Accueil » Manipuler la vie ? Un spécialiste de génie génétique confirme la Genèse

Par Carl Wieland, Jonathan Sarfati2

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SCIENCE ET TECHNIQUE
« Les rationalistes fuient le mystèrepour se précipiter dans l’incohérence »
(Bossuet)

Manipuler la vie ? Un spécialiste de génie génétique confirme la Genèse.1

Résumé : Le Dr Eirich fait du génie génétique sur les bactéries anaérobies, modifiant leur génome pour les rendre aptes à certaines actions chimiques. Mais cette nouvelle aptitude a toujours une contrepartie ; elle fait perdre à un micro-organisme quelque autre fonction jugée inutile pour l’homme. Le Dr Eirich considère toutefois que cette activité est licite, Dieu ayant donné à l’homme de dominer sur les plantes et les animaux (Gn 1,26-28). Mais ses recherches l’ont conduit à rejeter l’évolutionnisme : même les microorganismes sont d’une complexité incroyable !… Et le génie génétique lui-même démontre que le génome est orienté et contrôlé, ne laissant jamais au simple hasard la capacité d’élaborer une fonction nouvelle. Plutôt que le miroir déformant de la « foi évolutionniste », ce sont les « lunettes bibliques » que les chercheurs devraient utiliser.

Lorsque nous avons rencontré le Dr Dudley Eirich3, nous connaissions déjà ses impressionnantes références et son expérience. C’était merveilleux de parler à ce savant à la pointe de la biologie moléculaire et de la microbiologie.

Interrogé sur son travail, il répondit : « Essentiellement, je modifie des micro-organismes – des bactéries par exemple – pour leur faire faire des choses qu’ils ne feraient pas normalement ».

Nous lui demandâmes s’il y voyait, comme certains le voudraient, une « évolution accélérée ». « Pas du tout, répondit-il. En fait j’entrave surtout des choses qui marchent bien et j’handicape l’organisme pour lui faire faire ce que nous voulons, par exemple, produire des produits chimiques industriels plus efficacement ».

L’un des domaines d’expertise du Dr Eirich est la microbiologie anaérobie. Les anaérobies sont des bactéries qui se développent en l’absence d’oxygène. Ce sont des organismes exceptionnels, dit-il, difficiles à cultiver en laboratoire. C’est une des raisons pour laquelle ils n’avaient guère été étudiés avant qu’il ne commence à le faire, dans les années 1970. Mais ils sont incroyablement importants dans la Création de Dieu, expliqua-t-il. « On ignorait jusqu’à relativement récemment que pour le bon fonctionnement du cycle du carbone dans le monde entier (le gaz carbonique est expiré par les hommes et les animaux et absorbé par les plantes) ces bactéries sont vitalement nécessaires. Elles sont également très importantes à l’âge industriel, car elles peuvent briser les composés contenant du chlore. C’est le cas pour la plupart des polluants créés par l’homme, dont les PCBs (polychlorobiphényle). »

« Il existe dans la nature des composés faits par l’homme, que l’homme a créés, et que ces bactéries n’ont jamais rencontrés auparavant. Cependant, ces organismes possèdent déjà la capacité d’en briser la grande majorité. Dieu les a créés avec une telle richesse de capacités biochimiques que la plupart de ces composés fabriqués et potentiellement nocifs peuvent être dégradés. »

Docteur Frankenstein ?

Nous avons interrogé le Dr Eirich sur la partie de son curriculum vitae qui concerne le « clonage de gènes ». Que penser du clonage en général ? Il répondit qu’il partageait essentiellement notre position, à savoir que Dieu a donné à l’homme la maîtrise sur les plantes et les animaux, pas sur les autres humains (Genèse 1: 26-28).

Alors, l’application prudente de ce concept (déjà en œuvre en cultivant les roses ou en plantant les pommes de terre) n’est pas immorale en elle-même, bien qu’il existe une possibilité d’abus.4 Mais puisqu’il n’a pas été donné à l’humanité l’empire sur les hommes, le clonage humain (pour des « pièces détachées », par exemple) serait odieux et mal.

Que penser de l’implantation d’un gène chez les humains pour réparer un défaut, une maladie héréditaire due aux mutations, conséquences de la Chute ? « Pas de problème« , dit-il. Il y voit l’équivalent de ce que le Christ faisait : guérir les malades sans causer de dommages à autrui. Il n’y a pas de difficulté non plus, pour le Dr Eirich, avec l’utilisation de cellules souches adultes pour essayer de guérir des maladies comme le Parkinson, ou pour réparer une colonne vertébrale source de quadriplégie, par exemple. Mais, dit-il, « détruire des embryons humains pour récolter des cellules souches est une chose totalement différente. Il n’existe aucune justification à prendre la vie d’une personne pour aider quelqu’un d’autre. »

Quel plaisir de pouvoir parler de tels sujets avec quelqu’un comme le Dr Eirich, qui est dans cette spécialité même, à la pointe de la recherche. « Beaucoup de chrétiens ont peur de l’idée du génie génétique, pensant que cela est lié à l’évolution, » dit-il. « Mais lorsque vous transplantez un gène d’un autre organisme, l’information est déjà là; vous ne créez rien de nouveau. »

Nous lui avons demandé s’il y avait des exemples de prétendue « évolution simulée » ou « évolution accélérée » dans des travaux comme les siens, où des bactéries sont incitées à accomplir des mutations (produire beaucoup d’erreurs de copie génétique) beaucoup plus rapidement que d’habitude, afin de pouvoir choisir un type adapté à ce que l’on cherche. « Par exemple, expliqua le Dr Eirich, on cherche parmi les variantes produites par un taux accéléré de mutations à trouver un organisme pouvant briser des sucres d’un genre qu’il était incapable de briser jusqu’ici.« 

À cause de l’analogie évidente avec la mutation du néo-darwinisme et la sélection naturelle, nous lui avons demandé si ceci montrait qu’il était plausible de passer, avec des milliards d’années, du microbe à l’homme ? –« Absolument pas, répondit-il. Lorsque mes bactéries acquièrent la capacité de faire quelque chose, dans l’opération elles perdent quelque chose d’autre. Et les conditions doivent être très soigneusement contrôlées par la manipulation humaine. »

L’ingénierie des gènes est évidemment le contraire de l’évolution où les choses sont censées se produire d’elles-mêmes; l’ingénierie démontre la créativité et l’intelligence appliquée.

Le Dr Eirich nous donna d’autres aperçus de son point de vue. « Nous n’avons pas encore la possibilité de prédire à partir de la séquence des bases quelle sera la fonction exacte de tel gène; il y a beaucoup de tâtonnements. Vous pouvez mettre le gène x dans l’organisme y et il peut ne pas y faire ce qu’il faisait dans l’organisme originel. Les scientifiques faisant ce genre de travail découvrent qu’il faut des années d’efforts pour obtenir que des gènes fonctionnent convenablement dans un organisme parce qu’il faut faire fonctionner les voies de régulation. »

Il poursuivit : « Si vous vouliez modifier une mouche pour la transformer en quelque chose d’autre, elle devrait être « ré-usinée » depuis son fondement. La sélection naturelle aura tendance à éliminer tous les ajustements en cours de route. Le hasard aveugle et l’environnement futur ne sauraient pas qu’il faut conserver des parties d’équipement inutiles jusqu’à ce qu’un autre enzyme ait évolué; vous avez besoin d’une chaîne d’enzymes et il faut que les enzymes soient codées. Beaucoup de gènes sont communs à de nombreuses créatures. Les bananes, par exemple, partagent 50 % de leurs gènes avec les humains. Mais c’est la façon dont les gènes sont codés qui fait que la chauve-souris est une chauve-souris et le chat un chat. Cela nous ne le comprenons pas bien en science. Ce que l’on appelle l’ADN « poubelle » y est probablement impliqué d’une certaine manière. Il existe des strates de complexité additionnelle que nous sommes en train de découvrir: des codes à l’intérieur des codes, pour ainsi dire. »

L’Évolution : une thèse inutile.

Nous lui avons demandé ce qu’il pensait de ceux qui prétendent que l’on doit croire en l’évolution pour faire ce genre de travail. Il répondit: « Dans l’enseignement, l’évolution est une grande question. Mais une fois passés dans le monde réel de la science et de l’industrie, nous parlons très rarement de l’évolution; ce n’est même pas un problème. Elle n’a vraiment rien à voir avec le travail que nous faisons. On peut l’appeler « évolution dirigée », mais c’est trompeur car le concept d’évolution désigne un processus non dirigé. Nous faisons des changements que nous contrôlons, recherchant un résultat bien spécifique. Un organisme ignore qu’il va avoir besoin du gène a ou b plus tard. »

A écouter le Dr Eirich, il était clair que la microbiologie, loin d’être une preuve de l’évolution, favorise ses adversaires. « La meilleure preuve contre l’évolution, dit-il, est que l’origine matérialiste de la vie soulève tellement de difficultés scientifiques contre elle, qu’elle ne peut simplement pas se produire. Je travaille sur les organismes les plus simples, mais ils sont horriblement complexes, et plus nous les étudions plus nous découvrons de complexité. C’est comme les pelures d’un oignon; vous les pelez et vous trouvez davantage de complexité. Lorsque vous n’avez pas beaucoup d’information il est facile d’inventer des histoires d’évolution, mais lorsque vous en savez davantage, c’est une autre affaire. Les genres d’organismes que j’étudiais étaient censés être les formes les plus simples de la vie, les plus primitives, etc. Mais ils possèdent une capacité tellement incroyable de fabriquer une gamme de composés très complexes à partir de composés simples, que nous aurions besoin d’usines chimiques énormes et sophistiquées pour accomplir les mêmes tâches. »

La foi évolutionniste.

Nous étions fascinés par l’exemple qu’il nous a donné de la façon dont les gens peuvent se convaincre eux-mêmes malgré les preuves.

« Lorsque les archéobactéries furent découvertes, dit-il, un article de journal en parla comme d’organismes « martiens », bien qu’à ce jour aucune vie n’ait été découverte sur Mars! Ceci vous montre le pouvoir de la foi évolutionniste. »

Nous l’interrogeâmes sur la réaction de ses collègues quant au problème création / évolution. Il répondit qu’il était rarement soulevé ; mais si une parole désobligeante est dite sur les créationnistes, il se manifeste. Parfois les gens sont choqués de découvrir qu’il est lui-même créationniste. Un scientifique travaillant dans son domaine était hostile à la Bible et fustigeait les créationnistes. Mais lorsqu’ Eirich intervint pour expliquer sa position, l’adversaire devint pensif et respectueux (peut-être aussi du fait que les qualifications scientifiques du Dr Eirich étaient considérablement plus élevées que les siennes).

(…) Il était vraiment enchanté de constater la récente maturité du mouvement créationniste et particulièrement encouragé de voir des scientifiques qualifiés commencer à utiliser de plus en plus « les lunettes bibliques » pour examiner les données.

Les développements scientifiques modernes devraient nous encourager, selon le Dr Eirich. Plus nous apprenons, pense-t-il, plus nous devrions accueillir les découvertes. « C’est excitant de voir les projets sur le génome et la quantité d’information qui en provient ; ce sera une gêne pour les évolutionnistes parce que cela révèle une complexité croissante. » Il poursuivit: « Une fois compris ce que devrait être l’évolution, il faut davantage de foi (au sens familier de crédulité aveugle) pour y croire plutôt qu’ en la création. Et il y a vraiment une grande dose de foi impliquée: les évolutionnistes n’ont pas beaucoup de réponses aux grandes questions, par exemple sur l’origine de la vie. »

Croire totalement la Bible eut un effet majeur sur le Dr Eirich. Il apprit l’inerrance de la Bible alors qu’il grandissait, mais sans savoir comment contrer l’endoctrinement évolutionniste. « Si vous commencez à mettre en doute la Genèse, où vous arrêterez-vous, surtout lorsque c’est fondamental ? » L’Université ébranla sa foi, dit-il. « L’évolution détruit votre confiance en la Bible, parce qu’une fois que vous descendez cette pente glissante, vous commencez à douter de la Bible dans d’autres domaines.

Vos pensées humaines et vos décisions prennent le pas sur la Bible. Les hommes sont faillibles, égoïstes, créatures déchues, alors nous prenons la voie facile et croyons tout ce qui paraît bon à nos « oreilles chatouilleuses » [2 Tim.4: 3]. Mais nous devons rester attachés à ce que Dieu dit. Et finalement, c’est plus sensé. »

1 Traduit de Creation n° 27 (1), Déc.2004-Fév.2005, pp. 46-49, par Claude Eon

2 Les auteurs appartiennent au courant « créationniste » anglo-saxon.

3 Le Dr Dudley Eirich est biologiste moléculaire, Ph D. de l’Université d’Illinois. Il a une grande expérience en recherche génétique industrielle, a beaucoup publié dans la littérature professionnelle, obtenu plusieurs récompenses et détient nombre de brevets.

4 Ndlr. On se gardera ici de conclusions simplistes formulées sans vraiment définir ce qui est en cause sur les OGM. Lire notamment Le Cep n° 9.

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