Accueil » L’ornithorynque: une facétie du Créateur

Par Eon, Claude

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REGARD SUR LA CRÉATION
« Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil nu quand on Le considère dans ses ouvrages. »
(Rm 1, 20)

Résumé : L’ornithorynque est un animal si étrange que les naturalistes de Londres crurent d’abord que le gouverneur de l’Australie leur avait envoyé un faux. En effet, velu comme un mammifère, il pond des œufs mais allaite ses petits sans mamelles, à travers les pores de sa peau. Sa queue et son habitat font penser au castor, mais il a un bec et des pieds palmés comme le canard. Les électro-récepteurs du bec lui permettent de se diriger dans l’obscurité (il chasse de nuit). Plus étonnant encore, son génome est très particulier : au lieu des chromosomes XX et XY pour la femelle et pour le mâle, il présente une séquence de 10 chromosomes, respectivement XX XX XX XX XX et XY XY XY XY XY. Bref, il est inclassable et, à ce titre, constitue une énigme insoluble pour les évolutionnistes, condamnés qu’ils sont à lui inventer une lignée ancestrale.

Dans les rivières de l’Australie orientale vit une très étrange créature. Elle a une fourrure de velours, une queue de castor et un bec mou ressemblant à celui du canard. Lorsqu’elle fut découverte en 1797, les colons furent très intrigués par cet animal qu’ils baptisèrent « taupe aquatique ». Le gouverneur local envoya à Londres quelques spécimens. Mais en Angleterre on ne voulut pas croire à l’authenticité de l’animal. Un zoologiste suggéra qu’il s’agissait d’une imposture vendue par des taxidermistes chinois à des marins crédules. Un autre, soupçonnant la fraude, essaya de séparer le bec de la fourrure et on peut encore voir la marque des ciseaux sur l’original conservé au British Museum de Londres. Après des années de doute, la réalité s’imposa en 1802, lorsqu’ un savant anglais confirma l’authenticité de l’animal. Il l’appela platypus, version latine du mot grec « pied plat ».

Mais comme ce nom était déjà attribué à un autre animal, on lui donna le nom scientifique d’Ornithorhynchus anatinus, soitOrnithorynque en français.

Photo de l'animal

L’originalité de l’ornithorynque est d’être un mammifère pondant des œufs, ayant la queue semblable à celle du castor et doté d’un bec de canard. C’est un animal nocturne plutôt farouche. Son poids varie entre 0,7 et 2,4 kilos, et il mesure entre 40 et 50 centimètres. La queue mesure 12 cm et la mâchoire 6 cm. Par son pelage et sa queue, il ressemble surtout au castor, son corps large et plat est couvert d’une fourrure imperméable l’isolant du froid. La température de son corps est de 32° au lieu des 37° chez les mammifères placentaires. Dans sa queue, il stocke des réserves de graisse. Comme les canards, il est pourvu de pieds palmés avec une palmure dépassant les doigts qu’il utilise pour nager et qu’il peut partiellement replier lorsqu’il se déplace sur le sol sec, ou lorsqu’il doit utiliser ses griffes pour grimper sur les berges ou pour creuser sa tanière. Sa mâchoire cornée lui a donné son surnom anglais de duck-billed platypus, « pied plat à bec de canard ». Les jeunes ornithorynques ont des molaires à trois cuspides, qu’ils perdent au moment de quitter le nid et les adultes disposent de blocs de kératine pour les remplacer.

À la différence des autres mammifères, les pattes de l’ornithorynque sont situées sur les côtés de l’animal et non pas en-dessous, ce qui lui donne une démarche semblable à celle des reptiles.

Dans l’eau, ses yeux et oreilles sont hermétiquement clos, l’animal se dirigeant par électrolocalisation. Ses électro-récepteurs situés sur la partie caudale de la peau du bec lui permettent de localiser ses proies en détectant le champ électrique produit par leurs contractions musculaires. Ses mécano-récepteurs détectant le toucher sont répartis uniformément dans tout le bec. « On pense que l’ornithorynque peut déterminer la direction de la source électrique en comparant l’intensité du signal selon l’orientation de son bec. Ceci expliquerait les mouvements caractéristiques de va-et-vient de la tête pendant qu’il chasse. Les cellules communes pour les deux types de récepteurs suggèrent un mécanisme de détermination de distance de la proie par comparaison du temps d’arrivée des deux types de signaux1. »

Le platypus est un animal semi-aquatique vivant dans les cours d’eau et rivières de l’est de l’Australie et en Tasmanie. C’est un excellent nageur et il passe dans l’eau une douzaine d’heures par jour à la recherche de sa nourriture. Il plonge pendant 30 secondes – 40 secondes au maximum –, ensuite il lui faut 10 à 20 secondes de récupération avant de replonger. Il se propulse en ramant avec ses seules pattes avant, les pattes arrières, quoique palmées, ne lui servant qu’à se diriger avec l’aide de sa queue. L’ornithorynque est un carnivore, il se nourrit de vers, de larves d’insectes, de crevettes d’eau douce, de petits poissons ou d’écrevisses. Il stocke tout cela dans ses bajoues et déguste sa pêche sur la berge. Il a besoin de consommer chaque jour l’équivalent de 20% de son poids. C’est un animal essentiellement nocturne vivant sur les berges des rivières dans lesquelles il creuse son terrier pour se reposer et se reproduire.

Ce terrier est un long tunnel sinueux pouvant atteindre 20 mètres de long. Il existe deux types de terriers. L’un est une chambre-salon utilisé par les deux sexes sauf pendant la période d’incubation, et il devient alors une garçonnière. L’autre est creusé par la femelle pour la procréation et sert de garderie (nurserie). Elle y apporte des feuilles, de l’herbe, des brindilles ou des roseaux pour en améliorer le confort. Pour se protéger des inondations et des ennemis potentiels, la femelle installe des murs de terre à plusieurs endroits dans le couloir d’accès.

L’ornithorynque mâle possède un aiguillon venimeux de 15 millimètres aux chevilles. Le venin est composé de protéines ressemblant à des défensines (defensin-like proteins DLP) ; trois d’entre elles sont propres au platypus. Ces DLP sont produites par le système immunitaire du platypus. La fonction des défensines est de faire des trous dans les bactéries pathogènes, mais dans le cas de l’ornithorynque le venin a une fonction défensive. Bien qu’assez puissant pour tuer des animaux de la taille d’un chien, le venin n’est pas mortel pour l’homme, mais il provoque d’importantes douleurs et des œdèmes qui se développent autour de la piqûre et se répandent dans tout le membre concerné. Le venin est produit dans une glande crurale et sa production augmente durant la période de fécondation, ce qui laisse à penser qu’il sert surtout d’arme offensive contre les mâles concurrents.

Ce ne fut qu’en 1884 que W. H. Caldwell, envoyé en Australie pour cela, aidé par 150 aborigènes, découvrit au terme d’une intense recherche quelques œufs d’ornithorynque. La femelle atteint sa maturité sexuelle vers l’âge de 2 ans et il n’y a qu’une seule saison des amours par an, entre juin et octobre. Le marquage et la recapture ainsi que les premières études génétiques semblent indiquer la possibilité de populations sédentaires et transhumantes suggérant un système polygénétique de reproduction.

Après l’accouplement dans l’eau, la femelle construit son terrier décrit ci-dessus. Le mâle ne participe en rien à la couvaison ni à l’élevage des petits ; il se retire dans son ancien terrier. La femelle ornithorynque a deux ovaires, mais seul le gauche est fonctionnel. Elle pond de 1 à 3 œufs (généralement 2) d’environ 11 mm de diamètre, légèrement plus ronds que ceux des oiseaux et semblables à ceux des reptiles. Les œufs se développent dans l’utérus pendant environ 28 jours et sont incubés pendant 10 jours par la mère. Chez les oiseaux en revanche, l’œuf ne reste qu’un jour dans l’utérus pour être incubé pendant 21 jours. Les nouveau-nés sont très vulnérables, aveugles et sans poils. Comme pour les mammifères, la femelle allaite ses petits, mais elle ne possède pas de mamelons et elle émet son lait par les pores de sa peau. Les petits se nourrissent en léchant les poils de leur mère pendant 3 à 4 mois, puis ils quittent le terrier maternel. L’espérance de vie de l’ornithorynque est de 10 à 15 ans. Le taux de mortalité naturelle est faible. Les principaux prédateurs sont les dingos, les serpents, les rapaces et… la circulation automobile.

L’originalité de l’ornithorynque se manifeste encore par son génome. Une équipe internationale a séquencé ce génome et publié le résultat dans la revue Nature le 8 mai 2008. Cette recherche fut faite dans une optique résolument évolutionniste : il s’agissait de comprendre quel pouvait bien être l’ancêtre de cet animal à la fois reptile, oiseau et mammifère. Le génome de l’ornithorynque compte environ 18 500 gènes, soit environ les 2/3 de celui de l’homme. La grande particularité du platypus concerne ses chromosomes sexuels. La plupart des organismes possèdent deux chromosomes sexuels, la femme, par exemple, possède deux chromosomes X et l’homme un X et un Y. L’ornithorynque en a dix ! En colorant les chromosomes, le généticien Frank Grützner, de l’université nationale d’Australie à Canberra, a observé que la femelle est caractérisée par une séquence XX XX XX XX XX, tandis que le mâle dispose d’une séquence XY XY XY XY XY.

Cependant, il manque, sur les chromosomes Y, le gène SRY qui, chez les autres mammifères, est un gène fondamental dans la détermination du sexe de l’animal. En revanche, l’équipe découvrit une autre étrangeté sur le génome : les séquences des chromosomes X varient en longueur et en structure. Les gènes des plus grands X ressemblent à ceux des mammifères, mais la séquence des derniers X dans la chaîne évoque l’ADN de l’oiseau et spécifiquement son chromosome Z2. Le chromosome Z et ce chromosome X semblent posséder un gène appelé DMRT1 censé être le gène déterminant le sexe de l’oiseau. Les chercheurs ne savent pas encore si la protéine DMRT1 du platypus joue ici ce même rôle.

L’existence de l’ornithorynque constitue pour les évolutionnistes un véritable casse-tête ! Comment expliquer son apparition ? Comment classer cet animal dans la hiérarchie ? Comment expliquer sa présence exclusive en Australie, et même dans la partie orientale seulement de ce continent ? Les savants attendaient beaucoup de l’analyse du génome, mais celle-ci n’a fait que confirmer la nature composite d’un animal, à la fois mammifère, reptile et oiseau. L’article de la revue Nature de 2008 s’intitulait pourtant : « Genome analysis of the platypus reveals unique signatures of evolution. » Si nous mettons en caractères gras la seconde partie du titre, c’est pour souligner le préjugé évolutionniste du projet : il fallait à tout prix trouver dans le génome la « preuve » de son « évolution ». La classe des mammifères, quelque 5 400 espèces, est actuellement divisée en trois sous-classes d’importance très inégale. Les euthériens, ou mammifères placentaires, de loin les plus nombreux, comprennent environ 95 % des espèces. Les métathériens ou marsupiaux (dont les petits se développent dans une poche externe sur le ventre de leur mère) représentent pratiquement les 5 % restants.

La troisième sous-classe, celle des protothériens est l’ordre des monotrèmes, lequel ne compte que cinq espèces localisées en Océanie: l’ornithorynque et quatre échidnés, seuls mammifères à pondre des œufs et à allaiter leurs petits après éclosion.

Le grand problème est naturellement de trouver la place des monotrèmes dans la supposée évolution. L’article de Nature déclare : « Traditionnellement, les monotrèmes sont considérés appartenir à la sous-classe des mammifères protothériens, laquelle a divergé de la lignée des thérapsides [mammal-like reptiles] pour conduire aux thériens et se divisa ensuite entre les marsupiaux et les euthériens… La divergence des monotrèmes de la lignée des thériens (marsupiaux et euthériens) eut lieu il y a entre 160 et 210 millions d’années. » Plus loin on lit : « Le génome du platypus, comme l’animal, est un amalgame d’ancêtre reptile et de caractères dérivés des mammifères. » Soit. Mais quelle preuve a-t-on de ces divergences de lignées datées avec une si belle précision ?

Tableau : les monotrèmes dans la taxonomie

Dans un autre article de la même revue3, on peut lire ceci : « La comparaison avec les génomes des autres mammifères aidera à dater l’émergence des caractères distinctifs du platypus et à révéler les événements génétiques qui les sous-tendent. Par exemple, les mammifères sont définis par leur possession de glandes mammaires, qui chez la femelle produisent du lait. Bien que le platypus n’ait pas de mamelon, il produit du lait véritable — plein de graisse, sucre et protéines— que le jeune suce par une zone glandulaire sur la peau. L’analyse montre que le platypus a des gènes pour la famille de protéines du lait appelée caséines, qui forment un agglomérat ressemblant à celui des humains. Ceci est le signe que l’une des innovations génétiques, qui conduisit au développement du lait, se produisit il y a plus de 166 millions d’années, après que les mammifères se furent séparés des sauropsides (ressemblants aux lézards) qui sont à l’origine des reptiles et oiseaux modernes. »

Autant d’affirmations péremptoires qui ne constituent en rien une vraie preuve. Les échidnés et l’ornithorynque sont tellement uniques dans leur biologie, genre de vie, habitat, comparés aux autres mammifères, reptiles et oiseaux qu’il n’y a aucune raison de croire, en dehors d’une adhésion compulsive à la religion évolutionniste, que leurs ancêtres étaient différents de ce que sont les monotrèmes aujourd’hui. D’ailleurs, les fossiles découverts ne laissent apparaître aucune différence essentielle avec les animaux actuels.

Puisqu’il n’existe aucune preuve que les monotrèmes aient jamais évolué à partir de non-monotrèmes, il est sûrement plus logique de conclure qu’ils n’ont jamais évolué, mais que Dieu les a créés dès l’origine tels qu’ils sont aujourd’hui.

Peut-être est-il permis de voir dans l’ornithorynque une manifestation de l’humour divin : le Créateur n’aurait-Il pas éprouvé un certain plaisir à mettre dans l’embarras ces savants orgueilleux qui prétendent connaître la création bien mieux que Lui ?

1 Wikipédia : art. « Ornithorynque », p. 4.

2 Chez les oiseaux, le mâle est ZZ et la femelle WZ.

3 “Top billing for platypus at end of evolution tree”, Nature, 453, 8 mai 2008, p. 138.

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