La science pourra-t-elle rester arienne ?

Dominique Tassot

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Présentation : On connaît le physicien Newton, l’inventeur des lois de la gravitation, on connaît moins le théologien dont Locke disait pourtant qu’il en remontrait aux plus savants théologiens de l’époque ; et l’on connaît moins encore l’inspirateur de la pensée maçonnique telle que les Constitutions dites d’Anderson l’a lancée sur l’Europe. Or Newton, en secret, était un arien convaincu. De la sorte, son rejet de la divinité de Jésus-Christ a laissé sa marque durable sur nos idées, par le déterminisme de sa Mécanique, puis sur nos sociétés, de par l’influence politique de la Grande Loge d’Angleterre. Il résulte de ce biais une inadéquation croissante de la science, de plus en plus visible en cosmologie et en biologie, par exemple. Car les faits ne se conforment pas à nos théories, mais aux lois posées par le Créateur. Or, reconnaître que les masses et le visible pondéral ne jouent qu’un rôle modeste dans l’univers, ou que les êtres vivants obéissent à un programme intelligent, avec toutes les conséquences que ces notions impliquent, suppose un véritable basculement des esprits vers une vision  christocentrique du monde.

Les faits sont têtus, mais les théories ont l’appui des gouvernements, lesquels en ont besoin pour se donner une manière d’autorité intellectuelle, à défaut d’autorité spirituelle. Les jeux ne sont donc pas encore faits !

On ne saurait trop exagérer l’importance de Newton en tant qu’inspirateur de la pensée contemporaine. Certes, il y a l’influence du physicien, bien connu comme auteur des lois de la gravitation. Le monde mathématisé dont Galilée avait rêvé, ce monde écrit en langage géométrique et dont les lettres sont des cercles et des triangles, c’est bien Newton qui l’a réalisé. En produisant une équation très simple mais d’application universelle, régissant toutes les masses, donc – semblait-il – tout l’univers, Newton démontrait que la raison humaine n’était pas seulement un organe pour bien penser, pour bien user des outils logiques, mais un moyen de connaissance du réel : « tout ce qui est réel est rationnel ; tout ce qui est rationnel est réel », ira-t-on jusqu’à dire !

Dès lors, le rationalisme et cet accent mis sur les masses visibles vont constituer l’horizon de la pensée savante et comme le critère du vrai. Les corps pourtant si divers qui nous entourent devenaient un ensemble homogène de masses, chacune centrée sur un « point matériel ».

Cette physique ainsi ramenée à quelques « principes »[1] provoqua une sidération des intelligences, dans tous les domaines. Le Roi Soleil, à Versailles, se vit comme le centre unique d’un système de grands personnages gravitant autour de lui, retenus sur leur trajectoire par une force d’attraction qu’il revenait au souverain d’entretenir. Tout va se se résumer à des masses en mouvement, à leur inertie, à des forces et à des équilibres entre forces contraires. La théorie de l’équilibre des trois pouvoirs, imaginés par Montesquieu comme trois corps sociaux indépendants – l’un servant de contre-pouvoir aux autres, tel un contrepoids – en est une illustration[2]. De même la tactique militaire va se penser en termes de masses en mouvement, de concentration de forces en vue de produire un effet sur un point, etc. L’homme mécanique de Descartes tenait du pantin, les efforts étant  transmis par des tendons et les impulsions par des fils. L’homme-machine de La Mettrie (1748) tiendra plutôt de l’automate, bourré d’engrenages et de mécanique. Car Newton avait construit des horloges ; cette image d’un univers assimilé à une immense horloge, donc régi par un déterminisme général, lui survivra longtemps. Le déiste Voltaire en tirera d’ailleurs argument contre l’athéisme. On connaît son fameux distique :

             L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer,

            Que cette horloge existe, et n’ait point d’horloger ! [3]

Mais l’argument portait surtout contre la Providence des chrétiens : une fois lancée la machine aux milliers d’engrenages, nulle puissance n’aurait pu intervenir pour modifier à sa guise le cours d’un astre, provoquer un déluge vengeur ou répondre à nos prières pour faire tomber la pluie.

Les forces exercées sur un corps mou le déforment dans le sens de la pression ou de la traction exercée. La pré-girafe de Lamarck, dont le cou s’allonge en vue de brouter toujours plus haut les feuilles des arbres, ne fait qu’appliquer cette loi mécanique. Nul besoin, donc, de démontrer ou de constater la réalité du phénomène : on allait l’accepter comme une banale « évidence ».[4]

Apparaît ici la contamination de tous les domaines par les mots et les concepts de la mécanique, comme si de tels « principes » pouvaient s’appliquer universellement en compréhension, de la même manière avec laquelle Newton les appliquait universellement en extension, dans toute l’étendue de son espace « absolu ».

Les révolutionnaires de 1789 seront imbus de telles notions. Le bon docteur Marat, assassiné dans sa baignoire, avait été en 1787 le traducteur de L’Optique de Newton, tout comme la Marquise du Châtelet, la compagne de Voltaire, avait traduit les Principia, petits faits qui montrent bien l’importance que les hommes des Lumières attachaient la diffusion de la mécanique newtonienne.

Mais l’influence politique de Newton fut plus large encore. Lui-même avait souhaité et sans doute soutenu la révolution qui mit Guillaume d’Orange au pouvoir en 1688. Il y a cette année-là un « trou » dans la biographie de Newton : il n’enseigne pas et Westfall, qui retrace la vie du grand homme avec une énorme documentation (800 pages !) dans Never at rest, doit avouer son ignorance.

Puis, dès l’accession de Guillaume III, le 17 janvier 1689, Newton fut reçu à dîner par le souverain, ayant été délégué à Londres par l’université de Cambridge.

En 1696, en pleine refonte des pièces de monnaie en usage, il sera nommé directeur de la Monnaie : poste de confiance, s’il en est. C’était là une sinécure sans rapport avec les talents du mathématicien et qui suppose des services rendus à la Couronne.[5] À Londres, il aura deux disciples aujourd’hui célèbres : Anderson et Desaguliers. Newton sera parrain d’une fille du pasteur Anderson, le rédacteur principal des Constitutions de la Grande Loge d’Angleterre (fondée à Londres  en 1717). Le corédacteur et cofondateur, Desaguliers, immigré huguenot venu de La Rochelle, gagnera son gagne-pain dans la bonne société de Londres en montant des expériences vulgarisant la mécanique newtonienne.

Or les Constitutions apportent une vision nouvelle de l’histoire, sur laquelle l’influence littéraire de la Chronologie des Anciens Royaumes de Newton est palpable. À la différence de la moderne vision évolutionniste du monde, on pourrait la dire « biblico-compatible » : on y retrouve Adam et les patriarches, et un grand respect pour les savoirs des Anciens. Mais ce sont désormais les progrès technique et scientifique qui mesurent les avancées des sociétés humaines : l’équerre et le compas vont encadrer le grand « G » de la géométrie.

Dans une allocution adressée aux Grands Maîtres et prononcée à l’Élysée le 23 juin 2003, à l’occasion du 275ème anniversaire de l’ordre maçonnique en France, le Président Jacques Chirac déclarait notamment : « Alain Bauer, dont je salue l’initiative qui nous réunit aujourd’hui, a évoqué la naissance de la maçonnerie en France à l’aube du XVIIIème siècle, avec cette belle formule que je lui emprunte : « C’est le peuple de l’Encyclopédie qui essaie de devenir celui des Lumières ». Né dans les spasmes des guerres civiles et religieuses anglaises, l’idéal maçonnique, celui d’Isaac Newton, rêvait de substituer aux dogmatismes le débat sur le progrès scientifique, de desserrer l’étreinte, de casser les rigidités, pour instaurer un espace de liberté, hors des tabous et des index de l’époque. »

Or, derrière la profonde vénération de Newton pour le Dieu géomètre qui voit l’humanité progresser au sein de sa Grande Horloge, deux nets refus rejaillissent sur toutes les facettes du tableau : sa volonté sans compromis de nier la divinité de Jésus-Christ, et sa négation des ingérences surnaturelles dans la trame des événements. 

« Les miracles sont ainsi appelés, écrit Newton, non parce qu’ils sont l’œuvre de Dieu, mais parce qu’ils se produisent rarement et, pour cette raison, créent l’émerveillement (wonder)[6]

On ne peut comprendre la personne de Newton, sa pensée ou la société qui s’en est inspirée, sans donner leur juste place à ces deux traits non négociables, le second n’étant en l’occurrence qu’un corollaire du premier. Dès 1672, pour ses travaux d’alchimie, Newton s’était composé un pseudonyme à travers lequel il dévoilait son arianisme : Ieova sanctus unus, anagramme exacte d’Isaacus Nevtonus. Peu auparavant, Blaise Pascal, scientifique lui aussi mais authentique chrétien, avait bien vu venir le danger. Il distinguait soigneusement, en effet, le “Dieu des philosophes et des savants” du “Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob”. Il écrit dans ses Pensées : « Tous ceux qui cherchent Dieu hors de Jésus-Christ, et qui s’arrêtent dans la nature, ou ils ne trouvent aucune lumière qui les satisfasse, ou ils arrivent à se former un moyen de connaître Dieu et de le servir sans médiateur, et par là ils tombent ou dans l’athéisme ou dans le déisme, qui sont deux choses que la religion chrétienne abhorre presque également. »[7] 

Les chrétiens qui croient pouvoir embaucher Newton sous leurs bannières devraient ici marquer un temps d’arrêt, puis réfléchir un peu. Le déisme de Newton – à travers Locke – a nourri celui de Voltaire, et son rejet du surnaturel est devenu la pierre de touche de la pensée rationaliste, scientiste et maçonnique moderne.

Est-ce bien là le legs d’un ami sincère ? Or le courant arien[8] auquel appartenait Newton garde toute son influence aujourd’hui, notamment à travers l’église unitarienne, infime quant au nombre, capitale par sa présence dans les hauts cercles du réseau mondialiste.

Cette doctrine arienne explique le traitement bien différencié des instances internationales et maçonniques envers les trois religions dites “monothéistes”. Car seules deux des trois le sont pleinement, dans tous les sens du mot « monos » : le Dieu chrétien, Lui, n’est pas un Dieu solitaire puisqu’il est trinitaire : un seul Dieu en trois Personnes. Unique, certes, en ce sens qu’il ne se compare à aucun autre (il n’est pas d’autre dieu que Lui) ; mais il n’est pas unitaire ni monolithique et, à ce titre, les “soumis” à l’islam l’exècrent à bon escient, comme l’exécrait le juif christianisé Arius.

On comprend alors pourquoi la même laïcité qui s’efforce de contenir l’influence sociale du christianisme, ouvre des portes aux stricts monothéismes. Car ce que Newton niait avec ténacité, au prix d’un vaste travail théologique[9], c’était que ce Verbe, Agneau ou Fils de Dieu, le Médiateur, fût Lui-même Dieu. Dans le contexte social de l’époque, il ne pouvait laisser transparaître ce différend majeur avec l’Église anglicane. Il réussit toutefois à éviter l’ordination, alors statutairement obligatoire pour les enseignants de Cambridge[10], mais il ne refusa les sacrements de cette Église abhorrée que sur son lit de mort.

            L’idée générale de Newton est que le triomphe d’Athanase sur Arius avait – dans un premier temps – corrompu la doctrine, puis conduit à des corruptions dans les textes évangéliques. Dans la profession de foi en douze articles de Newton, on retiendra les suivants[11] :

Art.1. Il y a un Dieu, le Père, vivant à jamais, omniprésent, omniscient, tout-puissant, ayant fait le ciel et la terre, et un médiateur entre Dieu et l’homme, l’homme Christ Jésus.

-Art. 2. Le Père est le Dieu invisible que nul œil n’a jamais vu ni ne peut voir. Tous les autres êtres sont parfois visibles.

Art. 4. Le Père est omniscient, et possède toute connaissance originellement en lui-même ; il communique la connaissance des choses futures à Jésus-Christ.

-Art. 9. Nous n’avons pas besoin de prier le Christ pour qu’il intercède pour nous. Si nous prions correctement le Père, il se fera notre intercesseur.

Il existe toutefois dans la première Épître de saint Jean un verset contredisant directement l’arianisme, le fameux comma johanneum : « Car ils sont trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit ; et ces trois sont unis ». (1 Jn 5, 7) Pour écarter ce verset, Newton dépouilla tous les textes alors disponibles, comme le fera plus tard l’exégèse moderniste. Or, si l’on se reporte à la Biblia Polyglotta que Walton venait de publier à Londres, on constate que les versions syriaque, éthiopienne et arabe omettent ce verset.[12] Newton s’en saisit pour affirmer que la version grecque était une rétroversion tardive et que ce verset constituait un ajout dû à saint Jérôme[13], bel exercice de critique textuelle dans lequel il se montre un digne contemporain de Richard Simon. La raison individuelle se fait juge de la Parole de Dieu et de la Tradition.

Cette position rationaliste s’inscrivait directement dans le courant socinien : en 1665, Wiszowaty, petit-fils de Sozzini, avait publié sa Religio rationalis, titre mais aussi programme tracé aux intelligences pour trois siècles. Il s’agissait donc de bien plus qu’une simple hérésie : depuis un bon millénaire, la doctrine trinitaire avait peu à peu imprégné chaque élément de la chrétienté. Selon Richard Westfall, « Newton n’en dit rien, mais sans doute pensait-il que la Réforme protestante n’avait pas atteint le cœur de l’infection. Dans le Cambridge des années 1670, il s’agissait là d’un problème de premier ordre, et l’on comprend facilement pourquoi Newton s’impatientait des diversions entraînées par des sujets mineurs tels l’optique et les mathématiques.

Il avait entrepris de réinterpréter la tradition fondamentale de la civilisation européenne. »[14]

Dans la perspective d’un tel renversement de l’ordre social, la science devenait un outil : Newton en tirait l’autorité intellectuelle dont il avait besoin pour faire avancer le grand’ œuvre. C’était encore une façon de ne plus rechercher une vérité à contempler, mais d’élaborer un savoir validé par l’action.

Et en signant ainsi l’arrêt de mort de la métaphysique (et d’une science réaliste ordonnée à la métaphysique), Newton détruisait la symbiose qui avait existé entre la science et la religion, entre les deux grands livres : celui de la nature et celui de la Révélation. Il pose dans ses Sept Déclarations sur la Religion : « La religion et la science doivent être maintenues bien distinctes. Nous ne devons pas introduire les révélations divines dans la science, ni les opinions scientifiques dans la religion ».[15]C’était bien là porter le fer au cœur du savoir comme au cœur de la chrétienté.

On verra bientôt les géologues interdits de Déluge, puis les naturalistes interdits de Verbe créateur, au risque de l’absurde ! Plutôt nier les évidences que d’admettre, fût-ce à titre d’hypothèse, les éclairages donnés par l’Écriture…Ce Verbe qui était au Principe, au Commencement, par qui tout a été fait, on va prétendre qu’il n’a rien à nous apprendre.

On admire l’œuvre, mais on ne veut pas en rendre grâce à l’Ouvrier ! Injure suprême, bien plus grave dans son orgueil que tous les désordres de la chair, arrachant à saint Paul cette exclamation : « Ils sont inexcusables puisque, connaissant Dieu, ils ne l’ont ni glorifié ni remercié comme Dieu » (Rm 1, 20).

La science moderne n’a pas toujours été « théophobe », elle ne l’est devenue que depuis Darwin ; mais elle est « christophobe » depuis Newton. Pourra-t-elle le rester encore longtemps, si elle veut que son inspiration renoue avec l’Esprit créateur ? L’enjeu est considérable, puisque c’est toute la différence entre le christianisme et les deux monothéismes stricts. Or, si c’est bien du Christ qu’il est écrit : « Tout a été fait par Lui et pour Lui », il s’ensuit qu’une vision christocentrique du monde doit être restaurée dans toute la pensée, notamment dans la science.

En déclarant cette cause finale comme inutile à l’intelligence de la machina mundi, les newtoniens, quelles que fussent leur piété personnelle[16] et leur exaltation du Dieu créateur in Principio, introduisirent un facteur de stérilité dans la science.

On le voit bien aujourd’hui : la physique elle-même, obnubilée par les masses visibles, patauge entre des théories problématiques et contradictoires, et nulle issue ne se présente ; la biologie, de son côté, en refusant la finalité, adopte un comportement suicidaire, puisqu’elle s’interdit ainsi l’intelligence de son objet propre.

Certes Newton fut un géant de la pensée, mais orgueilleux, qui voulut tout pénétrer : le microcosme des interactions moléculaires comme le macrocosme des orbites célestes, les mystères de la théologie comme la réalisation des prophéties bibliques. « Mais le Seigneur, dit le prophète Baruch, n’a pas fait choix des géants ; ils n’ont pas trouvé la voie de la vraie science (épistèmè, επιστήμη) ; à cause de cela ils ont péri. Et comme ils n’ont pas eu la sagesse, ils sont morts à cause de leur folie. » (Ba 3, 27-28)

Sous le carcan des préjugés newtoniens, la science est à la torture et, dans l’ombre de Newton, la société elle-même, devenue arienne, bloque toute réorientation de la science qui remettrait en cause son rejet du Fils et de Sa Royauté.

On ne pourra donc sauver l’une sans l’autre : toutes les vérités se tiennent, car la Vérité demande à éclairer aussi bien nos institutions que nos savoirs. Se lèvera le jour du basculement christocentrique, mais comment décider si cette libération viendra des citoyens fatigués par les pressions mentales exercées au nom de la science, ou des scientifiques eux-mêmes enfin résolus à se laisser guider par les faits ? L’issue n’en demeure pas moins certaine car – nous prédit le poète – l’avenir n’est à personne, l’avenir est à Dieu.


[1] Les Principia mathematica naturalis philosophiæ ont été ainsi nommés par analogie avec les « principes » énoncés en tête des Éléments d’Euclide. La physique du monde réel allait se penser comme une mathématique appliquée.

[2] Ou plutôt une contre-illustration, car cette indépendance des pouvoirs ne peut être que mythique. Or que vaudra l’édifice politique fondé sur un mythe ?

[3] Les Cabbales (1772), in Voltaire, Œuvres complètes, annot. Louis Moland, 52 tomes, Paris, Garnier (1877-1879), t. X, p. 182.

[4] Il faut noter que Lamarck était au Muséum  le spécialiste des invertébrés et que les déformations observables sur une limace, par exemple, sont prodigieuses. Mais entre le cou du zèbre et celui de la girafe, il n’y a pas seulement la longueur qui change, mais aussi le nombre des vertèbres. Or on voit mal comment une traction, même continue, peut susciter l’apparition d’une vertèbre supplémentaire. Ce sont là, manifestement, des réalités d’un tout autre ordre.

[5] La nomination fut faite par Charles Montagu, ami personnel de Newton, dès qu’il devint Chancelier de l’Échiquier. Or Montagu avait été en 1694, avec Locke, un des fondateurs de la Banque d’Angleterre, Ici, nous sommes bien loin des couloirs  de Cambridge !

[6] Sir Isaac Newton, Theological manuscripts, selected and edited with an introduction by H. McLachlan, Liverpool University Press, 1950, pp. 17.

[7] Pascal, Pensées, n° 449-556, in Œuvres complètes, Paris, Seuil, 1963, p. 558.

[8] Ou plus exactement socinien. Lelio Sozzini (1525-1562) et son neveu Fausto Sozzini (1539-1604) élaborèrent leur doctrine antitrinitaire en soumettant l’Écriture aux règles de la raison humaine. 

[9] Les manuscrits théologiques de Newton représentent 4000 pages ! Tenus soigneusement secrets, même après sa mort, ils ne seront partiellement publiés qu’en 1950, par McLachlan, suite à leur rachat dans une vente aux enchères par l’économiste Keynes. Locke considérait que Newton connaissait mieux la théologie que tous les théologiens de son temps.

[10] Il en fut dispensé en 1675 par des lettres patentes du roi Jacques II, à la demande de la Royal Society (le pieux Barrow eut été fort chagrin de savoir que son protégé, qui allait lui succéder sur la chaire lucasienne de mathématiques, récusait en secret les dogmes de l’Église d’Angleterre).

[11] Sir Isaac Newton, Theological manuscripts, op. cit., pp. 56-57

[12] Walton, Biblia polyglotta, Londres, Roycroft, 1657, t. V, pars. 2, p. 922.

[13] Newton, Observations upon the propheties of holy Writ particularly the Propheties of Daniel and the Apocalyps of John, in Opera Omnia, Londres, J. Nichols, 1785,  t. V, p. 487.

[14] Richard Westfall, Never at rest (1980),

 trad. fr. Newton, Paris, Flammarion, 1994, p. 362.

[15]  Sir Isaac Newton, Theological manuscripts, op. cit., p. 17.

[16] Newton, en particulier, étonnait ses visiteurs par la lenteur et la gravité avec laquelle il traçait le signe de croix.

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