De la croyance dans les sciences (1ère partie)

Par Pr. Max Thürkauf

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Pr. Max Thürkauf1

Résumé : Il est indéniable que le matérialisme régnant depuis plus d’un siècle a porté un coup tragique à tout ce qui élève l’homme au-dessus de lui-même : poésie, beaux-arts, etc… Il est moins noté que la science elle-même, pourtant le drapeau et l’orgueil du matérialiste, constitue l’affirmation vivante du primat de l’esprit sur la matière. Plus exactement Max Thürkauf démontre comment la « matière » des physiciens repose sur une pure croyance immatérielle et qu’elle échappe à toute représentation objective. On sait de mieux en mieux comment faire. On comprend de moins en moins ce qu’on fait et ce qu’un dispositif expérimental donne à connaître de la réalité. Car le mesurable n’est qu’un aspect des choses.

Dans la nature, il n’y a pas de chimie ni de physique, il y a des lois pour l’étude desquelles l’être humain pratique depuis environ quatre cents ans une activité tout à fait particulière : celle de mesurer. Il est évident qu’ainsi il appréhende tout ce qui est mesurable dans le monde, et tout aussi évident que ce qui n’est pas mesurable n’est pas pris en compte par les différents instruments qu’il utilise. Le sophisme du matérialisme – à savoir l’affirmation que le monde est uniquement constitué de matière – repose sur la croyance selon laquelle, parce que durant des générations, en se servant des instruments de mesure physico-chimiques, on n’a rien trouvé d’autre que des grandeurs d’ordre physico-chimique, la preuve est faite qu’il n’existe rien d’autre que la matière.

La chimie et la physique ne sont pas filles de la matière, mais relèvent de domaines de l’esprit engendrés par la pensée humaine au moment où il s’agit d’exploiter les mesures obtenues.

Seul ce qui peut être systématiquement reproduit en laboratoire peut, dans les sciences de la nature d’aujourd’hui, se prévaloir d’être scientifiquement démontré.

On comprend aisément que, les expériences menées devenant de plus en plus complexes, le nombre des hypothèses et, de ce fait, la part de croyance dans les sciences augmente.

Etant donné qu’au cours de l’étude des sciences de la nature modernes, on enseigne et on apprend à la perfection à penser en termes physico-chimiques, mais que, en comparaison, on réfléchit fort peu sur la physique et la chimie, les physiciens et les chimistes d’aujourd’hui savent très bien comment faire une chose, mais ne savent guère ce qu’ils font. Pour une carrière scientifique ou encore technologique (et cela revient de plus en plus au même), le comment, le « savoir-faire », est capital et non ce qui est fait. L’abandon de ce dernier point provient de deux causes : tout d’abord, celui-ci nécessite pour le moins autant sinon plus de travail de réflexion que le comment ; ensuite la question de ce que l’on fait peut susciter des scrupules qui empêchent la réalisation du comment. Or, cela signifie que le succès technique sera retardé et, par là même, également le bénéfice économique, voire militaire (ce qui, là encore, tend à une seule et même chose). L’estimé philosophe Joseph Pieper traduit par une formulation concrète la différence si lourde de conséquences qui existe dans les sciences de la nature entre le comment et le ce qui est fait : « Lorsqu’un chimiste ou un physicien répond à la question « Qu’est-ce que la chimie ? » ou « Qu’est-ce que la physique », il fait de la philosophie. »2 On voit bien maintenant ce qui manque aux sciences de la nature modernes et ce qui, par son absence, les fait devenir de plus en plus un objet de croyance : la philosophie.

Démocrite a seulement pensé les atomes ; nous, nous les avons pensés et « fabriqués« . Le véritable instrument de connaissance des modernes sciences de la nature, ce sont les mains de l’homme, dirigées par son esprit ; jusqu’à la Renaissance, elles servaient uniquement d’instruments d’exécution qui permettaient de transformer la nature en culture. Depuis Galilée et les hommes de sciences de son époque, les mains de l’homme représentent aussi bien des instruments d’exécution que des instruments de connaissance.

A partir du savoir et de la matière, elles créent quelque chose d’immatériel : la science de la matière, la science de la nature. On pourra soulever ici l’objection que nous n’avons pas fabriqué les atomes, parce qu’ils sont le propre de la matière et qu’ils existent dans la nature indépendamment de l’homme. Il s’agit là encore d’une question de croyance scientifique, car les atomes ne peuvent être perçus par les sens. Tout ce qui est perceptible, c’est un grand nombre de phénomènes qui peuvent s’expliquer de manière plausible par les atomes. Mais il demeure qu’un nombre bien plus grand de réalités ne peuvent être expliquées par les atomes, par exemple la vie et ses diverses formes. L’ensemble des hypothèses émises pour tâcher de comprendre l’être vivant correspond également  à des questions de croyance et non à des faits scientifiquement prouvés.

Les atomes utilisés à l’époque des « pères » de la bombe atomique se sont révélés, dans le cadre de la recherche récente, bien différents de ce qu’on avait cru. Il fut pourtant possible de faire une bombe véritable avec des atomes qui n’en étaient pas vraiment. On objectera qu’il s’agit en l’occurrence non d’atomes à proprement parler, mais de modèles d’atomes. Précisément, ceci met en lumière l’aspect de croyance de la physique atomique : la matière, sous les mains des chercheurs de la matière, se transforme en esprit.

A une époque où l’on considère que tout est faisable, même les penseurs les plus pénétrants restent impuissants face à ceux qui font avec succès. Les penseurs ne peuvent être compris que de ceux qui pensent. Ceux qui font ont peu de temps pour penser. Les matérialistes doivent construire eux-mêmes, dans une hâte fébrile, le sol sur lequel ils s’appuient. Lorsqu’ils s’arrêtent, ils s’enfoncent dans l’inconsistance de leur vision du monde. Le manque de temps, le surmenage sont des symptômes de la maladie de l’esprit de notre époque, c’est-à-dire du matérialisme. Celui qui a le temps de penser se fait soupçonner de ne servir à rien par la congrégation de ceux qui croient dans les sciences. Et leurs soupçons vont dans le sens de la vérité : ce qui est le plus chargé de sens dans le monde est en fait sans but, parce que tout but utilitaire tue ce qui est par soi-même, c’est-à-dire l’amour.

Ceux qui croient dans les sciences exigent des preuves pour croire en Dieu, mais pas pour leurs propres croyances, car ils tiennent celles-ci pour la substance même des sciences ; les psychologues matérialistes réclameront une définition de l’amour et tueront ce dernier rien que par cette démarche de pensée utilitariste.

Cela démontre la sécheresse de cœur de ces psychologues. Les profondeurs du monde ne sont pas définissables et ne peuvent faire l’objet d’une science : il s’agit en fait de Dieu et du divin. Pour comprendre cela, il n’est nul besoin de croire dans les sciences – il est seulement nécessaire de croire en Dieu.

Le matérialisme scientifique considère les perceptions sensorielles comme des réactions subjectives du système physiologique encéphale – organes sensoriels à des énergies modulées de différentes formes et émises par une matière objectivement existante. Il s’agit là de ce que Démocrite pensait déjà et qui, traduit dans la langue des matérialistes d’aujourd’hui, peut se formuler de la façon suivante : dans le monde objectif de la physique, il n’y a pas de couleurs ; seules existent les ondes électromagnétiques qui, selon leur fréquence et grâce à tout le fonctionnement du système oculaire, produisent les couleurs dans la sphère optique de l’encéphale, ces couleurs n’étant donc que des impressions subjectives. Ou bien encore : dans la « réalité » – ce qui, pour les matérialistes, est justement ce monde objectif de la physique – il n’existe pas de musique, pas de langage, il existe uniquement des vibrations acoustiques qui, selon leur fréquence et grâce à tout le fonctionnement du système auditif, engendrent dans la sphère otologique du cerveau la musique et le langage, lesquels ne sont là encore, que des impressions subjectives. Et ainsi de suite pour toutes les autres formes de perception sensorielles. Lorsque cette vision du monde est prise au sérieux, lorsqu’elle est mise en application, il ne faut pas s’étonner que le monde devienne de plus en plus gris, que la musique se transforme en bruit et la poésie en bredouillages. Que l’on compare seulement l’art moderne avec les œuvres d’art de la Renaissance : les archéologues, plus tard, ne pourront probablement plus reconnaître les « morceaux » d’art d’aujourd’hui en tant qu' »œuvres » d’art.

Les adeptes de la formule « vie = chimie + physique » sont renvoyés à un cercle vicieux, la substance même du credo des matérialistes : le primat de la matière. Ce sophisme réside dans une méconnaissance du monde de l’esprit. Selon le primat de la matière, l’esprit est un produit de la matière présentée sous la forme de l’encéphale humain. Comme le cerveau fait partie intégrante du sujet, son produit, donc justement l’esprit, est nécessairement quelque chose de subjectif. Cette conclusion est également admise par les matérialistes. Il s’agit en effet de cet esprit qui, grâce au système de connexion entre l’encéphale et les organes des sens , produit dans notre conscience – d’une façon inconnue même des matérialistes –, à partir des choses matérielles du monde, ces impressions qui n’existent pas dans le monde objectif. Or, ce même esprit subjectif – et donc sans existence objective – doit être en mesure d’identifier le monde objectif des matérialistes et de reconnaître en même temps aussi bien sa propre subjectivité que la subjectivité des perceptions sensorielles. En résumé, on peut exprimer ainsi le cercle vicieux du matérialisme : en tant que produit du cerveau marqué par l’empreinte du sujet, l’esprit est quelque chose de subjectif (qui disparaît en même temps que le cerveau), mais qui doit être en mesure de penser un monde objectif en faisant abstraction de lui-même et qui, par cette sublimation, parvient à reconnaître à la fois sa propre subjectivité et la subjectivité des perceptions sensorielles.

Or l’être humain ne peut percer le mystère du monde que si, dans ses interrogations, il commence par la cause première de toutes les sciences, c’est-à-dire l’homme, dans lequel sujet et objet sont indissociablement liés. Ou pour s’exprimer comme Angelus Silesius3 :

« L’énigme du monde ne t’interroge pas,

Toi-même, tu es l’énigme

Qui, du fond de ton cœur,

Parle au tréfonds de ton âme. »

Je voudrais maintenant décrire deux expériences importantes pour la physique moderne et représentatives de l’essence de nombreuses autres expériences destinées à répondre à la question de la nature de la lumière. Voici la première : si l’on fait passer de la lumière à travers une très petite ouverture, il se produit un phénomène que les physiciens appellent la diffraction de la lumière. Il s’agit de l’apparition périodique de zones claires et de zones sombres sur un panneau situé derrière l’ouverture. La périodicité spatiale de la diffraction peut être plausiblement expliquée par un modèle périodique, à savoir la périodicité spatio-temporelle d’une onde. C’est pourquoi, en physique, on parle des ondes électromagnétiques de la lumière. Personne ne sait ce qu’elles sont en réalité. On retiendra qu’au cours d’une expérience de ce type le phénomène primaire, ici la lumière, donne, par interaction avec un appareil, naissance à un phénomène secondaire (la diffraction) qui correspond à la représentation que l’on se fait des ondes. On notera que l’explication vaut pour le phénomène secondaire et non pour la lumière en tant que telle. A souligner que seul le phénomène primaire – la lumière – et le phénomène secondaire – le dessin de la diffraction – peuvent être perçus par les sens. On ne peut voir une onde lumineuse ; elle ne relève pas du monde sensible, elle est du domaine de l’esprit : c’est un modèle de pensée abstrait. En terme de théorie de la connaissance, l’énoncé correct de cette expérience serait le suivant : un phénomène primaire, la lumière, engendre, par interaction avec une petite ouverture, un phénomène secondaire que l’on peut, de façon plausible, expliquer par un modèle ondulatoire.

Et maintenant, la seconde expérience : si l’on met cette même lumière – ou plus exactement la lumière en provenance d’une même lampe – en interaction avec un autre appareil, une cellule Compton par exemple, on voit apparaître un phénomène secondaire qui ne peut absolument pas être expliqué par le modèle ondulatoire et qui même le contredit. L’effet Compton (comme disent les physiciens pour désigner ce phénomène, du nom de celui qui l’a découvert) n’est pas une continuité périodique, mais se présente comme une discontinuité marquée par des à-coups (quantiques). Si l’on attribue maintenant à la lumière un caractère corpusculaire, si l’on se l’imagine comme étant constituée de minuscules particules, donc quelque chose de discontinu que l’on appelle quanta lumineux, l’effet Compton, de type discontinu, peut être plausiblement  expliqué par ce modèle discontinu de la lumière.

Il est tout aussi impossible de voir les quanta lumineux que les ondes lumineuses. Dans les deux cas, il s’agit de purs concepts et donc d’objets du monde de l’esprit. En termes de théorie de la connaissance, l’énoncé correct de l’effet de Compton doit être : la lumière engendre, par interaction avec une cellule Compton, un phénomène secondaire que l’on peut, de façon plausible, expliquer par un modèle corpusculaire. Les processus complexes entrant en jeu dans les appareils de la physique moderne, qui permettent d’observer non seulement des phénomènes secondaires, mais aussi des phénomènes au troisième, au quatrième degré et au-delà encore, rendent difficile une élucidation au niveau de la théorie de la connaissance. Ainsi est-il compréhensible que l’on renonce à ce genre de travail de l’esprit au profit des effets sans cesse nouveaux qui se présentent dotés, bien souvent, d’un grand pouvoir de fascination et, dans certains cas, d’une utilité pratique. La question cardinale des sciences modernes reste aujourd’hui encore : « L’expérience fonctionne-t-elle ou non ? » Les succès techniques du savoir relatif au « comment l’on fait » chassent la philosophie du « qu’est-ce que l’on fait » dans le domaine d’une croyance non réfléchie, et plus précisément dans le domaine de la croyance dans les sciences

La représentation impossible à se représenter :

Si, en physique et en chimie, il est encore possible de se représenter un certain nombre de modèles (qui sont, en fait, une succession de représentations imaginées par les scientifiques), le postulat de la physique selon lequel la lumière est un phénomène aussi bien ondulatoire que corpusculaire reste purement et simplement impossible à se représenter, même pour la physicien le plus génial. On cherche à atténuer l’embarras que cela suscite en disant que la lumière « se comporte » aussi bien comme une onde que comme un corpuscule. Or, ce sont les personnes, les sujets, donc les physiciens, qui ont la capacité d’adopter tel ou tel comportement, et non la lumière.

Si on parle aux physiciens de l’impossibilité de se représenter ce phénomène, il n’est pas rare de s’entendre répondre que la physique actuelle n’a précisément plus besoin de la représentation. Ce genre de contorsion intellectuelle en matière de théorie de la connaissance fait oublier que c’est toujours une représentation précise qui a été à l’origine de ces modèles impossibles à se représenter.

Les sciences de la nature étudient le monde sensible et ce dernier a pour propriété essentielle d’être concrètement évident. Etant donné l’augmentation du nombre des calculs justes en eux-mêmes, mais faux du point de vue philosophique, l’inconséquence d’une évidence à la fois acceptée et niée se trouve masquée. Penser ne se limite pas à raisonner en termes de mathématiques. La majeure partie du monde ne peut être appréhendée par les mathématiques. Pourtant, on cherche aujourd’hui à tout calculer ; la foi dans les sciences implique aussi la croyance en la possibilité de calculer toute chose. Cette croyance apparaît solidement enracinée parce qu’il n’existe pas de preuve mathématique de l’insuffisance de la mathématique dans les domaines du monde qui ne se laissent pas réduire à cette dernière. Et, en fin de compte, l’inverse est également impossible, à savoir que, sans recourir aux mathématiques, on ne peut prouver quelque chose de mathématique. Le mensonge à l’origine de tous les mensonges de notre temps a nom le matérialisme. Si celui-ci est en mesure d’alimenter autant de mensonges, c’est qu’il se rend crédible avec une vérité partielle qu’il proclame comme étant la vérité totale, à savoir la matière. Au sein du matérialisme, il peut y avoir des calculs qui sont justes, mais, par rapport au monde dans son ensemble, ils deviennent faux. Dans les sciences matérialistes, la justesse augmente de façon proportionnellement inverse à la vérité. Aussi ces sciences deviennent-elles de jour en jour plus adaptées à des fins et plus dépourvues de sens. Le produit scientifique le plus adapté à une fin et en même temps le plus dénué de sens est la bombe atomique. L’une des sources de cette tragédie est la négation de l’objectivité des perceptions sensorielles. En faisant abstraction de toute représentation intuitive et concrète, le physicien moderne se voit pour ainsi dire placé dans la situation de l’amoureux décrit par Frank Wedekind dans Liebestrank (Le philtre d’amour), ce malheureux auquel l’on a dit qu’il ne pourrait se rendre maître du cœur de sa bien-aimée que si, en buvant le breuvage magique, il ne pensait sous aucun prétexte à un ours.

Au lieu de considérer les représentations des modèles de pensée pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire aussi bien comme des moyens d’expliquer les phénomènes produits par interaction avec des appareils, que comme des moyens de construire des appareils, on veut voir dans les phénomènes et les appareils, la preuve de l’existence objective des modèles. Erwin Chargaff, l’homme qui a découvert la capacité de réplication de l’acide désoxyribonucléique, la substance clé de la génétique moderne, ne s’y trompe pas lorsqu’il dit : « C’est une erreur fréquente dans le domaine des sciences de la nature que de prendre la conclusion à laquelle on est parvenu pour la preuve de l’existence des prémisses d’où l’on est parti. »4

Etre capable d’expliquer ne signifie pas nécessairement être capable de comprendre. La physique moderne explique la lumière sans la comprendre. La remarque acerbe d’Hermann Hesse, pour lequel les scientifiques sont des êtres qui expliquent tout et ne comprennent rien, ne s’explique pas, mais elle se comprend.

(Suite et fin dans le numéro 15)


1 Max Thürkauf (1925-1993), professeur de Chimie physique à l’Université de Bâle et docteur en philosophie, avait rédigé cet article en 1985. Nous remercions Madame Inge Thürkauf de nous l’avoir communiqué. Les francophones pourront lire l’ouvrage que Max Thürkauf avait donné en 1989 aux éditions Téqui : « Cosmos et Création« .

2 Pieper J. : Versteidigungsrede für die Philosophie. Munich : Kösel, 1966.

3 Silesius, A, : Der cherubinische Wandersmann. Zurich, Diogenes, 1979.

4 Chargaff, E. : Bemerkungen. Scheidewege 5, 232 (1975).

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