Le gouffre du Regourdou

Par le Dr Pierre-Florent Hautvilliers

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Les dessous de la préhistoire

Résumé : Le Regourdou contient un site moustérien qui est une nécropole néandertalienne organisée remettant en cause la préhistoire. On y trouve aussi un gouffre profond de 30 mètres qui avait été occupé par les néandertaliens et qui par la suite fut totalement comblé par des sédiments alluviaux sableux, ce qui n’est pas sans évoquer l’intervention d’un déluge. Lors d’un passage à Montignac, connu pour les grottes de Lascaux (Dordogne), l’auteur a pu descendre â plusieurs reprises au fond du gouffre, interdit au public, et l’examiner avec son découvreur, M. Roger Constant.

1- Rappel des faits :

Les lecteurs du Cep ont déjà pris connaissance du scandale concernant le site préhistorique du Regourdou1. Ce site démontre que les hommes néandertaliens (dont l’existence officielle est datée de -300.00 à -35.000 ans) n’étaient pas des brutes humaines bestiales, à peine sorties de l’animalité, comme les préhistoriens du début du XXème siècle les avaient imaginés.

Le site moustérien du Regourdou démontre que ces néandertaliens étaient des hommes organisés, capables de communiquer entre eux avec des idées abstraites, de concevoir et de coordonner dans le temps la construction complexe d’un lieu de culte avec des cérémonies funéraires.

Cette nécropole néandertalienne, unique en son genre, démystifie une partie de la préhistoire ancienne et indique que ces hommes vivaient en société organisée avec une pratique cultuelle. Le pic en bois de corne de cervidé montre aussi qu’ils n’étaient pas que de grossiers tailleurs de silex.

Le site et le propriétaire-découvreur eurent à subir des indélicatesses (c’est le moins que l’on puisse dire) de la part des préhistoriens qui dirigèrent les fouilles : le site fut saccagé sous couvert de “fouilles” et mis à l’écart, ou plus exactement mis à l’index. Mais les médias, la presse, la radio et la télévision locales, à diverses reprises (et même le cinéma puisqu’il a été question de faire un film en 1998, avec C. Aznavour, comme acteur) ont évoqué les malheurs de ce site depuis 1957 et la rébellion tenace de son découvreur contre les agissements de certains préhistoriens.

Le Regourdou commence-t-il à sortir de l’ombre?

C’est une nécessité.

2- La récidive de Roger Constant :

S’étant vu retiré son permis de fouille, puis mis sous tutelle, pour le site préhistorique, Roger Constant récidiva dans ses découvertes dérangeantes.

En 1960, à trente mètres du site, à la suite d’un orage, il fut intrigué par un léger enfoncement dans le sol. Il commença à creuser pour comprendre ce qui venait de se passer. C’est ainsi qu’il s’engagea dans une œuvre titanesque qui allait durer 33 ans, en mettant à jour un gouffre d’ouverture ovalaire de 5 mètres par 20 sur 30 mètres de profondeur. En 1993, on lui retira son permis de fouille au motif que la grue qu’il utilisait, invisible pourtant de l’extérieur, déparait le site protégé de Lascaux, distant de 500 m.

Après avoir retiré des milliers de mètres-cubes, il atteignit le fond d’où il dégagea, sur 10 à 20 mètres, huit départs en étoile de galeries presque àl’horizontale, sauf une qui remonte vers la nécropole néandertalienne. L’ensemble avait été creusé par l’eau.

Fig.1 : coupe du Gouffre : 1.Cercles roses peints ; 2. Partie peinte en ocre rouge ; 3. Gravure de mammouth ; 4. Nécropole néandertalienne ; 5. Huit départs de galeries ; 6. Couche superficielle de calcaire dur.

NB : Gouffre et gisement étaient comblés par un mélange de sable et d’argile d’origine alluviale.

Fig.2 Plan de  situation

Fig.3 Gisement néandertalien. 1. Effondrement antérieur à la découverte (voûte initiale de l’abri sous roche et débris tombés sur la nécropole ; 2. Effondrement postérieur (voûte initiale et débris) ; 3. Nécropole

Fig.4 : Vue du gouffre et du gisement (coupe verticale). NB. Le gisement se prolonge certainement sous la maison

3- Les connaissances apportées par la découverte :

1. Nature du comblement :

Sable + argile d’origine alluviale (rapport de géologie), c’est-à-dire d’eau douce, non marine.

2. Les trouvailles :

En très faible quantité. Quelques silex du moustérien (contemporain du site néandertalien) et aussi, ce qui est bien plus intéressant et surprenant, des fossiles marins, tels qu’oursins et fragments de corail au milieu du sable.

3. Les galeries :

Presque toutes sont totalement comblées de sable argileux à leur départ, mais au fur et à mesure de l’éloignement le comblement diminue. On note des strates plus ou moins horizontales dans les dépôts. Par endroits, le plafond des galeries est recouvert de calcite, avec parfois des embryons de stalactites. A part trois galeries qui ressortent vers la surface, les autres s’enfoncent dans la colline pour former le réseau souterrain dont font partie les grottes de Lascaux (leur sol était recouvert du même sable argileux sur une épaisseur de plusieurs dizaines de centimètres montrant qu’elles étaient dans la continuité des galeries). Une des galeries monte vers la nécropole avec laquelle elle communique.

4. Les traces préhistoriques :

Elles proviennent des néandertaliens. Dans l’état actuel des fouilles, elles sont trois. Une des galeries horizontales possède trois points peints sur sa voûte celle qui monte vers la nécropole a été recouverte, vers son extrémité supérieure, d’ocre rouge puis, près de la surface, de cercles roses. Enfin, cinq mètres au-dessus du fond du gouffre a été retrouvée une gravure stylisée de mammouth.

4- Les remises en questions :

La lecture de ce qui précède permet de comprendre l’intérêt des découvertes qui se résument ainsi :

1. Le gouffre et les galeries préexistaient avant leur occupation par l’homme de Néandertal. Ils avaient été creusés par de violents tourbillons d’eau.

Il est impossible d’estimer le temps écoulé entre la formation de ce gouffre et son comblement ; il fut cependant suffisant pour déposer de la calcite et permettre la formation de débuts de stalactites sur les parois et les plafonds des galeries aujourd’hui obstruées par le sable. Ce comblement a mis fin à l’occupation néandertalienne par enfouissement depuis la surface de tout le site sous plusieurs mètres de sédiments.

2. Le gouffre a bien été occupé par des hommes de Néandertal ; il a été a classé au moustérien (-80.000 ans, âge officiel) par le style d’outillage retrouvé en surface et dans le sable du gouffre. Ils y ont laissé des traces et des vestiges, signes de la fréquentation de la nécropole en surface.

3. Le comblement du gouffre a été provoqué par un afflux d’eau douce extrêmement important. Il avait entraîné avec lui des volumes énormes de sable mêlé d’argile en dissolution, qui ont obstrué les galeries et le gouffre et ont fait effondrer le toit de l’abri sous roche sous laquelle se situait la nécropole. Les sédiments étant d’origine alluviale, on comprend mal comment se trouvent, au milieu de cette masse de sable déposé par de l’eau douce, des éléments (oursins et coraux) de provenance marine (eau salée et chaude). Le site surplombant la vallée de la Vézère de 100 m, il est impossible d’attribuer l’inondation à cette rivière. Une submersion gigantesque aurait donc entraîné la fin de la civilisation néandertalienne.

4. L’occupation du Périgord par l’homme de Cro-Magnon est postérieure à ce cataclysme qui a enfoui le néandertalien et ses traces sous plusieurs mètres de sédiments et de dépôts alluviaux. Cro-Magnon, à Lascaux et ailleurs, occupa les mêmes lieux, mais sur notre sol actuel. Le Cro-Magnon se trouve être notre ancêtre direct.

5. Un déluge est l’explication simple de cette submersion gigantesque dont l’origine n’est pas encore expliquée par la science officielle puisqu’à ce jour la géologie est muette sur l’existence d’un dé luge qui pourrait expliquer le comblement du gouffre mis à jour.
Ce déluge mit fin à la civilisation néandertalienne qui s’est ainsi trouvée enfouie sous plusieurs mètres de dépôts sédimentaires au Regourdou comme dans tous les autres sites néandertaliens du Périgord (Le Moustier, La Ferrassie, Montagne, etc.).

6. Le déluge retrouvé au Regourdou a dû recouvrir toute l’Europe, car tous les néandertaliens retrouvés sont enfouis sous plusieurs mètres de sédiments, de Gibraltar au Moyen Orient.

5- Nécessaire conclusion :

Dans les livres de préhistoire “scientifiquement corrects”, on ne signale pas que l’Homme de Néandertal se trouve toujours sous des sédiments, à la différence de Cro-Magnon. On laisse plutôt penser que ces deux groupes humains ont pu cohabiter quelques temps, voire quelques milliers d’années, sans se mélanger ni se métisser. Ceci est contraire à l’examen des différents restes humains des Néandertaliens et des Cro-Magnon. Bien que retrouvés sur la même zone géographique, et parfois sur les mêmes emplacements (Moustier), on néglige le fait que les néandertaliens sont toujours enfouis sous des sédiments argilo-fluviaux alors que les traces de Cro-Magnon se trouvent à même le sol, ce qui induit l’existence d’un cataclysme aquatique!

Une analyse génétique fut réalisée en 1997 en Allemagne, sur un morceau d’humérus provenant du premier homme de Néandertal. Le fait que l’analyse ait pu être positive entraîne deux conclusions scientifiques incontournables:

a) l’enfouissement de son squelette a été très rapide, car autrement il se serait fossilisé. Dans le cas d’une fossilisation, il y aurait eu une substitution de la matière osseuse de l’os par du calcaire et il y aurait eu destruction totale de l’ADN. Ceci est conforme au scénario du Regourdou.

b) l’enfouissement est récent, c’est-à-dire vieux de quelques milliers d’années au plus, sinon l’analyse génétique aurait été impossible.

Elle n’est réalisable en effet que sur des os ayant eu des conditions de conservations idéales et dont l’antiquité n’excède pas quelques milliers d’années (cas des momies égyptiennes). Or les Néandertaliens sont datés de plusieurs dizaines de milliers à plusieurs centaines de milliers d’années ! Si cela était vrai, l’analyse génétique aurait été impossible (cf. Le Cep n° 6, “Analyse génétique de l’homme de Néandertal”).

A la lumière des trouvailles du Regourdou, on déduit logiquement que la chronologie de la préhistoire humaine est à reconsidérer et que les observations géologiques (souvent réduites aux observations de surface) doivent tenir compte d’un déluge de grande ampleur.

6- La récidive du scandale :

En 1990, la gravure du mammouth fut expertisée par un spécialiste qui refusa de se prononcer devant le propriétaire et dont le rapport se fait toujours attendre. Nul doute que s’il s’était agi d’un faux, la déclaration eût été faite immédiatement et le rapport publié avec la publicité nécessaire au dénigrement dont le site fait l’objet.

Depuis, on laisse sous-entendre, comme pour le site néandertalien, que cette gravure serait un faux ; qu’elle aurait été faite par un des fouilleurs qui ont prêté main-forte à M. Constant et que ces traces de peintures sont une invention. C’est faire fi des conditions de la découverte du mammouth, tout à fait fortuite, par un ami du propriétaire : du sable, qui collait dessus, s’est détaché de la paroi, dans une zone non accessible lors des travaux, libérant à la vue la gravure dans un style et une patine qui ne pouvaient s’inventer. Seule une main experte aurait pu réaliser un faux ; ce n’était pas le cas de ceux qui aidaient bénévolement à la fouille. De plus il aurait fallu échafauder et prendre le temps de réaliser la gravure sans se faire remarquer, en lui donnant une patine de calcite que seul le temps peut réaliser.

Les points peints ont pu résister à l’envahissement de l’eau du fait qu’ils sont légèrement recouverts d’un voile de calcite… Ceci ne peut être inventé.

La protection des peintures rouges et roses de la galerie qui rejoint la nécropole s’est certainement réalisée de la même manière. Mais il faut aussi remarquer que le comblement par du sable s’arrête à un mètre sous l’orifice en surface. A ce niveau il est obstrué par un bouchon sédimentaire probablement créé par l’effondrement de la voûte de l’abri sous roche en surplomb, ce qui a freiné fortement l’action érosive de l’eau qui pénétrait.

Le risque d’éboulement dans cette galerie n’a pas encore permis de vérifier si la calcite recouvrait les peintures en cet endroit
cependant leur examen lors de la découverte, montrait qu’elle pénétrait dans la roche calcaire. Quoi qu’il en soit, la présence de ces traces néandertaliennes est indubitable.

Ayant mis sous le boisseau le site du Regourdou, puis le gouffre, restait encore à considérer l’aspect géologique. L’étude a été réalisée puis rédigée pour publication en 1996 relevé topographique et étude géologique. Aucune couche sédimentaire n’avait jamais pu être étudiée à une telle profondeur. L’étude était donc très originale et nouvelle. On aurait pu penser que la publication de ce rapport aurait intéressé au plus haut point les revues spécialisées ?… Pas du tout ! L’article fut retourné à son auteur à différentes reprises, car il n’était pas conforme à la pensée officielle. On lui signala enfm qu’il fallait le modifier sérieusement pour “ne pas déplaire en haut lieu”… L’auteur de ce rapport n’admet pas une telle attitude et semble décidé à ne pas se laisser manipuler. Le Regourdou a ainsi trouvé un défenseur de plus.
A deux reprises le site du Regourdou s’est avéré être une pierre d’achoppement entre la version officielle de la préhistoire et la réalité. Le Regourdou doit donc disparaître pour le plus grand confort intellectuel de nos penseurs et censeurs en préhistoire évolutionniste, car pour eux il n’y a pas d’alternative.
Mais c’était compter sans la persévérance du propriétaire du site et de ses amis qui commencent à se regrouper, ce qui n’est pas sans inquiéter “l’archéo-maffia”, comme Roger Constant se plaît à nommer tout ce monde qui lui fit tant de mal depuis 40 années et continue de le persécuter. Lorsqu’un fait bien établi contredit une théorie scientifique, c’est la théorie qui devrait être remise en cause parce qu’elle n’est pas conforme aux faits, et non les faits qui devraient être occultés parce qu’ils ne sont pas conformes à la théorie.


1 P.-F. Hautvilliers. Le Cep n° 4, octobre 1998.

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