Partager la publication "« Alors nous racontons des histoires » à propos de l’évolution de l’homme"
Par Kyle Butt, M.A.
« Alors nous racontons des histoires » à propos de l’évolution de l’homme1.
Résumé : Les réflexions d’évolutionnistes désabusés ne manquent pas ; mais la récente « sortie » de Richard Lewontin revêt une importance toute particulière vu son statut de professeur à Harvard et de spécialiste de la théorie de l’Evolution. D’autant qu’il s’exprimait devant l’Association américaine pour l’avancement de la Science (AAAS), organisation ancienne et influente, connue de longue date comme très active, y compris devant les tribunaux, pour défendre l’orthodoxie néodarwinienne.
En réalité, Lewontin n’a fait que relever une évidence : les fossiles des hominidés ne peuvent rien nous apprendre sur les mécanismes cérébraux que leurs crânes ont abrités. De sorte que nous ne savons rien sur l’origine de l’intelligence humaine. Et de préciser – c’est la petite phrase que a fait mal – « alors nous racontons des histoires » ! Mais nous serions tentés d’ajouter à l’intention de Lewontin : « Etes-vous bien sûr que l’origine de l’intelligence (et de la bipédie) sont les seuls points sur lesquels vous et vos collègues « racontent des histoires » ?
Richard Lewontin est le professeur titulaire de la chaire de recherche Alexandre Agassiz au Musée de zoologie comparée de l’Université de Harvard. La Harvard University Press le décrit comme l’un de leurs « plus brillants biologistes évolutionnistes. » Professeur à Harvard depuis 1973, il a des références académiques parfaites, ayant acquis une notoriété mondiale comme auteur de plusieurs livres, dont The Triple Helix, The Genetic Basis of Evolutionary Change et Biology as Ideology.
Durant la semaine du 14 au 18 février (2008) le Dr Lewontin fut invité à s’adresser à l’American Association for the Advancement of Science lors de son assemblée annuelle à Boston, Massachusetts.
Michael Balter, écrivant pour le magazine Science, rapporta brièvement certaines remarques du professeur qui causèrent une belle émotion dans la communauté évolutionniste. Balter intitula son article « Comment a évolué l’intelligence humaine. Est-ce de la Science ou de la « Paléofantaisie » ? » Dans son premier paragraphe Balter ironise en disant que Lewontin « sait comment capter l’attention de son auditoire. »
Qu’a donc dit Lewontin qui fut si remarquable et capable d’attirer l’attention ? Lewontin « commença une séance intitulée « L’esprit d’un faiseur d’outils » en annonçant que les savants ne savent pratiquement rien sur la façon dont les hommes sont devenus si intelligents. Nous n’avons pas les traces fossiles de la connaissance humaine, alors nous racontons des histoires. » Bien que Balter ait consacré le reste de son article à montrer tant bien que mal que les conclusions de Lewontin ne sont pas acceptées par tous les membres de la communauté scientifique, le coup dévastateur porté par Lewontin au scénario chéri de l’évolution du développement de l’homme ne pourra pas s’effacer si facilement.
James Randerson, le correspondant scientifique du Guardian anglais, écrivit un article intitulé « Nous ne savons rien de l’évolution du cerveau » dans lequel, lui aussi, mentionna le discours de Lewontin. Celui-ci avait intitulé son exposé « Pourquoi nous ne savons rien de l’évolution de la connaissance. » Randerson relate que, dans sa conférence, l’éminent professeur de Harvard « rejeta systématiquement chacune des hypothèses faites sur l’évolution de la pensée humaine, pour conclure que les savants sont toujours complètement dans le noir sur la manière dont la sélection naturelle suscita l’augmentation massive de la taille du cerveau dans la lignée humaine. »
Lewontin dirigea alors son attention sur les indices fossiles. Randerson résume les propos de Lewontin en disant : « Le principal problème est la pauvreté des témoignages fossiles. Malgré une poignée d’hominidés remontant à 4 millions d’années ou à peu près, nous ne pouvons pas être sûrs qu’un seul d’entre eux soit sur la même lignée ancestrale que nous. Beaucoup sinon tous pourraient être des branches latérales. »
Randerson poursuit: « Pire encore, les fossiles que nous avons sont difficiles à interpréter. « Je n’ai pas la moindre idée de ce que la capacité crânienne [d’un fossile hominidé] signifie », confessa Lewontin. Que nous dit une taille donnée de cerveau sur les capacités de l’animal qui lui correspond ? »
Évidemment, les propos de Lewontin battent en brèche tout ce que le bon peuple a été amené à croire sur l’évolution de l’homme. Les magnifiques dessins montrant des créatures ressemblant à des singes évoluant graduellement en ligne droite vers l’homme s’étalent depuis cinq décennies sur les murs des laboratoires de science, dans les manuels et les magazines scientifiques populaires. On nous a raconté que les témoins fossiles des hominidés sont si complets qu’ils fournissent la preuve irréfutable de l’évolution de l’homme. On nous a affirmé que nos « ancêtres » fossiles indiquent exactement quand nos arrière-grands-parents ont commencé à marcher debout, quand ils ont acquis de meilleures capacités de connaissance et quand ils sont devenus ce que nous sommes.
Lewontin n’en avait pas encore terminé avec la ligne officielle de l’évolution des fossiles hominidés. Randerson nota que Lewontin « doute même que les paléoanthropologues puissent savoir avec certitude quelles espèces marchaient debout et lesquelles se traînaient sur leurs articulations. Or la station debout est cruciale pour libérer les mains et leur permettre de faire d’autres choses utiles. »
Quelle fut alors la conclusion de Lewontin concernant l’ignorance répandue dans la communauté scientifique sur l’évolution supposée de l’homme ? Il dit: « Nous avons de très sérieuses difficultés à essayer de reconstruire l’évolution de la connaissance. Je ne suis même pas sûr de ce que nous voulons dire avec ce problème. »
La bombe lâchée par Lewontin sur l’assemblée annuelle de 2008 de l’AAAS laissera dans son sillage un ravage dévastateur et durable chez les évolutionnistes. Il a discrédité 50 ans de propagande évolutionniste orchestrée.
Randerson conclut son résumé des déclarations de Lewontin en observant: « L’un dans l’autre, malgré des milliers d’articles et d’innombrables pages de couverture du National Geographic, nous n’avons guère progressé pour comprendre comment notre organe le plus compliqué et mystérieux [le cerveau] est apparu. »
Après avoir passé en revue les déclarations de Lewontin et les divers articles de journaux les relatant, il nous reste à mettre en alerte le lecteur:
Souvenez-vous de cet article la prochaine fois que vous verrez en première page du National Geographic l’histoire d’un hominidé avec un regard de philosophe ! Souvenez-vous en lorsqu’on vous racontera des histoires d’hominidés marchant debout, leurs mains rendues libres pour se gratter le menton et réfléchir ! Souvenez-vous en lorsqu’on vous montre sur NOVA un chimpanzé accomplissant des tours de mémoire pour une banane ou écrasant des bestioles avec un caillou ! Souvenez-vous en lorsqu’un monceau d’études scientifiques sur l’évolution de l’homme est invoqué comme témoignage lors d’un procès pour savoir si les étudiants doivent être autorisés à avoir une pensée critique sur l’évolution dans les classes de science !
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Références :
- Balter, Michael (2008) « How Human Intelligence Evolved –Is It Science or “Paleofantasy”? Science, 319 [5866]:1028 On-line]: http://www.sciencemag.org/cgi/content/full/319/5866/1028a
- « Paleofantasy: Brain Evolution is Mere Storytelling » (2008) Creation/ Evolution Headlines ,February 22. [On-line]: http://www.creationsafaris.com/crev200802.htm
- Randerson, James (2008) « We Know Nothing About Brain Evolution » Guardian,[On-line]:http://blogs.guardian.co.uk/science/2008/02/the_distinguished_biologist_pr.html
1 Repris de: « So We Make Up Stories » About Human Evolution, Apologetics Press (http://apologeticspress.org/articles/print/3641).
Traduit par Claude Eon.