Haeckel démasqué

Par Dominique Tassot

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Résumé : La loi dite « de la récapitulation », formulée par Haeckel en 1874, continue d’exercer une immense influence. Posant que l’embryon repasse par les étapes de sa lignée évolutive, elle fut considérée comme une preuve du darwinisme. Par analogie on se mit à considérer toutes les carences (réelles ou supposées) des individus ou des sociétés comme autant de « retards ». Elle justifie l’avortement si l’embryon est encore à un « stade pré-humain ». Or cette « loi » si opportune n’avait encore jamais été vraiment vérifiée par les embryologistes. Une équipe internationale animée par le Dr Richarson s’est livrée à une étude approfondie d’embryologie comparée. Il conclut à une fraude de la part d’Haeckel. Au lieu de diverger peu à peu, les embryons des divers vertébrés sont nettement différenciés dès le début.

          Peu de lois scientifiques eurent autant d’influence philosophique, culturelle ou morale que la loi dite de la « récapitulation »  formulée par Haeckel en 1874 : l’ontogenèse récapitule la phylogénèse1. En clair, lors du développement embryonnaire, chaque être vivant retrace les étapes de sa lignée évolutive (son « phylum »). Il développerait ainsi, dans le même ordre, les organes caractéristiques acquis peu à peu par ses ancêtres au cours de l’évolution progressive. On verrait apparaître chez le petit homme des arcs en formes de branchies, vestiges de l’époque « poisson », une queue évoquant le stade reptilien, puis le coeur caractéristique des mammifères, etc… Ainsi, aux premiers stades, les embryons de tous les vertébrés seraient-ils presque identiques. Haeckel en donnait  la « preuve » par des dessins – tracés à trois étapes de différenciation – d’embryons de poisson, de salamandre, de tortue, de poulet, de porc, de vache, de lapin et d’homme (fig.1).

          Le disciple enthousiaste de Darwin2 apportait ainsi un argument décisif à la thèse du gradualisme : on pouvait « voir » l’évolution de la vie, la détailler à la pointe du scalpel.

Fig. 1. Les dessins publiés par Haeckel en 1874. La 1ère ligne suggère que les 8 espèces de vertébrés sont presque identique à un stade précoce (ligne 2 et 3).

a : poisson, b : salamandre, c : tortue, d : poulet, e : porc, f : vache, g : lapin, h : homme

Le passé se laissait rejoindre dans le présent ; les arborescences de la classification des êtres, en ordres, familles, genres et espèces, se muaient en arbres généalogiques ; le « fait » de l’évolution progressive était constitué. La continuité de l’embryogenèse, de l’oeuf au nouveau-né, démontrait la continuité de l’évolution, de l’amibe à l’homme. Et les stades bien identifiables de cette métamorphose suggéraient comment les espèces vivantes pouvaient s’individualiser dans ce continuum, chaque espèce bien caractérisée par ses organes fonctionnels et quelques organes désuets, réminiscences d’étapes antérieures de l’évolution…

          On ne saurait surestimer  l’impact culturel de cette thèse. En Allemagne elle entrait parfaitement dans la philosophie de Hegel, déjà vulgarisée par Herder. L’irréductibilité du temps était vaincue, et l’histoire mise à nu. La loi biogénétique pouvait être transposée à l’évolution des sociétés, comme à celle des individus. On la retrouve désormais à tous les carrefours de la vie intellectuelle. Tout manque, tout défaut sera analysé comme un simple « retard ». Ainsi le mal perd sa dimension métaphysique et la civilisation du progrès matériel, que tous appelaient de leurs voeux3, rencontre enfin la représentation des origines qui lui convient.

          Clémence Royer, la première traductrice de Darwin en français, une philosophe de Genève, a bien noté ce basculement dans la vision du monde : « En effet, les théologiens le sentent bien et l’ont toujours senti : pour que l’humanité ait péché en Adam, il faut qu’elle soit une entité collective : pour être rédimée par les mérites d’un seul, comme pour avoir été maudite par la faute d’un seul, il faut qu’elle ait, outre la vie individuelle de chaque être, une vie spécifique, en quelque sorte substantielle, bien définie et bien terminée, sans lien généalogique avec aucune espèce antécédente. Or la théorie de M. Darwin est incompatible avec cette notion. (…) L’idée de la chute est la négation de l’idée de progrès. »4

          En analysant le mal comme un retard, un simple déphasage, un « dysfonctionnement », la modernité revenait en fait à la pensée grecque. Alors que la Bible et le Christ affirment le rôle premier de la volonté dans le péché, les grecs y voyaient un déséquilibre ou un égarement, résultant d’un manque (méconnaissance de la vérité), engageant donc l’intelligence plus que la volonté.

          Devant le juge, un avocat verra tout l’avantage de présenter le criminel comme un « demeuré »… Mais obtient-on ainsi une connaissance vraie (donc opératoire, utile à la société comme au coupable) ? Que reste-t-il de la responsabilité, donc de la dignité des personnes et des fonctions, lorsque la culpabilité se dissout dans un magma contradictoire fait de déterminisme par l’environnement, d’ignorance involontaire et d’incohérence entre divers « mécanismes » sociaux. Plus précisément, sans la reconnaissance d’une coulpe primordiale (derrière les « conditionnements ») et d’une coulpe actuelle (dont la possibilité fait la grandeur des décisions humaines), il ne peut subsister aucune « culpabilité » au sens propre, ni pour quiconque : dirigeant ou dirigé, médecin ou malade, pédagogue ou enfant, etc… Accessoirement la vie de la grâce devient sans objet et sans lieu, et il n’est pas étonnant que la religion n’obtienne plus dans la société évolutionniste que ce rôle subalterne d’euphorisant que Marx lui reprochait prophétiquement.

          L’anthropologie, elle aussi, ne pouvait manquer d’être affectée par la loi de la récapitulation : les sauvages furent considérés comme des « primitifs », sorte de vestiges vivants des états archaïques de la société. Soudain la distance culturelle ne signalait plus une originalité précieuse, porteuse de richesses parcellaires héritées d’avant Babel, mais un décalage provisoire dans le « développement » en vue de l’unique société industrielle vers laquelle tous devaient converger pour s’y fondre. Une fois de plus l’Occident oublia l’Orient (dont sa religion était pourtant issue) et se considéra comme un modèle unique. Bien des travers de la colonisation trouvent ici leur source, signant un aveuglement et une méconnaissance du terrain analogues aux erreurs de l’armée hitlérienne en Biélorussie et en Ukraine.

L’Autre n’était plus intéressant pour lui-même et en lui-même, capable et digne de s’ouvrir de lui-même à la plénitude des vérités métaphysiques et religieuses.

          Vues du haut de l’évolution cosmique, perçues comme aussi éphémères que les organes d’espèces toujours en voie de transformation, les différences entre les nations perdaient toute valeur ontologique : Haeckel, c’est Procuste, mais un Procuste sans repère fixe ni but intelligible.

          De la réduction des esprits à la réduction des vies, il n’y a qu’un pas à franchir. Haeckel eut donc sa place d’honneur dans la propagande de l’avortement. Si les premiers stades de la vie embryonnaire représentent d’antiques étapes de la phylogenèse, l’avortement précoce n’est plus un infanticide : ce n’est encore qu’un poisson, un reptile ou un lémurien que l’on tue ! Un humain en puissance, peut-être… Mais pour l’heure un simple vertébré en cours d’évolution, et dont la disparition n’a d’autre importance que celle d’un lapin en chemin vers le civet… On ne pouvait rêver meilleure dédramatisation du crime satanique. C’est pourquoi les défenseurs de la vie devraient comprendre combien leur combat perd de sa force logique s’ils continuent de croire que l’homme descend de l’animal. On ne peut dire non, en toute rationalité, qu’en référence à un absolu.

          Les amateurs de flou métaphysique allaient donc se sentir à leur aise dans cette durée fictive, extrapolée vers l’inconnu : la loi biogénétique devint le dogme central de la pensée teilhardienne. Le péché originel n’y est plus qu’un sentiment confus résultant des imperfections de la création primitive ; et chacun peut se projeter dans l’avenir tracé par l’évolution du phylum des hominidés : toujours plus de cerveau, donc plus de conscience et de relation entre les esprits (la « noosphère » en développement)5. Mais ces liens de plus en plus étroits entre des individus de plus en plus pauvres et uniformes affectivement et spirituellement, vers quel paradis peuvent-ils mener ?… Par certains côtés, la noosphère rêvée par Teilhard vient de se réaliser devant nous : c’est « Internet » !… Le faux prophète accepterait-il  d’y reconnaître le visage de son Christ cosmique ?

          Mesurant tous les enjeux de cette « loi » biogénétique, le Père Fessard, prudent comme un vrai philosophe, écrivit un jour à son confrère avec l’espoir d’en recueillir quelques confirmations scientifiques étayant la thèse de Haeckel. Teilhard arpentait alors le sol chinois. Il répondit du Shansi, le 15 juillet 1929 : « A propos de références, vous me demandez des titres d’articles sur l’ontogénèse et la phylogénèse. Il me semble que Sinéty a publié vers 1900 quelque chose dans la Revue des Questions scientifiques (Bruxelles). Pour le moment, la loi est surtout critiquée et battue en brèche sous la forme tendancieuse et enfantine que lui a donnée Haeckel. Je pense que sa valeur n’est pas à chercher dans le détail de formes ancestrales distinctement récapitulées ; mais dans le fait que organismes-individuels et organismes-collectifs obéissent aux mêmes lois générales ; apparition à partir d’un très petit (conditionné par un interminable passé), rapide détermination foetale, tâtonnements morphologiques, arrêts locaux, relais… Ce sont les lois universelles de tout ce qui est dans la durée. « L’ontogenèse (perçue directement, au moins pour une part, par chaque individu, en lui-même) est l’harmonique réduite de tout ce qui est dans l’Univers, à tous les degrés ». Voilà, à mon avis, ce qui est intéressant, surtout, dans la loi de la phylogenèse parallélisant l’ontogenèse. Cette loi, prise strictement, n’est qu’un cas particulier (comme le transformisme dans l’Evolution) : elle est susceptible d’un énoncé plus large et plus profond. »6

          Sans même vouloir pénétrer dans le détail de ce galimatia, il est frappant de voir avec quelle facilité Teilhard élude la question de la vérité scientifique. Comment pouvait-il admettre de bonne foi la portée d’une loi générale tout en sachant que le cas particulier qui la fonde était contesté ?

          La prudence de Fessard s’avère prémonitoire autant que salubre. La fameuse loi de la récapitulation, nous allons le voir, n’est pas confirmée par l’embryologie. Dès lors, que valent ces extrapolations hardies qu’on en tirait dans tous les domaines de la pensée ?

Dès en 1868, L.Rutimeyer, Professeur de zoologie et d’anatomie comparée à l’Université de Bâle, avait contesté l’exactitude des dessins de Haeckel. Ce dernier, convaincu de fraude par cinq de ses pairs devant un jury de l’Université d’Iéna, dut admettre que nombre de ses dessins avaient été « reconstruits » et « schématisés. »7

          Puis Adam Sedgwick, ancien Président de la Société Géologique de Londres, s’opposa clairement à Haeckel, peu avant sa mort en 1873 : « Il n’y a aucun stade du développement auquel l’oeil nu ne pourrait distinguer les embryons de vertébrés… Un aveugle y parviendrait ! »8  Il ajoutait que les traits distinctifs dans l’embryogenèse n’étaient pas nécessairement ceux utilisés pour l’anatomie des adultes.

          Mais la séduction opérée par la loi biogénétique fut plus forte que toutes les dénégations. Comme pour Darwin, on escompta que les preuves viendraient en chemin, et les manuels d’embryologie maintinrent la ligne. L’Atlas des stades embryologiques du poussin et des mammifères publié par Butler et Juurlink en 1987 n’hésite pas à affirmer : « les embryons des différentes espèces (de vertébrés) passent par des stades embryonnaires identiques avant d’acquérir leurs traits spécifiques. »9

          Cette persévérance dans l’erreur faisait dire à : Sir Gavin de Beer, du British Museum : « Rarement une assertion comme celle de la théorie de la récapitulation de Haeckel, superficielle, simple et plausible, largement acceptée sans examen critique, a pu faire autant de mal à la science. »10

          C’est que, depuis le travail de pionnier réalisé par von Baer en 1828 on a vu peu d’études comparatives un peu étendues sur le sujet. Il est en effet difficile de se procurer des embryons à des stades variés, hormis pour les espèces courantes en laboratoire (grenouilles, rats, poulets). De là tout l’intérêt des travaux menés par le Dr Richardson de 1989 à 1995.

Michael K.Richardson enseigne l’anatomie à l’Ecole de Médecine de l’hôpital Saint-George, à Londres. Afin d’élargir le spectre de l’étude, il s’est associé à cinq autres biologistes : J.Harken (Université du Colorado, Boulder), C.Pieau (Institut Jacques Monod, Paris), A.Raymond (Université Paul Sabatier, Toulouse), L.Selwood (Université La Trobe, Australie) et G.M. Wright (Université de l’Ile Prince Edward, Canada). On peut juger par là de l’étendue et de la qualité des matériaux utilisés, ce qui donne tout son poids à l’article collectif publié en 1997 dans Anatomy and Embryology11.

          En 1995, Richardson avait signalé l’impossibilité de définir avec précision des stades homogènes permettant l’intercomparaison entre embryons : l’ordre d’apparition des organes diffère d’une espèce à l’autre (variations hétérochroniques). L’étude de 1997 se concentre donc sur un stade précoce assez large, avec début de ségrégation du tronc mais avant segmentation du bourgeon caudal. De nombreux organes sont alors présents mais encore indifférenciés. A priori, ce choix méthodologique devrait favoriser la thèse de Haeckel : des embryons peu développé devraient d’autant moins diverger. Pourtant, une fois de plus, les êtres vivants vont se montrer fort différents des idées a priori qu’on pouvait entretenir à leur sujet.

          Chez la raie électrique, par exemple, ce qu’on prend pour la queue va devenir une partie du tronc. Chez le poisson zèbre, les vésicules optiques se dessinent lorsque 6 à 7 segments se distinguent déjà sur l’embryon. Mais chez le poisson cuirassé les vésicules sont bien développées avant toute ségrégation en segments.

          Les cécilies (petits vers tropicaux) ont l’anus à leur extrémité. Cette particularité apparaît dès le stade du bourgeon caudal, et non par suite d’une différenciation ultérieure des organes. Le lapin présente une double flexion du tronc, alors que le rat se dispose en spirale.

Significative est la grande variation du nombre des segments visibles à ce stade. Il va de 11 pour la grenouille arboricole de Porto Rico à plus de 60 pour le vers aveugle !

           La taille aussi se révèle bien différente des 7 à 8 mm que le manuel d’anatomie de Gray (édition 1995) croit pouvoir indiquer. Elle varie de 700 microns chez le poisson scorpion à 9,25 mm chez certains chiens.

          Surtout, nombre d’organes majeurs s’avèrent complètement absents au stade étudié : le coeur et les branchies chez le poisson-zèbre, le foie et les reins chez les poissons osseux, etc…

Fig. 2 . Quelques embryons de mammifères au stade du bourgeon caudal. b : opossum, c : chat d’Australie, e : chien domestique, g : fourmilier, h : rat, j : hérisson.

Fig. 3 . Dessin  détaillé de la tête et de la région cervicale.

a : Lamproie marine, b : raie électrique, c : Sterlet (esturgeon), d : grenouille arboricole de Porto Rico, e : tortue d’eau douce, f : poulet, g : opossum, h : chat.

          Comparant cette diversité à la monotonie des dessins de Haeckel au même stade (1ère ligne de la figure 1), Richardson conclut à leur « énorme inexactitude » (considerable inaccuracy)12. Fut-ce par manque d’information ? Non car « il est difficile de croire qu’il n’aurait su observer les embryons d’espèces aussi communes que la grenouille rousse (Rana temporaria)« . De plus Haeckel ne donne, pour les specimens de ses dessins, ni les noms savants, ni les stades précis, ni ses sources. Et de conclure : « Nous suggérons que le stade embryonnaire commun de Haeckel est en réalité un unique embryon stylisé« .

Fig. 4. Embryons tels que dessinés par Haeckel, et tels qu’ils sont en réalité.

          Déjà Richard Goldschmidt, l’inventeur des « macros mutations », avait lancé, en 1956 : « La génération actuelle ne peut imaginer le rôle joué par Haeckel à son époque, sans proportion avec son apport scientifique réel…

          Excellent dessinateur, sa main lui fit améliorer la nature et mettre dans ses planches plus qu’il n’avait vu… On a le sentiment qu’il traça une première esquisse réaliste puis dessina ensuite les formes idéales qu’il avait en tête. »13

          Dans une revue savante à comité de lecture, il était difficile d’éreinter plus avant un grand nom de la science. Dans une édition irlandaise du Times, Richardson fut plus direct : « Les dessins de Haeckel sont des faux. Dans l’article, nous disons qu’ils sont inexacts et trompeurs mais c’est là un langage scientifique poli… En fait il a dessiné un embryon humain et l’a recopié en prétendant que la salamandre, le porc et les autres avaient le même aspect au même stade de développement. Mais c’est faux. »

          Depuis cette publication, le Dr Scott Gilbert (Pennsylvanie) a déclaré qu’il allait retirer les dessins de Haeckel de la prochaine édition de son manuel de biologie14. C’est bien ; mais c’est peu.

          Car, et c’est la loi du genre, après leur beau et salubre travail, nos six biologistes s’empressent d’affirmer que leur article ne remet pas en cause la théorie darwinienne « suffisamment prouvée par ailleurs »… Bien entendu, ils se gardent bien d’indiquer dans quelle discipline se cacherait la preuve. Bref, le roi est nu  mais il manque encore de cerveaux assez courageux pour conclure que si la preuve ne se trouve dans aucune branche précise de la science, c’est qu’elle n’existe pas !

          Une fois Haeckel démasqué, la tâche ne fait d’ailleurs que commencer : il faudra encore démonter un à un, dans chaque discipline, tous les raisonnements faux inspirés de la loi biogénétique. On l’a vu, l’édifice intellectuel érigé sur ce fondement est gigantesque :  c’est toute la vision du monde qui s’est peu à peu contaminée à cette source fallacieuse.

          Pourtant il y a ici un signe. Il aura fallu quatre générations pour détrôner Haeckel, mais la vérité a fini par triompher.

          Ne peut-on espérer, de la même manière, que toute la science matérialiste soit un jour éclairée de cette lumière supérieure dont elle languit sans le savoir encore ?


1 Voici l’énoncé complet de cette loi, dite encore loi « biogénétique » : « Dans sa courte évolution l’individu reproduit les plus importantes des métamorphoses que ses ancêtres ont subies, durant la lente et longue évolution paléontologique, conformément  aux lois de l’hérédité et de l’adaptation« . Ernst Haeckel, Anthropogenie oder Entwicklungsgeschichte des Menchen, Engelmann, Leipzig (trad. fr. Paris, Reinwald, 1877, p.1)

2 Il été allé le visiter en 1866, après avoir exposé pour la première fois en public la théorie de Darwin en 1863, au congrès des naturalistes de Stettin.

3 Libéraux et socialistes communiaient en effet dans l’optimisme d’un « progrès » social quasi mécanique, donc inéluctable, semblable à une loi de la nature.

4 Darwin. De l’Origine des Espèces. Préface et trad. Clémence Royer, Paris, Reinwald, 1862, p.XIX.

5 Devançant Lamark, Diderot écrivait, en 1769 : « La conformation originelle s’altère ou se perfectionne par la nécessité et les fonctions habituelles. Nous marchons si peu et nous pensons tant que je ne désespère pas que l’homme ne finisse par n’être plus qu’une tête » (Le Rêve de d’Alembert, rééd. Marcel  Didier, Paris 1951, p.69).

6 Correspondance inédite de Pierre Teilhard de Chardin et de Gaston Fessard, Bulletin de Littérature Ecclésiastique n°4, Toulouse, Oct-Déc. 1989, p.374.

7 Malcolm Bowden, Ape-men fact or fallacy ?, Sovereign Publications, Bromley, 1982, p.142.

8 Cité par M.K. Richardson, 1997, p.93.

9 Ibid., p.91.

10 Gavin R. de Beer, Embryos and ancestors, Clarendon Press, Oxford, 1951.

11 M.K.Richardson et al., There is no highly conserved embryonic stage in the vertebrates : implications for current  theories of evolution and developpment, Anat. Embryol., Vol. 196 n°2, August 1997 (Springer Verlag-Heidelberg)

12 M.K.Richardson, ibid., p.104.

13 Richard B.Goldschmidt, The golden age of zoology, Univ. of Washington Press, 1956, pp.31-33, cité par Richardson (1997), p.104.

14 Haeckel’s Embryos : Fraud rediscoverced, Science, vol. 277, 5 sept. 1997.

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