Une précision vraiment co(s)mique

Par: Claude Eon

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« Les rationalistes fuient le mystère pour se précipiter dans l’incohérence. »(Bossuet)

Résumé : Les astrophysiciens, ou plutôt les journalistes de revues de vulgarisation telles que le mensuel américain Sky and Telescope (The Essential Magazine of Astronomy), évoquent l’apparition, depuis une quinzaine d’années, d’une « cosmologie de précision ». Ainsi les différentes étapes du Big Bang nous sont narrées au millionième de seconde près, ce qui sous-entend qu’elles seraient connues avec une certitude quasi-absolue. L’auteur prend ici plaisir à décortiquer et à commenter les affirmations mirobolantes d’un article de ce magazine. Le rayonnement cosmique dit « fossile » observé en 1965, donné comme une preuve du Big Bang et d’une expansion accélérée de l’univers, fut analysé par le satellite COBE, lancé en 1989. Or l’interprétation des résultats fut loin de faire l’unanimité. Certains, à l’Université de l’Ohio, ont même affirmé que ce rayonnement uniforme dans toutes les directions, loin de provenir du fond de l’espace, était émis par les océans ! Afin de résoudre les anomalies détectées par COBE, la NASA lança en 2001 le WMAP et l’Agence Européenne de l’Espace, en 2009, les satellites Plank et Herschel. Or tous les artifices qui se succèdent pour interpréter les faits dans le cadre astrophysique classique, ne font qu’empiler de nouvelles hypothèses, de plus en plus irréalistes : une matière « noire » qui représenterait 5 fois la matière corporelle d’un univers dont les trois quarts seraient constitués d’une énergie « noire » (c’est-à-dire indécelable) ! Comment se peut-il que des budgets astronomiques, c’est le cas de le dire, soient affectés à de telles fariboles ? C’est qu’il faut « sauver le soldat Big Bang » et sa mission idéologique vitale : nous faire croire que la science peut donner la réponse à nos questions sur l’origine de l’univers.

La revue mensuelle américaine Sky and Telescope (The Essential Magazine of Astronomy)a publié en Mars 2008 un article intitulé « Un nouveau jour en cosmologie de précision ». Cet article est tellement caractéristique de ce que l’on présente encore au grand public intéressé par la cosmologie, que nous croyons utile de le faire connaître aux lecteurs du Cep, accompagné de nos commentaires.
« Demandez quel est le plus grand triomphe scientifique de notre époque, et près du haut de la liste figurera l’accomplissement de la « cosmologie de précision. » Simplement au cours de la dernière décennie ou à peu près, les astronomes travaillant dans une spécialité remarquable ont déterminé – avec haute précision – des choses telles que la date du Big Bang, la quantité et la structure de toute la matière et toute l’énergie dans l’univers, la forme à grande échelle de l’espace, et comment le tissu cosmique (amas de galaxies, galaxies, étoiles) a grandi et évolué depuis le tout premier commencement jusqu’à aujourd’hui, et pourquoi. » 

Bref, nous savons tout, sauf que le Big Bang n’a jamais existé – il existe une quantité impressionnante d’articles et de livres montrant son impossibilité dans le cadre des lois connues et indiscutées de la physique–; que les astronomes n’ont aucune idée vérifiable de la nature de la matière de l’univers – ils ignorent que le plasma en constitue plus de 90% – et que la seule énergie qu’ils connaissent est la gravitation alors que les forces électromagnétiques sont 1039 fois plus importantes que la gravité![1] Ils ignorent également que les étoiles et les galaxies et amas de galaxies sont des phénomènes purement électriques que l’on peut parfaitement reproduire en laboratoire. Dans ce contexte il ne faut pas manquer de sang froid pour affirmer qu’ils savent comment l’univers a grandi et évolué et pourquoi !

     « Incidemment, les chercheurs ont confirmé quelques prédictions clés de la théorie de « l’univers inflationniste » : comment le Big Bang lui-même a jailli d’une préexistence sous-jacente [underlying preexistence] beaucoup plus grande, susceptible de produire un nombre inconcevable d’autres Big Bangs d’univers à n’importe quel moment. »

Ici il s’agit de nous faire croire que notre Big Bang est au fond la chose la plus naturelle du monde puisque la « préexistence (de quoi ?) sous-jacente » est capable de faire jaillir n’importe quand d’autres Big Bangs et d’autres univers.

Puisque notre Big Bang défie les lois de la physique, il suffit d’imaginer une « entité » antérieure dont on ignore encore les lois et la nature mais dont on sait qu’elle peut engendrer des Big Bangs à volonté. Cela s’appelle noyer le poisson.

« Tout ceci n’est pas devenu possible par l’astronomie conventionnelle, mais en analysant le rayonnement cosmique de fond [cosmic microwave background radiation: CMB] qui couvre la totalité du ciel. Cette faible lueur radio est littéralement la lumière blanche émise par l’univers encore chaud à blanc tel qu’il se trouvait exactement 380.000 ans après le Big Bang. La lumière a été décalée vers le rouge [du spectre] jusqu’à la partie des micro-ondes du spectre (par un facteur de 1.091) par l’expansion de l’espace depuis ce moment. »

Le CMB fut découvert par hasard en 1965 par Penzias et Wilson. Ce « bruit » fut qualifié de signal provenant du commencement de l’univers » parce qu’il semblait rayonner uniformément à une fréquence de micro-onde correspondant à une température de 2,7 degrés au-dessus du zéro absolu (-270,45 ° centigrades). L’énergie électromagnétique créée par le Big Bang s’est refroidie au cours des milliards d’années et le CMB est considéré comme la preuve de ce refroidissement, « exactement 380.000 ans après le Big Bang », par là-même confirmé. Pour analyser plus finement le CMB, la NASA envoya dans l’espace un satellite, le Cosmic Background Explorer (COBE) en novembre 1989 et ses résultats furent publiés à grands sons de trompe en 1992. Les résultats du COBE étaient « la plus grande découverte du siècle, sinon de tous les temps » déclara sans rire le très célèbre physicien anglais Stephen Hawking. Des études ultérieures ont, cependant, révélé d’inquiétantes faiblesses méthodologiques et autres du COBE. Par exemple : « Les méthodes de traitement des cartes montrant l’anisotropie de l’espace sont capables de « créer l’anisotropie » là où il n’en existe pas. Il est également fascinant que la communauté des astrophysiciens n’ait pas exprimé d’inquiétude à propos des difficultés produites par l’eau dans la basse atmosphère. Ceci est sans doute le problème le plus grave.

 
Il est certainement vrai que la terre est baignée dans un champ ayant une température apparente de près de 3°K… mais je maintiens, avec mes collègues, qu’elle est produite par les océans de la terre…A aucun moment notre planète n’a été éliminée comme la source du CMB. » (COBE: A Radiological Analysis; Ohio State University).

Alors la NASA lança en Juin 2001 le Wilkinson Microwave Anisotropy Probe (WMAP) dans l’espoir de comprendre les anomalies rapportées par COBE. La théorie du Big Bang ne peut pas expliquer les zones d’anisotropie décelées par COBE parce que la matière et l’énergie devraient être uniformément réparties dans l’espace. L’auteur de l’étude citée ci-dessus, écrit dans sa nouvelle étude consacrée à WMAP: « L’équipe de WMAP essaie d’établir <la plus vraisemblable> carte d’anisotropie en utilisant des outils mathématiques (!) sans avoir les moyens de vérifier la validité de la solution [la « science » est censée être expérimentale !]. Une autre équipe pourrait facilement produire sa propre carte, laquelle, bien qu’entièrement différente, serait également valide. » Autre remarque: « Pour pouvoir faire des interprétations cosmologiques, les images du WMAP doivent être absolument stables d’une année sur l’autre. Même une fluctuation de quelques pixels a des conséquences dramatiques puisque les données doivent être stables sur l’échelle de temps cosmologique….Toutes les constantes cosmologiques présentées par l’équipe du WMAP sont dépourvues de toute signification, précisément parce que les images ne sont pas fiables. » Voilà pour la cosmologie « de précision » !

Pour ne pas être en reste, l’Agence Européenne de l’Espace (ESA) a lancé en Mai 2009 deux satellites, Planck et Herschel. Planck est destiné à analyser le CMB avec plus de précision que ses prédécesseurs. La cosmologie officielle ne peut imaginer une seconde que le CMB puisse être autre chose qu’un résidu du Big Bang…qui n’a jamais eu lieu comme de nombreux savants l’ont montré.

Le plus célèbre d’entre eux, Halton Arp, a montré en 1966 que le principal pilier du Big Bang, le décalage vers le rouge (redshift) ne pouvait pas avoir la signification que « La Science » lui donnait.
Que croyez- vous qu’il arriva ? Arp fut privé d’enseignement et…de télescope, lui, l’ancien assistant de Hubble!

Il travaille aujourd’hui à l’Institut Max Planck de Munich. Mais alors, si le CMB ne prouve en rien le Big Bang, que signifie-t-il ? Pour la cosmologie du plasma, il représente tout simplement le rayonnement naturel des filaments électriques, les courants de Birkeland, parcourant le plasma interstellaire. Ce n’est pas le rayonnement cosmique de fond – d’un Big Bang supposé –, mais le rayonnement interstellaire de fond.

« Avec le temps, le WMAP a continué d’affiner son image. Les données du compte-rendu de la première année, en 2003, ont posé des jalons dans la cosmologie de précision – entre autres choses fixer l’âge de l’univers à 13,7 milliards d’années avec une marge d’incertitude de un ou deux pourcents; confirmer l’existence de « l’énergie noire » récemment découverte qui est la cause de l’accélération de l’expansion de l’univers.

Les données des trois premières années, en 2006, ont confirmé les premiers résultats, précisé les nombres et placé de nouvelles contraintes pour comprendre comment l’inflation cosmique pourrait avoir fonctionné pendant les premières 10–32 secondes, environ (!), du Big Bang. La façon dont de telles choses peuvent être découvertes simplement à partir des cartes du rayonnement de fond est racontée dans le numéro de Mai [2008] de Sky & Telescope. »

Depuis la rédaction de cet article (Mars 2008), l’analyse des données du WMAP acquises en 7 ans a été publiée en Janvier 2010 par la NASA.[http://map.gsfc.nasa.gov/] C’est un pur joyau d’anthologie. On y apprend que « les atomes ordinaires, les fameux baryons, ne constituent que 4,6 % de l’univers(à 0,1 % près [tout de même !]). Grâce à l’exactitude et la précision de WMAP on sait que l’énergie noire constitue 72,1 % de l’univers (à 1,5 % près) cause de l’accélération de l’expansion de l’univers.

Le WMAP a commencé à trier les possibilités de ce qui a pu se passer, retenez votre souffle, au cours du premier trillion de trillion de seconde [1 trillion = 1000 milliards] éliminant des manuels pour la première fois des modèles bien connus. » Pas de doute, la Science progresse !

Rappelons tout de même que le Big Bang, la matière noire (ni visible ni décelable), l’énergie noire, l’expansion de l’univers ne reposent QUE sur une interprétation erronée du redshift (décalage du spectre vers le rouge) consistant à croire que celui-ci indique à la fois un éloignement par rapport à nous et une vitesse. Plus le redshift est élevé plus l’objet céleste s’éloigne de nous et plus il va vite. Malheureusement, le 3 Octobre 2003 (et il existe des exemples bien plus anciens) le redshift de la Galaxie NGC 7319 était de 0,0225; alors qu’un quasar situé devant la galaxie avait un redshift de 2,114. Selon la théorie, le quasar de NGC 7319 devrait être à des milliards d’années lumière au-delà de la galaxie. Et pourtant, comme la galaxie est opaque, le quasar se trouve bien devant les nuages de poussière galactique et il ne brille pas à travers eux. C’est ce genre de constatation qui fut à l’origine de l’éviction de Halton Arp! La constante de Hubble, censée exprimer le taux d’expansion de l’univers aujourd’hui, est 70,1 ± 1,3 Km par seconde par mégaparsec [1 parsec = 3,262 années lumière; 1 mégaparsec = 1 million de parsecs]. Les livres de votre bibliothèque disent sans doute que cette constante – qui a énormément varié – se situe entre 50 et 100. Cette précision sur un phénomène imaginaire est impressionnante ! Il faut aussi savoir que Hubble lui-même ne croyait plus à cette interprétation du redshift…

« Les « camemberts » ci-après montrent la précision dans notre connaissance de l’univers, d’aujourd’hui et d’il y a 13,7 milliards d’années (±0,12 milliards). En fait, le deuxième fromage montre la constitution de l’univers lorsque celui-ci avait 380 000 ans, qu’il était devenu transparent et que le rayonnement cosmique commençait sa propagation. La composition relative s’est beaucoup modifiée durant l’expansion de l’univers.

                              Source : NASA / WMAP Science Team

La matière noire et la matière baryonique (les atomes) se sont dispersées tandis que l’espace, dans lequel elles étaient, s’est élargi, comme pour des gaz ordinaires.

Mais les photons et les neutrinos eux aussi perdent de l’énergie dans un espace en expansion, si bien que leur densité énergétique a diminué plus vite que la matière. Ils ne représentent presque plus rien maintenant.

Pendant ce temps, la proportion d’énergie noire a augmenté avec le volume d’espace croissant – indiquant que c’est quelque chose concernant l’espace-temps lui-même, plutôt que d’être une substance qui existe dans l’espace.»

En dehors du fait que nous n’avons aucune preuve de l’existence d’une matière noire qui a été inventée pour pallier la déficience d’une cosmologie ne reposant que sur la gravité, ce texte fait preuve d’une philosophie de la nature très contestable à propos de l’espace, conçu comme une substance et susceptible d’expansion autonome. En outre la notion « d’espace- temps », chère à Einstein, n’a rigoureusement aucun sens. Tout cela n’est qu’un échafaudage de déductions mathématiques ne reposant que sur des erreurs d’interprétation de phénomènes bien réels.

« Tout ce qui existe dans l’univers comprend les choses suivantes: matière faite d’atomes (matière baryonique) 4,6 % ±0,15 %; matière noire non baryonique 23 % ± 1 %; énergie noire 72 % ± 1,5 %. Nous ne savons presque rien de ce que sont la matière et l’énergie noires, mais nous savons très bien [quite well] quelle quantité de chaque existe. »[Comment ne pas souligner l’absurdité, à tout le moins philosophique, d’une telle phrase ? La quantité est le premier accident de la substance : si on ne sait pas ce qu’est celle-ci, comment peut-on en déterminer la quantité ?]

L’article poursuit son exposé des découvertes extraordinairement précises obtenues par la sonde WMAP :

     « Il y a un graphique symbolisant l’histoire du cosmos, dans lequel l’extrême gauche décrit le moment le plus primitif que nous pouvons sonder, lorsqu’un moment extrêmement bref « d’inflation » produisit une explosion de croissance exponentielle de l’univers. Pendant les milliards d’années suivantes, l’expansion de l’univers se ralentit graduellement tandis que la matière de l’univers se contractait sur elle-même par la gravité.

Plus récemment [quand ??] l’expansion a commencé à s’accélérer – parce que l’effet de répulsion de l’énergie noire a pris le dessus sur la gravité d’une matière qui se disperse. »

Comme le dit si bien Gary Hinshaw (NASA/Goddard Space Flight Center) : « Notre génération est la première dans l’histoire humaine à procéder à de telles mesures aussi précises et d’aussi grande portée de notre univers. » Pourquoi les savants et les journalistes associés propagent-ils de tels contes de fées? Car tous savent très bien que leurs élucubrations ne reposent que sur des théories mathématiques incapables d’expliquer les phénomènes célestes qu’ils observent par ailleurs. On parlera dans un prochain article des WIMPS les weakly interacting massive particles, que ne parviennent pas à déceler les physiciens ni les cosmologues et qu’on suppose être les composants de la matière noire, elle-même inexistante! Mais il faut sauver à tout prix le soldat Big Bang et les subventions, honneurs et sécurité de poste qu’il procure.

Comme pour l’Évolution, l’alternative à la disparition du Big Bang risquerait de nous entrainer vers le domaine interdit d’une Création par un Dieu ne se croyant pas limité par les lois de Newton.


[1] Cf. W. Thornhill, « L’Univers électrique », Le Cep n° 55, avril 2011.

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