qu’il existe de la boue stérile et encore moins de l’eau de pluie stérile. La plupart des fossiles, et certainement la corne du Triceratops, n’étaient pas « à l’abri des bactéries » .

En fait, les bactéries et autres micro-organismes pénètrent profondément dans les formations rocheuses et on les trouve en activité de métabolisme à des profondeurs de milliers de mètres. Ainsi, la corne du Triceratops et les autres fossiles contenant des tissus n’étaient pas enterrés dans un environnement stérile, sans bactéries.

En réalité, ils furent exposés à de nombreux genres de micro-organismes. Ce n’est pas exactement un environnement propice à la conservation prolongée des tissus…

Même l’absence d’oxygène ne garantit pas l’absence d’activité microbienne. Comme on l’a déjà dit, de nombreux micro-organismes anaérobies peuvent dégrader des molécules biologiques complexes, telles que protéines, lipides et polysaccharides. Les tissus contiennent de grandes quantités de ces biomolécules, ce qui les rend très vulnérables à la dégradation par des bactéries et d’autres microbes… Quelle recherche justifie la conclusion méprisante de Reasons to Believe ? Il n’y a aucun fondement pour affirmer que la conservation pendant 100 millions d’années est « facile » .

Il n’y en a pas davantage pour affirmer que tous les fossiles contenant des tissus étaient dans des environnements secs et stériles. Cette réponse est littéralement du bourrage de crâne[10].

J’ai longuement cité le nouveau livre du Dr Anderson car je pense, comme le Dr Tim Clarey, un géologue, que Echoes of the Jurassic est, à ce jour, le meilleur livre sur les découvertes de tissus mous dans les dinosaures. J’encourage tous les lecteurs à se procurer ce petit document très lisible, à en retenir le contenu et à l’utiliser pour défendre l’histoire sacrée de la Genèse et pour réfuter les millions d’années de la mythologie évolutionniste.


[1] Traduit pas Claude Eon à partir du Kolbe Report du 3 juin 2016.

[2] Directeur du Kolbe Center for the study of Creation. Nos abonnés anglophones consulteront avec intérêt le site http://kolbecenter.org et les publications du Centre Kolbe : The Kolbe Center, 952 Kelly Rd., Mount Jackson, VA 22 842 (USA).

[3] Cité par le Dr Kevin ANDERSON dans son livre Echoes of the Jurassic, Creation Research Society, 2016, p. 43.

[4] Ibidem.

[5] Idem, p. 43-44.

[6] F. RANA, article sur le site reasons.org, 10 août 2011.

[7] H. ROSS, art. sur le site reasons.org, 2 mars 2015. Cité par ANDERSON, op. cit., p. 29.

[8] Ndlr. Notons que Mark H. Armitage fut renvoyé par l’université de Californie (où il dirigeait le département de microscopie électronique) deux semaines seulement après avoir publié, dans la revue Acta Histochemica,un  article faisant état de sa découverte de tissus mous de dinosaures (M. H. Armitage and K. L. Anderson Acta Histochem. 115, 603–608, 2013).

[9] Cité par ANDERSON, op. cit., p. 29.

[10] Id., p. 31-32.

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