Accueil » Une molécule peut-elle faire preuve ‘ingéniosité?

Par Bonnet, P. Yanik1

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Résumé : Il est fréquent de projeter sur les êtres vivants, surtout les animaux de compagnie, nos émotions ou nos pensées. Mais lorsqu’un journaliste s’extasie devant « l’ingéniosité de la molécule d’eau », le chimiste s’interroge et si, comme l’auteur, il a compris que l’évolution était un mythe, alors il s’indigne ! Car la propagande évolutionniste a pour effet, sinon pour objectif, de nier le Créateur et, par là, de le dépouiller de l’admiration et de la reconnaissance qui Lui sont dues..

Où l’ingéniosité va-t-elle se nicher ? Dans une revue de bonne tenue, je lis un dossier concernant les questions relatives à l’eau disponible sur la planète Terre, à son caractère indispensable pour la vie, à son bienfaisant effet de serre qui maintient une température stable et tempérée, etc. 

Comme l’exprime l’éditorial : « Bref, l’eau, c’est la vie. » Et de clore cette introduction en soulignant l’importance que nous devons accorder à cette ressource vitale pour l’humanité. Je me précipite donc sur le premier article qui traite du cycle de l’eau et de l’abondance des ressources visibles ou cachées. Insérée dans l’article, sans que l’on puisse savoir si elle est due à l’auteur du texte principal, se trouve une vulgarisation relative aux propriétés remarquables de la molécule d’eau grâce auxquelles le développement et le maintien de la vie sur Terre sont advenus. C’est la dernière phrase de cet encart qui me fait tiquer.

La voici : «  D’apparence si simple, la molécule d’eau se révèle ainsi d’une prodigieuse ingéniosité qui a été mise à profit par le développement et l’évolution de la vie sur Terre. »

Cette petite phrase va sembler anodine, je pense, à la majorité des lecteurs, mais pas à votre serviteur qui en a « ras le bol » de voir prêter aux animaux, végétaux et minéraux, des qualités propres aux humains ou de les vouer à notre admiration pour des « propriétés » liées à leur nature créée et non à leur vouloir.

Les personnes plus conciliantes que moi feront remarquer qu’il s’agit seulement, de la part du vulgarisateur concerné, d’une maîtrise insuffisante de la langue française, ce qui est devenu une tare fréquente chez des gens au demeurant remarquables dans leur discipline. C’est possible, mais à force de voir de passionnantes émissions de télévision sur les populations animales, où systématiquement on vous explique gravement les ressentis de telle ou telle bête, le cheminement de sa pensée et les décisions qu’elle a prises pour subsister, je me dis que cet anthropomorphisme conféré à l’animal relève d’une stratégie. Cela incite le spectateur à penser que l’homme n’est qu’un animal un peu plus perfectionné. Je me souviens bien d’avoir entendu que les algues, si ma mémoire est bonne, avaient « dû » s’adapter ! Pas sottes les algues ! 

Du coup, quand je lis qu’une molécule est ingénieuse, je suis amené à penser qu’il ne s’agit pas forcément d’une expression malheureuse, mais d’une négation implicite de la création par un Créateur que je trouve, Lui, effectivement éblouissant d’ingéniosité ! 

J’en étais là de mes réflexions, quand une inspiration me fit revenir sur l’éditorial, que j’avais peut-être lu un peu rapidement. Eh bien ! c’était le cas, car l’éloge mérité de « l’extraordinaire aptitude de ce liquide à dissoudre d’innombrables composés qui ensuite réagissent entre eux » est suivi de cette phrase : « Il a fallu cela pour que l’Océan primitif soit le siège d’assemblages chimiques, dont certains ont fini par conduire aux trente millions d’espèces que nous connaissons aujourd’hui. »

Comment cela avait-il pu m’échapper ? Entre la chimie et la vie, pas de discontinuité ? C’est du plus haut grotesque, foi de chimiste !

(Souligné par nous)

1X52, ancien directeur de l’École Supérieure de Chimie de Lyon.

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