Église

Assemblée de ceux qui partagent la même foi, l’Eglise est une société à la fois humaine et divine, ce qui lui donne des traits et une histoire propre.

La France comme l’Église sont plongées dans une crise spirituelle, morale, sociale, économique qui semble empirer d’année en année. Mais depuis le XIXème siècle en particulier, le Christ comme la Sainte Vierge, en apparaissant à des âmes privilégiées, à La Salette, à Châteauneuf-de-Galaure, et bien d’autres lieux, ont transmis des messages sur le déroulement de cette crise, certes tragique, mais aussi sur sa fin, pleine d’espoir, qui sera l’occasion de manifester de manière éclatante la justice et la miséricorde infinie du Créateur. En témoin privilégié, c’est que Jean Stiegler met en évidence.

Professeur émérite de lettres à l’université de Strasbourg, Benoît Neiss évoque, en divers domaines, l’abandon du sens du sacré, en particulier dans les arts et dans la liturgie, comme étant une cause majeure de déstructuration de la société, et montre qu’a contrario, le salut de notre civilisation passer par un retour conscient et vécu à la foi, c’est-à-dire au principe organisateur.

Jean de Pontcharra, physicien, chercheur en nano-électronique au CEA, montre comment cette opposition artificielle entre l’Église et la science est un mauvais procès: l’examen des faits historiques et des arguments, en particulier dans le cas de Galilée et dans la controverse Création-Évolution, montre que l’Église a toujours tenu compte des données scientifiques bien établies (ce qu’il ne faut pas confondre avec les théories, toujours faillibles).

Suite à une actualité souvent tragique, on sait maintenant qu’il existe des chrétiens au Proche Orient. Mais cette mosaïque d’antiques communautés remontant souvent au débuts du christianisme, bien avant l’Islam, est-elle connue et comprise? Nommée experte au synode réunissant pour la première fois à Rome des évêques de toutes ces communautés et quelques laïcs en 2010, Annie Laurent montre tous les défis que ces chrétiens, leurs évêques et leurs patriarches affrontent depuis des siècles et auxquels l’Europe est désormais elle-même confrontée.

La crise terrible qui ébranle aujourd’hui l’Église catholique (et, par ricochet, nos sociétés) est prophétisée en plusieurs lieux de la Bible,
notamment dans le livre de Daniel et dans l’Apocalypse. Maxence Hecquard les commente à la lumière des Pères de l’Église et des théologiens médiévaux, dont certains peu connus tel saint Béat de Liébana (8ème siècle). On comprend alors le sens et l’issue probable d’une telle crise.

Président de l’Association pour l’étude des Pères de l’Église, Jacques Baudeau montre ici, dans le sillage du Père Georges Habra, l’importance de ces grands témoins de la foi qui l’ont pensée et méditée avec la même force et la même sainteté qu’ils la vivaient. Les Pères, tels saint Justin, saint Hilaire, saint Jean Chrysostome et bien d’autres, restent des modèles indispensables à notre époque de néo-paganisme et d’ignorance religieuse généralisée.

À partir de l’antique Psautier de Pierre, en usage avant la réforme grégorienne, Antonio Ammassari a pu reconstituer l’ordre de lecture quotidienne des psaumes à l’époque du Christ. On constate d’étonnantes coïncidences entre tel événement de l’Evangile et tel versets du psaume du jour, apportant une confirmation de la date du 25 mars pour l’Annonciation, et du 25 décembre pour la Nativité. Outre l’harmonie préétablie entre l’Ecriture sainte et Jésus-Christ, cet article tend à montrer l’étroite continuité de la prière collective depuis celle du Temple jusqu’à celle de l’Eglise.