Partager la publication "La Planète privilégiée"
Par Bastien Guillou
Notre planète bleue n’est-elle qu’un vulgaire astre parmi tant d’autres ? Y aurait-il d’autres lieux où il ferait bon vivre, et même mieux vivre, dans cet univers ? Ou bien notre maison commune serait-elle dotée de caractères remarquables, qui la distinguerait nettement d’autres planètes ?
C’est à cette interrogation que le documentaire La Planète[1] privilégiée répond. D’une durée de 55 minutes, traduit en français par l’équipe de « Défi Culturel », et initialement paru outre-Atlantique, ceci suite à un ouvrage publié en 2014 sous le même titre (The Privileged Planet) de Guillermo Gonzales[2] (astrophysicien, tenant de l’Intelligent Design), et de Jay Richards (philosophe « analytique » et tenant également de l’Intelligent Design). Madame Ceruti-Cendrier, que les lecteurs du Cep connaissent bien, fut à l’origine de cette réalisation. Un documentaire est souvent vulgarisateur, et la lecture du livre nous en apprendrait sans doute beaucoup plus, en attendant sa traduction, pour les moins anglophones. Car cette « mise en bouche » met effectivement en appétit ! La Planète privilégiée nous apprend, par exemple, qu’une vingtaine de facteurs seraient déterminants pour l’établissement et le maintien de la vie.
Ce sont notamment : être à la bonne distance du Soleil pour permettre la rotation relative de la Terre (trop près, elle s’arrête et devient brûlante, trop éloignée, elle serait de glace), être au bon endroit dans la galaxie, être protégée des comètes par des planètes géantes, profiter d’un astre lumineux dont le spectre est favorable à la vie, posséder un grand satellite, notre Lune (qui permet les marées, la stabilité et l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre), ou encore un globe doté de plaques tectoniques, qui possède assez de chaleur interne, ceci pour engendrer un champ magnétique afin de le protéger de certains rayons nocifs issus de son astre…
Peut-il s’agir de simples coïncidences ? Il semblerait statistiquement peu probable, même en tenant compte du grand nombre d’étoiles dans le cosmos, de retrouver ce cas de figure quelque part ailleurs dans l’univers. Ce qui est peut-être moins connu – et c’est une particularité saisissante – est que nous habiterions une « maison » terrestre particulièrement adaptée aux découvertes scientifiques : la planète la plus favorable à la vie serait aussi la plus favorable à l’observation scientifique ! Simple hasard ? Que notre satellite, lors d’une éclipse totale, recouvre presqu’exactement notre soleil, nous permettant ainsi d’observer comme jamais l’atmosphère solaire, serait déjà un fait étonnant… s’il était le seul ! Dieu, à n’en pas douter, a fait de l’homme un « animal scientifique » ! (Bastien Guillou).
[DVD en vente sur le site http://laplaneteprivilegiee.com/ ou auprès de Défi culturel, 6 Square du Vexin, 78 200 Mantes-la-Jolie : 16,15 € franco].
[1] Ndlr. On pourrait regretter ici l’emploi du mot « planète » pour désigner notre globe, alors que la Bible distingue la Terre des cieux, et ne donne aux deux luminaires et aux autres corps célestes que des rôles subordonnés. Mais on comprend bien que les auteurs partent ici de la « vision du monde » que nos contemporains respirent dès l’école primaire. C’est même ce qui fait la valeur de leur démarche : montrer que du point de vue même de la science moderne, l’observation fine de la Terre démontre objectivement et quantitativement qu’il s’agit, comme le disait lord Kelvin (un des fondateurs de la thermodynamique) d’un « habitacle conçu pour la vie » et non d’une planète comme les autres. Le mot « planète » dévalorise notre terre, lui donne un statut ontologique inférieur à celui du soleil.
[2] Se reporter aussi à l’art. de G. GONZALES, « Personne ici, hormis nous les terrestres », dans Le Cep n° 5, p. 21-23.