La raison d’être de l’Évolutionnisme

Par: Ellen Myers

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SCIENCE ET TECHNIQUE

« Les rationalistes fuient le mystère pour se précipiter dans l’incohérence »(Bossuet)

La raison d’être de l’Évolutionnisme[1]

Présentation : Les métamorphoses fantasmagoriques que suppose la théorie évolutionniste devraient faire reculer tout esprit attaché aux faits objectifs et à la rigueur de pensée.

Ellen Myers[2]

Aussi de grands scientifiques comme George Wald (prix Nobel) ou Richard Lewontin (Université de Harvard) ont reconnu que leur motivation n’était pas de nature scientifique mais religieuse (ou plutôt antireligieuse). Ce n’est pas un athéisme simplement « méthodologique » qui oblige ces savants à exclure toute intelligence créatrice : il s’agit d’une volonté de refuser Dieu coûte que coûte, de préférer l’irrationnel au surnaturel.

Inversement, c’est en réfléchissant à la perfection d’une oreille d’enfant qu’un Whittaker Chambers, communiste militant, a compris que le hasard ne pouvait être à l’origine des choses et s’est converti.

Whittaker Chambers était un communiste plein de zèle qui avait mis sur pied, dans les années 1930, un réseau d’espionnage parmi des fonctionnaires haut placés du gouvernement américain, à Washington D.C. Mais il est devenu chrétien; a quitté le parti communiste et travaillé en tant qu’écrivain puis, plus tard, en tant qu’éditeur du Time Magazine. Dans son autobiographie, intitulée Témoin (Witness), il décrit comment il s’est tourné vers Dieu et converti au Christ:

«Ma fille était assise dans sa chaise haute. Je la regardais manger. Elle représentait le miracle le plus incroyable qui s’était produit dans ma vie (…) Mon regard s’est posé sur les circonvolutions si délicates de son oreille – ces oreilles parfaites, si complexes.

L’idée m’est venue à l’esprit: « Il est impossible que ces oreilles aient été créées par une rencontre fortuite d’atomes dans la nature (selon les théories communistes).

 Elles ne pouvaient avoir été créées que suivant un dessein créateur prodigieux. (…) Qui dit dessein présuppose déjà l’existence de Dieu. Je ne savais pas alors qu’à ce moment précis le doigt de Dieu avait effleuré mon front pour la première fois.»

Un tel témoignage donne le frisson aux évolutionnistes les plus irréductibles. Preuve en est leur lutte implacable contre l’affirmation que tout a été créé et qu’il existe un dessein intelligent. Comme l’avait fait jadis Whittaker Chambers, ils doivent à leur tour évacuer de leur pensée les faits scientifiques et historiques sur l’évolutionnisme et la réalité telle qu’elle existe vraiment. L’évolution, pour eux, est une religion.

Ils ne peuvent supporter l’idée que le Dieu de la Bible existe et qu’il soit leur Créateur, leur Juge, leur Sauveur et leur Seigneur.

Certains éminents évolutionnistes l’ont ouvertement admis. En 1972 déjà, à l’université de Harvard, le célèbre évolutionniste et prix Nobel de physiologie George Wald, écrivait :

«Il n’y a que deux explications possibles concernant l’apparition de la vie : une génération spontanée selon l’évolution, ou un acte créateur surnaturel de Dieu (…) La génération spontanée a été prouvée erronée par Louis Pasteur et d’autres, il y a cent vingt ans, ce qui ne nous laisse qu’avec une seule autre possibilité – que la vie soit apparue grâce à un acte créateur surnaturel de Dieu, mais je ne peux pas accepter cette philosophie parce que je ne veux pas croire en Dieu. Je choisis donc de croire à ce qui est impossible scientifiquement, une génération spontanée qui génère l’évolution.»[3]

Voici des affirmations analogues assénées par le philosophe Thomas Nagel et le biologiste Richard Lewontin, éminents évolutionnistes de notre génération.

Nagel écrit :

«Je désire que l’athéisme soit vrai et cela me met mal à l’aise de penser que des croyants religieux figurent parmi les personnes les plus intelligentes et les mieux informées que je connaisse. (…) Je ne veux pas qu’il y ait un Dieu : je ne veux pas que l’univers soit comme ils le présentent (…) À mon avis, le problème d’une source d’autorité cosmique (…) est à l’origine d’une grande partie du scientisme et du réductionnisme de notre époque.»[4]

Lewontin écrit:

«En raison de notre adhésion a priori à des causes matérielles, nous sommes contraints de créer un appareil d’investigation et un ensemble de concepts qui fournissent des explications matérielles, explications en flagrante opposition à l’intuition et complètement hermétiques pour le non-initié. En outre, ce matérialisme ne peut être remis en question, car nous ne pouvons en aucun cas laisser un Pied Divin passer la porte[5]

Dans son livre La science et la création, le P. Stanley Jaki, éminent historien et philosophe des sciences, fait remarquer que les origines de la science, telle que nous connaissons celle-ci de nos jours, remontent à un moment précis de l’histoire humaine, à savoir au haut Moyen Âge chrétien (entre 1250 et 1650). Selon lui, il est impossible que la science ait pu surgir dans aucune autre culture. Et il explique pourquoi il en est ainsi. Toutes les grandes civilisations de l’Antiquité croyaient en un univers éternel subsistant par lui-même et en constante évolution, à la fois moniste, panthéiste et animiste. Cet univers fluctuait interminablement entre de longues périodes d’expansion et de contraction, d’ascension et de chute, de naissance et de mort.

Or, même si les hommes ne semblaient constituer que des particules infimes d’un immense «animal cosmique», ils étaient pourtant capables de faire des observations hautement complexes sur la nature et le ciel étoilé, et ils excellaient dans l’art d’imaginer des inventions techniques vraiment utiles sur le plan pratique.

Ils étaient toutefois contraints de s’arrêter sur le seuil de la science moderne à proprement parler, car dans un monde moniste (« il n’existe rien d’autre que ce monde-ci »), l’homme n’est qu’un élément de ce monde, et une partie ne parvient pas à expliquer le tout dont il fait partie. Donc la seule vision du monde qui permette d’expliquer le monde dans son ensemble, c’est celle de la vision biblique du monde dans laquelle tout a été créé à partir du néant par un Dieu tri-personnel, transcendant et omnipotent, qui a créé l’homme à son image et à sa ressemblance, pour dominer sur ce monde, qui est l’œuvre de Ses mains. Voilà pourquoi la science moderne ne plonge ses racines et ne s’est développée nulle part ailleurs qu’au sein de la culture occidentale du Moyen Âge, culture imprégnée de la foi en la création propre à la Révélation hébraïco-chrétienne

L’évolutionnisme doit chercher à expliquer le monde depuis l’intérieur, en affirmant que rien d’autre n’existe; il ne peut donc pas, a priori, en donner une explication correcte. Le professeur William R. Thompson, dans son introduction de l’Everyman’s Library Edition of the Origin of Species, écrit :

«La conviction de Darwin que l’évolution est le résultat de la sélection naturelle, agissant sur de petites variations accidentelles (…) a retardé d’un demi-siècle les progrès effectués dans les recherches sur l’évolution. Les recherches sur l’hérédité vraiment fructueuses n’ont commencé qu’en 1900 avec la redécouverte de l’œuvre fondamentale de Gregor Mendel, publiée en 1865, et n’avaient absolument rien à voir avec l’œuvre de Darwin.»[6]

Mendel a obtenu des résultats scientifiques significatifs en fondant sa recherche sur le principe de la stabilité ou de norme permanente, qui se situe à l’exact opposé de l’évolution. Sans aucun doute, ce moine catholique autrichien croyait au Dieu Créateur, et c’est cette foi chrétienne qui lui a donné les bases pour entreprendre un travail scientifiquement fécond dont les fruits durent encore.

La science taxonomique a, elle aussi, été sérieusement entravée par le fait que bien des scientifiques ont adhéré au paradigme darwinien.

Thompson écrit encore que «par des arguments plausibles mais pas du tout convaincants, les zoologistes <ont démontré> que les vertébrés descendaient de presque chaque groupe d’invertébrés. Pendant trente ans, de 1870 à 1900, beaucoup d’énergie a été consacrée à l’embryologie, qui s’est inspirée de la < loi biogénétique>. »[7]

Cette « loi biogénétique » prétend que le développement de l’embryon récapitule l’évolution ancestrale d’un organisme. Cette théorie a été inventée par le promoteur allemand de Darwin, Ernst Haeckel. Non seulement elle était inexacte, mais on montra très vite que c’était même une supercherie : les dessins d’embryons de Haeckel étaient, de toute évidence, falsifiés; ils sont pourtant encore présentés, de nos jours, comme des “faits” dans certains manuels scolaires de biologie. Ils ont été utilisés pour justifier l’avortement parce qu’ils affirment qu’en début de grossesse le bébé à naître n’est pas encore humain. Les embryons de Haeckel ne sont qu’un exemple de moyens frauduleux utilisés pour défendre la cause de l’évolution. Un autre exemple est «l’Homme de Piltdown», une falsification qui a discrédité tant de manuels scolaires de 1912 à 1953 : grâce à elle, on cherchait à prouver que l’homme descendait du singe. Plus récemment, le Dr Bernard Kettlewell a présenté sa théorie darwinienne sur les phalènes du bouleau. Pour plus de renseignements concernant les supercheries évolutionnistes, on consultera l’ouvrage de Richard Milton, Shattering the Myths of Darwinism[8], et celui de Jonathan Wells, Icons of Evolution.[9]

Nous avons déjà constaté, grâce à l’exemple de Mendel cité plus haut, que l’évolutionnisme, selon lequel les changements évolutifs sont le produit de variations fortuites, ne nous permet pas de comprendre ce qui se passe vraiment dans la réalité.

L’évolutionnisme nie, en fait, la réalité telle qu’elle est, parce que l’univers porte en soi tous les signes d’une création intentionnelle, qui a été conçue par un Ordonnateur personnel et intelligent: le Dieu Créateur révélé dans la Bible.

La réalité elle-même prouve la véracité de Romains 1, 20 : «Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient fort bien [donc pas de manière confuse] depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages.»

 Comme le confirment George Wald, Thomas Nagel et Richard Lewontin, cette réponse est odieuse pour des hommes qui ne veulent pas s’incliner devant Dieu.

Le combat actuel sur l’évolution n’est pas livré entre « la religion et la science ». Il s’agit d’une attaque en règle des athées rebelles contre le Dieu de la Bible, contre la foi en Lui et en Sa Parole; combat qui est attisé par les médias et l’intelligentsia. Voici la vraie raison pour laquelle tant d’intellectuels athées, comme l’ont fait avant eux ceux des civilisations de l’Antiquité, s’accrochent à l’évolution dans un monde moniste. Ils défendent de telles positions quoique la science moderne elle-même ait surgi dans une culture imprégnée de christianisme biblique, qui affirme que le monde a été créé par Dieu. Jamais ils ne reconnaîtront la contribution inestimable que cette vision du monde a apportée aux bienfaits matériels dus à la science moderne ; en effet, celle-ci en a bénéficié grandement.

Comme l’avait fait Whittaker Chambers, lorsqu’il fut confronté pour la première fois à Dieu, ils s’accrochent à cette croyance évolutionniste « que les atomes se sont rencontrés par hasard » pour expliquer scientifiquement l’origine de toutes choses, même si cela s’avère scientifiquement impossible. Ils agissent ainsi pour n’avoir surtout pas à rendre des comptes à leur Créateur.

*


[1] Repris de la Revue Réformée n° 252, novembre 2009, pp. 15-20.

[2] Correspondante américaine du Cep, E. Myers nous a déjà donné « Quelle vision du monde chez les démons ? » (Le Cep n°16, juillet 2001).

[3] G. Wald, Frontiers of Modern Biology and Theories of Life (New York : Houghton Mifflin, 1972), 187, cité in Rex Russell, What the Bible says about Healthy Living (Ventura, CA : Regal Books, 1996), 187; c’est nous qui soulignons.

[4] T. Nagel, The Last Word (New York, Oxford University Press, 1996), 130-131.

[5] Lewontin, « Bil1ions and Billions of Demons », The New York Review of Books (January 9, 1997), c’est nous qui soulignons.

[6] W.R. Thompson, Everyman’s Library Edition of the Origin of Species (London : J.M. Dent & Sons, Ltd., 1956, 16, c’est nous qui soulignons (on trouvera le texte intégral de cette Introduction dans Le Cep n°52, pp. 10-34).

[7] W.R. Thompson, ibid., 16.

[8] R. Milton, Shattering the Myths of Darwinism (Rochester, VT : Park street Press, 1997).

[9] J. Wells, Icons of Evolution (New York : Regnery Publishing, 2000).

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