Partager la publication "Les origines simiesques de l’homme : un roman dicté par le singe de Dieu."
Par Thouvenin François
LES DESSOUS DE LA PRÉHISTOIRE
Pour en finir une bonne fois avec les bobards infantilisants d’Oncle Fernand1
Yvon Pottens, spécialiste de paléontologie humaine mondialement réputé, avait commandé un quatrième et dernier projet de sketch censé illustrer et exalter encore un peu plus – comme les trois précédents – la Loi Intangible de l’Évolution dans les établissements scolaires, afin de mettre les jeunes esprits à l’abri du danger créationniste. Or, l’auteur du projet ci-après, qui avait excellemment rédigé les trois premiers volets de la série, a été victime depuis d’une dépression nerveuse ou, à tout le moins, d’une grosse fatigue. C’est pourquoi son dernier texte a été refusé, lui-même étantsuspendu deses fonctions et faisant l’objet d’un placement forcé en maison de repos. Nous ne portons donc ce qui suit que comme information clinique à l’attention de l’I.G.I.O.E.S. (Inspection Générale de l’Impartialité et de l’Orthodoxie des Enseignements Scientifiques), qui avait été en mesure d’approuver les trois sketches précédents et dont les membres voudront bien détruire ce sulfureux document aussitôt après lecture.
– Ah, bonjour, Jérémy, entre !… Dis donc, toi ! Ça fait un sacré bail qu’on ne s’est vus ! Qu’est-ce que tu as changé ! C’est tout juste si je te reconnais !
- Bonjour, oncle Fernand ; ça va ?
- On vieillit… Dis-moi, avant que nous parlions de la famille, toi qui t’intéresses aux émissions scientifiques, tu as sûrement vu hier soir, sur Rance 8, la remarquable entrevue donnée par le grand paléontologue Yvon Pottens, découvreur du préhominien femel (euh…) fémin (euh…) Lucy ! Formidable, hein ?
- Ben… Y’avait deux ou trois choses intéressantes, mouais…
- C’est tout ce que ça t’a inspiré ? Tu n’as pas été séduit par l’aura qui émane de cet immense savant, par sa fermeté dans ses convictions scientifiques ?
- Ah, c’est sûr ! Il y croit dur comme fer, à tout ça… Ou alors, il fait bien semblant.
- Écoute, toi qui prépares maintenant ta maîtrise de sciences de la nature, tu as sûrement déjà eu de nombreux cours dans ce domaine, non ? Et tu connais maintenant par cœur l’origine de l’homme, dont nous avions commencé à parler quand tu étais plus jeune. Tu sais que nous descendons d’une espèce de singe qui, un jour, s’est mise à évoluer différemment de toutes les autres. Tu sais également que Lucy est un important chaînon qui a longtemps manqué pour nous relier à nos très, très lointains ancêtres d’il y a plusieurs millions d’années, et qu’on doit sa découverte en Afrique à Yvon Pottens et à son équipe.
- Attends, puisque tu m’en parles, il y a quand même là-dedans des trucs qui m’intriguent…
- Quoi donc ?
- Ben, d’abord (héhé, tu vas rire), quand ils étaient en Afrique, le soir, au campement, Pottens et ses copains écoutaient une chanson psychédélique, Lucy in the sky with diamonds… Ils étaient bien chargés à la dope, les Beatles, le jour où ils l’ont écrite ! Quand on comprend les paroles, on se rend compte que c’est du lourd !…
- Alors, je me demande si, de leur côté, Pottens et les autres n’y allaient pas franchement sur le shit… ou pire en écoutant ça, hahaha !… D’ailleurs, ils disent eux-mêmes que c’est le titre de la chanson qui leur a donné l’idée de baptiser « Lucy » leur demi-douzaine de nonosses !… Trop farce, non ?…
- Ah, c’est malin ! Rigole, va !… Je parie que tu fréquentes toujours ce Kevin, avec sa Bible en bandoulière !
- Non, nous nous sommes perdus de vue après le lycée. Mais je n’aurais pas le droit de le revoir, selon toi ?… J’aimerais qu’on me dise pourquoi la « théorie » de l’Évolution est imposée comme une vérité révélée, alors que – ô surprise ! – ceux qui la défendent sont contre la foi en un Créateur et qu’en plus, ils n’ont pas une seule vraie preuve de ce qu’ils avancent. J’aimerais surtout qu’on me dise pourquoi il est carrément interdit de penser autre chose qu’eux.
- Mais… Mais… Alors, ça y est : tu as complètement tourné curé ! Si je m’attendais…
- Arrête ta fixette sur la religion, oncle Fernand ! Bien sûr, on pourrait en parler aussi. Mais il ne s’agit pas ici de religion, il s’agit de faits concrets, quoique étrangers à la religion. Et c’est un fait concret qu’aucun véritable « chaînon manquant » entre le singe et l’homme n’a jamais pu être produit… Parce que, excuse-moi d’être franc, mais leur « Lucy », leur « Australopithecus afarensis », c’est du pipeau.
Ils ont retrouvé seulement quelques os du crâne, et on ignore si tous les ossements récoltés sont du même individu.
- !!!….. J’le crois pas !!!…
- Et l’« homme de Piltdown », tu y crois, peut-être ? Non, j’espère, puisqu’il a été prouvé par A plus B que ce crâne était un grossier assemblage d’éléments disparates, récents et de dates différentes. N’empêche que pendant ce…
- Arrête ! Ça, c’était un canular anodin, une simple blague d’étudiants qui ne tirait pas à conséquence ! Et d’ailleurs…
- « Qui ne tirait pas à conséquence » ?… Le temps qu’on révèle que c’était du flan, cette « blague d’étudiant » a tout de même bien renforcé la théorie des origines simiesques de l’homme ! « Mentez, mentez toujours », qu’il disait, Voltaire, ton héros !… C’est commode, hein ? La preuve : beaucoup de scientifiques s’y sont longtemps laissé prendre. En fait, c’était bel et bien une manip évolutionniste qui a foiré. Et, naturellement, la révélation que c’était un faux a fait beaucoup moins de bruit que la nouvelle de sa prétendue découverte !
- Bon, attends, on s’excite, on s’excite… Essayons de nous calmer un peu et reprenons du début. Ce n’est quand même pas à cause d’un simple canular (même s’il n’était peut-être pas tout à fait innocent, je te l’accorde) qu’on a le droit de mettre au rancart la Loi de l’Évolution !…
- Tu vois : tu recommences… Le « droit », la « loi » !… Mais quel « droit » ? Quelle « loi » ? Dans le domaine des sciences, il ne peut exister de loi proprement dite qu’à partir de faits dûment reproductibles en laboratoire, qui la rendent donc démontrable. Alors, désolé, mais l’Évolution inter-espèces n’admet pas de loi, parce qu’elle n’est évidemment pas reproductible en laboratoire et n’est donc pas démontrable, et l’on a par conséquent le droit de la contester. Ce n’est en fait qu’une théorie opposée à une autre ; qui plus est, une théorie démentie par des faits bien réels, et des faits qui ne sont pas tous d’ordre paléontologique, loin de là… Ricane tant que tu veux, mais c’est ainsi, et je pourrais te citer quelques-uns de ces faits en ce qui concerne la question de ce prétendu ancêtre commun du singe et de l’homme.
- Ah oui, ça, je serais très curieux de m’instruire, héhé !…
- Ça m’ennuie, Tonton, parce que je t’aime bien et que je m’apprête à bousculer ton confort intellectuel, mais nous allions forcément en parler tôt ou tard. Et puis, c’est toi qui as mis ça sur le tapis.
- Vas-y, vas-y ! Ne te gêne surtout pas pour moi, je suis blindé et bien assis, héhé… Je t’écoute, Professeur.
- Bon. Tout d’abord, on nous rabâche que le passage d’un primate originel à l’Homo sapiens sapiens s’est fait sur des millions d’années. Quant à la vie, on nous serine qu’elle est apparue il y a beaucoup plus longtemps encore. Vu la difficulté prométhéenne qu’il y avait de dégommer le Créateur, il était en effet indispensable d’inventer des durées absolument phénoménales, irréalistes, dont on ne peut même pas se faire une idée. Tiens, prenons le cas de la Lune, par exemple…
- Qu’est-ce que la Lune vient faire là-dedans ?
- Tu vas voir : c’est d’une simplicité… biblique, haha ! Tablant sur le postulat selon lequel le système solaire était âgé d’environ quatre milliards et demi d’années, on avait cru pouvoir estimer que notre satellite – bombardé de météorites durant tout ce temps – devait être recouvert d’une couche de poussière épaisse de quinze à soixante mètres, selon les calculs. D’où les appréhensions qu’on éprouvait avant le premier alunissage sur l’astre nocturne : on craignait de voir le LEM s’engloutir dans un monstrueux manteau de poussière. Or, on sait qu’il n’en a rien été. Les premiers astronautes ont constaté que le sol était recouvert de quelques centimètres de poussière tout au plus, et Neil Armstrong a même éprouvé la plus grande difficulté à planter le drapeau américain dans un sol plutôt dur ! Bien entendu, loin d’être pris en compte, ce fait capital – l’équivalent de quelques milliers seulement d’années de poussière sur la lune – a été soigneusement occulté et continue de l’être, comme d’ailleurs n’importe quel fait qui va à l’encontre du dogme évolutionniste.
- Alors ça, c’est énorme ! Toi, le créationniste (car je sais maintenant que tu en es un), tu viens me parler de « dogme » à propos de l’Évolution ? C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité !
- Mais c’est de bonne guerre, non ? C’est même la réponse du berger à la bergère : les évolutionnistes ou transformistes, qui se gaussent de la Bible, ont mis en place – sous couleur de scientisme – une nouvelle religion et un nouveau dogme ; je devrais plutôt dire une anti-religion et un anti-dogme. Tandis que les antiévolutionnistes, qui constatent de plus en plus l’inerrance de la Bible (eh oui, Tonton !), n’ont même pas besoin de la citer à l’appui de leurs thèses, car les sciences – les vraies, pas les bidouillages d’improbables squelettes simio-humanoïdes – ne cessent d’apporter de l’eau à leur moulin.
- J’hallucine !…
- Et je te comprends, car je sais quel matraquage le « scientifiquement correct » fait subir aux esprits !…
Je pourrais te citer bien des sciences dont les résultats expérimentaux les plus récents viennent infirmer l’idéologie de la « longue durée » ; je pense notamment à la stratigraphie et à la sédimentologie, dont on ne parle jamais, et surtout pas dans les revues de vulgarisation scientifique, qui continuent à bercer leurs lecteurs sans méfiance dans les brumes fantasmatiques des millions et milliards d’années. Les expériences stratigraphiques de Guy Berthault, par exemple, remettent en cause de fond en comble les principes de datation géologique fondés sur la « longue durée » et, au passage, rendent parfaitement crédible la réalité du Déluge ; d’ailleurs, l’arche de Noé est toujours visible sur le mont Ararat, en Turquie.
- Haha, le « Déluge » et l’« arche de Noé », à présent !!… J’ai lu quelque chose sur ce type : un vrai charlatan, d’après l’article de l’Internet !
- Bien sûr ! Forcément « charlatan », voire cinglé ou hérétique, puisqu’on ne trouve rien de concret à reprocher à l’homme, à la rigueur de sa méthodologie et aux résultats de ses travaux ; alors, comme toujours en pareil cas, fort de nombreuses décennies d’enfumage pseudo-scientifique, on insulte, on remue de l’air, on produit de furieux bruits parasites à seule fin d’intimider et de faire diversion. Hitler, dans Mein Kampf, a écrit en substance : « Répété mille fois, un mensonge reste un mensonge. Répété dix mille fois, il devient une vérité »… Il en va de même des erreurs. Au début, celles de Charles Darwin apparaissaient pour ce qu’elles sont ; aujourd’hui, plus de cent cinquante ans après la publication de son célèbre ouvrage2, elles sont devenues une intouchable anti-Genèse à force d’être présentées sans cesse comme paroles d’Évangile.
Il n’empêche que la vérité – chassée par un siècle et demi d’erreurs et de mensonges – est en train de se réimplanter patiemment, pas à pas : « Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science y ramène. »
- Non, mais tu délires, Jérémy ! Tu te fais carrément le chantre fanatique d’une sorte de néo-obscurantisme ! Ma parole, mais les gens comme toi voudraient nous ramener aux temps de l’Inquisition !…
- Tiens, oui, justement, parlons-en de l’Inquisition ! Mais pas de l’ancienne, ce commode et increvable repoussoir. Parlons de la néo-Inquisition, de celle visant les scientifiques qui (comme Guy Berthault) ont fait dans tel ou tel domaine des découvertes contre-révolutionnaires, ou plutôt rénovatrices. Ces découvertes tendent à infirmer la doxa évolutionniste relative à l’âge de l’univers (fondée sur la fumeuse théorie cosmologique du Big bang), qui conditionne la datation non moins fantaisiste de l’apparition de la vie, de la transformation des espèces en d’autres espèces, ainsi que des débuts de l’humanité. Tous ceux de ces scientifiques qui ont l’honnêteté et le courage de faire connaître leurs résultats sont aussitôt frappés d’ostracisme, mis au placard, interdits d’enseignement et de publication ; autant dire que ce sont des intouchables, professionnellement morts ou en survie précaire, cantonnés dans un ghetto qu’entourent d’invisibles miradors et barbelés. Et chaque fois qu’ils tentent de forcer ce cordon sanitaire en publiant leurs conclusions dans des bulletins marginalisés ou sur la Toile, ils ont droit à un nouveau pilonnage multimédia de la part de la grosse artillerie transformiste, qui pratique volontiers l’injure au lieu d’argumenter. C’est ça, la « libre confrontation des idées » ?… Qu’est-ce que c’est que cette science officielle de type soviétique, qui refuse de se remettre en question, qui s’accroche à ses théories fantaisistes contre toute raison au point de diaboliser quiconque les conteste ?
- Bon, d’accord, c’est peut-être un peu violent comme traitement, mais il faut admettre que le comportement d’en face puisse être agaçant à force d’illuminisme…
- Donc, selon toi, la violence pourrait servir d’argumentation scientifique ? Je tiens à te rappeler que dans le domaine des sciences comme dans tout autre, si une idée s’impose d’elle-même, elle n’a pas besoin d’être assénée avec violence. Dès lors qu’on prétend l’imposer par la force (y compris celle de la loi), c’est bien qu’on manque d’arguments sérieux pour la défendre et réfuter l’idée opposée.
- Bon, bon… Admettons… Tout ça nous éloigne quand même de l’apparition de l’homme, sur laquelle tu t’apprêtais à me faire un cours magistral, mon cher neveu…
- Oh, mais rassure-toi, Oncle Fernand : j’entends bien y venir après ces inévitables digressions. Le problème, vois-tu, c’est que tout se tient : dès qu’on tire sur un fil, c’est l’ouvrage entier qui se détricote. Et voilà pourquoi les défenseurs les plus acharnés de la forteresse évolutionniste sont littéralement sur tous les coups : ils savent que s’ils ne surveillent pas chaque centimètre de muraille, il risque de s’y produire une nouvelle brèche dangereuse pour leur cause, et les brèches se multiplient, d’où la montée de leur exaspération, qui confine de plus en plus à la haine hystérique……
Mais parlons un peu de l’HOMME, puisque tu as lancé le sujet. Première observation : sous l’emprise d’un orgueil bizarre, certains individus préfèrent s’imaginer en descendants d’une succession d’animaux que d’admettre qu’ils doivent leur apparition à la seule grâce d’un Dieu dont ils nient la bonté, voire l’existence ; cela semble pour le moins paradoxal, quoique en y réfléchissant bien, ça ne peut être inspiré que par celui qui rêverait de voir ces humains haïs marcher à quatre pattes… ou – mieux encore – ramper sur leur ventre comme lui ! Du reste, la dégénérescence actuelle des mœurs en Occident – berceau de notre Civilisation – correspond peut-être à une certaine animalisation de l’être humain… Mais passons. Et bornons-nous au seul domaine du langage. On nous dit avec la plus grande assurance (comme si quelqu’un avait filmé la scène) qu’étant descendu de son arbre, un certain proto-hominien s’est retrouvé un beau jour dans la savane…
Car un changement de climat aurait favorisé le remplacement, dans cette région d’Afrique, d’une végétation forestière par de la savane arborée : hypothèse purement gratuite, mais admettons-la, car il faut s’y résigner : c’est la loi des « reconstitutions » paléontologiques ! Donc, une fois à terre, l’individu en question – appelons-le Yvon, tiens ! – éprouve le besoin de se redresser sur ses membres arrière (ses proto-jambes ?) pour « zieuter » autour de lui afin de repérer ses prédateurs et ses proies par-dessus les hautes herbes. Et c’est cette station debout, nous dit-on encore, qui aurait favorisé l’évolution bénéfique du système phonatoire (bouche, larynx, pharynx) dans la lignée « yvonnesque ». Montrons-nous extrêmement indulgents et admettons ce nouveau postulat… Mais un autre problème surgit alors : les primates anthropomorphes contemporains, notamment le gorille et le chimpanzé, sont capables d’une station debout prolongée ; or, ces singes vivent surtout en forêt, et l’on ne sache pas que l’habitude de se tenir debout à l’occasion leur ait jamais permis d’émettre le moindre embryon de langage…
- Eh bien, disons que ton « Yvon » (c’est malin !) et sa descendance ont sans doute bénéficié d’une conjonction de facteurs favorables… Je ne sais pas, moi : une fois à terre, ils auront fini par renoncer définitivement à leur station quadrupède…
- Sauf que pour courir devant les prédateurs et derrière les proies, ils avaient encore sûrement besoin de leurs quatre membres3, et cela devait leur arriver souvent s’ils voulaient manger et éviter de se faire manger !
- Pffff ……………..
- Et il y a plus. D’après la théorie ébouriffante de la longue durée, il s’est forcément écoulé des millions d’années pour passer des sons Groumpf ! (« Sauve-qui-peut, les gars ! »), Groâr ! (« Bouffe droit devant ! ») ou Grump ! (« Jojo s’est fait becqueter ! ») à un groupement de phonèmes comme celui-ci :
« Que le jour recommence et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ? »
- Oh oui ! Oh, comme c’est futé, ça ! Je vois très bien où tu veux en venir avec cette juxtaposition tendancieuse entre les borborygmes inarticulés des premiers hominidés et les subtilités de la langue classique ! Permets-moi de te dire que c’est malhonnête de ta part.
- Malhonnête ? Pourquoi ?
- Mais parce que tu fais volontairement l’impasse sur les millions d’années d’ÉVOLUTION qui ont forcément séparé les deux formes de langage !
- Nous y voilà ! C’est exact : je fais volontairement l’impasse sur ces hypothétiques, sur ces impossibles millions d’années… forcés ! Parce que l’adverbe « forcément », que l’on nous oppose sans arrêt, est bien à la base de cette formidable escroquerie qu’est la théorie de l’Évolution. Je remets donc à l’endroit le fil du raisonnement : on nous affirme qu’il s’est forcément écoulé des millions d’années avant que le lointain descendant simio-humanoïde d’un certain primate très ancien ait commencé d’employer un langage vraiment signifiant, structuré, normalisé, transmissible ; or, nous autres antiévolutionnistes soutenons le raisonnement inverse : à seule fin de pouvoir démontrer que Dieu n’existe pas ou n’a rien créé et que l’homme descend donc d’un singe qui s’est détaché par hasard des autres primates, les évolutionnistes sont forcés de postuler des durées de plus en plus longues pour la formation de l’univers, des galaxies et des planètes, pour l’apparition de la vie et pour l’avènement d’Homo sapiens sapiens. Depuis un siècle et demi, le débat est vicié par cette inversion complète et forcenée de l’argumentation scientifique officielle, littéralement gangrenée par des a priori antireligieux occultes. On peut schématiser le fond de la pensée évolutionniste par la formule : « L’homme descend du singe, donc Dieu n’existe pas ou, en tout cas, n’a rien créé, et depuis le Big bang, tout tient à une conjonction du hasard et de la nécessité. »
C’est absurde, et de plus en plus de scientifiques s’en rendent compte, y compris parmi les évolutionnistes eux-mêmes, qui commencent à prendre conscience de l’inanité des bases mêmes de leur gagne-pain. Mais les revues de vulgarisation continuent à marteler les mêmes âneries, parce qu’il importe de maintenir le vulgum pecus dans la certitude trompeuse qu’il ne doit son existence à personne.
- Ah, au fait, puisque tu parles de gagne-pain, j’espère que tu penses un peu au tien !…
- Comment ça ?
- Eh bien, je suppose que ce ne sont pas ces théories créationnistes qu’on vous apprend dans vos facultés de sciences…
- Ah non, en effet : tu peux le dire !
- Donc, comment te débrouilles-tu pour réussir tes examens ?
- C’est bien simple : je recrache sans rire à mes examinateurs leur bouillie évolutionniste prémâchée, que je connais aussi bien qu’eux, et ils sont ravis !
- ???… Mais c’est du cynisme ! C’est de la duplicité !
- Si tu veux. Et tu peux évidemment me dénoncer !
- Dis pas de bêtises !…
- Je plaisantais, Tonton !… De mon côté, je vois plutôt ça comme de la légitime défense. Il est bien entendu que dans ce pays, on ne peut rien faire sans diplômes. Et si on s’intéresse vraiment à une matière, si on a l’intention d’en faire la base de son métier, si on ambitionne de changer les choses de l’intérieur, on est bien obligé de passer leurs fichus examens. C’est ce que je fais sans la moindre honte, sans aucun état d’âme (« Soyez prudents comme les serpents, et simples comme les colombes », nous conseille l’Évangile…) J’ai la conviction que le jour n’est pas si loin où la tendance va s’inverser, notamment sous l’action de certains professeurs, qui étouffent dans leur carcan mensonger et qui laissent parfois transpirer leur ras-le-bol à demi-mot ; en outre, j’ai pas mal de camarades – y compris des doctorants – qui ont le même état d’esprit que moi… Et ils ne sont même pas croyants ! On sent donc le vent tourner.
Parce que la théorie évolutionniste ne pourra pas l’emporter éternellement sur l’évidence des faits, lesquels condamnent sans appel son arrogante absurdité.
- En somme, tu te comportes comme une taupe du créationnisme en territoire évolutionniste.
- Exactement.
- …………… Écoute, Jérémy, voilà… Je me fais vieux, tu t’en rends bien compte. Mais pas assez vieux pour oublier que, passé un certain âge, on a souvent tendance à se scléroser intellectuellement, à s’endormir sur des certitudes admises par habitude, par simple paresse intellectuelle, à cultiver des idées reçues, celles qu’on entend partout. Alors, ce que je peux te promettre, c’est que je vais me documenter à ce sujet, et sérieusement. Et nous y reviendrons, parce que tu m’as dit deux ou trois choses qui ont quand même fait tilt, mine de rien...
- D’accord, oncle Fernand. Nous en causerons à nouveau quand tu voudras. Tiens, au fait, puisque tu sembles être dans de si bonnes dispositions, renseigne-toi donc aussi sur le Linceul de Turin : tu verras comment la vraie science permet de déjouer les arnaques de la fausse.
- Houlala, quel programme !… Bon, si tu veux… Et maintenant, si nous parlions un peu de la famille ?
- J’étais venu pour ça !
Par François Thouvenin
hétéropaléontologue autodidacte
« Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je suis venu apporter, non la paix, mais le glaive »(Mt10, 34).
1 On se réfère ici à la série « Les belles histoires d’oncle Fernand », donnée en trois sketches dans Le Cep, n° 57, 68 et 73.
2 NdA. Il est intéressant de se référer au titre complet : De L’Origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, ou La Préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie (« On The Origin of species by means of natural selection, or The Preservation of favoured races in the struggle for life »), Londres, Murray, 1859.
3 Ndlr. Notons que les enfants sauvages, même des années après leur insertion sociale, ont continué de courir à quatre pattes et n’ont jamais pu parler. Lire aussi, du Dr Jean-Maurice CLERCQ : « Existe-t-il une possibilité de passer de la marche quadrupédique à la marche bipédique ? », in Le Cep n° 6, p. 13-20.