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Par : Roy Le Mgr Alexandre

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SCIENCE ET TECHNIQUE

« Les rationalistes fuient le mystèrepour se précipiter dans l’incohérence. »

(Bossuet)

La religion des Pygmées1

Mgr Alexandre Le Roy2

Résumé : Les Pygmées forment, avec les Boschimans, les peuplades considérées comme les plus « primitives », les plus « retardées », puisqu’ils vivent principalement de chasse et de cueillette. Quant aux Boschimans (du désert de Kalahari), leurs techniques pourraient en faire des vestiges de l’Âge de la pierre, puisqu’ils ignoraient le métal ! Or, leurs idées religieuses – on va le voir par le témoignage direct d’un missionnaire spiritain qui les a longuement fréquentés, au Gabon puis sur la côte Est de l’Afrique abyssinienne, a pratiqué leurs langues et obtenu leur confiance – sont en accord profond avec les vérités de la Révélation et dénotent une compréhension du monde et de la nature de Dieu qui, déformée toutefois, se rattache à la même Révélation que la nôtre. De là des notions morales si conformes au Décalogue qu’il est difficile de leur nier une origine commune.

Les Pygmées admettent, à l’évidence, la distinction de l’âme et du corps, et ils prennent grand soin que les restes mortels des leurs reçoivent des funérailles convenables, dont le double but paraît être de les cacher à tous les regards et d’empêcher leurs mânes de les suivre à titre de « revenants ».

La croyance à la survivance de l’esprit de l’homme est démontrée, chez eux, par des faits nombreux : c’est ainsi que les Sân placent une sagaie à côté de leurs morts pour qu’ils puissent chasser et se défendre3. Selon M. Arbousset, qui a longtemps séjourné chez eux, un de leurs proverbes dit : « La mort n’est qu’un sommeil. »

Mgr Alexandre Le Roy
Fig. 1. Mgr Alexandre Le Roy

Il en est de même des Hottentots, leurs voisins, que sir John Lubbock, sur la foi de Le Vaillant, nous avait autrefois représentés comme sans religion.

C’est d’eux que Livingstone a pu dire : « Quelque dégradées que soient ces populations, il n’est pas besoin de les entretenir de l’existence de Dieu, ni de leur parler de la vie future. Ces deux vérités sont universellement admises en Afrique.

Tous les phénomènes que les Indigènes ne peuvent expliquer par une cause ordinaire, sont attribués à la divinité… Si vous leur parlez d’un mort, il est allé près de Dieu, vous répondent-ils4

Ils ont un culte domestique et un culte individuel. Le matin, aux premiers rayons de l’aube, ils quittent leur hutte et vont s’agenouiller derrière un buisson. Là, la face tournée vers l’Orient, ils adressent leur prière à Tsuni-Goam, le «Père des pères5».

Dans chaque famille, les mânes des ancêtres sont considérés comme des espèces de dieux lares, qu’on prie et auxquels on fait des offrandes. M. Hahn rapporte, à ce sujet, qu’ayant rencontré une troupe de Nama-Koa, conduits par une grande dame du pays qu’il connaissait, au-delà des frontières du Kalahari, il lui demanda où elle allait. « Je vais, répondit-elle, au tombeau de mon père, prier et pleurer, car la sécheresse et les Boschimans nous ont ruinés. Il entendra ma voix et il donnera le succès à mon mari, qui est à la chasse des autruches, pour que nous ayons de quoi racheter des chèvres et des vaches, et que nos petits enfants puissent vivre. — Mais, répliqua le voyageur, votre père est mort ; comment pourrait-il vous entendre ? — Oui, répondit la Hottentote, il est mort ; mais il dort seulement.

Nous, les Khoïkhoï, quand nous sommes dans la peine, nous allons toujours prier sur les tombeaux de nos grands-parents et de nos ancêtres : c’est pour nous une vieille coutume6. »

Les Négrilles de l’Afrique équatoriale croient aussi à une autre vie. Ils déposent leurs morts debout, dans la fosse creusée dans le lit d’un ruisseau, le visage tourné vers le ciel : « Car, disent-ils, c’est au ciel que l’homme doit finir par monter7 », au ciel, où ils retrouveront, pensent-ils, les grandes chasses et la vie libre dont ils ont vécu sur la terre.

Les Minkopis, de leur côté, pensent que tout homme possède en son corps un esprit et une âme qui se séparent à la mort, mais qui un jour se réuniront de nouveau.

Quand un homme meurt, son esprit, après avoir hanté pendant quelques jours les environs de la tombe et du campement, arrive, sous la forme humaine, dans un séjour mystérieux où il retrouve ses habitudes terrestres, chassant des esprits de mammifères et d’oiseaux que Puluga leur envoie : Puluga, c’est le Dieu suprême8.

Les Aétas ont aussi une grande vénération pour leurs morts. « Pendant plusieurs années, dit La Gironière, ils vont sur les tombeaux déposer un peu de tabac et de bétel. L’arc et les flèches qui ont appartenu au défunt sont suspendus, le jour où il est mis en terre, au-dessus de sa tombe, et toutes les nuits, suivant la croyance de ses camarades, il en sort pour aller à la chasse9. »

Sân et Khoïkhoï, Négrilles et Négritos croient à des génies dont l’influence se manifeste fréquemment dans la marche du monde et le cours de la vie de l’homme. Ces génies sont-ils des esprits de leurs ancêtres, plus ou moins transformés, ou d’autres esprits d’origine indépendante ? On ne le voit pas bien. Mais, chez les Sân par exemple, un génie mâle, Goha, habite au-dessus de nous et s’occupe des phénomènes célestes, pendant qu’un autre génie femelle, Ko, demeure sous terre.

Il y en a d’autres, et en particulier un génie méchant, Gauna ou Gaunale, redouté aussi des Khoïkhoï ; il habite un ciel noir et est la cause de tous les maux10.

Les Minkopis croient de même aux chol, qui descendent d’un ancêtre commun, Maiachol : ce sont les exécuteurs des vengeances de Puluga. On les aperçoit quelquefois sous la forme d’oiseaux à longues queues11.

Ce qui est surtout remarquable, chez nos Pygmées, c’est la notion qu’ils ont d’un Être supérieur, de Dieu, notion qui paraît plus claire chez eux que chez nombre de tribus auxquelles, sous tous les autres rapports, ils sont inférieurs.

Le Dr Hahn, qui vécut neuf ans parmi les Boschimans et les Hottentots, a consacré tout un ouvrage à la connaissance de Dieu parmi ces peuples : Tsuni Goam. The supreme Being of the Koïkhol (Londres, 1881). Depuis, ses observations ont été confirmées. Les Sân disent donc qu’il y a au ciel un kaang, ou « chef », auquel ils donnent le titre de Kue-Ahenteng, le « Maître detoutes choses ». Ce kaang fait vivre et il fait mourir ; il donne ou refuse la pluie ; il envoie et retire le gibier.

On le prie en temps de disette et avant d’aller à la guerre, en exécutant la danse du mokoma pendant une nuit entière : « Selon les expressions des Indigènes, ajoute M. Arbousset, on ne le voit point des yeux, mais on le connaît dans le cœur12. »

Les Hottentots croient aussi à un Dieu suprême Gounia Tiquoia « Dieu de tous les dieux », regardé par eux comme ayant créé le monde, ainsi que les êtres vivants, et comme gouvernant toutes choses13.

Ce Dieu (de l’anthropologue Pierre Kolbe) est assimilé assez souvent à Tsuni Goam (du Dr Hahn), en qui les Hottentots voient un père bienfaisant, tout-puissant et omniscient. Les sentiments que leur inspire cette croyance ressemblent singulièrement à ceux que les plus fermes chrétiens puisent dans leurs convictions. M. Hahn ne le dit pas en propres termes ; il fait mieux, il le prouve par des exemples.

L’interjection Tsuni Goatse ! « Toi, ô Tsui-Goa ! » revient à notre « Grand Dieu ! » — Frappé de quelque malheur qu’il juge immérité, le Hottentot s’écrie : « Ô Tsuni-Goam, qu’ai-je donc fait pour être si sévèrement puni ? » — Injustement accusé et ne pouvant prouver son innocence, il en appelle à son Dieu : « Ô Tsuni-Goam, toi seul connais que je ne suis pas coupable ! » —Exposé à quelque grave péril, il compte sur le secours de Tsuni-Goam, et, le cas échéant, lui attribue sa délivrance14.

Nous avons dit que les Hottentots n’ont ni temples, ni figures. Seulement on trouve fréquemment, chez eux et chez les Sân, certains lieux consacrés devant lesquels ils ne passent jamais sans y déposer quelque légère offrande, accompagnée d’invocation.

À la fin, il s’y forme de petits amas sur lesquels on jette soit un morceau de linge, soit des fleurs, une branche d’arbre, un caillou, ce qui accroît d’autant le modeste monument. Parfois, on y apporte du miel ou de l’hydromel. C’est un hommage à Heitsi-Eibib, le grand-père des Nama Koa. Nous avons vu la même pratique chez les Bantous.

Dans tous les campements des A-Koa et des Békü, dans la grande forêt gabonaise, j’ai trouvé cette croyance en Dieu parfaitement claire et vivante. C’est à Dieu qu’ils font chaque année leur curieux et touchant sacrifice de la noix de Nkula. Un jour, j’avais pu pénétrer chez les A-jongo du Fernan-Vaz, population de Négrilles métissés, mais qui prétendent avoir conservé les traditions primitives de leur race.

« Tu viens, dis-je à l’un d’eux qui me parlait volontiers depuis quelque temps, de prononcer le nom de Nzambi ; qu’est-ce que Nzambi ? »

Il me répondit : « Nzambi, dans notre langue, c’est Anyambiè dans la langue des Nkomis (c’est-à-dire Dieu).

Bien, je comprends. Mais où demeure-t-il, que fait-il, qu’est-ce qu’on dit de lui ?

—Nzambi ? Nzambi demeure en haut, et c’est lui qui parle par le tonnerre pour dire aux hommes que la pluie va tomber.

N’as-tu pas entendu ? Il y a des jours et des nuits où toute la forêt en tremble… C’est le maître de tout, il a tout fait, tout arrangé, et devant lui nous sommes bien petits !

C’est lui qui a fait vivre les hommes ?

Oui, et c’est lui qui les fait mourir.

Mais, dis-je, quand un homme est mort, et qu’il a été méchant, qu’il a volé les autres, qu’il a tué, qu’il a empoisonné, qu’est-ce que Nzambi fait de lui ? Dis-moi tout cela, je te dirai après ce que nous, nous croyons.

Eh bien ! écoute… »

Et mon sauvage prit un air de tristesse frappante, parlant à voix basse et comme pour ne pas être entendu de je ne sais quel esprit voisin :

« Écoute. Quand l’un de nous vient à mourir, son ombre s’enfonce en terre et plonge très bas, très bas… Puis, elle se relève peu à peu, remonte, remonte, remonte… jusque chez Dieu.

Si l’homme a été bon, Dieu lui dit : « Reste là, tu auras de grands bois et tu ne manqueras de rien. » — Mais si l’homme a été méchant, s’il a volé les femmes des autres, s’il a tué, s’il a empoisonné, Dieu jette cette larve dans le feu.

Dans le feu, dis-je, tout étonné ! Où ce feu se trouve-t-il ?

En haut,répondit le sauvage.

C’est bien, fis-je après quelques instants de silence. Qui t’a appris ces choses-là ?

C’est ce que nous disons tous, répondit-il. Nos pères pensaient ainsi et nous pensons de même. Mais vous autres, Blancs, vous devez savoir encore autre chose 15… »

Ces idées de récompense et de punition dans l’autre vie sont très remarquables, car je n’ai rien trouvé d’aussi net chez les populations bantoues voisines et en particulier chez les Nkomis.

Quoique voyageur de passage, le major Powell-Cotton, dans la grande forêt de l’Ituri (Congo), a fait de bonnes observations sur les Pygmées qu’il a rencontrés. Il a vu, pendant un terrible orage, son guide [head tracker] invoquer l’aide d’un Higher Power.

Un de ses hommes, également, a remarqué un groupe de Pygmées se préparant à changer de campement : ils célébraient une sorte de repas rituel, avec offrandes, pour demander à l’Être Suprême de leur donner bonne chance sur leur nouveau terrain de chasse16.

Passons de l’autre côté du continent, dans la forêt de Sokoké, qui s’étend au-delà de Malindi (Zanguebar). Un jour que je m’y étais égaré, après avoir essayé de gagner la confiance d’un chef de Boni – un groupe de Négrilles —, nous parlâmes religion.

« Écoute, me dit le vieux chef, puisque tu veux tout savoir. Quand je tue un buffle, j’en prends un petit morceau, le meilleur, je le mets sur le feu : une partie reste à brûler, et je mange l’autre avec mes enfants. Si je trouve du miel, je n’en emporte point avant d’en avoir jeté un peu dans la forêt et vers le ciel.

Et quand j’ai du vin de palme, il faut d’abord en répandre un peu par terre… C’est cela que tu voulais savoir ?

Oui… mais en faisant cela tu ne dis rien ?

Si, je dis, par exemple : « Waka, tu m’as donné ce buffle, ce miel, ce vin. Voici ta part. Prête-moi encore la force et la vie, et qu’il n’arrive point de mal à mes enfants ! »

Indigènes du Zanguebar (la côte africaine de l’Océan indien, approximativement de Dar-es-Salam à la Somalie)
Fig. 2. Indigènes du Zanguebar (la côte africaine de l’Océan indien, approximativement de Dar-es-Salam à la Somalie)

Waka est le nom galla de Dieu. Je le savais, mais il était mieux de faire l’ignorant et de permettre à cet étonnant sauvage de s’expliquer lui-même.

– Waka ? dis-je, Qu’est-ce que Waka ?

Tu ne connais pas Waka ? répondit-il. Mais c’est le Maître de tout, celui que les Swahilis appellent Mu-ungu. Il nous a donné ces terres, ces forêts, ces fleuves, tout ce que tu vois : nous en vivons. Mais il est sévère ; il en veut sa part, et nous la lui donnons.

L’as-tu vu ?

Vu Waka ? Qui jamais pourrait voir Waka ? Mais lui nous voit bien. Quelquefois il descend dans nos campements et fait mourir l’un de nous.

Alors nous enterrons bien bas celui dont il a pris la vie, et ceux qui restent s’en vont plus loin : car il est dangereux de rester sous l’œil de Dieu17… »

Aux îles Andaman, E. H. Man18, qui a fait des Indigènes l’étude la plus sérieuse, nous apprend qu’ils ont de Puluga, l’Être suprême, une conception élevée et profondément spiritualiste, quoique l’esprit enfantin et grossier des sauvages reparaisse dans les idées qu’ils s’en font. Ainsi, Puluga habite dans le ciel une grande maison de pierre, il mange et il boit, il descend sur la terre pour faire ses provisions, qui consistent en certains fruits, racines et graines qu’il s’est réservés et auxquels il est défendu de toucher; il dort enfin pendant la plus grande partie de la saison sèche. Mais c’est lui qui a donné aux hommes tout ce qui sert à les nourrir. Quand on l’offense, il sort de sa maison et envoie les rafales, le tonnerre et les éclairs.

De plus, et ici nous traduisons littéralement :

« 1/ Quoiqu’il ressemble à du feu, il est invisible.

2/ Il n’est jamais né ; il est immortel.

3/ Par lui ont été créés le monde, tous les objets animés et inanimés, excepté les puissances du mal.

4/ Pendant le jour, il est omniscient et connaît jusqu’aux pensées des cœurs.

5/ Il s’irrite quand on commet certains péchés ; il est plein de pitié pour les malheureux et les misérables, et quelquefois il daigne les secourir.

6/ C’est lui qui juge les âmes après la mort et prononce pour chacune d’elles la sentence (qui les envoie en paradis ou dans une sorte de purgatoire). L’espoir d’échapper aux tourments qu’on endure dans ce dernier lieu influe, dit-on, sur la conduite des insulaires19. »

Ils n’ont de culte ni pour les arbres, ni pour les rochers, ni pour les astres, quoique quelques-unes de leurs danses nocturnes paraissent avoir un certain caractère religieux.

Mais ils ont des sacrifices et des prières destinés à apaiser Puluga : c’est ainsi que, au moment d’une violente tempête, ils brûlent des feuilles de Mimusops indica pour calmer sa colère.

Les Négritos de Malacca, de leur côté, pour se rendre Dieu favorable, lui adressent des invocations et brûlent du benjoin, dont le parfum le flatte et le réjouit.

Chez les Binua de la presqu’île de Malacca, J.-B. Logan nous raconte que, à sa grande surprise — jusqu’à lui ils avaient été regardés comme athées —, il découvrit ce qu’il appelle une théologie simple et jusqu’à un certain point rationnelle. Ils croient à un Dieu, Pirman, qui a créé le monde, qui le maintient, qui est invisible et demeure au-dessus du ciel. Au-dessous de lui vaguent des esprits dont le plus puissant est Jin Bumi, l’esprit de 1a terre, à qui sont dues les maladies et les morts.

Les caractères moraux de tous ces petits hommes sont également fort remarquables. Les Indigènes des Andaman ont un mot, yubba, que M. Man traduit par « péché, mauvaise action », et qui s’applique au mensonge, au vol, aux violences, au meurtre, à l’adultère. Tous ces actes sont regardés comme provoquant la colère de Puluga, le Créateur. La famille est respectée. Les crimes de rapt, de séduction, les vices contre nature, leur paraissent inconnus, dit toujours M. Man. Le sentiment de la pudeur y est évident et universel. Mais, outre les défauts, délits et crimes, qui sont réprouvés par le sentiment de la justice — qu’on retrouve partout vivant dans la conscience primitive —, il est d’autres actes qui blessent uniquement des idées religieuses et sont de vrais péchés dans l’acception stricte du mot. Telle est, par exemple, l’action de jeter au feu de la cire d’abeille. Les fiancés sont également soumis à une période d’abstinence pendant laquelle ils ne peuvent manger ni tortues, ni porc, ni poisson, ni miel. Enfreindre cette défense est aussi un péché.

On peut en dire autant des Négrilles et des Sân. Eux aussi, en dehors de la loi morale, du sentiment de la justice et de la pudeur, auxquels Stanley rend lui-même hommage à propos des rapports qu’il a eus avec un de leurs campements, dans la grande forêt équatoriale, eux aussi ont leurs interdits dont la transgression constitue autant de fautes religieuses, c’est-à-dire de péchés.

1Repris de : LE ROY Alexandre, cssp., La religion des primitifs, Paris, Beauchesne, 1925, p. 373-383.

2 Le père Alexandre Le Roy, spiritain (supérieur général de la Congrégation), archevêque de Carie, a séjourné en Afrique orientale de 1881 à 1892. Sa correspondance et ses nombreuses publications reflètent l’histoire de la mission catholique dans une zone géographique, le Zanguebar, où se heurtent deux puissances coloniales, l’Allemagne et l’Angleterre. À l’image de ses confrères spiritains, son apostolat fut axé sur le rachat d’esclaves et leur baptême, la constitution d’orphelinats puis de villages chrétiens, pépinières pour l’évangélisation de l’intérieur du continent. Ce Normand est un voyageur infatigable – son ascension du Kilimandjaro aura marqué sa présence en Afrique de l’Est – mais également un intellectuel soucieux de faire connaître cette région à la France. Correspondant de divers instituts en Europe, il se révèle un observateur ethnographique du monde africain et un passionné de sciences naturelles. D’où ses nombreux écrits, récits de voyages et travaux scientifiques illustrés; d’où ses recherches linguistiques et ses publications en swahili, avec l’aide du père Sacleux.

3 QUATREFAGES Armand de, Les Pygmées, 1895, p. 294.

4 LIVINGSTONE David, apud QUATREFAGES, op. cit., p. 292.

5 QUATREFAGES, op. cit., p. 307.

6 Id., p. 333.

7 LE ROY Alexandre, cssp., Les Pygmées, Tours, Mame & fils, 1905, p. 203.

8 QUATREFAGES, op. cit., p. 189.

9 PROUST de LA GIRONIÈRE Paul, Vingt années aux Philippines, Paris,1853, cité parQUATREFAGES, op. cit., p. 234.

10 QUATREFAGES, op. cit., p. 323.

11 Id., p. 186.

12 Id., p. 295.

13 Id., p. 301.

14 Id., p. 303.

15 LE ROY, Les Pygmées, op. cit., p. 179-180.

16 Review of Reviews, nov. 1907, p. 495.

17 LE ROY, op. cit., p. 476.

18 MAN E. H., « The Andaman Islands », Journal of the Anthropological Institute (in QUATREFAGES).

19 Apud QUATREFAGES, op. cit., p. 1S3.

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