Partager la publication "Enclouage dans la paume ou dans le poignet ?"
Par le Dr Xavier Dor
Au sujet de l’article « Main ou poignet ? » de Monsieur Jean de Pontcharra (Le Cep n°16, juillet 2001), je voudrais faire les remarques suivantes :
1° L’étude de la figure 3 de l’article (p. 48) montrant l’empreinte des avant-bras et des mains du linceul, va à l’encontre de la théorie même de l’auteur suivant laquelle la crucifixion aurait eu lieu dans la paume.
En effet, on notera :
a) la position indiscutablement haute de l’image de l’enclouage, située au niveau de la dépression sous cubitale, juste au-dessus de la tête du cubitus indiquant l’étage du poignet.
b) l’étroitesse des mains réduites aux quatre derniers métacarpiens et aux quatre derniers doigts, le 1er métacarpien et le pouce étant invisibles.
Leur effacement ne peut être le fait d’une adduction forcée, comme le pense l’auteur, laquelle au contraire les maintiendrait sur le même plan que les autres ; c’est une opposition qui les bascule dans la paume.
2° Les expériences du Dr Barbet me semblent peu discutables et pourraient être répétées :
a) à l’évidence seul est solide l’enclouage des poignets et non celui des paumes.
b) l’enclouage du poignet d’un membre fraîchement amputé provoque par irritation du nerf médian, placé sur le trajet du clou, une opposition forcée du pouce (aspect de main clouée). L’enclouage de la paume pourrait donner, comme le dit l’auteur, une adduction forcée du pouce par irritation de la branche profonde du nerf cubital, mais seulement une adduction.
3° Je ne trouve pas d’explication neurologique, sinon partielle, à l’extension des quatre derniers doigts. L’irritation du nerf médian au poignet donnerait par l’intermédiaire des deux premiers muscles lombricaux une flexion de la phalange proximale et une extension des phalanges distales des 2ème et 3ème doigts.
L’explication qu’en donne l’auteur pourrait être ici la bonne : les doigts auraient été étendus par de pieux ensevelisseurs, pour cacher la nudité du Sauveur.