L’appareil digestif dynamique

Par Alan L. Gillen; Franck J. Sherwin; Alan C. Knowles

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L’appareil digestif dynamique1

Résumé : De nombreuses bactéries vivent dans notre intestin, la plus commune (et la plus connue) étant Escherichia coli. Ces bactéries jouent plusieurs rôles essentiels : elles décomposent les macronutriments préparés par les secrétions acide de l’estomac ; elles synthétisent nombre de vitamines (dont les vitamines B et K et le DAN nécessaire à la conversion de l’énergie dans les mitochondries de nos cellules) ; elles participent au métabolisme des acides gras polyinsaturés ; etc. En échange, les bactéries entériques trouvent dans le gros intestin et dans les fèces un milieu favorable.
L’entr’aide mutuelle n’est qu’un aspect de la coordination entre les différentes parties d’un univers créé comme un tout fonctionnel dont la finalité est d’en faire un « habitacle pour l’homme » (selon le mot de Lord Kelvin). Mais on ne voit guère comment ce « mutualisme » serait compatible avec une évolution par mutations aléatoires : la coordination des parties d’un organes, ou des éléments conjoints dans une fonction, dénote tout le contraire du hasard.

Les médias publient de nombreux articles sur les microbes agents des maladies, mais peu sur les microbes utiles. En fait, la « phobie du microbe » imprègne notre société. Pourtant, seulement 5 % environ de toutes les bactéries sont pathogènes2.

Certaines sont bénéfiques et quelques unes sont même essentielles à la vie humaine. Cette relation entre le microbe et l’homme pourrait être qualifiée de « finalité indivisible ».

Une finalité indivisible est une relation biologique dans laquelle le tout est fonctionnellement plus que la somme de ses parties. Escherichia coli et les bactéries entériques associées du côlon sont les microbes prédominant dans le gros intestin, et elles représentent environ 75 % de toutes les bactéries vivantes dans les fèces. Les biologistes appellent mutualisme cette coopération entre E. coli et le côlon (d’où le nom de la bactérie), une relation où les deux partenaires bénéficient de leur vie commune.

Les bactéries ne sont pas uniformément réparties dans tout l’intestin. Selon les niveaux on note des différences de quantité et de genre de microorganismes. L’estomac vide est presque stérile, et il y a peu d’organismes dans le duodénum et le jéjunum supérieur. Cette faible quantité de bactéries est probablement due aux sécrétions acides de l’estomac.

Figure 1: Escherichia coli


Le niveau inférieur de l’intestin grêle, qui est alcalin, devient progressivement plus riche en bactéries, et dans le gros intestin de l’adulte le nombre de microorganismes atteint son maximum. En plus d’ E. coli il existe 34 genres de bactéries intestinales aérobies et anaérobies. Notre régime influence fortement l’abondance relative de ces bactéries dans les fèces.

La majorité des microorganismes dans l’intestin, en conditions normales, ne font aucun mal. En fait, les bactéries intestinales contribuent au bien-être général des microbes et des gens en synthétisant un certain nombre de vitamines essentielles pour une bonne nutrition et en décomposant divers macronutriments. Le corps humain ne peut pas synthétiser l’acide nicotinique (niacine) ni le niacinamide pour fabriquer le Dinucléotide de l’Adénine Nicotinamide (DAN) nécessaire à la conversion de l’énergie dans les mitochondries de nos cellules.

La vitamine K, l’acide nicotinique, le DAN et la famille des vitamines B  sont fabriqués en quantité importante par les bactéries dans le côlon.

Les vitamines B, comprenant la niacine (B3), la biotine (B8), la  cobalamine (B12), la thiamine (B1) et la riboflavine (B2), sont nécessaires pour un niveau normal d’énergie, l’absence de fatigue et le bon fonctionnement des nerfs. Une carence prolongée de l’une quelconque de ces vitamines peut aboutir à une fatigue chronique et à l’impossibilité de mener une vie normale. Quant au bénéfice pour l’E. coli (et autres bactéries entériques), le côlon de l’homme lui assure un foyer nourricier stable. En somme, les deux partis y gagnent.

La relation mutuelle entre nos cellules digestives et ces secourables microbes est une étonnante coopération et un autre exemple de propriétés émergentes3 chez les êtres vivants. Le gros intestin contient la plus grande quantité de flore à cause de l’humidité disponible et des éléments nutritifs du côlon. Si vous éliminez l’E. coli et les autres bactéries, l’appareil digestif sera sévèrement touché. Cette coopération entre cellules est semblable aux pièces interdépendantes du piège à souris.

En outre, les bactéries intestinales contribuent à libérer les déchets azotés sous forme d’ammoniaque qui se transforme en acides aminés. Elles modifient les acides biliaires et les stéroïdes et elles jouent un rôle dans le métabolisme des acides gras polyinsaturés. Des études de jeunes mammifères ont démontré que les bactéries produisent les enzymes nécessaires à la digestion du lactose dans le lait stérile de leurs mères. Les jeunes mammifères ont besoin de glucose dans leur régime pour ne pas succomber à l’hypoglycémie. Parmi les autres avantages pour les mammifères ayant ces symbiotes microbiens on trouve : 1) la capacité des bactéries à décomposer les additifs alimentaires tels que les colorants et arômes dans l’intestin; et 2) le fait que les bactéries entériques stimulent le développement normal de la villosité dans l’intestin grêle.

Une finalité indivisible : Escherichia coli et autres bactéries entériques (34 en tout) et leur aide mutuelle dans le système digestif :

Vitamines et enzymes :   Rôle métabolique :Maladies de carence :
Vitamine KSynthèse de la prothrombine pour coagulation du sangHémorragie du nouveau-né
Vitamine B 12, Cobalamine Coenzyme pour formation des protéines et acides nucléiquesAnémie pernicieuse, manque d’énergie
Niacine (B3)Élément de DAN+ et de DANHPellagre, manque d’énergie, fatigue
Composés de DANCoenzymes dans métabolisme de l’énergieBéribéri, pellagre, anémie, inflammation et lésion de la peau
Famille vitamines BCoenzymes pour hydrate de carbone
Thiamine, biotine, riboflavineprotéines et métabolisme des graisses
Lactasedécompose le lactose (sucre du lait)intolérance au lactose
(pas de digestion des laitages)

L’aide mutuelle est donc une preuve  de la création. Dans cette aide il y a un merveilleux accord entre deux organismes radicalement différents. L’aide mutuelle pose un problème à la macroévolution parce qu’elle exige que ces deux organismes aient évolué en même temps. Des mutations coordonnées devraient s’être produites au cours de la sélection naturelle dans deux organismes très différents.

Nous avons déjà souligné la difficulté, pour un seul caractère utile, d’évoluer par mutations aléatoires. De plus, la mutation pousse le mutualisme à dégénérer en parasitisme.

Figure 2 : Appareil digestif


Nous devons nous demander s’il existe une preuve quelconque d’un mutualisme ayant résulté de l’évolution. Il semble n’y avoir aucune trace de nouveau mutualisme apparu au cours du siècle dernier. Il est clair que le mutualisme n’aurait pas pu évoluer simplement par le seul hasard, à cause de l’incroyable improbabilité de voir les deux phénomènes destinés à s’entraider se produire simultanément. Nous devons conclure que l’explication la plus plausible est que les cellules intestinales humaines et ces bactéries furent créées en vue de fonctionner ensemble.

En résumé, la relation entre les bactéries intestinales et l’homme est optimale pour la survie grâce à cette aptitude à la coopération au sein de ce « paquet de parties ». Dans le cas présent, il s’agit d’un système mutuel et coordonné de microbes travaillant avec le système gastro-intestinal de l’homme. Il est adapté en ce qu’il accroît à la fois la survie de l’homme et celle du microbe4. En fait, cette remarquable unité entre de magnifiques microbes et notre intestin peut être logiquement déduite de ce qu’elle provient d’un Concepteur Intelligent. Cette remarquable coopération constitue une forte preuve de la Création, car le hasard n’aurait pu faire que deux organismes complexes aussi différents puissent vivre harmonieusement ensemble !


1The Human Body: An Intelligent Design. (2è éd., 2001) pp. 63-66, traduit par Claude Éon.

2 Ndlr. Et encore ! Ce chiffre a peut-être un sens au regard des bactéries qui vivent au contact de l’homme urbanisé, mais le pourcentage devint infime, si l’on considère les microorganismes actifs dans notre environnement naturel et en particulier le sol, milieu vivant. Signalons ici le livre précurseur du Dr Marc Émily : Les microbes sont-ils nos ennemis ? (Le François, Paris, 1966).

3 « émergentes » signifie ici « naissant de façon inattendue ou comme un développement nouveau ou perfectionné » (NdT)

4 D’où les redoutables effets des traitements ou agents chimiques qui détruisent la flore intestinale ou déséquilibrent sa composition (traitement de l’eau « potable » aux désinfectants, abus d’antibiotiques). L’absence des bactéries provoque l’auto-empoisonnement de l’organisme.

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