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Par Yves Germain
Résumé : Le mot « droite », dans les sociétés antiques et dans l’Ecriture, reçoit une connotation constamment positive : celle de la place d’honneur, de la « droiture », etc… Inversement la « gauche », qui par le latin a donné en français « sinistre », est le côté de l’Adversaire, du grand Diviseur, de l’ennemi d’Israël. Armé de cette grille de lecture, Y. Germain commente les grandes orientations politiques prises depuis le seizième siècle et montre la sagesse intemporelle qui éclaire les grands textes de l’Eglise face au défilé des erreurs où l’orgueil humain se laisse entraîner.
Tout le monde parle de la Droite et de la Gauche, mais que faut-il vraiment comprendre par Droite et Gauche ?
Le sens de la Droite :
« Le sage a le cœur à droite ! » (Ecclésiaste 10,2)
Dès la plus haute antiquité, les hommes ont attaché une importance à la droite où l’on plaçait les puissants ou les notables pour les honorer. Les Hébreux suivirent cette tradition et quand Rachel enfanta, son époux Jacob, appela l’enfant « Ben-Yamin« , « Fils de la droite » (Gen 3,18), ce qui, note la Bible Osty, était « un nom de bonne augure« . D’ailleurs comme beaucoup de ceux que Dieu choisissait, Jacob changera de nom et deviendra « Israël« , en hébreux Y Sh R A L qui se décompose en « Droite » (Y Sh R)1 de « Dieu » (A L) Gen 32,29. Il faut aussi savoir que les Hébreux prêtaient serment en « levant la main droite« 2 (Dn 12,7) et que lorsque Josué monta sur le trône, il plaça « un prêtre à sa droite » (Zc 13). Le Christ suivra cette tradition en plaçant « les brebis3 à sa droite« , quand il évoquera le Jugement dernier (Mt 25,33).
Saint Paul fera de même et déclare que « le Christ a pris place pour toujours à la droite de Dieu » (Héb 10,12)4. De plus, dans l’Ecriture, la Droite sera souvent liée à ce qui est « droit » et le fidèle sera invité à suivre le Décalogue et l’Evangile : le droit chemin. Cela certainement par opposition à celui du serpent de la Genèse (Gn 3,14) qui, privé de ses pattes se déplaçait suivant une ligne sinueuse. Aussi lisons-nous : « les préceptes du Seigneur sont droits » (Ps 18,9). Saint Thomas d’Aquin précise : « on appelle droit ce qui est juste« 5... Ainsi comprenons nous que les mots « droit chemin« , « droite« , « droit » soient liés dans l’Ecriture. Ainsi s’explique que, sous l’Ancien régime, lors des Etats-Généraux, le Roi avait à sa droite le clergé, puis venait la noblesse ; et le Tiers-Etat était à la gauche du président de séance. Les premiers furent convoqués en 1302 par Philippe le Bel.
Tout naturellement, après la Révolution, les hommes politiques chrétiens furent placés à droite, souvent sous le nom de « conservateurs« . Titre méprisable s’il ne s’agit que de conserver des biens acquis, ou au contraire honorable quand les chrétiens auront comme but principal de « conserver » l’enseignement du Décalogue et de l’Evangile. Reconnaissons qu’ils placèrent trop souvent le secondaire avant le principal et qu’ils en subirent les conséquences, comme l’avait prévu le Pape Pie XI lors de sa condamnation du communisme :
« Celui qui ne vit pas véritablement sa foi (…) sera irrémédiablement emporté par le nouveau déluge qui menace le monde, et, tout en se perdant lui-même, il fera du nom de chrétien un objet de dérision. » (Divini Redemptoris, 1937,p.26)
Et c’est ce qui s’est passé et se passera encore quand les chrétiens « oublieront » la doctrine sociale de l’Eglise que l’on peut résumer ainsi :
* Pas d’économie sans politique,
* pas de politique sans morale,
* pas de morale sans Dieu.6
Durant des siècles plusieurs nations en Europe ont tenté d’appliquer, avec plus ou moins de bonheur, ces principes qui découlent d’un ordre de valeurs tirées de l’Evangile :
* Dieu (Décalogue)
* Le Christ
* L’Eglise
* La morale
* La politique
* L’économie.
L’opposition à la droite : les gauches. « L’insensé a le cœur à gauche » (Ecclésiaste 10,2)
A partir du 14ème siècle, les chrétiens vont subir les assauts d’idéologies qui naissent dans l’ordre suivant :
1- Les nationalismes exacerbés.
2- Les libéralismes.
3- Les socialismes.
Nous les examinerons plus loin. Mais comme l’avait remarqué Chesterton, ce sont « des idées chrétiennes devenues folles« . Les premières en plaçant au-dessus de tout l’idée de « nation »7, les secondes également condamnées par l’Eglise, qui certes préconise la liberté, mais aussi des « freins »8 que nous donne l’Ecriture et non les majorités changeantes et fluctuantes du jour.
Et enfin les socialismes qui s’opposeront au christianisme dès leur naissance, tout spécialement le Manifeste de Karl Marx en 1848 :9
« La religion est l’opium du peuple. »
Les nationalismes exacerbés :
Le premier, Philippe le Bel plaça le pouvoir politique entre le Christ et l’Eglise (pour la protéger bien entendu). Napoléon ne fit que le suivre avec moins de ménagement10. Ce sont les pères de ce nationalisme exacerbé11, condamné par l’Eglise. C’est pourquoi le nazisme12 ne peut être placé à « droite », tant par sa haine du Décalogue (les Juifs) que par son rejet de l’Eglise. Et quand il y aura un pacte, il sera « germano-soviétique » (1939), en vue d’écraser la Pologne catholique !
Touchées par des nationalismes exacerbés, pendant des siècles, les nations chrétiennes qui avaient pour mission de porter l’Evangile « jusqu’aux extrémités de la terre« , vont se faire la guerre… Tour à tour, l’Espagne, l’Autriche, la France, l’Angleterre, l’Allemagne… rechercheront l’hégémonie. Ce fléau est préfiguré par le 7ème plaie d’Egypte : la grêle13 qui « divise ». C’est aussi le premier cavalier de l’Apocalypse avec son « arc » (arme) et sa « couronne » (pouvoir politique) qui « part pour vaincre » (Apocalypse 6, 1-2). Le chrétien, lui, va porter le message…
Les libéralismes :
La deuxième grande attaque viendra de l’idéologie libérale14 que l’on peut résumer ainsi :
* Démocratie (loi du nombre)
* Economie
* Politique
Elle sera condamnée par l’Eglise car « cette liberté excessive aboutit… à la licence ou à la servitude » (Immortale Dei, 1885). En effet, elle est radicalement opposée à l’Eglise puisqu’elle prétend que le nombre suffit pour déterminer la loi, aussi bien dans le domaine de la morale, que celui de la politique ou de l’économie. Tant que les nations compteront un grand nombre de chrétiens fidèles, les lois suivront la tradition chrétienne, mais dès qu’ils deviendront minoritaires, les lois autoriseront de plus en plus des mœurs païennes15, comme l’a bien remarqué Mgr Simon dans son livre « Vers une France païenne ? ». L’Evangile nous avait prévenu :
« Mon nom est nombre, car nous sommes nombreux. » (Mc 5,9)
avait dit l’homme « poussé par de démon » (Lc 8,30). Nous lisons souvent dans les traductions « mon nom est légion« , mais le mot « légion », en grec, veut aussi dire « multitude » ou « nombre. Nous croyons qu’ici c’est le mot « nombre » qui convient parfaitement.. Satan ne peut imposer que la loi du nombre… c’est-à-dire la division, car la foule est versatile. Il est le Grand Diviseur ! Les pauvres libéraux seront souvent dans l’erreur… Sur le plan de la morale, ce sera une catastrophe ! A Madame Giroud qui écrivait « qu’il revient à chacun de se forger sa morale« , j’ai posé la question :
« Croyez-vous Madame que les accidents de voiture diminueront quand chacun aura son propre Code de la route? ». Elle ne m’a jamais répondu16.
Dans l’Ecriture, le libéralisme correspond à la 8ème plaie d’Egypte : « les sauterelles ». Comme elles les libéraux sont nombreux et se laissent emporter par le vent du jour17 (les modes). Dans l’Apocalypse, c’est le deuxième Cavalier qui ne laisse au monde qu’une « grande épée » (Apo 6,4), celle qui divise18. Enfin, l’expression « libéral et catholique » est un non sens, car pour le chrétien le nombre ne peut fixer la loi morale ! En cas de conflit, « il doit obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Act 5,29).
Les socialismes :
Le Pape Pie IX rappelait en 1931 que « le socialisme a pour père le libéralisme » (Quadragesimo Anno – p.46) . Ce qui confirme que ces deux idéologies sont bien à classer à gauche, ce que beaucoup de chrétiens oublient ! Il y a toute une gamme de socialismes, depuis le plus rose jusqu’au rouge foncé. Pour nous chrétiens, il y a dans l’ordre, redisons-le :
* Dieu (Ancien Testament)
* Le Christ (Nouveau Testament)
* l’Eglise
* L’action des fidèles.
Satan n’étant que le « singe de Dieu »19 va proposer, face au désordre libéral, un nouvel ordre mais inverse de celui des chrétiens. Il mettra l’homme à la place de Dieu20 et nous aurons ainsi :
* Karl Marx (Le Manifeste)
* Lénine
* Le Parti
* Les courroies de transmission21
Pour nous la « pierre angulaire » est Dieu (Mt 21,42). Lénine expliquera que les socialistes aussi en ont une :
« La religion est l’opium du peuple. Cette sentence de Marx constitue la pierre angulaire de toute la conception marxiste en matière de religion » (De la Religion, p.11)
Et avec une grande franchise, Lénine nous dit ce qu’il pense de la morale chrétienne :
« Nous rejetons la morale que prêche la bourgeoisie en la déduisant des commandements de Dieu » (Œuvres choisies – Moscou, 1948, vol II, p.645).
Et il en propose une autre qui a le mérite de la simplicité :
« Nous disons : est moral ce qui contribue à la destruction de l’ancienne société. » (Œuvres complètes, tome XXV, p.465).
Comprenons par « l’ancienne société » : le christianisme. Toutes ces paroles peuvent nous surprendre, mais elle ont été appliquées. Le communisme a beaucoup détruit et pas un seul pays « socialiste », depuis 1917, ne peut être présenté comme un modèle de développement ! Bien au contraire, ce sont les plus pauvres !
Début 2001 une émission de Télévision nous a montré des moscovites recherchant leur nourriture sur un énorme tas d’ordures… Il est temps de reconnaître que les Papes avaient annoncé ce désastre depuis longtemps :
Pie IX en 1846 : « Pareille doctrine, une fois admise, serait la ruine complète de tous les droits… et de la société humaine elle-même. » (Qui Pluribus, 4)
Léon XIII en 1878 : « Une peste mortelle qui s’attaque à la moelle de la société et qui l’anéantirait… »
Léon XIII en 1891 : « Enfin à la place de cette égalité tant rêvée, l’égalité dans le dénuement, dans l’indigence et la misère. » (Rerum Novarum).
Pie XI en 1937 : « Le communisme n’a pu et ne pourra réaliser son but, pas même sur le plan purement économique. »
On nous dira que le socialisme de Lénine n’est pas le seul et que M. Chevènement, par exemple, en propose un autre plus paisible. Examinons rapidement son livre de 1974 : « Le vieux, la crise, le neuf« . Certains passages nous feront sourire… A l’époque « l’autogestion » était sur toutes les lèvres, comme « la parité » aujourd’hui. A peine trente ans plus tard, qui en parle encore ?
Souhaitons en passant, que la frénésie de la « parité » n’entre pas dans les hôpitaux, ou dans les écoles ou dans l’administration, car alors de nombreuses femmes seraient obligées d’en sortir…
Dans le livre de M. Chevènement que nous avons cité nous retiendrons quelques bons mots :
p.47 : Nous devons au CERES « la suppression du terrorisme professoral« … et « l‘organisation démocratique de la classe, de l’Ecole, de l’université« . Alors tout doit aller mieux.
p.196 : « Il faut faire justice du mythe selon lequel les besoins des consommateurs exprimés sur le marché sont censés orienter la production… » Et encore : « la concurrence n’est maintenue que pour rire. » C’est une « mythologie du passé« .
Retenons encore à la page 149 : « Le léninisme est un volontarisme appuyé sur la science« . Nous comprenons maintenant pourquoi un socialisme, même modéré, ne peut accepter la moindre référence à « l’héritage religieux« . Reconnaissons aussi que les dirigeants socialistes n’ont rien renié depuis plus d’un siècle, ce que de nombreux chrétiens n’ont pas encore compris !
Enfin les socialismes correspondent à la 9ème plaie d’Egypte : « les ténèbres », signes dans l’Ecriture d’un sommet du paganisme23. C’est aussi le troisième cavalier de l’Apocalypse. Il vient sur une « cheval noir » et a une « balance » à la main24, symbole de justice, d’égalité, pour mieux tromper… D’autre part, dans la statue que vit le prophète Daniel, les Pères de l’Eglise ont vu le déroulement de l’histoire du monde.
Les fameux pieds « en partie de fer et en partie d’argile« (Dn 2,42) représentaient pour saint Hippolyte de Rome « les démocraties futures« 25… Elles sont, nous le voyons maintenant soit de « fer » (dictatures), soit « d’argile » (laxistes, libérales, socialistes). L’ensemble constitue Babylone qui est appelée à s’effondrer (Ap 18,2). Seule la « petite pierre » qui « heurte le pied de la statue » restera : l’Evangile.
Le sens profond des gauches :
Au départ, pour les Hébreux, celui que l’on plaçait à « gauche » était honoré en second (Mt 20,21). Mais le sens profond est ailleurs, en hébreu Semal veut dire « gauche« , mais aussi « Nord »22, symbole des païen, car les ennemis d’Israël se trouvaient au « Nord »26.
Ce qui explique que le Christ placera « les boucs à sa gauche« 27(Mt 25,33). Le latin va compléter le sens maléfique puisque « gauche » (dans cette langue « sinister« ), veut aussi dire « contraire« , « fâcheux« , « funeste« , « sinistre« , « mauvais« , « méchant« , « pervers« . Il serait facile de montrer que tous ces qualificatifs se retrouvent dans l’Ecriture ou dans les textes pontificaux, pour qualifier les différents aspects du Grand Patron dans ses œuvres : Satan.
Nous croyons aussi qu’il ne faut pas hésiter à parler des gauches. Même si elles parviennent un temps à s’unir pour détruire, elles seront toujours incapables de construire !
On a dit que le socialisme était « une automobile tirée par un cheval », ce qui constitue une bonne remarque au plan économique, mais il faudrait ajouter « et guidée par des aveugles », car enfin qui, depuis 1846, avait annoncé les échecs du libéralisme et du socialisme ? Des Papes ! Il en est de même pour l’Ecole qui fait naufrage !
L’Eglise avait mis en garde dès 1929, contre l’Ecole mixte d’Etat et avertissait : « L’école, si elle n’est pas un temple, devient une tanière« 28. Remarquons en passant que les écoles américaines qui abandonnent la mixité font la joie des élèves, des parents et des enseignants… Elles obtiennent de meilleurs résultats et il n’y a plus de meurtres ! L’Eglise quand elle s’opposait à la mixité avait donc plusieurs siècles d’avance… Tôt ou tard, il faudra bien arriver à une véritable liberté d’enseignement qui suppose au départ un accord « Parents-Enseignants« , et non pas « Parents–Elèves » contre les enseignants.
Un exemple : l’idéologie face à l’Ecole :
Il serait trop long de retracer l’histoire de l’Ecole depuis la décision qui fut prise au concile de Vaison, en 529, d’ouvrir une école dans chaque paroisse. Retenons seulement que c’est Cardeux, en 1763, qui voulut le premier « réduire l’enseignement à un pur déisme« . Napoléon en 1806 chercha « un moyen de diriger les opinions politiques et morales » (rapport Fourcroy).
Puis vint Gabriel Séailles, (1852-1922). Pour lui, « tout ce qui est d’ordre religieux, désormais, n’est plus d’ordre social » (Education ou Révolution – p.51). Enfin au début du 20ème siècle survint Jaurès qui raconte :
« Je pressais un jour Jules Ferry29, sur les fins dernières de sa politique : « Quel est donc votre idéal ? Vers quel terme croyez-vous qu’évolue l’humanité ? Où prétendez-vous la conduire ? » Il réfléchit un moment, comme pour trouver la formule la plus décisive de sa pensée, et dit: « Mon but est d’organiser l’humanité sans Dieu. » (Sénat, Séance du 15-04-1901, de Lamarzelle)
Depuis lors, reconnaissons que les différentes Gauches ont atteint une grande partie de cet objectif. Les véritables écoles chrétiennes30 ont pratiquement disparu… Elles fournissaient 90 % des vocations… Les partis de Droite n’y voient généralement aucun inconvénient…
En 1931, Marcel Déat31 en rajoute. Dans « La Vie socialiste« , n°5, il écrit :
« Il est certain que nous abrogerons toutes les survivances des lois demi-mortes mais encore malfaisantes comme la Loi Falloux. »
Et il voit l’Ecole unique devenir « une formidable fabrique d’explosifs sociaux » qui fournira « des cadres de révolution. Au bout d’un certain temps tout sautera… » Reconnaissons que depuis quelque temps, ça commence « à sauter ». Depuis le départ de M. Allègre, les grèves et les demandes de mutations se multiplient…
Nous vivons la fin de « l’école neutre« , car comme Pie XI l’avait annoncé, « elle est pratiquement irréalisable » (Divini Illius Magistri – 1929). En effet, on enseigne toujours ce que l’on croit ! Il n’y a qu’une seule solution : abandonner l’Ecole d’Etat, celle de toutes les dictatures, et laisser aux familles le choix de l’Ecole et aux directeurs le choix des professeurs. Le « bon scolaire » remis aux parents permettrait de distribuer les crédits de l’Etat en fonction du nombre d’élèves.
Ainsi serait réformé ce que Gustave Le Bon32, un athée, appelait en 1896 « notre odieux système d’éducation » qui, disait-il, « fabrique des déclassés et des révoltés« . Enfin Pie XI a vu lui aussi, dès 1929, les conséquences d’une mauvaise éducation. Et s’adressant à ces « novateurs », il écrit :
« Ces malheureux s’illusionnent dans leur prétention de libérer l’enfant comme ils disent. Ils le rendent bien plutôt esclave de son orgueil et de ses passions déréglées. » (Divini Illius Magistri)
Les causes de l’éclatement de la Droite et les remèdes :
Comme nous l’avons vu, il existe deux grandes conceptions de la politique qui est « l’art de faire vivre les hommes entre eux ».
Celle de la Droite que l’on peut appeler la conception judéo-chrétienne33, basée sur des vérités éternelles éprouvées car elles garantissent le développement de la cellule familiale et fixent les principaux devoirs de tous les humains. C’est un minimum vital !34
Et celles des Gauches qui s’opposent principalement (actuellement) par les idéologies socialistes et libérales auxquelles nous devons l’extension de la pornographie, de la pédophilie35, de l’anarchie, de l’homosexualité et demain de la polygamie, de l’euthanasie, des drogues, etc. En résumé comme le rappelle souvent le Pape, il y a « une civilisation de l’amour » face à celle de la « mort ». Saint Augustin au 4ème siècle expliquait déjà qu’il y avait lutte entre « deux cités », celle de Dieu et l’autre, qui s’y oppose. Parfois les adversaires du christianisme reconnaissent l’existence de ce grand combat et Karl Marx, par exemple, a bien choisi le camp de la destruction, comme il l’avait annoncé :
« S’il y a quelque chose capable de détruire, je m’y jetterai à corps perdu, quitte à mener le monde à la ruine… Puis, comme un dieu victorieux, j’irai au hasard parmi les ruines du monde. Et donnant à mes paroles puissance d’action, je me sentirai l’égal du Créateur. » (Oulanem)36
On comprend ici que Maurice Druon ait pu appeler leMarxisme : « le péché contre l’Esprit« . Jaurès aussi avait vu où se situait le grand combat. Il écrivait en 1905 :
« Si les hommes de la Révolution poussent jusqu’au bout le principe révolutionnaire et si les chrétiens poussent jusqu’au bout le principe de l’Eglise, c’est dans une société unie en apparence, c’est dans une société où nous avons tous la même figure d’homme, le plus prodigieux conflit qui se puisse imaginer. » (Esprit du socialisme, p.136.)
On peut se demander, après une telle vision, pourquoi il a choisi le socialisme. Quand on relit sa déclaration à la Chambre, la même année37, on trouve un début de réponse :
« Nos adversaires nous ont-ils répondu ? Ont-ils opposé doctrine à doctrine… ? Ont-ils eu le courage de dresser contre la pensée de la Révolution l’entière pensée catholique qui revendique pour Dieu, pour le Dieu de la révélation chrétienne, le droit non seulement d’inspirer et de guider la société sprirituelle, mais de façonner la société civile ? Non, ils se sont dérobés ; ils ont chicané sur des détails d’organisation. Ils n’ont pas affirmé nettement le principe même qui est comme l’âme de l’Eglise. »
Pour terminer voici quelques citations qu’un homme de Droite doit connaître :
« On n’est pas socialiste si l’on ne reconnaît pas l’héritage des révolutions libérales. » (F. Mitterand – « Le Monde » du 19-08-1977)
»La foi en Dieu est le fondement inébranlable de tout ordre social et de toute responsabilité sur la terre ; aussi tous ceux qui ne veulent pas de l’anarchie et du terrorisme doivent-ils travailler énergiquement à empêcher la réalisation du plan proclamé par les ennemis de la religion. » (Caritate Christi – 1932).
« Cette base enlevée, toute morale s’écroule avec elle, et il n’y a plus aucun remède qui puisse empêcher de se produire peu à peu, mais inévitablement, la ruine des peuples, des familles, de lEtat, de la civilisation même… » (Divini Redemptoris 1937).
« Personne ne peut être en même temps bon catholique et vrai socialiste » (Pie XI – Quadragésimo Anno – 1931). Il y a beaucoup de chrétiens qui ne l’ont pas encore compris !
« La saine démocratie est fondée sur les vérités révélées. » (Pie XII – 24-12-1944)
C’est ce que proclame à sa manière Xavier Emmanuelli38 en s’adressant aux chrétiens :
« L’Eglise au 21ème siècle sera crédible quand elle recommencera à revendiquer ses propres valeurs, avec fidélité : les sacrements, la confession, l’Eucharistie ; quand elle enseignera l’Evangile comme aux premiers temps… »39
Conclusion :
Voici un passage de l’Apocalypse de saint Jean, le grand livre de l’avenir de l’humanité, car saint Jean a reçu l’ordre d’écrire « ce qui doit arriver ensuite » (Ap 1,19). Et cela concerne « toutes les nations« :
Apo 18,2-3 : « Elle est tombée ! Elle est tombée Babylone40 la grande… Car elle a abreuvé toutes les nations du vin de sa corruption… Les rois de la terre se sont corrompus avec elle, et les marchands de la terre se sont enrichis de la puissance de son luxe.«
Et saint Augustin, au 5ème siècle, d’expliquer :
« Babylone signifie « confusion », et ce nom figure tous les homme orgueilleux, ravisseurs, impudiques, impies et persévérant dans leurs crimes… « Et les rois41 de la terre se sont corrompus avec elle. » C’est-à-dire qu’ils se sont corrompus les uns les autres.. ayant des mœurs dissolues. » (Exposition de l’Apocalypse, p.539).
Saint Augustin avait compris, il y a près de 1.600 ans, ce qui arriverait un jour au monde. Et saint Jean de poursuivre :
Apo 19,9-13 : « Alors ils pleureront et se lamenteront sur elle, les rois42 de la terre qui ont partagé sa corruption et son luxe, quand ils verront la fumée de son embrasement…
Et les marchands de la terre pleurent et prennent son deuil ; car nul n’achètera plus leurs cargaisons d’or, d’argent, et de pierres précieuses… le vin , l’huile… les bœufs et les brebis… »
Pourquoi ces achats deviennent-ils impossibles ? Nous le saurons un jour ! Et Saint Augustin de commenter :
« Ce qui fait l’objet des pleurs et des regrets des pécheurs, c’est de voir le monde détruit et tout son commerce, toute son industrie anéantis en un si court espace de temps. » (p.541)
Où en sommes-nous ? L’avenir nous le dira avec certainement trop de précision… Espérons seulement que les chrétiens comprendront ce que Saint Augustin avait compris il y a plus de 1.000 ans : un monde sans Dieu ne mute pas ! Il va inexorablement à sa perte ! Et c’est écrit !
Saint Jean ajoute ici : « Réjouis-toi de sa ruine » (Ap 18,20). Nous n’y manquerons pas, puisqu’alors paraît « le Cheval blanc… fidèle et véritable » (Ap 19,11), qui nous invite au « grand festin de Dieu » (V17), c’est-à-dire à nous nourrir de sa Parole pour l’annoncer !
Un jour nous pourrons dire avec le psalmiste : « Clameurs de joie et de salut… La Droite du Seigneur a fait des merveilles ! » (Ps 118,15)43
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1 En hébreu Y Sh R c’est aussi « le juste« , qui désignera dans l’Ecriture celui qui est fidèle à Dieu.
2 Ce que font encore des chefs d’Etats (USA, etc). Ce geste est encore fait dans de nombreux tribunaux sans la Bible.
3 « Les peuples fidèles« , d’après saint Méliton de Sardes (Symbolisme et Ecriture, Cerf, p.217).
4 Saint Paul précise en Col 3,1 que le Christ est « assis« , car celui qui enseignait était assis ; le lecteur restait debout.
5.« Commentaires sur les Psaumes« , Cerf, p.233. Et aussi : « Droit est le chemin où le juste doit marcher » (Is 26,7) et : « Il ne fléchira pas qu’il n’ait établi le Droit sur terre » (Is 42,4).
6 Voir « La doctrine sociale de l’Eglise » par Mgr Guerry : « Une économie subordonnée à la morale » (p.150). Et : « Les Commandements de Dieu doivent régir la vie politique comme la vie privée » – Directoire Pastoral. 1954 p.14.
7 Un exemple, la devise allemande « Deutschland über alles » : « L’Allemagne au-dessus de tout« , c’est-à-dire « le nationalisme exagéré« , page 47 du « Directoire Pastoral » (1954) – le Saint Père dira : « exacerbé » (Centesimus annus § 17).
8 « Mirari vos » (1832) – « Immortale Dei » (1885), qui voit « la naissance du libéralisme dès le 16ème siècle » (p.25).
9 Dès 1846, Marx avait été condamné dans « Qui Pluribus« .
10 Il « retiendra » le Pape à Fontainebleau, qui sera aussi le lieu de son abdication.
11 Il n’a rien à voir avec le patriotisme ou « nationalisme » qui consiste à aimer d’abord sa famille élargie : la terre des pères, la patrie (Catéchisme de l’Enseignement Catholique, p.475 : « bien commun de la nation« ).
12 Au sujet des 10 propositions de K. Marx, J-F Revel écrit : « huit sur dix de ces points ont été exécutés par les Nazis avec un radicalisme qui eut enchanté Marx. » (La grande parade p.113).
13 La division des chrétiens. Voir aussi « le refroidissement de la charité » (Mt 24,12-14) et mon livre « L’Apocalypse de Saint Jean. Après la plénitude du paganisme : la Nouvelle Evangélisation » (chapitre des « 4 cavaliers, » p.96, Ed. Résiac).
14 Elle a de nombreuses variantes, parfois elle tolère Dieu, l’Eglise, mais n’en fera jamais une base.
15 Ou les commanderont : avortement, débauches sexuelles, prostitution… Le « Pèlerin » du 15-12-2000 explique que la « mallette pédagogique est distribuée aux élèves de 3ème et 4ème… pour leur apprendre à aimer« . Quelle délicatesse ! Mais si on ne leur donne pas des salles pour s’en servir… il y aura un jour des protestations violentes !
16 J.F. Revel : « La morale est universelle ou elle n’est pas » (Le Point, 24-10-1998).
17 De nombreux partis de « droite » se sont déjà « envolés » vers la gauche.
18 Celle du Diviseur (Satan) : L’autre est celle de « l’esprit » (Eph 6,17), « le glaive de la parole de Dieu« .
19 D’après Tertullien.
20 Car « Dieu est l’ennemi personnel de la société communiste » (Lénine, « Lettre à Gorki« , décembre 1913).
21 « Les syndicats sont vraiment l’école du communisme » – Lénine (Maladie infantile du communisme, tome 25, p.236).
23 Saint Paul écrira : « Jadis vous étiez ténèbres » Eph 5,8 (voir aussi Jn 12,46)
24 « Balance« , en hébreu QNH. Désigne aussi « l’armée« .
25 « Commentaires sur Daniel« , p.106.
22 Ndlr. Un homme « orienté » (tourné vers l’Est) voit le Nord à sa gauche.
26 Jr 1,13 : »C’est au nord que bouillonne le malheur« .
Jr 44,6 : »Car c’est un malheur que moi je fais venir du nord » (voir aussi Dn 11,43).
27 « Les pécheurs » (Saint Méliton, « Symbolisme et Ecriture« , p.106).
28 Divini illius magistri, p.33.
29 Colonisateur du Tonkin ! Ecoliers, si vous saviez…
30 Celles sous contrat ne peuvent plus choisir leurs enseignants.
31 Dirigeant socialiste qui devint national-socialiste en 1941.
32 « Psychologie du socialisme« , p.358.
33 Principalement le Décalogue qui permit au petit peuple hébreu de subsister (lui seul) depuis 4.000 ans jusqu’à nos jours.
34 Les « fausses droites » qui incorporent dans leurs programmes des éléments empruntés au libéralisme ou au socialisme ne sont que méprisables ! C’est un devoir de les démasquer !
35 Plus l’âge de la majorité sera abaissé, plus la pédophilie deviendra légale.
36 Cité par le Pasteur Wurmbrand, « Karl Marx et Satan » – Editions Paulines.
37 1905, Séparation de l’Eglise et de l’Etat.
38 Ancien Secrétaire d’Etat. « J’attend quelqu’un » – Albin Michel.
39 Saint Thomas d’Aquin commentait l’Evangile en s’appuyant sur saint Ambroise, saint Jérôme, etc. « Explication de l’Evangile » en 16 volumes : « La Chaîne d’or de Saint Thomas d’Aquin« . Editions Pamphiliennes
40 Pour le Catéchisme de l’Eglise Catholique, Babylone représente « une humanité qui voudrait faire par elle-même son unité à la manière de Babel » (p.27)
41 Les puissants.
42 Id.
43 Certains prétendent que le triomphe de l’évangile ne sera que spirituel. Ce n’est pas l’avis de saint Paul : « Si nous avons semé parmi vous les biens spirituels, est-ce une si grosse affaire que nous moissonnions de vos biens matériels ? » (1Cor 9,11)