Le mystère de l’Apocalypse dévoilé : la date, la Bête, le nombre

Par R.P. Jouvenroux

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Le mystère de l’Apocalypse dévoilé : la date, la Bête, le nombre1

R.P. Jouvenroux2

Résumé : On apporte ici une solution nouvelle et peut-être définitive à un problème vieux de près de 2000 ans, à savoir l’interprétation historique littérale des chapitres 12, 13, 17 et 18 de l’Apocalypse. Ceci renforcera l’historicité mais aussi l’aspect prophétique du Livre écrit par saint Jean.

Mots-Clefs : Livre de la Révélation, Apocalypse, Saint Jean.
A notre mère qui lisait sa bible tous les jours.

1. Introduction :

    Nous résolvons ici, pour la première fois depuis 2000 ans (sauf preuve d’antériorité), la triple énigme d’un des passages les plus mystérieux de l’Apocalypse : Nous identifierons :

    – la date de rédaction du texte mystérieux de Jean, cela à quelques jours près, en montrant que le Livre de l’Apocalypse a été écrit, -au moins en ce qui concerne les Ch. 12, 13, 17 et 18-, avant la destruction du Temple de Jérusalem. Ce qui répond à une question essentielle du christianisme, toujours objet de débat entre les historiens et entre les théologiens.

    – les sept-huit  noms de la fameuse Bête aux sept têtes, montrant qui elle est.

    – et enfin une signification du nombre  666, qui intrigue beaucoup de gens et est souvent invoqué pour attribuer à des personnalités, événements ou objets un sens diabolique.

    Ce nombre, qui peut paraître un pur jeu d’esprit, trouve ici une explication historique et mathématique.

    Cette recherche est l’aboutissement de  trente ans de travail sur la Bible. Nous espérons qu’elle amènera à reconsidérer le contexte de l’Apocalypse ainsi que l’immense personnalité de saint Jean et à renforcer l’intérêt que l’on peut porter à son maître Jésus-Christ dont la vie, la mort, et la Résurrection sont sans conteste au centre de l’histoire du monde.

    Elle permettra de recadrer aussi bien des idées fausses sur les premiers chrétiens et les juifs, saint Jean apparaissant clairement du côté du peuple d’Israël, mais contre les mauvais grands-prêtres, ce qui balayera complètement les fausses théories de Mordillat, Prieur (2009) et de bien d’autres.

    L’Apocalypse est depuis fort longtemps l’objet de nombreuses spéculations aboutissant soit à un rejet catégorique d’un texte considéré comme faussement prophétique, soit à une sorte de « psychose de fin du monde » où l’on finit par voir surgir des Bêtes partout, qu’il s’agisse d’hommes politiques ou religieux. Le texte est même exploité pour valoriser ou adorer on ne sait quel antéchrist. Ici notre position sera historique. On verra que l’aspect prophétique de l’Apocalypse en sort renforcé.

    Auparavant il nous faudrait faire un exposé global sur les différentes théories passées, en faisant le point sur celles qui se rapprochent le plus des solutions données ici. Cela sera fait dans des publications en cours. De façon générale, nous éviterons de nous arrêter sur les théories relevant d’un « apocalyptisme » fantasmagorique. Au contraire nos solutions seront rationnelles.

    Pour l’essentiel, on pourra se documenter à diverses sources sur Wikipédia ou internet, ou dans de nombreux livres aux auteurs connus comme F. Josèphe (ca.70 A.C.), Meyer (1900), Vigouroux (1912)), Allo (1933), Bernard (1933), Richardson (1953), Feuillet (1963), Lapple (1970), Robinson (1988), Delisle, Quispel (1981), Tresmontant (1994), Campbell (.2000) Alexander (2001) et l’Encyclopædia Britannica, etc.

    2. Plan de l’Apocalypse :

    Donnons tout d’abord un rapide aperçu de l’Apocalypse en présentant les étapes qui s’y trouvent contenues.

    Ceci permettra de situer dans l’ensemble du Livre les chapitres 12, 13, 17, 18 que nous allons analyser.

    Ap.1 : lettres aux Églises, écrites probablement bien avant la chute de Jérusalem avec des événements intemporels : les sept lettres, les sept sceaux, les sept trompettes

    Ap.9 : les 3 plaies : le feu, la fumée et le soufre

    Ap.10 : l’ange et le petit livre ouvert

    Ap.11 : les 2 témoins prophétisant pendant 1260 jours : prophétie sur la venue de la Bête, leurs corps étendus pendant 3 jours et demi

    Ap.12.1-2 : la Femme aux douze étoiles, enceinte

    Ap.12.3 : la venue du grand dragon rouge aux 7 têtes et dix cornes

    Ap.12.4 : la fuite de la femme au désert pendant 1260 jours, les autres enfants

    Ap.13 : guerre de la Bête pendant 42 mois, venue de la deuxième Bête

    Ap. 14 : répit.

    Ap.15 :  les 7 fléaux de la colère de Dieu,

    Ap.16 : effusion des sept coupes, rassemblement des rois à Armageddon, le grand tremblement de terre, la grande ville divisée en trois parties (juifs, musulmans, chrétiens ?).

    Ap.17 : condamnation de la Grande Prostituée et de la grande ville, Mystère de la bête aux sept têtes et 10 cornes, les 10 cornes soumises

    Ap.18 : tristesse et joie qui suivront

    Ap.19.11 à 19.21 : la bataille entre d’une part le cavalier ‘Fidèle et Véritable’, le grand combat du cheval blanc et de son armée, et, d’autre part, la Bête, les rois de la terre et le faux prophète, combat où la Bête est vaincue

    Ap.20 : les mille ans

    Ap.21 : la nouvelle Jérusalem éclairée par la gloire de Dieu

    Ap.22 : attente de la venue de Jésus.

    3. La Bête des Chapitres 12, 13, 17 et 18 :

    Dans l’Apocalypse, les chapitres 12, 13, 17 et 18 sont probablement les plus fascinants.

    Jean parle d’abord d’une femme dont l’identité ne paraît pas évidente, souvent assimilée aux premiers chrétiens ou à la Vierge Marie, si ce n’est à son fils né dans le désert (à Pella en Jordanie, où saint Jean était peut être ?) :

    Ap.12.1 : Un grand signe parut dans le ciel: une Femme enveloppée de soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête.

    Ap.12.2 : Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l’enfantement.

    [Puis le texte évoque  un grand dragon rouge.]

    Ap.12.3 : Un autre signe parut encore dans le ciel; et voici, c’était un grand dragon rouge, ayant 7 têtes et 10 cornes, et sur ses têtes 7 diadèmes.

    Ap.12.4 : Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu’elle aurait enfanté.

    Ap.12.5 : Elle enfanta un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer (?)[On retrouve la verge de fer en Ap.19.15]. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. Et la Femme s’enfuit dans le désert, où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin qu’elle y fût nourrie pendant 1260 jours. [Puis venue du grand dragon, Satan précipité sur terre]

    Ap.12.7 : Et il y eut une guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon.

    Ap.12.9 : Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et SATAN, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.

    [Puis venue d’une première Bête :]

    Ap.13.1 : Puis je vis monter de la mer une Bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème

    13.4 : Et ils adorèrent le dragon, parce qu’il avait donné l’autorité à la bête… ils adorèrent la bête…

    Ap.13.5 : Et il lui fut donné le pouvoir d’agir pendant 42 mois.

    Ap.13.7 : Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple; toute langue et toute nation. Et tous les habitants de la terre l’adoreront, ceux dont le nom n’a pas été  écrit dès la fondation du monde dans le Livre de vie de l’Agneau immolé.

    [Et voilà une deuxième Bête qui semble se substituer à la première.]

    Ap.13.11 : Puis je vis monter de la terre une autre Bête, qui avait deux cornes semblables à celle d’un agneau, et qui parlait comme un dragon.

    Ap.13.12 : Elle exerçait toute l’autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête dont la blessure mortelle avait été guérie…

    Ap.13.13 : Elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu sur la terre, à la vue des hommes.

    [Suit le célèbre 666]

    Ap.13.16 : Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front,

    Ap.13.17 : et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la Bête ou le nombre de son nom.

    Ap.13.18 : C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre du nom de la bête, car c’est un nombre d’homme, et ce nombre est six cent soixante six. (666)

    [L’Apocalypse s’annonce donc comme un document qu’il faut décoder. En particulier saint Jean nous invite à calculer le nombre de la bête: 666. Disons que ce nombre ne cesse d’intriguer, et de nombreux sites internet s’y intéressent.

    Citons entre autres //gematrie.online.fr/666.htm ou www.cabale.online.fr/ .Ceci étant bien mystérieux, la curiosité conduit à lire la suite pour trouver quelques indices. Jean va nous en donner.]

    Ap.17.9 : C’est ici qu’il faut un esprit doué de sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Ce sont aussi sept rois :

    [Ces ‘Rois’ sont pour Jean de véritables fléaux pour les juifs, chrétiens ou non, sinon ils ne se trouveraient pas associés à la bête ‘multiple’.]

    Ap.17.10 : Les cinq premiers sont tombés, l’un subsiste [c’est donc le 6ème], l’autre n’est pas encore venu [le 7ème], et quand il sera venu, il doit demeurer peu de temps.

    [Qui sont ces 5 rois ? et le 6ème? et le 7ème encore à venir ?]

    Ap.17.11 : Et la bête qui était et qui n’est plus, en est, elle même, un huitième et elle est des sept,

    Ap.17.12 : et elle s’en va à la perdition. Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n’ont pas encore reçu la royauté, mais qui recevront un pouvoir de roi pour une heure avec la bête.

    [Ces dix rois doivent donc se situer dans le futur  après les 7 premiers rois] [Probablement non de façon successive mais simultanée : voir Ap.16]

    Ap.17.13 : Ceux-ci ont un seul et même dessein, et ils mettent au service de la Bête leur puissance et leur autorité.

    [Dans une vision atemporelle, ce peut être aussi les rois d’Armageddon de Ap.16]

    Ap.17.14 : Ils feront la guerre à l’Agneau, mais l’Agneau les vaincra, parce qu’il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois, et ceux qui l’accompagnent sont les appelés, les élus et les fidèles.

    [cf.. jesusmarie.com/bible_crampon_apocalypse.html]

    4. Identification de la bête :

    Nous allons reconstituer notre raisonnement du 14 au 15 août 2008.

    Il faut d’abord se dire que la bête est un nom générique pour plusieurs rois. Ces rois doivent se succéder car Jean dit qu’il écrit sous le 6ème, avec 5 déjà tombés et un 7ème non encore venu et même un 8ème [Bête qui n’est plus et doit revenir]. Un historien ou exégète approximatif, et il y en a beaucoup-, est immanquablement conduit à se dire que si Jean écrit sous Néron qui est la ‘Bête’ pour la plupart des historiens et des exégètes, on devrait trouver 5 autres rois ‘tombés’ avant lui. Néron étant le 6ème, en remontant dans le temps on arrive à César :

    1- César, 2-Auguste, 3-Tibère, 4-Caligula, 5-Claude, 6-Néron.

    Cette hypothèse, défendue par Tresmontant (1994, p.53) à la suite de bien d’autres, ne peut être retenue. En effet, pourquoi citer César ?

    Si César est bien tombé, assassiné par Brutus, il ne peut être le premier de la liste des tombés car Auguste, le suivant, était surtout pacifique (cf. ce que disent les évangiles de l’état du monde à la naissance de Jésus). Il est mort de vieillesse. Ni César ni Auguste ne peuvent donc être le point de départ des 5 tombés. Il nous faut 5 tombés qui se suivent. Serait-ce alors Tibère ? Mais qu’en dire ? Bien que Jésus ait été crucifié sous son règne, on sait qu’il n’avait a priori rien contre les chrétiens… Tibère mourut de mort naturelle bien que certaines rumeurs aient laissé entendre, alors qu’on le croyait mort, qu’il s’était en fait réveillé, mais qu’on l’aurait alors probablement étouffé. Quoiqu’il en soit, quand on est étouffé on ne tombe pas, on est généralement couché.

    On se repose alors la question: les 5 ‘tombés’ pourraient-ils être postérieurs à Auguste et Tibère, et concerner Caligula, Claude, Néron, puis Galba et Othon (ces 2 derniers étant des empereurs éphémères de l’année des 4 empereurs)? Mais sont-ils tombés ? Et qui serait le 6ème qui ‘subsiste’, et le 7ème qui n’est pas encore venu, et le 8ème qui en est sans en être ? Pour la suite nous nous sommes reportés à l’Encyclopédie Britannique dont nous avons repris l’essentiel en annexe. Regardons-y de plus près:

    Caligula : Cet empereur régna de 37 à 41 et fut assassiné par un tribun de la garde, présent aux jeux Palatins le 24 janvier de l’an 41. En général quand on est assassiné on ‘tombe’. C’est son cas. Par curiosité, regardons le suivant:

    Claude : En opérant de même, on découvre qu’il fut empereur de 41 à 54.

    Il mourut dit-on empoisonné par Agrippine sa mère qui favorisa ainsi l’accession de Néron. En général, quand on est empoisonné on ne se couche pas dans un lit pour attendre qu’on vous empoisonne. Même allongé sur une couche  de banquet, la tête au moins tombe. Bon, voilà déjà deux morts suspectes. Mais continuons.

    Néron : Il fut empereur de 54 à 68 et se suicida le 9 juin 68 aidé par son serviteur Épaphrodite.

    Arrivé à ce 3ème ‘tombé, nous pensions que la probabilité de continuer la liste jusqu’à 5 devait être très faible. Voyons cependant :

    Galba : Il fut empereur de 68 au 15 janvier 69.

    Il fut assassiné sur la place du forum par des partisans d’Othon qui ambitionnait le trône et lui succéda : ‘4ème ‘tombé’, donc. A ce stade nous étions persuadé que la liste s’arrêtait là. Jean aurait-il raison pour un 5ème ? Cela deviendrait tout à fait invraisemblable dans l’histoire de l’humanité. Mais, à tout hasard, regardons l’Encyclopaedia à l’empereur suivant:

    Othon : Il fut empereur de janvier 69 à avril 69. Pendant son règne, des troupes révoltées firent mouvement vers Rome.

    Suite aux défaites de ses armées près de Crémone, il se  suicida. ‘5ème tombé’…

    Ce résultat surprenant identifie 5 empereurs se succédant et tous assassinés… Cela nous paraissait changer tout à coup toute la lecture de l’Apocalypse et ce qu’on en a dit. Mais nous devions assurer la suite. Car Jean nous dit que le 6ème régnait au moment où il écrivait. Alors continuons.

    Vitellius : Il fut empereur de juillet à décembre 69.

    Il fut assassiné d’une façon barbare probablement sur ordre de Flavius. Manifestement, quand Jean écrivait, cet empereur était encore en vie, sinon il n’aurait pas hésité à le compter dans la liste des ‘tombés’.

    Il est donc clair que Jean a écrit ces passages au temps de Vitellius et cela répond de façon incontestable, à la question de la date de composition de l’Apocalypse, question indéfiniment débattue jusqu’à ce jour et qui trouve là sa solution. Et la suite de notre analyse va le confirmer de façon plus que claire encore.

    Pour cela, analysons, après la mention des rois qui sont tombés (donc morts de mort non naturelle), la deuxième partie du verset 17,10 :

    Ap.17.10 : Les cinq premiers sont tombés, l’un subsiste [c’est donc le 6ème], l’autre n’est pas encore venu [le 7ème], et quand il sera venu, il doit demeurer peu de temps.

    Qui est ce 7ème ? Il suffit de se reporter à Flavius Josèphe et à tous les historiens :

    Vespasien : Il fut empereur du 22 décembre 69 au 23 juin 79.

    Il mourut de mort naturelle. Il fut considéré par tous, comme son fils Titus, comme un très grand empereur (aux yeux du monde, donc, mais pas des juifs ni des premiers chrétiens). Il avait été envoyé en Orient par Néron en 66 pour réprimer une révolte en Judée. Proclamé empereur le 22 décembre 69 par les légions d’Orient, il rentra à Rome et renversa Galba qui avait été proclamé empereur par les légions d’Occident. Il restaura la paix et l’ordre dans l’empire. Il fit régner une stricte économie favorable aux provinces.

    Immédiatement après son accession au trône, Vespasien chargea son fils Titus de prendre sa suite en Judée.

    Dès le début il associa ses deux fils, Titus et Domitien au pouvoir. En 69 il avait commencé la ‘véritable’ guerre contre les juifs, après certainement de nombreuses échauffourées ou guerres sporadiques depuis 67

    Jean précise : ‘il doit demeurer peu de temps’. Ceci est au futur et montre que Jean savait prophétiquement que le futur empereur repartirait vite après sa venue en Judée en 67. Si l’on compte bien, Vespasien a dû rester en tout 3 ans en Palestine et la guerre se fit durant 3 ans et demi, avec 3 ans avec Vespasien en tant que général et une demi-année sous le commandement de Titus.

    Ap.17.10, suite : « l’autre [le 7ème] n’est pas encore venu »

    […venu ‘au pouvoir’ évidemment car saint Jean parle de rois au pouvoir. D’ailleurs tout le monde savait en Judée que Vespasien succèderait à Vitellius, le 6ème], et quand il sera venu [au pouvoir], il doit demeurer peu de temps. [Vespasien ne resta que très peu de temps en tant qu’empereur, ce qu’il n’était pas encore en 67…]

    Ap.13.5 : Et il lui fut donné une bouche qui se glorifiait insolemment, et qui blasphémait.

    [Pour les gens de la Judée, chrétiens ou juifs, les Romains, adorateurs de ‘faux dieux’ ne pouvaient que blasphémer, même si Vespasien et Titus furent globalement de ‘bons’ empereurs, mais pas aux yeux des Judéens] ; et le pouvoir lui fut donné [à Vespasien, par Néron, en 66] de faire la guerre durant quarante deux mois [3ans et demi].

    [retour en arrière de la narration, la guerre dura environ 3,5 ans sous Vespasien. Là il s’agit bien de ‘guerre’ et non de ‘pouvoir’. Vespasien fut appelé par Néron en 66 pour faire la guerre en Judée. Il y resta environ 3 ans et transmit le commandement à son fils Titus.]

    Lisons alors la suite en nous limitant à l’essentiel de ce qui sera développé plus tard :

    Ap.13.11 : Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d’un agneau, et qui parlait comme un dragon.

    [Vespasien arriva par mer, en provenance de Rome; Titus, lui, est arrivé par terre, depuis l’Egypte où il se trouvait…]

    Ap.13.12 : Elle exerçait toute l’autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête dont la blessure mortelle avait été guérie…

    [C’est bien le cas, car Vespasien, père de Titus, lui avait donné tout pouvoir pour continuer la guerre contre les résistants du Temple, mais il n’avait pas le pouvoir total, n’étant que chef des armées d’Orient, et il devait rester soumis à son père devenu empereur (lequel l’avait d’ailleurs associé à son pouvoir mais resta empereur jusqu’en 79). Pour la blessure ‘mortelle’ il s’agit de Vespasien, blessé par une javeline à la plante du pied (Flavius Josèphe, III-7-22).

    Ap.13.13 : Elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu sur la terre, à la vue des hommes.

    En définitive nous pouvons affirmer que Jean:

    [les catapultes de Vespasien et de Titus lançant du feu sur les villes, comme il est écrit dans Flavius Josèphe]

    • écrit sous Vitellius [la 6ème ‘tête’] fin 69 ; 
    • prévoit la ‘venue’ de Vespasien en tant qu’empereur ;
    • prévoit le retour à Rome de l’empereur dès que possible début 70 ;
    • peut facilement prédire qu’il laisserait sa place à Titus pour finir la guerre contre Jérusalem, car la détermination de Vespasien était connue de tous.
    • Les 3 ans et demi ont dû s’imposer à Jean qui, comme tout juif, connaissait sûrement Daniel 9, 24 (voir Annexes).

    5. Le 666 et les 10 Cornes de la Bête :

    Lisons encore Jean :

    Ap.13.16 : Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front.

    Ap.13.17 : et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom.

    Ap.13.18 : C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre du nom de la bête, car c’est un nombre d’homme, et ce nombre est six cent soixante six. (666)

    C’est ce que nous allons faire  et aussi dévoiler qu’il s’agit bien de nom d’homme. Pourquoi ‘nom’ d’homme ? Pour bien marquer qu’il ne s’agit pas d’un dieu, comme se désignaient les empereurs depuis Auguste. Façon pour Jean de montrer que, comme tous les juifs, il n’admettait pas de prendre les empereurs pour des dieux. Or on trouve sur de nombreuses pièces de monnaies les mentions ‘DEI, ‘DIVI’, ‘DEO’, ‘DIVVS’ et toutes sortes de représentations de dieux : Jupiter, Apollon, Mercure, Aphrodite, Neptune… Réécrivons les noms des Bêtes ou de la Bête que nous avons pu identifier précédemment  tels qu’on les trouve, partiellement, totalement ou en abrégé sur le pourtour des pièces de monnaie, en y soulignant les lettres V et I dont se compose le nombre 6). Pour Claude, Vespasien, ou Titus on a :

    Claude : TIBERIVS CLAVDIVS NERO GERMANICVS => au moins 6,6,6.

    Galba : SERVIVS SVLPICIVS GALBA => pile 6,6,6.

    Vitellius : VITELIVS GERMANICVS IMP. => exactement 6, 6, 6.            

    Vespasien, Titus : TITVS FLAVIVS VESPASIANVS => au moins 6, 6, 6.

    Vitellius est sans doute possible l’empereur sous lequel saint Jean écrivait. Au moment où Vespasien arrive au pouvoir, ses pièces n’étaient pas encore frappées mais tout le monde le prévoyait. Si l’on considère les deux lettres-chiffres V et I, on voit que chaque nom contient bien le chiffre 6 = I+V, nombre qu’il faut cependant calculer et non lire, donc ici obtenir par addition. C’est ce que l’on trouvait écrit sur les pièces de monnaie en Judée comme ailleurs.

    Ces monnaies romaines rappelaient à tous les juifs et aux premiers chrétiens qu’ils vivaient sous l’occupation romaine. Ils devaient être particulièrement scandalisés par le fait qu’on y trouvait très souvent écrit au revers: ‘Dieu’ (DIVI, DIVUS,…). La marque ‘sur la main droite’ est en fait une marque ‘dans’ la main droite, sur une pièce de l’empereur. Et surtout à Jérusalem, probablement la plus grande ville commerçante de l’antiquité. Toute trahison ou compromission passe par une pièce qu’on donne ou qu’on reçoit.

    Notons que les 3 noms de Titus étaient similaires à ceux de son père mais en parlant de ‘VESPASIANVS pour l’un et de ‘TITVS’ pour l’autre. Pour Domitien sa titulature comporte aussi 666. Comme cela avait été pour d’autres empereurs auparavant. Nous avons pu trouver chez les numismates de nombreuses pièces où l’on peut distinguer ou deviner le nombre 666. La pièce qui nous a paru la plus impressionnante est celle de VITELLIUS, la 6ème tête de la Bête, non seulement à cause du 666 que l’on peut y calculer mais aussi parce qu’elle nous apportait la solution à un problème encore plus compliqué.


    Une pièce de AVITELIVS GERMANICVS IMPerator AVGvstvs PMTRP où l’on distingue bien 666= V+I, I+V, I+V et les deux cornes.


    Ci-dessus : dragon à 8-10 cornes. Photo Numismatica Ars Classica.

    http://www.sacra-moneta.com/Numismatique-romaine/

    Les-symboles-sur-les-monnaies-romaines.html

    Ap.17.12 : Les 10 cornes que vous avez vues sont dix rois, à qui le royaume n’a pas encore été donné.

    Ap.17.16 : Les 10 cornes que vous avez vues sur la bête sont ceux qui haïront cette prostituée, la réduiront à la dernière désolation, la dépouilleront, dévoreront ses chairs, et la feront périr par le feu.

    Le problème des cornes de la Bête nous intéressait depuis longtemps (mitres des anciens prêtres de Babylone, avec leur cape de poisson, cornes des autels des sacrifices, cornes image de la puissance, le shofar ?..) mais nous n’avions pas envisagé une autre solution. Les cornes ne sont rien d’autre que les ‘une’, ‘deux’ ou ‘trois’ feuilles de laurier qui pointent sur la tête des empereurs mais aussi de certains gouverneurs ou rois de provinces tels que représentés sur leurs monnaies. Faute de place nous ne le montrons que sur une pièce de Vitellius. Même d’autres pièces montrent des têtes avec 2 vraies cornes dont le sesterce de Commodore longtemps auparavant, en 183 (photos dans notre livre) (cgb.fr/boutique/romaines.html).

    Mais pratiquement toutes les têtes d’empereurs possèdent aussi la surprenante caractéristique de comporter des cornes, à l’instar du 666 que l’on peut attribuer à pratiquement tous leurs noms. Evidemment d’autres lettre-nombres se trouvent aussi dans ces noms.

    Quand saint Jean parle de la Bête il s’agit d’un personnage multiple comportant au moins 7 sinon 8 noms et il n’est guère crédible que chacun aurait eu un nom de valeur 666. Cela ne peut être qu’une caractéristique commune. 

    Précisons aussi qu’on voyait les noms des empereurs romains sur les enseignes des soldats et sur leurs fronts, comme il est dit dans l’Apocalypse et dans Flavius Josèphe. Saint Jean ne parle pas du pape avec ‘VIcarIVs FIlII DeVs’. Ce serait ridicule! De même le ‘NERO CAESAR’ dont la somme des lettres ferait en Hébreux 666 (cf Taylor, 2009). Saint Jean ne s’adressait pas à quelques spécialistes en gématrie. Le 666, n’est donc pas un nombre de diable ni de dragon mais simplement un nombre d’homme, une évocation des empereurs romains. Les fabricants d’évocations diaboliques à partir du 666 n’ont donc rien compris. Ce n’était qu’un code que nombreux devaient connaître pour désapprouver les empereurs ou gouverneurs soumettant la Judée et trahissant la nation juive auxquels les premiers chrétiens s’identifiaient naturellement, contrairement à de fausses allégations récentes. Pour ce qui est de la Grande Prostituée, il ne peut s’agir que de grands prêtres soumis ou non à Rome, de Procurateurs, de Gouverneurs, de rois soumis ou d’agitateurs révolutionnaires et de meurtriers (par exemple l’Iduméen Agrippa qui se faisait aussi représenter sur ses propres monnaies avec une couronne de lauriers pointant ses cornes). Il ne s’agissait que d’un moyen de s’entendre à mots couverts. Le 666 n’est pas le chiffre du dragon mais des empereurs ou de gouverneurs romains des royaumes de  Judée. Si nécessaire on peut aussi exploiter le I+V du IMP. AVG. (Imperator Avgstvs), que portent la plupart de ces pièces. Et peut-être découvrira-t-on un jour que le 666 avait une connotation négative au 1er siècle.  

    6. L’année 70 et après :

    Ap.17.10 « l’autre [le 7ème] n’est pas encore venu »

    […venu au pouvoir évidemment car saint Jean parle de rois régnant. Tout le monde savait en Judée que Vespasien succèderait à Vitellius, le 6ème, et quand il sera venu [au pouvoir], il doit demeurer peu de temps. C’est bien le cas de Vespasien qui ne resta que peu de temps en tant qu’empereur, ce qu’il ne devint que fin 69.]

    Ap.17.11 : Et la bête qui était et qui n’est plus, en est, elle même, un huitième et elle est des sept,

    […on vient de voir que Titus était le 8ème roi et ici il est confirmé qu’il fait partie des 7 donc des 7 empereurs sans l’être effectivement. TITVS arriva  en Palestine avec son père, puis partit en Egypte et revint. En 69 Saint Jean pouvait le prévoir sans difficulté.]

    Ap.17.11 : et elle s’en va à la perdition

    […à la ‘perdition’ non pour elle mais pour ceux qu’elle aura vaincus et la perdition du Temple] [Si c’est à sa propre perdition, c’est une erreur si Titus mourut tranquillement. Dans ce cas cela démontre que Jean n’écrivit pas sous son règne et confirme ce que nous avons dit d’une écriture réellement prophétique sous Vitellius. Mais la perdition ne peut n’être aussi que la prévision de la chute de l’Empire Romain.].

    Ap.17.12 : Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n’ont pas encore reçu la royauté, mais qui recevront un pouvoir de roi pour une heure avec la bête.

    […ces dix rois doivent se situer dans le futur, après les 7 premiers rois ou sous l’un des derniers non encore ‘venus’ ou de ‘gouverneurs’ éphémères succédant à la destruction du Temple. Si l’on pense  au temps de Titus, on peut noter que la Judée fut ou était en ce temps divisée en 10 provinces: Phoenicia, Gaulanitis, Galilea, Decapolis, Samaria, Peraea, Judaea, Nabatea, Idumea, Philistia. Cela dit sous toute réserve. Ce peut être aussi plus probablement des rois de la fin des temps, « rois qui devraient venir d’Orient » (Ap.16,12) car nous n’avons pas entendu parler, depuis la destruction du Temple, de bataille à Armageddon. Pour notre temps, nous en laissons l’identification à la sagacité des lecteurs. Dans tous les cas, ces rois ne sont pas à voir successivement  mais simultanément (Ap.16.)

    Ap.17.13 : Ceux-ci ont un seul et même dessein, et ils mettent au service de la Bête leur puissance et leur autorité.

    […dans une vision atemporelle ce peut être aussi les rois d’Armageddon du Ch. 16 de l’Apocalypse]

     Ap.17.14 : Ils feront la guerre à l’Agneau, mais l’Agneau les vaincra, parce qu’il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois, et ceux qui l’accompagnent sont les appelés, les élus et les fidèles. [.jesusmarie.com/bible_crampon_apocalypse.html].

    Dans Wikipedia, comme dans la Bible de Jérusalem et pour de très nombreux commentateurs et exégètes, Néron aurait été le 6ème empereur ou roi. Ceci est impossible, comme nous l’avons vu, car les 7ème et 8ème seraient Galba et Othon. L’empereur Othon n’exerça pas l’autorité de Galba en sa présence. D’autant qu’il n’arriva au pouvoir qu’en tuant son prédécesseur.

    De plus, la grande Prostituée dont parle Ap.17.1-9, <<assise sur une Bête écarlate, couverte de titres blasphématoires et portant sept têtes et dix cornes>> (Ap.16.3)

    […peut être  la Jérusalem des mauvais grands-prêtres ou des dirigeants juifs soumis aux Romains ou de sectes dirigeantes du Temple, antichrétiennes]

    « Les sept têtes sont sept collines sur lesquelles la femme est assise ». (Ap.16.9)

    [(cf. lamed.fr/Hagim/noraim , en y ouvrant Jonas 2ème partie qui montre que le Midrash le sait bien). On a souvent accusé Rome d’être la ‘grande prostituée, mais cette lecture signale une mécompréhension de Jean et de la Bible.]

    Certains autrefois, comme Dom Calmet (1720), etc., ont pensé que le texte avait été écrit en l’an 95, époque où l’empereur Domitien lança de nombreuses persécutions contre les chrétiens. Jean, qui aurait été exilé à Patmos par mesure d’intimidation, aurait écrit ce livre sans aide (ou bien avec un mauvais traducteur). Alors que son évangile et ses épîtres auraient bénéficié d’une aide. La ‘pauvreté’(sic) du style de l’Apocalypse confirmerait cette version. En 397, le concile de Laodicée admit cette hypothèse comme la plus vraisemblable. En 1995, des moines orthodoxes de Patmos, ont fêté le 19ème centenaire de la « rédaction » de l’Apocalypse.

    D’après d’autres, comme Irénée de Lyon (Adv. Haer. V, 30, 3, d’après le latin) et Justin Martyr, Jean serait revenu à Ephèse après sa détention à Patmos et aurait vécu jusqu’au début du règne de Trajan, soit l’an 98. Cela n’est qu’hypothèse. En tous les cas Jean dut s’arrêter d’écrire sous Vitellius, sinon il aurait inclus Domitien [un 9ème] ou même Dioclétien dans les rois liés à la Bête. Ce qui n’est pas le cas.

    Quand il écrivit les chapitres que nous avons étudiés, Jean ne savait pas à ce moment-là que la destruction de Jérusalem allait s’accomplir (elle le sera seulement sous Titus), mais elle était annoncée par Vespasien, et Jean le savait aussi par Jésus qui, 40 ans auparavant, lui avait tout dit, à lui, le disciple que Jésus aimait… Jésus connaissait l’âme humaine et le déviationnisme biblique de certains Grands Prêtres qui avaient perdu la clef, avides de pouvoir et de richesses mercantiles, alors qu’ils étaient détenteurs d’un héritage prophétique unique dans l’histoire du monde et des civilisations. Ce ne sont donc pas les juifs qui sont en cause mais leurs mauvais Grands-Prêtres et agitateurs (Jean de Giscala, les Zélotes et autres Sicaires qui résistèrent à Massada jusqu’au printemps 74). Et les choses n’ont guère changé aujourd’hui. Il est probable que Jean hésita longtemps à écrire ce que Jésus lui avait appris. Mais quand il vit Vespasien venir avec ses légions, il comprit que le temps était arrivé et écrivit ce qu’il avait appris de Jésus, ce qu’il savait et ce que ses visions lui confirmaient.

    7. Conclusion :

    Après deux mille ans, nous pensons avoir apporté  les résultats  suivants :

    -la date de rédaction des Ch.12-18 de l’Apocalypse : à situer fin 69 à quelques jours près, sous les derniers jours de l’empereur Vitellius

    • la Bête à sept têtes : les sept empereurs : Caligula, Claude, Néron, Galba, Othon, Vitellius, Vespasien ;
    • la Bête qui n’est pas encore venue et celle qui vient de la mer : Vespasien ;
    • la huitième Bête, roi sans tête qui monte de la terre : Titus ;
    • le nombre de la Bête I+V,  I+V, I+V sur les monnaies des empereurs ;
    • les cornes de la Bête (de Caligula à Vespasien) : les pointes de couronnes de laurier ;
    • la Grande Prostituée : de mauvais dirigeants ou Grands Prêtres de Jérusalem ;
    • Babylone : nom caché pour la Jérusalem mercantile ;
    • Jésus a bien prophétisé, 40 ans auparavant, ayant dit qu’une génération ne passerait pas sans qu’arrive la destruction du Temple de Jérusalem, événement considérable dont les effets sont toujours actuels. Tout était écrit et prédit dans la Bible. Il faut être aveugle pour ne pas comprendre. Le reste est probablement pour la fin des temps. Car le fait que l’on ait prouvé la véracité prophétique de la destruction du Temple renforce l’idée que Jean ait raison pour le futur.

    Note : Nous autorisons les publications de partie ou de la totalité de nos résultats à condition de faire référence à l’auteur (R.P. J.) et à la revue Le Cep (N° 49, 2009), dont le dépôt légal fait foi. Nous répondrons publiquement à toutes les objections, en citant leurs auteurs s’ils le souhaitent.

    Des brochures plus complètes en diverses langues et notre livre pourront être obtenus via dragonsclubinternational@gmail.com.

    8. Références :

    ALEXANDER, John H.(2001) L’Apocalypse verset par verset. La Maison de la Bible, Genève-Paris, 9ème éd.

    ALLO, R.P. Ernest Bernard (1933) Saint Jean : l’Apocalypse.

    Dom CALMET (1720) Dissertations qui peuvent servir de prolégomènes de l’Ecriture Sainte. Emery, T.III, Paris. La Sainte Bible en Latin et en Français avec notes, T.13è. [Pour la Bête Il proposait à peu près n’importe quoi:: 1-Dioclétien, 2-Maximien, 3-Galère 4-Sévère, 5-Maxence, 6-Maximin, 7-Licinius (300-327), 8-Julien l’Apostat….]

    FEUILLET, André (1963) L’Apocalypse : état de la question. Desclée de Brouwer, col. Studia Neotestamentica. Subsidia,  n.3, 122 p.

    GROAG, E., STEIN, A (1943) Prosopographia imperii Romani. v.3, f.399.

    IRENAEUS, Bishop of Lyon. (1997) On the Apostolic Preaching. [Translated by John Behr. Saint Vladimir’s Seminary Press. 1997. [Amazon Books.]

    JOSEPHE, Flavius (80?) La Guerre des Juifs et Les Antiquités Judaïques.

    LAPPLE, A. (1970) L’Apocalypse de Jean. Cerf.

    MORDILLAT, Jérôme, PRIEUR, Gérard (2009) Jésus sans Jésus. [Ce livre est une vaste escroquerie que nous dénonçons depuis sa parution (50 euros  gaspillés!)]. 

    QUISPEL, Gilles (1981) Le livre secret de l’Apocalypse. Albin Michel. [ce livre est de loin le meilleur livre sur l’Apocalypse, munis de nombreuses illustrations, essayer de se le procurer !].

    RICHARDSON, C.C., ed. (1953) Early Christian Fathers. Philadelphia. Westminster. Reprinted Macmillan 1970.
    [Ce livre contient tous les Pères apostoliques sauf l’Epitre de Barnabé, Le berger d’Hermas, et des Fragments de Papias. Il contient la Première Apologie de Justin Martyr, une imploration sur les Chrétiens d’Athenagoras, et les livres  1, 3, 5 du Contre les Hérésies d’Irénée.]

    ROBINSON, James M., ed. (1988).The Nag Hammadi Library in English, 2nd edition. New York. Harper Collins.

    SUETONE (1930) Titus. Ed. Mooney.

    TAYLOR Deborah Furlan (2009) The monetary crisis in Revelation 13.17 and the provenance of the Book of Revelation.The Catholic Biblical Quarterly, v.71, n.3, july 2009, p.580-596.

    TRESMONTANT, Claude (1994) Enquête sur l’Apocalypse : l’auteur, la date, le sens. F.X. de Guibert. Paris. [livre incontournable, cité par de nombreux chercheurs ou exégètes, mais très mal écrit, bourré de répétitions, mal structuré, dont on ne distingue pas clairement l’objectif, qui semble nier toute vision prospective à l’Apocalypse, ce que l’on découvre à l’extrême fin (p.453) où il ose dire: « il n’y a pas d’eschatologie dans l’Apocalypse ».]

    [Il a surtout comme intérêt de placer les écrits de Jean dans le cadre du premier siècle, et il faut dire que le résultat est tout à fait impressionnant. Là, il a assez raison de mettre en évidence des traductions ‘biaisées’, mais nous pensons que ce qu’il dit est surtout valable de la partie de l’Apocalypse où Jean écrit aux églises d’Asie (Ap.1-3), ce que distingue à juste raison la Bible de Jérusalem. Il n’en va pas ainsi quand Jean écrit ses Visions (Ap.4-22).]

    VIGOUROUX, Dictionnaire de la Bible. Letouzey et Ainé, Paris, 1912. Cf. europeana.eu/ark:/12148/bpt6k2559226.zoom.f1

    SITES internet: visages des 12 empereurs de César à Domitien: http://www.classicalcoins.com/page18.html

    Annexes :

    « Toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, et scelle le livre jusqu’au temps de la fin. Plusieurs alors le liront, et la connaissance augmentera. » (Daniel 12.4)

    A1 : Les Empereurs romains autour du 1er siècle

    Nous donnons ci-après les informations essentielles pour comprendre les passages principaux des Chapitres 12, 13, 17, 18 de l’Apocalypse. La plupart de ces informations peuvent être trouvées dans l’Encyclopedia Britannica. Nous donnons aussi la titulature de chaque empereur à sa mort (voir Wikipedia).

    CESAR : GAIVS IVLIVS CAESAR

    Né le 12 juillet -100 (100 BC, ‘before Christ’), mort en -44.

    En décembre -49, il suspend la constitution romaine et se fait nommer dictateur.

    En -46 il se fait ériger une statue au bas de laquelle il fait inscrire:

    ‘Il est un demi-dieu’.

    En -44 il se fait nommer dictateur perpétuel.

    Assassiné par Brutus et une conspiration  de Sénateurs. 

    Sa mort fut l’occasion d’une guerre civile qui mit fin à la république romaine.

    AUGUSTE: GAIVS OCTAVIVS, changé en GAIVS IVLIVS CAESAR (son père adoptif)

    Né le 23 septembre -63, mort en 14. Empereur de -44 à 14. ?

    La naissance du Christ se situe sous son règne.

    Il meurt de mort naturelle en Campanie le 19 août 14.

    TIBERE: TIBERIVS IVLIVS CAESAR (nom donné par AUGUSTE, son père adoptif)

    Né en -42, mort le 16 mars 37, empereur du 19 septembre 14 à 37.

    A sa mort il était exécré par tout le Sénat. Il avait voulu le restaurer dans ses anciennes prérogatives. Il fut l’objet de nombreuses conspirations. Il avait refusé d’élargir les frontières. Pour Tacite, qui noircit le tableau, dans les 6 premiers livres de ses Annales, ce fut un tyran sanguinaire. En fait il ne fut en rien responsable de la mort de Jésus ni des premiers martyrs chrétiens comme saint Etienne et saint Jacques. On dit qu’il mourut de mort naturelle et finalement aurait été étouffé dans son lit par son successeur ou Macron, chef du prétoire, car il ne mourait pas assez vite. Tacite et Suétone ont fait de lui, abusivement,  un tyran sanguinaire. Mais plusieurs textes laissent à penser que Tibère ne l’était pas sauf peut être contre l’aristocratie romaine, ce dont se moquait Saint Jean.

    On dit qu’il avait des sympathies pour les chrétiens. De plus Tibère exila Pilate en Gaule pour sa conduite. Il ne peut donc être logiquement pris comme l’une des têtes de la bête, ne serait-ce que  parce qu’il n’est pas « tombé ».

    CALIGULA : GAIVS CAESAR CALIGVLA

    Né en 12, mort en 41, empereur de 37 à 41.

    Bien mis, intelligent, bien éduqué.

    Immensément populaire au début, il perdit toute sa popularité en 4 ans.

    Un pogrom  à Alexandrie en août 38 et des troubles en Palestine dans l’hiver 39 le conduisirent à demander au légat de Syrie de lui ériger une statue dans le temple de Jérusalem en l’an 40. Sous le conseil d’Hérode Agrippa, à Rome, il décommanda (‘countermand’) cet ordre. Mais une conspiration se fit jour en 40-41, et Caligula fut assassiné par Cassius Chaerea, un tribun de la garde présent aux jeux Palatins, le 24 janvier de l’an 41.

    (Cf. Suetone, Life of Gaius Caligula; Dio Cassius, Roman History, livre 59; Josèphe, Antiquities of the Jews, livre 19; etc)

    CLAUDE : TIBERIVS CLAVDIVS NERO GERMANICVS

    Né à Lyon le 1er août -10, mort empoisonné le 13 octobre 54, empereur de 41 à 54.

    Son ami Hérode Agrippa I l’aida dans des affaires délicates avec le Sénat.

    Il protégea les Haruspices (‘divins’) et romanisa le culte d’Attis.

    Son fils Britannicus fut écarté de la succession par sa mère Agrippine au profit de Néron que Claude adopta en 50. Agrippine obligea Claude à donner sa fille Octavia en mariage à Néron. On dit que Claude fit tuer 40 sénateurs. Claude mourut, dit-on, empoisonné par Agrippine qui favorisa ainsi l’accession de Néron.

    NERON : NERO CLAVDIVS CAESAR

    Son nom original était LVcIVs DomItIVs AhenobarbVs.

    Né le 15 décembre 37, mort en 68, empereur de 54 à 68.

    Sa mère Agrippine, était devenue femme de l’empereur Claude, 9 ans après la mort de son père en 40, et à la mort de Messaline, ancienne femme de Claude. Néron s’attacha à Poppée, la femme d’Othon, en 58.

    Agrippine qui s’y opposa fut tuée par Néron, son fils adoptif.

    Néron répudia Octavia en l’accusant d’adultère, puis la fit tuer. Il se maria alors avec Poppée en 62. On raconte qu’il fit brûler Rome pour reconstruire une plus belle ville, et qu’il se dédouana de l’accusation en en rendant fautifs les chrétiens. Voir le superbe film ‘Quo Vadis’, avec Robert Taylor et Déborah Ker, où l’empereur, joué par Peter Ustinov, chante dans les rougeoiements de la ville qui flambe son fameux  » O, O, turbulente flamme… ».

    Tacite dit de lui qu’il fut : ‘meurtrier de sa mère et de sa femme, un conducteur de char, un acteur et un incendiaire’.

    En 67 il se rendit en Grèce pour s’y produire comme artiste. On dit qu’il y rencontra saint Jean avec Vespasien.

    Mais des régions se sentaient oppressées et se révoltèrent:

    • révolte de Boadicea en Bretagne en 60,
    • insurrections constantes en Judée de 66 à 70, etc.

    A la mort de Néron les caisses de Rome étaient vides.

    En mars 68, Julius Vindex qui gouvernait Lyon se révolta, suivi par Galba auquel se joignirent les sénateurs et les prétoriens.

    Néron se suicida le 9 juin 68, en demandant à son serviteur, (ou à Acté son amoureuse éconduite) de lui couper la gorge. Dans Quo Vadis, c’est Acté qui l’aide à se poignarder. La scène jouée par Peter Ustinov est superbe!

    GALBA : SERVIVS SVLPICIVS GALBA  IMP

    Né vers -5, mort le 15 janvier 69, empereur de 68 au 15 janvier 69. 

    D’une famille très riche, il eut les faveurs d’Auguste puis de Tibère.

    En 39, il commanda avec succès l’armée de haute Germanie.

    Vers 45, ce fut un proconsul vertueux d’Afrique.

    En 60, Néron le nomma gouverneur de la proche Espagne où il resta 8 ans.

    En 68, il accepta l’invitation de Julius Vindex, gouverneur de Lyon, de diriger un mouvement contre Néron dont il pensait qu’il voulait l’assassiner. Mais Vindex fut battu à Besançon par les armées régulières. Cependant, après le suicide ‘aidé’ de NERON, le Sénat accepta Galba qui revint lentement à Rome et y arriva vers octobre.

    Il fit assassiner de hauts personnages en vue, y compris le préfet de la garde prétorienne de Rome qui l’avait soutenu. Otho, qui ambitionnait le trône, le fit assassiner le 15 janvier 69 sur la place du forum et lui succéda. (cf. Suètone, Galb., et l’Encycl. Britannica à Galba)

    OTHO : MARCVS SALVIVS OTHO

    Né en 32, mort en 69, il fut empereur de janvier à avril 69. Pendant son règne, des troupes révoltées firent mouvement vers Rome. En avril 69 l’empereur Otho se suicida suite aux défaites de ses armées à Crémone.

     « Il appuya son poignard sur le sol, le tint droit avec ses deux mains, se laissa tomber de son haut sur la pointe, et ne souffrit que juste le temps de pousser une plainte » (Plutarque). 

    VITELLIUS : AVLVS VITELLIVS GERMANICVS IMPERATOR AUGUSTUS

    Né en 15, mort en  69, empereur de juillet à décembre 69.

    Vers 61-62, avant d’être empereur, il avait été nommé proconsul d’Afrique. Puis Galba l’avait  nommé commandant des troupes de la basse Germanie. Ses armées firent sécession et proclamèrent Vitellius empereur le 2 janvier 69. Puis les troupes firent rapidement mouvement vers Rome où elles arrivèrent en avril 69. Suite aux défaites de ses armées à Crémone, l’empereur Otho se suicida et Vitellius lui succéda en juillet 69 en tant qu’empereur.  Mais la situation devint rapidement chaotique, surtout sous la pression de Vespasien qui était alors en Judée à la tête des armées d’Orient, lesquelles le voulaient comme empereur. Vitellius envisagea d’abdiquer face aux menaces pesant sur ses légions. Caecina qui commandait ses troupes dans le nord de l’Italie le trahit La situation dégénéra, jusqu’à ce que le Capitole fût brûlé. Les troupes de Flavius finirent par rentrer dans Rome et Vitellius fut assassiné. On le considérait comme cruel, indolent, et extravagant. Mais ce furent probablement des bruits répandus par Vespasien, qui lui succéda. Pourtant, d’un point de vue constitutionnel, il semble avoir agi avec modération. (cf. Tacite, Histoires; Suétone, Vitellius, Encycl. Brit. à Vitellius, etc.).

    VESPASIEN : TITVS FLAVIVS VESPASIANVS

    Né en 9 AD, il se distingua sous Claude dans l’invasion de la Bretagne en 43-44. En 66 Néron le nomma chef des troupes romaines de Syrie et de Judée pour réprimer des révoltes en Judée. Il arriva là-bas début 67 Il frôla la mort lors d’une révolte juive en Chalcédoine où il fut encerclé et blessé. Il resta en Palestine en 68, jusqu’en fin 69. Sur la recommandation du juif Tibère Alexandre, préfet d’Egypte, il fut proclamé empereur avant la reconnaissance de Rome qui le nomma empereur ‘de loin’ le 22 septembre 69, il semble avoir résidé d’abord essentiellement à Alexandrie d’où il envoya son fils Titus prendre sa suite à la tête de 4 légions (les Vème, Xème, XIIème, XVème) avec mission de détruire Jérusalem.

    Avant qu’il ne rentre à Rome on imprima des monnaies à son nom (Imp Caesar VESPASIANVS AVGustus, ou TITVS FLAVIVS SABINVS VESPASIANVS… Précisons que plusieurs empereurs romains sont représentés sur leurs pièces (sesterces, dupondius, as…) avec deux feuilles de laurier, ce qui donne l’impression qu’ils portent une, deux, ou 3 cornes… Sur les premières monnaies de Vespasien, on garda le profil de Vitellius faute de posséder à Rome de profil de Vespasien. Nommé empereur il serait allé en Egypte et finit par rejoindre Rome. Il restaura la paix et l’ordre dans l’empire et fit régner une stricte économie favorable aux provinces. Les nobles du Sénat s’opposèrent à lui. Immédiatement après son accession au trône, Vespasien chargea son fils Titus de prendre sa suite en Judée pour y soumettre Jérusalem. Dès le début il associa ses deux fils, Titus et Domitien au pouvoir.

    En 67 il commença la guerre contre les juifs. Vespasien mourut de mort naturelle bien qu’on ait dit qu’il ne voulut pas mourir couché er se serait relevé car un empereur devait mourir ‘debout’ (cf. Gaultier (1621) Table Chronographique, p.9):

    ‘In contrast to his immediate imperial predecessors, Vespasian died peacefully at Aquae Cutiliae near his birthplace in Sabine country on 23 June, A.D. 79, after contracting a brief illness. The occasion is said to have inspired his deathbed quip’: « Vae, Malheur, je deviens un demi-dieu! »(EB)

    TITUS : TITVS FLAVIVS VESPASIANVS ; ou TITVS FLAVIVS SABINVS VESPASIANVS

    Né le 30 décembre 39, mort le 13 septembre 81; devint empereur immédiatement à la mort de son père le 23 juin 79. Empereur  de 79 à 81. ‘Après la mort de Néron, en Juin 68 il soutint fermement la cause de son père.

    Se retrouva avec son père, Vespasien, en Judée en 67.

    Réconcilia Vespasien avec le légat de Syrie, Licinius Mucianus…

    Immédiatement après la nomination de Vespasien comme empereur, il fut chargé par son père de la guerre contre les juifs. Revint en Palestine vers le milieu 70 en provenance d’Alexandrie.

    Captura Jérusalem le 28 septembre 70 (Suètone, Titus, 6).

    Quitta peut-être aussitôt la Palestine pour l’Italie en vue de l’installation de son père sur le trône de Rome. Fut associé par son père ainsi que Domitien son frère à la tête de l’empire, sans pour autant avoir le titre d’empereur: ‘particeps atque etiam tutor imperii’ (‘sharer and even protector of the empire’). Il perdit de sa popularité, en particulier en Palestine, surtout du fait de ses relations avec Bérénice, la fille d’Hérode Agrippa II, qui vécut dans son palais avec lui et espérait devenir sa femme. Il revint probablement en Palestine juste après. Il fut fait commandant de la garde prétorienne en 71. On dit qu’il est mort à l’instigation de son frère Domitien avec lequel ses relations étaient mauvaises.

    DOMITIEN : TITVS FLAVIVS DOMITIANVS

    Né le 24 octobre 51, empereur de 81 à 96. Il fut haï par l’aristocratie.

    Second fils de Vespasien, il succéda à son frère, l’empereur Titus.

    En 83, Domitien, de son nom latin complet Titus Flavius Domitianus, se rendit en Germanie et vainquit les Chattes. Il y commença la construction du limes, une ligne de fortifications marquant la frontière romaine entre le Rhin et le Danube.

    En 84, il étendit la domination romaine jusqu’en Écosse.

    En 88, il repoussa les Daces de l’autre côté du Danube. (Ces mêmes Daces qui se convertirent très tôt, et dont il est fort probable que provienne le Roi Arthur et plusieurs de ses chevaliers, tel Lancelot (voir l’admirable film ‘The King Arthur’ avec Clive Owen)

    En 85, il se nomma lui-même censeur à vie. Après la révolte de Saturninus, et en particulier au cours des trois dernières années de son règne, Domitien terrorisa l’aristocratie. Il est connu aussi comme persécuteur de chrétiens. D’après l’Encycl. Brit. et bien d’autres livres, c’est sous Domitien (81-96) que l »Apocalypse aurait été écrite. (voir à ‘Revelation’, book of).

    En 89, il réprima une révolte dirigée par Antonius Saturninus, légat de la Germanie supérieure. Populaire auprès de son armée, Domitien était détesté des sénateurs, qu’il avait écartés du pouvoir ; en outre, ceux-ci étaient indignés qu’il eût pris le titre de ‘Dominus et Deus’, ‘maître et dieu’.

    En 96, le 16 septembre, il fut assassiné sur l’ordre de l’aristocratie et de son épouse Domitia.

    NERVA : MARCVS COCCEIVS NERVA

    Né en 30, mort en 98, empereur du 18.09.96 au 27-28.01.98, meurt dans son lit.

    TRAJAN : MARCVS VULPIVS TRAIANVS

    Né en 53, empereur en janvier 98, mort le 8 août 117.

    Fut adopté par Nerva qui voulait le voir lui succéder. Très apprécié en tant qu’empereur, il repoussa les frontières de l’empire, en particulier en soumettant les Daces (101-102 et 105-106) Il en fit un bastion de l’empire. Sa guerre contre les Parthes en 113 lui permit de renforcer les frontières Est de la Mer Rouge jusqu’au Caucase. Ces guerres furent commémorées sur la colonne Trajane à Rome (inaugurée en 113) où l’on voit la Ménorah (le chandelier du Temple) qui vint ensuite en France.

    A2. Interprétations et autres théories :

    Le livre de l »Apocalypse est certainement le plus controversé des Écritures ; ceci est dû à la diversité des interprétations, et des oppositions.

    « Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie et qui gardent les choses qui y sont écrites ! Car le temps est proche. » (Ap. 1:3).

    On conseille de voir Allo (1933) qui offre une des biographies les plus complètes des commentateurs de l’Apocalypse.

    Aujourd’hui, il faut écouter les télévisions des Evangélistes où interviennent d’excellents spécialistes du Nouveau et de l’Ancien Testament (God TV, Rory et Wendy, Inspiration TV, Benny Hinn, David Pawson, Perry Stone, Chuck Missler, etc). Dans nos prochains travaux et notre livre nous analyserons les interprétations publiées depuis l’antiquité. Nous finirons par les plus modernes. Citons seulement Tresmontant qui a fait un travail considérable mais s’est trompé plusieurs fois, en particulier sur la date de mort de saint Jean vers 54, sauf évidemment si l’on suppose que ce n’est pas saint Jean qui a écrit les chapitres étudiés ici. Quant à Mordillat et al, qui ont fait croire à une enquête exhaustive auprès de plus de 52 ‘grands savants’ ou ‘spécialistes’, exégètes et professeurs, il leur manquait l’essentiel. On ne peut non plus que s’étonner de la complaisance des médias et de nombre d’universitaires. Le pire est la traduction du verbe pipto, πίπτώ, par ‘passer’ au lieu de ‘tomber’ la Bible de Jérusalem (cf. Chassang (1872) Dict. Grec. p.774). Avec cela aucun chrétien ou chercheur ne pourrait comprendre l’Apocalypse!

    A3. L’Apocalypse et la Prophétie des 70 Semaines de Daniel :

    Dans l’énigmatique Prophétie des 70 semaines, Daniel prophétise ce qui suit :

    « Il y a 70 semaines déterminées sur ton peuple, et sur ta ville sainte, pour abolir le crime, pour consumer le péché, pour faire propitiation pour l’iniquité, et pour amener la justice des siècles, et accomplir la vision et la prophétie, et pour oindre le Saint des saints. »

    De là il faut compter 7 semaines et 62 semaines jusqu’à la venue d’un oint. Et après ces 62 semaines un oint sera retranché… puis le peuple d’un conducteur qui viendra, détruira la ville et le sanctuaire, et la fin en sera avec débordement, et les désolations qui ont été déterminées, arriveront à la fin de la guerre » (Dan. 9.24-27)

    Le « peuple d’un conducteur » [l’armée de Vespasien] et le « arrivera à la fin de la guerre  » [destruction du Temple par Titus, après la ‘guerre des juifs’ relatée par Flavius Josèphe et concernant Vespasien et Titus] deviennent clairs après ce que nous venons d’établir. Plus loin il est dit :

    « Et il confirmera l’alliance à plusieurs dans une semaine [tout le monde n’était pas contre les Romains] et à la moitié de cette semaine-là, il fera cesser le sacrifice et l’oblation,  puis par le moyen des ailes abominables qui causeront la désolation, jusqu’à l’entière ruine qui a été déterminée, la désolation fondra sur le désolé. » (Dan. 9.27)

    Les « ailes abominables » sont celles des aigles romaines. On n’a pas remarqué jusqu’à présent que la dernière semaine de Daniel couvre la période où Vespasien arrive en Palestine au printemps 67 jusqu’à la prise-suicide de Massada vers le printemps 74. Que celui qui a de l’intelligence calcule… cela fait 7 ans, la dernière semaine d’années prédite par Daniel plus de 200 ans auparavant, avec le milieu de la semaine signant la fin du Temple en 70. La résolution du problème posé par l’Apocalypse vient donc confirmer plus qu’il n’en faut la prophétie de Daniel, jamais décryptée ainsi à ce jour.

    A4. Messages de l’Apocalypse pour notre temps :

    L’Apocalypse amène à trouver des signes dans les événements du temps.

    <<Bien-aimé, n’imite pas le mal, mais le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu..Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des choses annoncées d’avance par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ. Ils vous disaient qu’au dernier temps il y aurait des moqueurs, marchant selon leurs convoitises impies; ce sont ceux qui provoquent des divisions, hommes sensuels, n’ayant pas l’Esprit. Pour vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, et priant par le Saint Esprit, maintenez-vous dans l’amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. Reprenez les uns, ceux qui contestent; sauvez-en d’autres en les arrachant du feu; et pour d’autres, ayez une pitié mêlée de crainte.>> (Ep.Jean 3.11)


    1 Copyright R.P. Jouvenroux et CEP, septembre 2009. Toute reproduction partielle ou totale interdite sans l’autorisation de l’auteur. Merci de citer la référence pour toute exploitation. Toute dérogation à cette demande sera considérée comme un vol intellectuel.

    2 Docteur ès Sciences.

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