Partager la publication "La finalité dans le vivant dénote une intelligence (1ère partie)"
Par Marcel François
Résumé : La pierre tombe, mais l’arbre se dresse vers le ciel, l’animal réagit contre les agressions, les herbes sauvages corrigent les carences minérales du sol. La vie exerce donc son activité en vue d’une fin : elle dénote l’action d’une intelligence qui dépasse les énergies physico-chimiques. C’est pourquoi notre science matérialiste erre dans son explication des êtres vivants.
La véritable science tient compte de l’activité proprement vitale, intellectuelle, qui gouverne les automatismes de la vie végétative et de la vie psychique instinctive, là où la volonté libre de l’homme ne peut pas s’opposer à sa manifestation. Cette énergie vitale est totalement différente, dans sa façon d’être ou d’agir, des énergies physico-chimiques.
Cette science expérimentale étudie tout particulièrement les actions et réactions des végétaux dont les forces vitales n’ont pas été diminuées par les méthodes modernes de culture.
La synthèse organisatrice qui caractérise le fabriqué, et surtout le créé, ne peut provenir des énergies physico-chimiques, ni des éléments matériels, parce que le pouvoir organisateur n’est nullement une propriété de la matière inerte.
Cette énergie organisatrice a pour effet la mise en ordre des éléments matériels qu’elle détermine ; elle fait l’homogène avec l’hétérogène, l’unité avec la multiplicité. Elle agit par elle même toujours en vue d’une fin, ce qui témoigne de son intelligence. Ce pouvoir organisateur est un attribut du mental humain fait à l’image de l’Esprit divin qui possède ce pouvoir dans toute sa plénitude.
Cette énergie purement intellectuelle est donc différente par sa manière d’être et d’agir des énergies physico-chimiques dont le caractère est anarchique. Ces éléments matériels et les énergies qui s’y rapportent n’agissent en vue d’une fin que lorsqu’elles sont maîtrisées par une énergie qualitativement supérieure qui lui communique ses pouvoirs, c’est-à-dire une énergie intellectuelle d’origine humaine, ou divine.
Les énergies physico-chimiques et l’existence
Aucune énergie physico-chimique n’agit par elle-même en vue d’une fin. En effet, un corps matériel ne peut se donner du mouvement par lui même, et à plus forte raison, il ne peut se donner une finalité, laquelle est un mouvement dirigé.
En conséquence, les éléments matériels et leurs énergies sont incapables de déterminer la vie et de la gouverner. Ils ne peuvent donc être la cause première de la synthèse organisatrice.
Cependant ils sont indispensables pour que la vie se manifeste sensiblement, pour son entretien et son développement dans l’espace et le temps, où se produisent les phénomènes biologiques.
En raison de la perfection absolue et immuable de Dieu, et de la perfection de son œuvre, l’état actuel d’imperfection de notre existence n’a pu provenir que de l’action modificatrice de l’homme primordial sur son milieu édénique.
L’homme ayant transgressé les lois fondamentales qui gouvernent son état d’existence, a déclenché le processus inéluctable de régression qui se poursuit actuellement, avec des alternances d’éloignement et de retour vers l’état originel de perfection relative, sans jamais pouvoir l’atteindre.
Cette régression concerne les éléments matériels eux-mêmes, comme le prouvent les cataclysmes qui ont accompagné ce qu’on appelle la Chute de l’homme.
Suivant l’enseignement traditionnel, l’homme, comme le Cosmos, a une composition ternaire. C’est-à-dire qu’il est composé d’éléments différemment déterminés et indéterminés, à savoir une réalité spirituelle, une réalité psychique et une réalité corporelle.
1) Une réalité purement intellectuelle ou spirituelle, totalement indéterminée, spatialement et temporellement, entièrement libre. Principe immédiat de la réalité psychique.
2) Une réalité psychique1, intermédiaire entre l’esprit et la matière, déterminée temporellement mais indéterminée spatialement, d’où sa nature extra-corporelle, subtile. Cette réalité est constituée en particulier par les éléments du mental, et par conséquent les idées.
Les expériences de Backster aux Etats-Unis2, nous ont permis de découvrir la réalité d’énergies proprement psychiques, puissantes, ayant un pouvoir de suggestion sur les matériaux de nos expériences, de telle sorte qu’il est possible d’influencer, grâce à l’énergie immanente de nos pensées, les résultats expérimentaux. Principe immédiat de la réalité corporelle.
3) Une réalité corporelle, autrement dit matérielle, physico-chimique, entièrement déterminée spatialement et temporellement. En raison de son caractère de détermination spatiale l’homme peut en réaliser la synthèse, mais il ne peut pas réaliser la synthèse d’éléments supérieurs à ceux de la matière. Là réside la différence qualitative entre un élément du créé et le même élément synthétisé par l’homme.
Nous constatons aussi l’existence d’un dualisme cosmique.
Tout phénomène qui est un, présente deux pôles de natures opposées normalement, complémentaires, ce qui s’exprime par le Yang et le Yin de la métaphysique taoïste, par la qualité et la quantité, par les éléments positifs et négatifs, par les éléments mâles et femelles, etc…
Ces éléments opposés concourent à l’état d’équilibre de notre monde : la complémentarité est la loi qui régit tous les systèmes de forces opposées en état d’équilibre, quelle que soit la nature de ces forces. Par exemple, nous constatons toujours une relation étroite entre l’agression et la défense. A un poison donné, correspond toujours un contrepoison.
Mais ces notions sont mal acceptées aujourd’hui en raison d’une erreur sur la source première de la connaissance, et d’une ambiguïté de « tradition ».
Il ne peut y avoir de tradition d’origine purement humaine ; nous ne devons pas confondre tradition et folklore. La Tradition est d’origine divine. La Tradition originelle est ce qui nous reste de l’enseignement que Dieu a donné directement à Adam, et que les textes sacrés nous ont transmis sous une forme écrite. En effet, le premier Homme ne pouvait avoir d’enseignant inférieur, ou simplement égal à lui même.
C’est en effet le rôle des puissances supérieures de donner aux puissances qui leur sont inférieures, une partie de leurs connaissances et de leurs pouvoir.
L’homme moderne a du mal à imaginer qu’il y a des réalités qui peuvent être connues autrement que par l’expérience sensible.
En raison de la tendance mécaniste de l’homme moderne, l’organisme vivant a été assimilé à une machine qui a besoin d’une certaine quantité de combustible pour fonctionner normalement, de telle sorte que l’homme de science a déterminé le nombre de calories nécessaires pour son alimentation.
Or, chez les animaux, il est depuis longtemps prouvé (par d’Arsonval) que le mouvement des muscles n’est pas provoqué grâce à un dégagement de chaleur ; c’est l’inverse ce mouvement cause la chaleur constatée. Ce qui n’empêche pas qu’on tient toujours compte de cette notion fausse de calories pour estimer la valeur d’une ration alimentaire.
Nous savons pourtant fort bien que des populations qui, sous ce rapport, ont une alimentation très pauvre, sont particulièrement résistantes.
« Nous avons vu des hommes en excellent état physiologique, nous dit le Dr Rusch, malgré une nourriture très insuffisante selon nos normes. »
En ce qui concerne la nourriture des plantes, on ne tient toujours pas compte de leur activité biologique, de telle sorte qu’on prétend devoir rendre au sol, après chaque récolte, les substances exportées par les plantes.
D’une façon générale, les plantes restituent au sol, non seulement ce qu’elles lui ont pris, mais aussi ce qu’elles ont obtenu durant leur existence grâce à leur activité biologique.
L’individu seul n’existe pas dans la nature
L’état d’existence individuelle ne se réduit pas à une somme arithmétique d’individualités différentes, c’est une communauté où tous les êtres sont interdépendants les uns des autres. Dans un état d’existence parfaitement équilibré et finalisé, aucun élément, – si modeste soit-il – n’est inutile.
La destruction d’éléments spécifiques détermine à plus ou moins lointaine échéance la détérioration de l’enchaînement cosmique, d’une façon le plus souvent irréversible.
Tous les êtres vivants existent grâce aux influences d’êtres vivants et non vivants autour d’eux, grâce aux de micro-organismes agissants dans l’intimité de leurs tissus, par exemple les bactéries symbiotiques des légumineuses, ou encore les micro-organismes présents dans le système digestif des animaux xylophages ; sans ces micro-organismes, ces animaux mourraient d’inanition.
Il en va de même pour les plantes vertes qui bénéficient de l’influence des plantes supérieures voisines. Comme des micro-organismes vivants en symbiose avec leurs racines.
Dans tous les organismes, dans tous les milieux, se trouvent des micro-organismes en quantités indéfinies, car tous les milieux naturels constituent un milieu de culture particulier pour certains micro-organismes, et cette flore exprime l’état de santé, ou l’état pathologique du milieu où elle se développe.
Dans un milieu normal, il ne peut y avoir de micro-organismes nuisibles. Si un micro-organisme devient pathogène, c’est que le milieu vivant est déficient ; ses systèmes naturels de défense sont détériorés.
Les muqueuses des animaux hébergent une flore microbienne qui apparaît dès la naissance et les quitte seulement à leur mort.
L’influence des plantes les unes sur les autres s’exerce le plus souvent par leur sécrétions racinaires. Nous prendrons un exemple intéressant parmi les variétés de Lin.
Il existe deux variétés de Lin, l’une est sensible à l’attaque d’un champignon – le Fusarium – l’autre y est résistante.
Un bactériologiste (Timonin) a montré que le Lin résistant possédait dans sa rhizosphère un micro-organisme – le Trichoderma viride – lequel secrète un antibiotique qui détruit le Fusarium.
Or, si le Trichoderma est absent de la rhizosphère du Lin sensible, c’est qu’il ne trouve pas dans ses racines le milieu nutritif convenable à son développement. Par contre, la variété résistante secrète les dérivés cyanés dont le Trichoderma a besoin pour se développer.
Il est fort probable que la variété sensible vient d’une mutation régressive de la variété résistante.
Un milieu naturel a la flore qui lui convient
La flore d’un milieu est en grande partie conditionnée par son état normal ou anormal, et par conséquent par la qualité de la nourriture qu’il peut fournir à la flore qui s’y trouve sous forme de semences.
Ceci est valable pour les plantes vertes, mais c’est aussi valables pour la flore microbienne, soit celle des plantes supérieures, soit celle des muqueuses des animaux, ou encore celle du sol.
La flore microbienne, tout comme celle constituée par les plantes supérieures, varie avec l’état du milieu où elle se trouve, de telle sorte qu’elle peut servir de test pour mettre en évidence l’état de santé ou l’état pathologique de ce milieu.
La composition d’une flore sauvage est indicatrice de la qualité du sol et de ses déficiences ; le plus souvent, ces plantes concourent au rétablissement de sa santé.
Sans la reconnaissance de l’énergie intellectuelle, la vie est inexplicable.
Sans admettre l’existence d’une énergie supérieure intellectuelle agissant par elle-même en vue d’une fin, nous ne pouvons pas expliquer les phénomènes de la vie organique, puis les automatismes de la vie végétative et de la vie psychique instinctive, comme celle des insectes. Cette vie organique et cette vie psychique manifestent l’intelligence de leur principe.
Sans cette reconnaissance, nous ne pourrions même pas expliquer les phénomènes de croissance qui permettent à l’être vivant animal ou végétal de s’élever vers le ciel, alors que la pesanteur terrestre s’y oppose.
Nous savons bien qu’il existe des substances de croissance telles que les auxines ; elles permettent à la croissance de se manifester, mais ne la déterminent pas, puisqu’aucun corps matériel ne peut se donner de mouvement par lui même. Seules des énergies organisées en forces spirituelles, sont capables de s’opposer à la pesanteur.
1 Les éléments psychiques sont le siège de la mémoire ; ils ont un pouvoir de suggestion leur permettant d’agir à distance, plus ou moins loin selon les individualités humaines.
2 La découvertes de Backster la plus sensationnelle consiste dans la capacité des plantes à percevoir les émotions et les idées des hommes.