Les erreurs depuis Darwin sur l’inégalité ou l’égalité des sexes, et leurs conséquences? (I)

« Il a plu à Dieu qu’on ne pût faire aucun bien aux hommes qu’en les aimant.« (P. Le Prévost)

Par:Maciej Giertych

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Les erreurs depuis Darwin sur l’inégalité ou l’égalité des sexes, et leurs conséquences? (I) [1]

Maciej Giertych[2]

Résumé: L’idée d’une évolution progressive due à la sélection naturelle, amena Darwin à penser que les femmes, moins exposées à la pression sélective, donc – selon lui – moins évoluées, sont inférieures aux hommes. Peut-être par réaction, a surgi un mouvement d’émancipation des femmes, revendiquant l’égalité. Or les différences physiques et psychologiques entres les sexes sont indéniables. Biologiquement, la femme est d’ailleurs supérieure à l’homme car les deux brins homologues du chromosome XX permettent la correction de défauts génétiques éventuels, tandis que les segments défectueux des portions sans homologues du chromosome XY de l’homme, ne peuvent être rectifiés. Lors de la fusion des gamètes, l’homme n’apporte qu’un noyau cellulaire, tandis que la femme contribue avec une cellule complète, y compris l’information génétique cytoplasmique contenue dans les mitochondries. Cette supériorité se poursuit lors de la grossesse, de l’allaitement et des soins au nouveau-né. Il est donc inévitable que la revendication d’une égalité dans les faits, aboutisse à des absurdités (à suivre).

Je commencerai avec deux citations tirées du chapitre 19 de « La descendance de l’homme et la sélection sexuelle » de Charles Darwin:

Or, si deux hommes, ou un homme et une femme, doués de qualités mentales également parfaites, se font concurrence, c’est celui qui a le plus d’énergie, de persévérance et de courage qui atteindra au plus haut point et qui remportera la victoire, quel que soit d’ailleurs l’objet de la lutte.

On peut même dire que celui-là a du génie – car une haute autorité a déclaré que le génie, c’est la patience ; et la patience dans ce sens signifie une persévérance inflexible et indomptable. Cette définition du génie est peut-être incomplète ; car, sans les facultés les plus élevées de l’imagination et de la raison, on ne peut arriver à des succès importants dans bien des entreprises. Ces dernières facultés ont été, comme les premières, développées chez l’homme, en partie par l’action de la sélection sexuelle, – c’est-à-dire par la concurrence avec des mâles rivaux, – et en partie par l’action de la sélection naturelle, c’est-à-dire la réussite dans la lutte générale pour l’existence ; or, comme dans les deux cas, cette lutte a lieu dans l’âge adulte, les caractères acquis ont dû se transmettre plus complètement à la descendance mâle qu’à la descendance femelle. Deux faits confirment l’opinion que quelques-unes de nos facultés mentales ont été modifiées ou renforcées par la sélection sexuelle : le premier, que ces facultés subissent, comme on l’admet généralement, un changement considérable à l’âge de la puberté; le second, que les eunuques demeurent toute leur vie, à ce point de vue, dans un état inférieur. L’homme a fini ainsi par devenir supérieur à la femme.

Pour rendre la femme égale à l’homme, il faudrait qu’elle fût dressée, au moment où elle devient adulte, à l’énergie et à la persévérance, que sa raison et son imagination fussent exercées au plus haut degré; elle transmettrait probablement alors ces qualités à tous ses descendants, surtout à ses filles adultes. La classe entière des femmes ne pourrait s’améliorer en suivant ce plan qu’à une seule condition, c’est que, pendant de nombreuses générations, les femmes qui posséderaient au plus haut degré les vertus dont nous venons de parler, produisissent une plus nombreuse descendance que les autres femmes. Ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer à l’occasion de la force corporelle, bien que les hommes ne se battent plus pour s’assurer la possession des femmes, et que cette forme de sélection ait disparu, ils ont généralement à soutenir, pendant l’âge mûr, une lutte terrible pour subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leur famille, ce qui tend à maintenir et même à augmenter leurs facultés mentales, et, comme conséquence, l’inégalité actuelle qui se remarque entre les sexes. »

Le style est plutôt verbeux, mais le sens est évident. Parce qu’à l’époque de Darwin, l’infériorité des femmes était couramment admise comme un fait biologique, il entreprit de l’expliquer par sa théorie de l’évolution. Il prétendait que l’évolution des hommes avança plus rapidement à cause de la plus grande pression sélective créée par la chasse, la guerre, la compétition pour une compagne, la recherche de la nourriture, du vêtement, etc. On supposait que les femmes, menant à la maison une vie plus protégée, étaient soumises à une pression sélective beaucoup moins forte et donc évoluaient moins vite. Cette opinion n’était pas seulement celle de Darwin ; elle était partagée et propagée par bon nombre des premiers partisans de l’évolution tels que Paul Broca, Gustave Le Bon et Francis Galton. Le chirurgien Broca apporta la preuve anatomique que les femmes avaient un cerveau plus petit (on croit que la taille du crâne est un élément important de l’évolution du singe à l’homme). Il affirmait aussi que le cerveau était plus gros « chez les hommes éminents que chez les hommes de médiocre talent » et « dans les races supérieures que dans les races inférieures. » Bien que la différence entre les sexes dans la taille de presque n’importe quel organe soit un fait biologique et statistique[3], la relation entre la taille du cerveau et l’intelligence n’est pas confirmée par la science actuelle. Le Bon, sociologue et médecin, affirma que « les femmes…représentent les formes les plus inférieures de l’évolution humaine…elles sont plus proches des enfants et des sauvages que d’un homme adulte civilisé. Elles brillent par l’inconstance, l’instabilité, l’absence de pensée et de logique et l’incapacité à raisonner. » Cousin de Darwin, Galton, le pionnier de l’eugénique et l’auteur du livre Hereditary genius, affirmait que « les femmes ont tendance, dans toutes leurs aptitudes, à être inférieures aux hommes. »

Avec de telles idées dominant chez les scientifiques depuis l’époque de Darwin, il n’est guère surprenant qu’un mouvement d’émancipation ait éclos pour tenter de corriger leur injustice. L’idée maîtresse du mouvement était de prouver que, au moins du point de vue des qualités requises pour différents travaux, il n’y avait pas de différence entre les sexes, ou du moins, qu’elles pouvaient être négligées.

Car il est évidemment absurde de prétendre qu’il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes, comme le politiquement correct le demande et comme le Traité de Lisbonne prétend le prouver.

Le problème se réduit à un rejet du fait naturel qu’hommes et femmes sont complémentaires. Le résultat est que nous observons une déféminisation de la femme et une démasculinisation de l’homme.

Déféminisation des femmes et démasculinisation des hommes en Europe et leurs conséquences pour la famille.

 Les différences entre sexes

Nous vivons une étrange époque. Le thème de l’égalité entre les sexes est présenté comme un élément permanent du politiquement correct. Sur ce sujet des documents sont produits aux Nations Unies, à l’Union Européenne, au Conseil de l’Europe, etc. Dans les universités, on institue des cours spéciaux sur les femmes et sur l’égalité des sexes. Dans certaines professions ou fonctions et dans des organes représentatifs, un numerus clausus est imposé, exigeant qu’une certaine proportion minimale de femmes soit incluse. Par force, des femmes sont incorporées dans divers organes de direction, dans l’armée, la police, l’exploration cosmique, les rôles masculins des films (par exemple, une femme policier poursuivant des criminels avec une arme). Dans les pays communistes au début des années cinquante, il y avait un slogan: « mettez les femmes sur les tracteurs !  » Aujourd’hui le socialisme a gagné l’Ouest et maintenant ce ne sont plus seulement les tracteurs qui doivent être conduits par des femmes, mais elles doivent occuper toutes les fonctions. En même temps, on essaie de faire accepter par les hommes des rôles de femmes. On les montre en train de changer des bébés, faire la cuisine, la vaisselle, faire l’infirmier, etc.

On dit que nous sommes tous également aptes pour tous emplois. C’est ce qu’exigent l’idéologie féministe et le politiquement correct.

Pourtant les hommes et les femmes sont différents. Ce fait évident est perdu de vue par la conscience publique d’aujourd’hui. Je ne parle pas ici seulement des différences physiques, évidentes pour tout le monde, mais aussi des différences psychologiques. On ne peut pas les séparer. En raison de son rôle biologique, la femme exerce traditionnellement la plupart de ses activités chez elle ou près de chez elle, tandis que l’homme exerce celles qui demandent une plus longue absence du foyer. C’est lorsqu’ils ne sont pas faits qu’on voit le mieux les travaux de la femme, alors que, pour l’homme, c’est lorsqu’ils sont achevés.

Il est évident que, pour protéger leur maternité potentielle, certaines activités ne devraient pas être exercées par des femmes. Et pourtant, mettre à la charge des employeurs le coût d’employer des femmes, avec toutes les restrictions nécessaires sur ce qu’elles peuvent faire, se retournera contre les femmes, parce que les employeurs ne voudront pas employer celles en âge de procréer. L’utilité des femmes pour nombre de tâches est différente, ce qui devrait être reconnu. En raison de sa fonction biologique, une femme est dotée de certains traits nécessaires à son exercice, de même que l’homme possède les traits nécessaires au rôle qu’il doit jouer. Les caractéristiques mâles et femelles ne sont pas opposées; elles sont complémentaires.

On nous dit aujourd’hui qu’il n’y a pas de différence, que les deux sexes sont également aptes à exercer toutes les fonctions. Ce n’est pas vrai; voici quelques exemples.

FemmeHomme
Physiquement plus faible, doucePlus fort, dur
En cas de conflit exploite la faiblesse, pleureEn cas de conflit exploite sa supériorité physique
Douce, facile à blesser, plus prête à céderSupportera une critique même sévère
Attache de l’importance aux petites choses, est capable de s’en souvenirS’assure que les choses importantes ne s’égarent pas en détails secondaires
Guidée par l’intuition, sent la situationManque d’intuition
Désire que son homme devine ce qu’elle veutDevine difficilement. Exprime ses besoins directement
S’adapte plus facilement aux situations imprévues. Meilleure dans l’improvisation, agit spontanémentPréfère être préparé. Plus facilement perdu dans les situations imprévues. A besoin de temps pour trouver la meilleure solution.
Considère les questions domestiques comme plus importantes; elle y pense au travailLe travail est plus important; il y pense à la maison
Plus conservatrice dans ses décisionsPlus prêt à prendre des risques
Désire avant tout l’amourDésire surtout être reconnu
Veut se sentir en sécurité, sous protectionSouhaite protéger, montrer une attitude protectrice

Remercions Dieu de nos différences et remercions-le de notre complémentarité. C’est ainsi que Dieu nous a créés et Il savait ce qu’Il faisait.

L’autorité

Dans les familles normales, les enfants acceptent l’autorité des parents et les époux l’autorité de chacun dans son domaine de compétence. On ne doit pas s’attendre à ce que les enfants acceptent l’autorité de leurs parents si ceux-ci ne montrent pas de respect envers les grands-parents ni l’un envers l’autre. Comment pouvons-nous espérer que les enfants respectent leur mère si elle n’est pas respectée par son mari ? Comment peuvent-ils respecter leur père si sa femme ne lui montre pas de respect ?

 L’autorité peut s’imposer par la peur, les punitions et les cris. Mais elle est beaucoup plus durable et authentique lorsqu’elle est apprise par imitation. Celui qui ne respecte pas les autres ne sera pas non plus respecté par les autres.

En particulier on doit se respecter soi-même, respecter sa propre identité, son rôle naturel dans la société et dans la famille.

De nos jours les familles connaissent une crise de l’autorité. Traditionnellement le père était respecté parce qu’il était le soutien de famille et la mère parce qu’elle donnait la vie et gérait la maison. Aujourd’hui, très souvent le salaire du père est insuffisant pour entretenir la famille, si bien que les mères aussi doivent chercher un emploi. Il y a également des familles sans père, entretenues par la seule mère. Dans de telles familles, même si le père paie pour ses enfants, ceux-ci ont à peine conscience qu’il contribue à leur entretien.

Lorsque les deux parents travaillent, ils doivent tous deux participer au travail ménager; les différences entre les parents s’estompent. Évidemment, la femme est toujours celle qui donne la vie et l’homme, surtout lorsqu’il accomplit les corvées ménagères, généralement beaucoup moins efficacement qu’elle, semble être de moindre valeur. L’importance visible de la mère croît au détriment de celle du père dont l’importance diminue. La mère porte toutes ses responsabilités propres et aussi quelques unes de celles qui sont traditionnellement associées au rôle du père. Lorsque les rôles et les responsabilités s’estompent, l’autorité dégénère.

Émancipation et féminisme

Les femmes ne sont pas les égales des hommes. Elles sont beaucoup plus précieuses. Le mouvement d’émancipation des femmes et maintenant le mouvement féministe, visent à abolir les différences entre les sexes. Il est évident que pour un même travail le salaire devrait être le même. Cependant tout directeur ou DRH de n’importe quelle entreprise sait que les hommes et les femmes conviennent à des genres de travail différents. Il existe des prédispositions psychologiques différentes et des limitations biologiques différentes.

Comme Chesterton le disait pour rire, les chantres de l’émancipation avaient un slogan: « on ne nous dictera rien »… puis elles devinrent toutes rapidement sténodactylos ! Il s’avérait qu’elles conviennent parfaitement au travail de secrétaire. Elles savent s’occuper des détails, elles peuvent penser à plusieurs questions en même temps et s’en souvenir, elles peuvent pressentir l’humeur du patron et elles peuvent apaiser les tensions.

D’un autre côté, elles ont généralement moins de succès dans les postes de direction. Elles prennent leurs décisions en suivant leurs sentiments plutôt que la raison, en cas de crise elles s’effondrent plus facilement, elles prennent moins d’initiatives et elles sont moins portées à prendre des risques.

Évidemment il y a des exceptions. Il existe des femmes plus sûres d’elles-mêmes, plus assidues et dures. Nous disons qu’elles se comportent en hommes. Tous ces traits sont élogieux, flatteurs, ils augmentent leur valeur. L’existence de ces femmes est à la base des programmes d’émancipation et du féminisme. Ils prétendent qu’il s’agit là de traits acquis, que toute femme pourrait donc acquérir et que, si ce n’est pas le cas, c’est parce qu’elles ont été reléguées à des rôles subalternes.

Il y a aussi des exceptions en sens inverse. Il existe des hommes avec des caractères féminins, se comportant comme des femmes, efféminés. Ce ne sont pas là des compliments et personne n’éduque consciemment dans cette voie.

Cependant, le prétendu « mouvement féministe » conduit à une perte des traits féminins chez les femmes. C’est donc, en réalité, un mouvement antiféministe. Jean-Paul II a parlé dans sa lettre apostolique Mulieris dignitatem du « génie qui appartient aux femmes », de l’ensemble des caractères exclusivement féminins qui définissent la valeur spécifique et exceptionnelle des femmes. Et pourtant, dans le monde actuel, les femmes cherchent à perdre ces trais spécifiquement féminins et veulent agir en égales des hommes. Peut-être que le mot « veulent » est inapproprié ici: on les pousse à croire que c’est ce qu’elles veulent, que c’est ainsi qu’elles devraient se comporter. Mais tout cela est fondé sur un mensonge. Elles sont différentes; elles possèdent un génie spécifiquement féminin, ce petit extra que les hommes n’ont pas et qui détermine leur vocation spécifique.

L’objectif d’élever chacun dans la même direction, celle de la masculinité, est en fait une insulte aux femmes. Il dégrade la féminité, il la traite comme une valeur inférieure, comme un état dont on doit essayer de se libérer. De plus en plus fréquemment, le respect traditionnel pour les femmes disparaît. Elles ne sont plus traitées comme le sexe faible méritant une considération spéciale.

Les délicatesses telles que laisser passer une femme d’abord, l’aider, lui céder sa place dans le bus, la servir la première à table, etc., ces éléments de respect spécial pour le sexe faible disparaissent. Le travail ménager est traité avec mépris comme le prouve l’expression « femme sans emploi » C’est très insultant, car les ménagères sont des femmes qui travaillent beaucoup.

Visant l’égalité avec les hommes, les femmes ont décidé d’abandonner le fardeau de la féminité qui entrave leurs carrières. Nous observons que de plus en plus souvent la femme qui a réussi qui est indépendante, vit avec une approche désinvolte de la vie sexuelle, tout à fait séparée de l’engendrement des enfants. Cela signifie l’abandon de tout ce qui touche à la maternité. Et de maternité nous en avons de moins en moins.

Supériorité biologique des femmes

D’un point de vue strictement biologique, la femme est supérieure de bien des manières. Dans sa constitution génétique elle est moins atteinte par les défauts génétiques. En effet, elle possède tous les chromosomes en double, y compris le chromosome X qui détermine le sexe. L’homme possède un chromosome X et un chromosome Y. Ce dernier est beaucoup plus court et n’est que partiellement homologue au chromosome X. Il en résulte que tout défaut génétique sur une partie sans homologue des chromosomes X ou Y ne peut être corrigée en se faisant supplanter par le gène intact équivalent dans l’homologue. Le défaut va donc se manifester. Pour cette raison les hommes sont plus sujets à la maladie et, en règle générale, meurent plus tôt que les femmes.

L’homme et la femme produisent des gamètes, les cellules haploïdes reproductives nécessaires pour engendrer. La fusion de ces cellules reproductives mâles et femelles aboutit à la création d’un nouvel être humain. Toutefois, dans cette fusion, le noyau de la cellule masculine contribue seul, alors que la totalité de la cellule de l’œuf féminin est impliquée. La femme fournit ainsi non seulement le noyau contenant l’ADN, mais aussi la membrane cellulaire et tout le contenu cytoplasmique de l’œuf, y compris les mitochondries qui contiennent elles aussi de l’ADN, c’est-à-dire de l’information génétique complémentaire.

Seule la femme apporte cette hérédité cytoplasmique. En d’autres termes, la femme contribue davantage au processus reproductif.

Naturellement, c’est encore la mère qui fournit l’environnement dans lequel le nouvel être humain va se développer pendant ses neuf premiers mois. De sa propre poitrine elle tire la nourriture du nouveau-né pendant la première période de sa vie; elle devra encore apporter au bébé la chaleur et l’amour spécifiquement maternels, sans lesquels le développement normal de l’être humain n’est guère possible.

Il y a encore plus important que cet apport biologique: la contribution psychologique de la femme dans la création des liens familiaux, dans la formation d’un climat favorable au bon fonctionnement de la famille. C’est la femme qui fait que le foyer fonctionne et elle décide comment il fonctionne. La contribution de l’homme, mari et père, est habituellement plus matérielle. Il travaille pour gagner la vie de sa famille, il construit quelque chose, fait les réparations et améliore les choses. Il assume des travaux qui demandent une plus grande force physique. Il enseigne avant tout par son exemple. La femme aussi contribue matériellement: elle fait la cuisine, nettoie, fait la lessive, souvent gagne aussi de l’argent pour la famille et éduque par son exemple. Mais son rôle premier est de maintenir le foyer familial, d’apporter le cœur, la chaleur, le sentiment de sécurité, l’attention à chacun et pour tout.

Malgré toutes ces valeurs et fonctions que les femmes exercent et pour lesquelles la nature les a préparées, il y a des femmes qui tiennent absolument à devenir les égales des hommes.

Égalisation avec les hommes

La recherche de l’égalité provient de la croyance erronée que les femmes sont inférieures aux hommes. Elles ne le sont pas, en dépit de ce que pensait Darwin. Pourtant, il y a des femmes pour préférer jouer les rôles masculins.

Cela a commencé avec une demande d’égal accès à l’instruction. Évidemment, il est vite apparu qu’en général, les filles sont plus intelligentes que les garçons et qu’elles terminent l’école sans problèmes.

Elles obtiennent régulièrement de meilleures notes que les garçons. Naturellement, il est très bien que l’instruction, aujourd’hui, englobe filles et garçons. Il est pourtant regrettable que dans le processus éducatif on n’essaie pas de préparer les hommes et les femmes aux différents rôles qu’ils auront à jouer dans la vie. Ils auront besoin de différents talents et comportements, ce qui devrait se refléter dans le genre d’éducation qu’ils reçoivent. Il y a un demi-siècle il y eut un mouvement en faveur de la coéducation et les écoles spécifiques à un sexe furent progressivement supprimées. L’expérience n’a généralement pas été positive et, heureusement, on observe maintenant une tendance dans la direction opposée, un intérêt croissant pour des écoles séparées pour les garçons et les filles.

Un autre élément de cette course à l’égalité, peut-être moins important, et pourtant très caractéristique, est l’adoption de vêtements masculins. Il vaut la peine de noter que la mode féminine adopte très souvent divers éléments des vêtements masculins. Les changements dans l’autre sens  ne se produisent pas du tout.

La demande d’accès à tous les métiers typiquement masculins vient ensuite. Cela convient au moins à certaines femmes ayant une personnalité plus décidée. Le fait que quelques femmes réussissent dans certains métiers habituellement considérés comme masculins, sert d’argument pour dire que ces métiers pourraient être exercés par toutes les femmes et que ce n’est qu’une question d’éducation appropriée et d’attitude psychologique. Mais ceci est faux. Toutes les femmes ne peuvent pas être entraînées à accomplir tous les genres de travail que font les hommes.

D’un autre côté, on n’entend pas les féministes demander la présence de femmes chez les mineurs, bûcherons ou égoutiers. Ce n’est donc pas un appel à l’égalité en général, mais seulement pour les professions que les femmes considèrent comme agréables, prestigieuses ou donnant du pouvoir. Elles veulent des postes de direction. Habituellement, l’exercice de ces professions prestigieuses typiquement masculines s’accompagne de l’esquive des fonctions typiquement féminines, puisque, évidemment, les enfants sont un obstacle à une carrière professionnelle. Aucune quantité de privilèges pour la femme enceinte ou qui allaite ne lui permettra d’être en même temps pilote de ligne ou agent de change.
                 En conséquence nous avons une revendication des féministes selon laquelle les hommes aussi devraient jouer les rôles féminins lorsqu’on a des enfants. Évidemment, aucun entraînement ne permettra aux hommes d’accomplir toutes les fonctions des femmes, et certainement pas celles qui sont associées biologiquement à la maternité. Cela ne peut pas se produire pour des raisons non seulement biologiques, mais encore psychologiques. Donner le biberon, changer les couches, etc. peut éventuellement être fait par les pères, mais il leur manquera l’intuition de la mère pour sentir ce dont le bébé a besoin à tel moment. Oui, certes, certains hommes accomplissent bien ces fonctions, mais la majorité échouera et les enfants seront les grands perdants. Le congé paternel pour permettre à la femme de continuer sa carrière, résout très rarement le problème.

L’autre solution, c’est la crèche professionnelle ou le centre d’accueil. « Professionnelle » signifie presque exclusivement pourvue en personnel féminin. Le travail qui devrait être fait par la mère est fait par d’autres femmes, mais avec moins d’amour et d’engagement personnel. Pour elles, c’est aussi une profession, un travail, un moyen de gagner de l’argent pour leur propre famille et leur retraite. Cette solution ne fait pas avancer l’égalité des sexes, elle transfère simplement des fonctions féminines à d’autres femmes. ((Suite et fin au prochain numéro)


[1] Traduit par Claude Eon à partir de la plaquette Gender equality and life issues in the European Union publiée par l’auteur, membre du Parlement européen, à Bruxelles, en décembre 2008.

[2] Spécialiste de la génétique des populations, ancien Directeur du Comité de dendrologie à l’Académie des Sciences de Pologne, Maciej Giertych était particulièrement bien placé pour dégager la gangue idéologique qui entoure, chez Darwin comme aujourd’hui, la question de l’égalité entre les sexes.

[3] Ndlr. C’est ce qu’on appelle le « dimorphisme sexuel ».

SOCIETE

« Il a plu à Dieu qu’on ne pût faire aucun bien aux hommes qu’en les aimant.« 

(P. Le Prévost)

SOCIETE

« Il a plu à Dieu qu’on ne pût faire aucun bien aux hommes qu’en les aimant.« 

(P. Le Prévost)

Les erreurs depuis Darwin sur l’inégalité ou l’égalité des sexes, et leurs conséquences? (I) [1]

Maciej Giertych[2]

Résumé: L’idée d’une évolution progressive due à la sélection naturelle, amena Darwin à penser que les femmes, moins exposées à la pression sélective, donc – selon lui – moins évoluées, sont inférieures aux hommes. Peut-être par réaction, a surgi un mouvement d’émancipation des femmes, revendiquant l’égalité. Or les différences physiques et psychologiques entres les sexes sont indéniables. Biologiquement, la femme est d’ailleurs supérieure à l’homme car les deux brins homologues du chromosome XX permettent la correction de défauts génétiques éventuels, tandis que les segments défectueux des portions sans homologues du chromosome XY de l’homme, ne peuvent être rectifiés. Lors de la fusion des gamètes, l’homme n’apporte qu’un noyau cellulaire, tandis que la femme contribue avec une cellule complète, y compris l’information génétique cytoplasmique contenue dans les mitochondries. Cette supériorité se poursuit lors de la grossesse, de l’allaitement et des soins au nouveau-né. Il est donc inévitable que la revendication d’une égalité dans les faits, aboutisse à des absurdités (à suivre).

Je commencerai avec deux citations tirées du chapitre 19 de « La descendance de l’homme et la sélection sexuelle » de Charles Darwin:

Or, si deux hommes, ou un homme et une femme, doués de qualités mentales également parfaites, se font concurrence, c’est celui qui a le plus d’énergie, de persévérance et de courage qui atteindra au plus haut point et qui remportera la victoire, quel que soit d’ailleurs l’objet de la lutte.

On peut même dire que celui-là a du génie – car une haute autorité a déclaré que le génie, c’est la patience ; et la patience dans ce sens signifie une persévérance inflexible et indomptable. Cette définition du génie est peut-être incomplète ; car, sans les facultés les plus élevées de l’imagination et de la raison, on ne peut arriver à des succès importants dans bien des entreprises. Ces dernières facultés ont été, comme les premières, développées chez l’homme, en partie par l’action de la sélection sexuelle, – c’est-à-dire par la concurrence avec des mâles rivaux, – et en partie par l’action de la sélection naturelle, c’est-à-dire la réussite dans la lutte générale pour l’existence ; or, comme dans les deux cas, cette lutte a lieu dans l’âge adulte, les caractères acquis ont dû se transmettre plus complètement à la descendance mâle qu’à la descendance femelle. Deux faits confirment l’opinion que quelques-unes de nos facultés mentales ont été modifiées ou renforcées par la sélection sexuelle : le premier, que ces facultés subissent, comme on l’admet généralement, un changement considérable à l’âge de la puberté; le second, que les eunuques demeurent toute leur vie, à ce point de vue, dans un état inférieur. L’homme a fini ainsi par devenir supérieur à la femme.

Pour rendre la femme égale à l’homme, il faudrait qu’elle fût dressée, au moment où elle devient adulte, à l’énergie et à la persévérance, que sa raison et son imagination fussent exercées au plus haut degré; elle transmettrait probablement alors ces qualités à tous ses descendants, surtout à ses filles adultes. La classe entière des femmes ne pourrait s’améliorer en suivant ce plan qu’à une seule condition, c’est que, pendant de nombreuses générations, les femmes qui posséderaient au plus haut degré les vertus dont nous venons de parler, produisissent une plus nombreuse descendance que les autres femmes. Ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer à l’occasion de la force corporelle, bien que les hommes ne se battent plus pour s’assurer la possession des femmes, et que cette forme de sélection ait disparu, ils ont généralement à soutenir, pendant l’âge mûr, une lutte terrible pour subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leur famille, ce qui tend à maintenir et même à augmenter leurs facultés mentales, et, comme conséquence, l’inégalité actuelle qui se remarque entre les sexes. »

Le style est plutôt verbeux, mais le sens est évident. Parce qu’à l’époque de Darwin, l’infériorité des femmes était couramment admise comme un fait biologique, il entreprit de l’expliquer par sa théorie de l’évolution. Il prétendait que l’évolution des hommes avança plus rapidement à cause de la plus grande pression sélective créée par la chasse, la guerre, la compétition pour une compagne, la recherche de la nourriture, du vêtement, etc. On supposait que les femmes, menant à la maison une vie plus protégée, étaient soumises à une pression sélective beaucoup moins forte et donc évoluaient moins vite. Cette opinion n’était pas seulement celle de Darwin ; elle était partagée et propagée par bon nombre des premiers partisans de l’évolution tels que Paul Broca, Gustave Le Bon et Francis Galton. Le chirurgien Broca apporta la preuve anatomique que les femmes avaient un cerveau plus petit (on croit que la taille du crâne est un élément important de l’évolution du singe à l’homme). Il affirmait aussi que le cerveau était plus gros « chez les hommes éminents que chez les hommes de médiocre talent » et « dans les races supérieures que dans les races inférieures. » Bien que la différence entre les sexes dans la taille de presque n’importe quel organe soit un fait biologique et statistique[3], la relation entre la taille du cerveau et l’intelligence n’est pas confirmée par la science actuelle. Le Bon, sociologue et médecin, affirma que « les femmes…représentent les formes les plus inférieures de l’évolution humaine…elles sont plus proches des enfants et des sauvages que d’un homme adulte civilisé. Elles brillent par l’inconstance, l’instabilité, l’absence de pensée et de logique et l’incapacité à raisonner. » Cousin de Darwin, Galton, le pionnier de l’eugénique et l’auteur du livre Hereditary genius, affirmait que « les femmes ont tendance, dans toutes leurs aptitudes, à être inférieures aux hommes. »

Avec de telles idées dominant chez les scientifiques depuis l’époque de Darwin, il n’est guère surprenant qu’un mouvement d’émancipation ait éclos pour tenter de corriger leur injustice. L’idée maîtresse du mouvement était de prouver que, au moins du point de vue des qualités requises pour différents travaux, il n’y avait pas de différence entre les sexes, ou du moins, qu’elles pouvaient être négligées.

Car il est évidemment absurde de prétendre qu’il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes, comme le politiquement correct le demande et comme le Traité de Lisbonne prétend le prouver.

Le problème se réduit à un rejet du fait naturel qu’hommes et femmes sont complémentaires. Le résultat est que nous observons une déféminisation de la femme et une démasculinisation de l’homme.

Déféminisation des femmes et démasculinisation des hommes en Europe et leurs conséquences pour la famille.

 Les différences entre sexes

Nous vivons une étrange époque. Le thème de l’égalité entre les sexes est présenté comme un élément permanent du politiquement correct. Sur ce sujet des documents sont produits aux Nations Unies, à l’Union Européenne, au Conseil de l’Europe, etc. Dans les universités, on institue des cours spéciaux sur les femmes et sur l’égalité des sexes. Dans certaines professions ou fonctions et dans des organes représentatifs, un numerus clausus est imposé, exigeant qu’une certaine proportion minimale de femmes soit incluse. Par force, des femmes sont incorporées dans divers organes de direction, dans l’armée, la police, l’exploration cosmique, les rôles masculins des films (par exemple, une femme policier poursuivant des criminels avec une arme). Dans les pays communistes au début des années cinquante, il y avait un slogan: « mettez les femmes sur les tracteurs !  » Aujourd’hui le socialisme a gagné l’Ouest et maintenant ce ne sont plus seulement les tracteurs qui doivent être conduits par des femmes, mais elles doivent occuper toutes les fonctions. En même temps, on essaie de faire accepter par les hommes des rôles de femmes. On les montre en train de changer des bébés, faire la cuisine, la vaisselle, faire l’infirmier, etc.

On dit que nous sommes tous également aptes pour tous emplois. C’est ce qu’exigent l’idéologie féministe et le politiquement correct.

Pourtant les hommes et les femmes sont différents. Ce fait évident est perdu de vue par la conscience publique d’aujourd’hui. Je ne parle pas ici seulement des différences physiques, évidentes pour tout le monde, mais aussi des différences psychologiques. On ne peut pas les séparer. En raison de son rôle biologique, la femme exerce traditionnellement la plupart de ses activités chez elle ou près de chez elle, tandis que l’homme exerce celles qui demandent une plus longue absence du foyer. C’est lorsqu’ils ne sont pas faits qu’on voit le mieux les travaux de la femme, alors que, pour l’homme, c’est lorsqu’ils sont achevés.

Il est évident que, pour protéger leur maternité potentielle, certaines activités ne devraient pas être exercées par des femmes. Et pourtant, mettre à la charge des employeurs le coût d’employer des femmes, avec toutes les restrictions nécessaires sur ce qu’elles peuvent faire, se retournera contre les femmes, parce que les employeurs ne voudront pas employer celles en âge de procréer. L’utilité des femmes pour nombre de tâches est différente, ce qui devrait être reconnu. En raison de sa fonction biologique, une femme est dotée de certains traits nécessaires à son exercice, de même que l’homme possède les traits nécessaires au rôle qu’il doit jouer. Les caractéristiques mâles et femelles ne sont pas opposées; elles sont complémentaires.

On nous dit aujourd’hui qu’il n’y a pas de différence, que les deux sexes sont également aptes à exercer toutes les fonctions. Ce n’est pas vrai; voici quelques exemples.

FemmeHomme
Physiquement plus faible, doucePlus fort, dur
En cas de conflit exploite la faiblesse, pleureEn cas de conflit exploite sa supériorité physique
Douce, facile à blesser, plus prête à céderSupportera une critique même sévère
Attache de l’importance aux petites choses, est capable de s’en souvenirS’assure que les choses importantes ne s’égarent pas en détails secondaires
Guidée par l’intuition, sent la situationManque d’intuition
Désire que son homme devine ce qu’elle veutDevine difficilement. Exprime ses besoins directement
S’adapte plus facilement aux situations imprévues. Meilleure dans l’improvisation, agit spontanémentPréfère être préparé. Plus facilement perdu dans les situations imprévues. A besoin de temps pour trouver la meilleure solution.
Considère les questions domestiques comme plus importantes; elle y pense au travailLe travail est plus important; il y pense à la maison
Plus conservatrice dans ses décisionsPlus prêt à prendre des risques
Désire avant tout l’amourDésire surtout être reconnu
Veut se sentir en sécurité, sous protectionSouhaite protéger, montrer une attitude protectrice

Remercions Dieu de nos différences et remercions-le de notre complémentarité. C’est ainsi que Dieu nous a créés et Il savait ce qu’Il faisait.

L’autorité

Dans les familles normales, les enfants acceptent l’autorité des parents et les époux l’autorité de chacun dans son domaine de compétence. On ne doit pas s’attendre à ce que les enfants acceptent l’autorité de leurs parents si ceux-ci ne montrent pas de respect envers les grands-parents ni l’un envers l’autre. Comment pouvons-nous espérer que les enfants respectent leur mère si elle n’est pas respectée par son mari ? Comment peuvent-ils respecter leur père si sa femme ne lui montre pas de respect ?

 L’autorité peut s’imposer par la peur, les punitions et les cris. Mais elle est beaucoup plus durable et authentique lorsqu’elle est apprise par imitation. Celui qui ne respecte pas les autres ne sera pas non plus respecté par les autres.

En particulier on doit se respecter soi-même, respecter sa propre identité, son rôle naturel dans la société et dans la famille.

De nos jours les familles connaissent une crise de l’autorité. Traditionnellement le père était respecté parce qu’il était le soutien de famille et la mère parce qu’elle donnait la vie et gérait la maison. Aujourd’hui, très souvent le salaire du père est insuffisant pour entretenir la famille, si bien que les mères aussi doivent chercher un emploi. Il y a également des familles sans père, entretenues par la seule mère. Dans de telles familles, même si le père paie pour ses enfants, ceux-ci ont à peine conscience qu’il contribue à leur entretien.

Lorsque les deux parents travaillent, ils doivent tous deux participer au travail ménager; les différences entre les parents s’estompent. Évidemment, la femme est toujours celle qui donne la vie et l’homme, surtout lorsqu’il accomplit les corvées ménagères, généralement beaucoup moins efficacement qu’elle, semble être de moindre valeur. L’importance visible de la mère croît au détriment de celle du père dont l’importance diminue. La mère porte toutes ses responsabilités propres et aussi quelques unes de celles qui sont traditionnellement associées au rôle du père. Lorsque les rôles et les responsabilités s’estompent, l’autorité dégénère.

Émancipation et féminisme

Les femmes ne sont pas les égales des hommes. Elles sont beaucoup plus précieuses. Le mouvement d’émancipation des femmes et maintenant le mouvement féministe, visent à abolir les différences entre les sexes. Il est évident que pour un même travail le salaire devrait être le même. Cependant tout directeur ou DRH de n’importe quelle entreprise sait que les hommes et les femmes conviennent à des genres de travail différents. Il existe des prédispositions psychologiques différentes et des limitations biologiques différentes.

Comme Chesterton le disait pour rire, les chantres de l’émancipation avaient un slogan: « on ne nous dictera rien »… puis elles devinrent toutes rapidement sténodactylos ! Il s’avérait qu’elles conviennent parfaitement au travail de secrétaire. Elles savent s’occuper des détails, elles peuvent penser à plusieurs questions en même temps et s’en souvenir, elles peuvent pressentir l’humeur du patron et elles peuvent apaiser les tensions.

D’un autre côté, elles ont généralement moins de succès dans les postes de direction. Elles prennent leurs décisions en suivant leurs sentiments plutôt que la raison, en cas de crise elles s’effondrent plus facilement, elles prennent moins d’initiatives et elles sont moins portées à prendre des risques.

Évidemment il y a des exceptions. Il existe des femmes plus sûres d’elles-mêmes, plus assidues et dures. Nous disons qu’elles se comportent en hommes. Tous ces traits sont élogieux, flatteurs, ils augmentent leur valeur. L’existence de ces femmes est à la base des programmes d’émancipation et du féminisme. Ils prétendent qu’il s’agit là de traits acquis, que toute femme pourrait donc acquérir et que, si ce n’est pas le cas, c’est parce qu’elles ont été reléguées à des rôles subalternes.

Il y a aussi des exceptions en sens inverse. Il existe des hommes avec des caractères féminins, se comportant comme des femmes, efféminés. Ce ne sont pas là des compliments et personne n’éduque consciemment dans cette voie.

Cependant, le prétendu « mouvement féministe » conduit à une perte des traits féminins chez les femmes. C’est donc, en réalité, un mouvement antiféministe. Jean-Paul II a parlé dans sa lettre apostolique Mulieris dignitatem du « génie qui appartient aux femmes », de l’ensemble des caractères exclusivement féminins qui définissent la valeur spécifique et exceptionnelle des femmes. Et pourtant, dans le monde actuel, les femmes cherchent à perdre ces trais spécifiquement féminins et veulent agir en égales des hommes. Peut-être que le mot « veulent » est inapproprié ici: on les pousse à croire que c’est ce qu’elles veulent, que c’est ainsi qu’elles devraient se comporter. Mais tout cela est fondé sur un mensonge. Elles sont différentes; elles possèdent un génie spécifiquement féminin, ce petit extra que les hommes n’ont pas et qui détermine leur vocation spécifique.

L’objectif d’élever chacun dans la même direction, celle de la masculinité, est en fait une insulte aux femmes. Il dégrade la féminité, il la traite comme une valeur inférieure, comme un état dont on doit essayer de se libérer. De plus en plus fréquemment, le respect traditionnel pour les femmes disparaît. Elles ne sont plus traitées comme le sexe faible méritant une considération spéciale.

Les délicatesses telles que laisser passer une femme d’abord, l’aider, lui céder sa place dans le bus, la servir la première à table, etc., ces éléments de respect spécial pour le sexe faible disparaissent. Le travail ménager est traité avec mépris comme le prouve l’expression « femme sans emploi » C’est très insultant, car les ménagères sont des femmes qui travaillent beaucoup.

Visant l’égalité avec les hommes, les femmes ont décidé d’abandonner le fardeau de la féminité qui entrave leurs carrières. Nous observons que de plus en plus souvent la femme qui a réussi qui est indépendante, vit avec une approche désinvolte de la vie sexuelle, tout à fait séparée de l’engendrement des enfants. Cela signifie l’abandon de tout ce qui touche à la maternité. Et de maternité nous en avons de moins en moins.

Supériorité biologique des femmes

D’un point de vue strictement biologique, la femme est supérieure de bien des manières. Dans sa constitution génétique elle est moins atteinte par les défauts génétiques. En effet, elle possède tous les chromosomes en double, y compris le chromosome X qui détermine le sexe. L’homme possède un chromosome X et un chromosome Y. Ce dernier est beaucoup plus court et n’est que partiellement homologue au chromosome X. Il en résulte que tout défaut génétique sur une partie sans homologue des chromosomes X ou Y ne peut être corrigée en se faisant supplanter par le gène intact équivalent dans l’homologue. Le défaut va donc se manifester. Pour cette raison les hommes sont plus sujets à la maladie et, en règle générale, meurent plus tôt que les femmes.

L’homme et la femme produisent des gamètes, les cellules haploïdes reproductives nécessaires pour engendrer. La fusion de ces cellules reproductives mâles et femelles aboutit à la création d’un nouvel être humain. Toutefois, dans cette fusion, le noyau de la cellule masculine contribue seul, alors que la totalité de la cellule de l’œuf féminin est impliquée. La femme fournit ainsi non seulement le noyau contenant l’ADN, mais aussi la membrane cellulaire et tout le contenu cytoplasmique de l’œuf, y compris les mitochondries qui contiennent elles aussi de l’ADN, c’est-à-dire de l’information génétique complémentaire.

Seule la femme apporte cette hérédité cytoplasmique. En d’autres termes, la femme contribue davantage au processus reproductif.

Naturellement, c’est encore la mère qui fournit l’environnement dans lequel le nouvel être humain va se développer pendant ses neuf premiers mois. De sa propre poitrine elle tire la nourriture du nouveau-né pendant la première période de sa vie; elle devra encore apporter au bébé la chaleur et l’amour spécifiquement maternels, sans lesquels le développement normal de l’être humain n’est guère possible.

Il y a encore plus important que cet apport biologique: la contribution psychologique de la femme dans la création des liens familiaux, dans la formation d’un climat favorable au bon fonctionnement de la famille. C’est la femme qui fait que le foyer fonctionne et elle décide comment il fonctionne. La contribution de l’homme, mari et père, est habituellement plus matérielle. Il travaille pour gagner la vie de sa famille, il construit quelque chose, fait les réparations et améliore les choses. Il assume des travaux qui demandent une plus grande force physique. Il enseigne avant tout par son exemple. La femme aussi contribue matériellement: elle fait la cuisine, nettoie, fait la lessive, souvent gagne aussi de l’argent pour la famille et éduque par son exemple. Mais son rôle premier est de maintenir le foyer familial, d’apporter le cœur, la chaleur, le sentiment de sécurité, l’attention à chacun et pour tout.

Malgré toutes ces valeurs et fonctions que les femmes exercent et pour lesquelles la nature les a préparées, il y a des femmes qui tiennent absolument à devenir les égales des hommes.

Égalisation avec les hommes

La recherche de l’égalité provient de la croyance erronée que les femmes sont inférieures aux hommes. Elles ne le sont pas, en dépit de ce que pensait Darwin. Pourtant, il y a des femmes pour préférer jouer les rôles masculins.

Cela a commencé avec une demande d’égal accès à l’instruction. Évidemment, il est vite apparu qu’en général, les filles sont plus intelligentes que les garçons et qu’elles terminent l’école sans problèmes.

Elles obtiennent régulièrement de meilleures notes que les garçons. Naturellement, il est très bien que l’instruction, aujourd’hui, englobe filles et garçons. Il est pourtant regrettable que dans le processus éducatif on n’essaie pas de préparer les hommes et les femmes aux différents rôles qu’ils auront à jouer dans la vie. Ils auront besoin de différents talents et comportements, ce qui devrait se refléter dans le genre d’éducation qu’ils reçoivent. Il y a un demi-siècle il y eut un mouvement en faveur de la coéducation et les écoles spécifiques à un sexe furent progressivement supprimées. L’expérience n’a généralement pas été positive et, heureusement, on observe maintenant une tendance dans la direction opposée, un intérêt croissant pour des écoles séparées pour les garçons et les filles.

Un autre élément de cette course à l’égalité, peut-être moins important, et pourtant très caractéristique, est l’adoption de vêtements masculins. Il vaut la peine de noter que la mode féminine adopte très souvent divers éléments des vêtements masculins. Les changements dans l’autre sens  ne se produisent pas du tout.

La demande d’accès à tous les métiers typiquement masculins vient ensuite. Cela convient au moins à certaines femmes ayant une personnalité plus décidée. Le fait que quelques femmes réussissent dans certains métiers habituellement considérés comme masculins, sert d’argument pour dire que ces métiers pourraient être exercés par toutes les femmes et que ce n’est qu’une question d’éducation appropriée et d’attitude psychologique. Mais ceci est faux. Toutes les femmes ne peuvent pas être entraînées à accomplir tous les genres de travail que font les hommes.

D’un autre côté, on n’entend pas les féministes demander la présence de femmes chez les mineurs, bûcherons ou égoutiers. Ce n’est donc pas un appel à l’égalité en général, mais seulement pour les professions que les femmes considèrent comme agréables, prestigieuses ou donnant du pouvoir. Elles veulent des postes de direction. Habituellement, l’exercice de ces professions prestigieuses typiquement masculines s’accompagne de l’esquive des fonctions typiquement féminines, puisque, évidemment, les enfants sont un obstacle à une carrière professionnelle. Aucune quantité de privilèges pour la femme enceinte ou qui allaite ne lui permettra d’être en même temps pilote de ligne ou agent de change.
                 En conséquence nous avons une revendication des féministes selon laquelle les hommes aussi devraient jouer les rôles féminins lorsqu’on a des enfants. Évidemment, aucun entraînement ne permettra aux hommes d’accomplir toutes les fonctions des femmes, et certainement pas celles qui sont associées biologiquement à la maternité. Cela ne peut pas se produire pour des raisons non seulement biologiques, mais encore psychologiques. Donner le biberon, changer les couches, etc. peut éventuellement être fait par les pères, mais il leur manquera l’intuition de la mère pour sentir ce dont le bébé a besoin à tel moment. Oui, certes, certains hommes accomplissent bien ces fonctions, mais la majorité échouera et les enfants seront les grands perdants. Le congé paternel pour permettre à la femme de continuer sa carrière, résout très rarement le problème.

L’autre solution, c’est la crèche professionnelle ou le centre d’accueil. « Professionnelle » signifie presque exclusivement pourvue en personnel féminin. Le travail qui devrait être fait par la mère est fait par d’autres femmes, mais avec moins d’amour et d’engagement personnel. Pour elles, c’est aussi une profession, un travail, un moyen de gagner de l’argent pour leur propre famille et leur retraite. Cette solution ne fait pas avancer l’égalité des sexes, elle transfère simplement des fonctions féminines à d’autres femmes. ((Suite et fin au prochain numéro)


[1] Traduit par Claude Eon à partir de la plaquette Gender equality and life issues in the European Union publiée par l’auteur, membre du Parlement européen, à Bruxelles, en décembre 2008.

[2] Spécialiste de la génétique des populations, ancien Directeur du Comité de dendrologie à l’Académie des Sciences de Pologne, Maciej Giertych était particulièrement bien placé pour dégager la gangue idéologique qui entoure, chez Darwin comme aujourd’hui, la question de l’égalité entre les sexes.

[3] Ndlr. C’est ce qu’on appelle le « dimorphisme sexuel ».

Maciej Giertych[2]

Résumé: L’idée d’une évolution progressive due à la sélection naturelle, amena Darwin à penser que les femmes, moins exposées à la pression sélective, donc – selon lui – moins évoluées, sont inférieures aux hommes. Peut-être par réaction, a surgi un mouvement d’émancipation des femmes, revendiquant l’égalité. Or les différences physiques et psychologiques entres les sexes sont indéniables. Biologiquement, la femme est d’ailleurs supérieure à l’homme car les deux brins homologues du chromosome XX permettent la correction de défauts génétiques éventuels, tandis que les segments défectueux des portions sans homologues du chromosome XY de l’homme, ne peuvent être rectifiés. Lors de la fusion des gamètes, l’homme n’apporte qu’un noyau cellulaire, tandis que la femme contribue avec une cellule complète, y compris l’information génétique cytoplasmique contenue dans les mitochondries. Cette supériorité se poursuit lors de la grossesse, de l’allaitement et des soins au nouveau-né. Il est donc inévitable que la revendication d’une égalité dans les faits, aboutisse à des absurdités (à suivre).

Je commencerai avec deux citations tirées du chapitre 19 de « La descendance de l’homme et la sélection sexuelle » de Charles Darwin:

Or, si deux hommes, ou un homme et une femme, doués de qualités mentales également parfaites, se font concurrence, c’est celui qui a le plus d’énergie, de persévérance et de courage qui atteindra au plus haut point et qui remportera la victoire, quel que soit d’ailleurs l’objet de la lutte.

On peut même dire que celui-là a du génie – car une haute autorité a déclaré que le génie, c’est la patience ; et la patience dans ce sens signifie une persévérance inflexible et indomptable. Cette définition du génie est peut-être incomplète ; car, sans les facultés les plus élevées de l’imagination et de la raison, on ne peut arriver à des succès importants dans bien des entreprises. Ces dernières facultés ont été, comme les premières, développées chez l’homme, en partie par l’action de la sélection sexuelle, – c’est-à-dire par la concurrence avec des mâles rivaux, – et en partie par l’action de la sélection naturelle, c’est-à-dire la réussite dans la lutte générale pour l’existence ; or, comme dans les deux cas, cette lutte a lieu dans l’âge adulte, les caractères acquis ont dû se transmettre plus complètement à la descendance mâle qu’à la descendance femelle. Deux faits confirment l’opinion que quelques-unes de nos facultés mentales ont été modifiées ou renforcées par la sélection sexuelle : le premier, que ces facultés subissent, comme on l’admet généralement, un changement considérable à l’âge de la puberté; le second, que les eunuques demeurent toute leur vie, à ce point de vue, dans un état inférieur. L’homme a fini ainsi par devenir supérieur à la femme.

Pour rendre la femme égale à l’homme, il faudrait qu’elle fût dressée, au moment où elle devient adulte, à l’énergie et à la persévérance, que sa raison et son imagination fussent exercées au plus haut degré; elle transmettrait probablement alors ces qualités à tous ses descendants, surtout à ses filles adultes. La classe entière des femmes ne pourrait s’améliorer en suivant ce plan qu’à une seule condition, c’est que, pendant de nombreuses générations, les femmes qui posséderaient au plus haut degré les vertus dont nous venons de parler, produisissent une plus nombreuse descendance que les autres femmes. Ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer à l’occasion de la force corporelle, bien que les hommes ne se battent plus pour s’assurer la possession des femmes, et que cette forme de sélection ait disparu, ils ont généralement à soutenir, pendant l’âge mûr, une lutte terrible pour subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leur famille, ce qui tend à maintenir et même à augmenter leurs facultés mentales, et, comme conséquence, l’inégalité actuelle qui se remarque entre les sexes. »

Le style est plutôt verbeux, mais le sens est évident. Parce qu’à l’époque de Darwin, l’infériorité des femmes était couramment admise comme un fait biologique, il entreprit de l’expliquer par sa théorie de l’évolution. Il prétendait que l’évolution des hommes avança plus rapidement à cause de la plus grande pression sélective créée par la chasse, la guerre, la compétition pour une compagne, la recherche de la nourriture, du vêtement, etc. On supposait que les femmes, menant à la maison une vie plus protégée, étaient soumises à une pression sélective beaucoup moins forte et donc évoluaient moins vite. Cette opinion n’était pas seulement celle de Darwin ; elle était partagée et propagée par bon nombre des premiers partisans de l’évolution tels que Paul Broca, Gustave Le Bon et Francis Galton. Le chirurgien Broca apporta la preuve anatomique que les femmes avaient un cerveau plus petit (on croit que la taille du crâne est un élément important de l’évolution du singe à l’homme). Il affirmait aussi que le cerveau était plus gros « chez les hommes éminents que chez les hommes de médiocre talent » et « dans les races supérieures que dans les races inférieures. » Bien que la différence entre les sexes dans la taille de presque n’importe quel organe soit un fait biologique et statistique[3], la relation entre la taille du cerveau et l’intelligence n’est pas confirmée par la science actuelle. Le Bon, sociologue et médecin, affirma que « les femmes…représentent les formes les plus inférieures de l’évolution humaine…elles sont plus proches des enfants et des sauvages que d’un homme adulte civilisé. Elles brillent par l’inconstance, l’instabilité, l’absence de pensée et de logique et l’incapacité à raisonner. » Cousin de Darwin, Galton, le pionnier de l’eugénique et l’auteur du livre Hereditary genius, affirmait que « les femmes ont tendance, dans toutes leurs aptitudes, à être inférieures aux hommes. »

Avec de telles idées dominant chez les scientifiques depuis l’époque de Darwin, il n’est guère surprenant qu’un mouvement d’émancipation ait éclos pour tenter de corriger leur injustice. L’idée maîtresse du mouvement était de prouver que, au moins du point de vue des qualités requises pour différents travaux, il n’y avait pas de différence entre les sexes, ou du moins, qu’elles pouvaient être négligées.

Car il est évidemment absurde de prétendre qu’il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes, comme le politiquement correct le demande et comme le Traité de Lisbonne prétend le prouver.

Le problème se réduit à un rejet du fait naturel qu’hommes et femmes sont complémentaires. Le résultat est que nous observons une déféminisation de la femme et une démasculinisation de l’homme.

Déféminisation des femmes et démasculinisation des hommes en Europe et leurs conséquences pour la famille.

 Les différences entre sexes

Nous vivons une étrange époque. Le thème de l’égalité entre les sexes est présenté comme un élément permanent du politiquement correct. Sur ce sujet des documents sont produits aux Nations Unies, à l’Union Européenne, au Conseil de l’Europe, etc. Dans les universités, on institue des cours spéciaux sur les femmes et sur l’égalité des sexes. Dans certaines professions ou fonctions et dans des organes représentatifs, un numerus clausus est imposé, exigeant qu’une certaine proportion minimale de femmes soit incluse. Par force, des femmes sont incorporées dans divers organes de direction, dans l’armée, la police, l’exploration cosmique, les rôles masculins des films (par exemple, une femme policier poursuivant des criminels avec une arme). Dans les pays communistes au début des années cinquante, il y avait un slogan: « mettez les femmes sur les tracteurs !  » Aujourd’hui le socialisme a gagné l’Ouest et maintenant ce ne sont plus seulement les tracteurs qui doivent être conduits par des femmes, mais elles doivent occuper toutes les fonctions. En même temps, on essaie de faire accepter par les hommes des rôles de femmes. On les montre en train de changer des bébés, faire la cuisine, la vaisselle, faire l’infirmier, etc.

On dit que nous sommes tous également aptes pour tous emplois. C’est ce qu’exigent l’idéologie féministe et le politiquement correct.

Pourtant les hommes et les femmes sont différents. Ce fait évident est perdu de vue par la conscience publique d’aujourd’hui. Je ne parle pas ici seulement des différences physiques, évidentes pour tout le monde, mais aussi des différences psychologiques. On ne peut pas les séparer. En raison de son rôle biologique, la femme exerce traditionnellement la plupart de ses activités chez elle ou près de chez elle, tandis que l’homme exerce celles qui demandent une plus longue absence du foyer. C’est lorsqu’ils ne sont pas faits qu’on voit le mieux les travaux de la femme, alors que, pour l’homme, c’est lorsqu’ils sont achevés.

Il est évident que, pour protéger leur maternité potentielle, certaines activités ne devraient pas être exercées par des femmes. Et pourtant, mettre à la charge des employeurs le coût d’employer des femmes, avec toutes les restrictions nécessaires sur ce qu’elles peuvent faire, se retournera contre les femmes, parce que les employeurs ne voudront pas employer celles en âge de procréer. L’utilité des femmes pour nombre de tâches est différente, ce qui devrait être reconnu. En raison de sa fonction biologique, une femme est dotée de certains traits nécessaires à son exercice, de même que l’homme possède les traits nécessaires au rôle qu’il doit jouer. Les caractéristiques mâles et femelles ne sont pas opposées; elles sont complémentaires.

On nous dit aujourd’hui qu’il n’y a pas de différence, que les deux sexes sont également aptes à exercer toutes les fonctions. Ce n’est pas vrai; voici quelques exemples.

FemmeHomme
Physiquement plus faible, doucePlus fort, dur
En cas de conflit exploite la faiblesse, pleureEn cas de conflit exploite sa supériorité physique
Douce, facile à blesser, plus prête à céderSupportera une critique même sévère
Attache de l’importance aux petites choses, est capable de s’en souvenirS’assure que les choses importantes ne s’égarent pas en détails secondaires
Guidée par l’intuition, sent la situationManque d’intuition
Désire que son homme devine ce qu’elle veutDevine difficilement. Exprime ses besoins directement
S’adapte plus facilement aux situations imprévues. Meilleure dans l’improvisation, agit spontanémentPréfère être préparé. Plus facilement perdu dans les situations imprévues. A besoin de temps pour trouver la meilleure solution.
Considère les questions domestiques comme plus importantes; elle y pense au travailLe travail est plus important; il y pense à la maison
Plus conservatrice dans ses décisionsPlus prêt à prendre des risques
Désire avant tout l’amourDésire surtout être reconnu
Veut se sentir en sécurité, sous protectionSouhaite protéger, montrer une attitude protectrice

Remercions Dieu de nos différences et remercions-le de notre complémentarité. C’est ainsi que Dieu nous a créés et Il savait ce qu’Il faisait.

L’autorité

Dans les familles normales, les enfants acceptent l’autorité des parents et les époux l’autorité de chacun dans son domaine de compétence. On ne doit pas s’attendre à ce que les enfants acceptent l’autorité de leurs parents si ceux-ci ne montrent pas de respect envers les grands-parents ni l’un envers l’autre. Comment pouvons-nous espérer que les enfants respectent leur mère si elle n’est pas respectée par son mari ? Comment peuvent-ils respecter leur père si sa femme ne lui montre pas de respect ?

 L’autorité peut s’imposer par la peur, les punitions et les cris. Mais elle est beaucoup plus durable et authentique lorsqu’elle est apprise par imitation. Celui qui ne respecte pas les autres ne sera pas non plus respecté par les autres.

En particulier on doit se respecter soi-même, respecter sa propre identité, son rôle naturel dans la société et dans la famille.

De nos jours les familles connaissent une crise de l’autorité. Traditionnellement le père était respecté parce qu’il était le soutien de famille et la mère parce qu’elle donnait la vie et gérait la maison. Aujourd’hui, très souvent le salaire du père est insuffisant pour entretenir la famille, si bien que les mères aussi doivent chercher un emploi. Il y a également des familles sans père, entretenues par la seule mère. Dans de telles familles, même si le père paie pour ses enfants, ceux-ci ont à peine conscience qu’il contribue à leur entretien.

Lorsque les deux parents travaillent, ils doivent tous deux participer au travail ménager; les différences entre les parents s’estompent. Évidemment, la femme est toujours celle qui donne la vie et l’homme, surtout lorsqu’il accomplit les corvées ménagères, généralement beaucoup moins efficacement qu’elle, semble être de moindre valeur. L’importance visible de la mère croît au détriment de celle du père dont l’importance diminue. La mère porte toutes ses responsabilités propres et aussi quelques unes de celles qui sont traditionnellement associées au rôle du père. Lorsque les rôles et les responsabilités s’estompent, l’autorité dégénère.

Émancipation et féminisme

Les femmes ne sont pas les égales des hommes. Elles sont beaucoup plus précieuses. Le mouvement d’émancipation des femmes et maintenant le mouvement féministe, visent à abolir les différences entre les sexes. Il est évident que pour un même travail le salaire devrait être le même. Cependant tout directeur ou DRH de n’importe quelle entreprise sait que les hommes et les femmes conviennent à des genres de travail différents. Il existe des prédispositions psychologiques différentes et des limitations biologiques différentes.

Comme Chesterton le disait pour rire, les chantres de l’émancipation avaient un slogan: « on ne nous dictera rien »… puis elles devinrent toutes rapidement sténodactylos ! Il s’avérait qu’elles conviennent parfaitement au travail de secrétaire. Elles savent s’occuper des détails, elles peuvent penser à plusieurs questions en même temps et s’en souvenir, elles peuvent pressentir l’humeur du patron et elles peuvent apaiser les tensions.

D’un autre côté, elles ont généralement moins de succès dans les postes de direction. Elles prennent leurs décisions en suivant leurs sentiments plutôt que la raison, en cas de crise elles s’effondrent plus facilement, elles prennent moins d’initiatives et elles sont moins portées à prendre des risques.

Évidemment il y a des exceptions. Il existe des femmes plus sûres d’elles-mêmes, plus assidues et dures. Nous disons qu’elles se comportent en hommes. Tous ces traits sont élogieux, flatteurs, ils augmentent leur valeur. L’existence de ces femmes est à la base des programmes d’émancipation et du féminisme. Ils prétendent qu’il s’agit là de traits acquis, que toute femme pourrait donc acquérir et que, si ce n’est pas le cas, c’est parce qu’elles ont été reléguées à des rôles subalternes.

Il y a aussi des exceptions en sens inverse. Il existe des hommes avec des caractères féminins, se comportant comme des femmes, efféminés. Ce ne sont pas là des compliments et personne n’éduque consciemment dans cette voie.

Cependant, le prétendu « mouvement féministe » conduit à une perte des traits féminins chez les femmes. C’est donc, en réalité, un mouvement antiféministe. Jean-Paul II a parlé dans sa lettre apostolique Mulieris dignitatem du « génie qui appartient aux femmes », de l’ensemble des caractères exclusivement féminins qui définissent la valeur spécifique et exceptionnelle des femmes. Et pourtant, dans le monde actuel, les femmes cherchent à perdre ces trais spécifiquement féminins et veulent agir en égales des hommes. Peut-être que le mot « veulent » est inapproprié ici: on les pousse à croire que c’est ce qu’elles veulent, que c’est ainsi qu’elles devraient se comporter. Mais tout cela est fondé sur un mensonge. Elles sont différentes; elles possèdent un génie spécifiquement féminin, ce petit extra que les hommes n’ont pas et qui détermine leur vocation spécifique.

L’objectif d’élever chacun dans la même direction, celle de la masculinité, est en fait une insulte aux femmes. Il dégrade la féminité, il la traite comme une valeur inférieure, comme un état dont on doit essayer de se libérer. De plus en plus fréquemment, le respect traditionnel pour les femmes disparaît. Elles ne sont plus traitées comme le sexe faible méritant une considération spéciale.

Les délicatesses telles que laisser passer une femme d’abord, l’aider, lui céder sa place dans le bus, la servir la première à table, etc., ces éléments de respect spécial pour le sexe faible disparaissent. Le travail ménager est traité avec mépris comme le prouve l’expression « femme sans emploi » C’est très insultant, car les ménagères sont des femmes qui travaillent beaucoup.

Visant l’égalité avec les hommes, les femmes ont décidé d’abandonner le fardeau de la féminité qui entrave leurs carrières. Nous observons que de plus en plus souvent la femme qui a réussi qui est indépendante, vit avec une approche désinvolte de la vie sexuelle, tout à fait séparée de l’engendrement des enfants. Cela signifie l’abandon de tout ce qui touche à la maternité. Et de maternité nous en avons de moins en moins.

Supériorité biologique des femmes

D’un point de vue strictement biologique, la femme est supérieure de bien des manières. Dans sa constitution génétique elle est moins atteinte par les défauts génétiques. En effet, elle possède tous les chromosomes en double, y compris le chromosome X qui détermine le sexe. L’homme possède un chromosome X et un chromosome Y. Ce dernier est beaucoup plus court et n’est que partiellement homologue au chromosome X. Il en résulte que tout défaut génétique sur une partie sans homologue des chromosomes X ou Y ne peut être corrigée en se faisant supplanter par le gène intact équivalent dans l’homologue. Le défaut va donc se manifester. Pour cette raison les hommes sont plus sujets à la maladie et, en règle générale, meurent plus tôt que les femmes.

L’homme et la femme produisent des gamètes, les cellules haploïdes reproductives nécessaires pour engendrer. La fusion de ces cellules reproductives mâles et femelles aboutit à la création d’un nouvel être humain. Toutefois, dans cette fusion, le noyau de la cellule masculine contribue seul, alors que la totalité de la cellule de l’œuf féminin est impliquée. La femme fournit ainsi non seulement le noyau contenant l’ADN, mais aussi la membrane cellulaire et tout le contenu cytoplasmique de l’œuf, y compris les mitochondries qui contiennent elles aussi de l’ADN, c’est-à-dire de l’information génétique complémentaire.

Seule la femme apporte cette hérédité cytoplasmique. En d’autres termes, la femme contribue davantage au processus reproductif.

Naturellement, c’est encore la mère qui fournit l’environnement dans lequel le nouvel être humain va se développer pendant ses neuf premiers mois. De sa propre poitrine elle tire la nourriture du nouveau-né pendant la première période de sa vie; elle devra encore apporter au bébé la chaleur et l’amour spécifiquement maternels, sans lesquels le développement normal de l’être humain n’est guère possible.

Il y a encore plus important que cet apport biologique: la contribution psychologique de la femme dans la création des liens familiaux, dans la formation d’un climat favorable au bon fonctionnement de la famille. C’est la femme qui fait que le foyer fonctionne et elle décide comment il fonctionne. La contribution de l’homme, mari et père, est habituellement plus matérielle. Il travaille pour gagner la vie de sa famille, il construit quelque chose, fait les réparations et améliore les choses. Il assume des travaux qui demandent une plus grande force physique. Il enseigne avant tout par son exemple. La femme aussi contribue matériellement: elle fait la cuisine, nettoie, fait la lessive, souvent gagne aussi de l’argent pour la famille et éduque par son exemple. Mais son rôle premier est de maintenir le foyer familial, d’apporter le cœur, la chaleur, le sentiment de sécurité, l’attention à chacun et pour tout.

Malgré toutes ces valeurs et fonctions que les femmes exercent et pour lesquelles la nature les a préparées, il y a des femmes qui tiennent absolument à devenir les égales des hommes.

Égalisation avec les hommes

La recherche de l’égalité provient de la croyance erronée que les femmes sont inférieures aux hommes. Elles ne le sont pas, en dépit de ce que pensait Darwin. Pourtant, il y a des femmes pour préférer jouer les rôles masculins.

Cela a commencé avec une demande d’égal accès à l’instruction. Évidemment, il est vite apparu qu’en général, les filles sont plus intelligentes que les garçons et qu’elles terminent l’école sans problèmes.

Elles obtiennent régulièrement de meilleures notes que les garçons. Naturellement, il est très bien que l’instruction, aujourd’hui, englobe filles et garçons. Il est pourtant regrettable que dans le processus éducatif on n’essaie pas de préparer les hommes et les femmes aux différents rôles qu’ils auront à jouer dans la vie. Ils auront besoin de différents talents et comportements, ce qui devrait se refléter dans le genre d’éducation qu’ils reçoivent. Il y a un demi-siècle il y eut un mouvement en faveur de la coéducation et les écoles spécifiques à un sexe furent progressivement supprimées. L’expérience n’a généralement pas été positive et, heureusement, on observe maintenant une tendance dans la direction opposée, un intérêt croissant pour des écoles séparées pour les garçons et les filles.

Un autre élément de cette course à l’égalité, peut-être moins important, et pourtant très caractéristique, est l’adoption de vêtements masculins. Il vaut la peine de noter que la mode féminine adopte très souvent divers éléments des vêtements masculins. Les changements dans l’autre sens  ne se produisent pas du tout.

La demande d’accès à tous les métiers typiquement masculins vient ensuite. Cela convient au moins à certaines femmes ayant une personnalité plus décidée. Le fait que quelques femmes réussissent dans certains métiers habituellement considérés comme masculins, sert d’argument pour dire que ces métiers pourraient être exercés par toutes les femmes et que ce n’est qu’une question d’éducation appropriée et d’attitude psychologique. Mais ceci est faux. Toutes les femmes ne peuvent pas être entraînées à accomplir tous les genres de travail que font les hommes.

D’un autre côté, on n’entend pas les féministes demander la présence de femmes chez les mineurs, bûcherons ou égoutiers. Ce n’est donc pas un appel à l’égalité en général, mais seulement pour les professions que les femmes considèrent comme agréables, prestigieuses ou donnant du pouvoir. Elles veulent des postes de direction. Habituellement, l’exercice de ces professions prestigieuses typiquement masculines s’accompagne de l’esquive des fonctions typiquement féminines, puisque, évidemment, les enfants sont un obstacle à une carrière professionnelle. Aucune quantité de privilèges pour la femme enceinte ou qui allaite ne lui permettra d’être en même temps pilote de ligne ou agent de change.
                 En conséquence nous avons une revendication des féministes selon laquelle les hommes aussi devraient jouer les rôles féminins lorsqu’on a des enfants. Évidemment, aucun entraînement ne permettra aux hommes d’accomplir toutes les fonctions des femmes, et certainement pas celles qui sont associées biologiquement à la maternité. Cela ne peut pas se produire pour des raisons non seulement biologiques, mais encore psychologiques. Donner le biberon, changer les couches, etc. peut éventuellement être fait par les pères, mais il leur manquera l’intuition de la mère pour sentir ce dont le bébé a besoin à tel moment. Oui, certes, certains hommes accomplissent bien ces fonctions, mais la majorité échouera et les enfants seront les grands perdants. Le congé paternel pour permettre à la femme de continuer sa carrière, résout très rarement le problème.

L’autre solution, c’est la crèche professionnelle ou le centre d’accueil. « Professionnelle » signifie presque exclusivement pourvue en personnel féminin. Le travail qui devrait être fait par la mère est fait par d’autres femmes, mais avec moins d’amour et d’engagement personnel. Pour elles, c’est aussi une profession, un travail, un moyen de gagner de l’argent pour leur propre famille et leur retraite. Cette solution ne fait pas avancer l’égalité des sexes, elle transfère simplement des fonctions féminines à d’autres femmes. ((Suite et fin au prochain numéro)


[1] Traduit par Claude Eon à partir de la plaquette Gender equality and life issues in the European Union publiée par l’auteur, membre du Parlement européen, à Bruxelles, en décembre 2008.

[2] Spécialiste de la génétique des populations, ancien Directeur du Comité de dendrologie à l’Académie des Sciences de Pologne, Maciej Giertych était particulièrement bien placé pour dégager la gangue idéologique qui entoure, chez Darwin comme aujourd’hui, la question de l’égalité entre les sexes.

[3] Ndlr. C’est ce qu’on appelle le « dimorphisme sexuel ».

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