Maurice Allais avait prévu la crise économique (1ère partie)

Par Philippe Bourcier de Carbon (X61)

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Philippe Bourcier de Carbon (X61)1

Résumé : Maurice Allais a 98 ans. Sorti major de l’Ecole Polytechnique en 1933, ce passionné de sciences voit la grande dépression comme un défi à la raison humaine : comment peut-il se rencontrer, au même moment, des besoins élémentaires insatisfaits et un chômage involontaire massif ? Cette question décidera de sa vocation d’économiste et débouchera sur une œuvre majeure dont les premiers traits étaient posés dès 1950 (le Traité d’Economie pure paraît en 1952). Mais il est surprenant que l’Académie Nobel, en lui décernant son prix en 1988, n’ait fait aucune mention des travaux réalisés durant les décennies qui ont suivi. C’est que l’analyse du système économique faite par Maurice Allais va au fond des choses, si bien que les remèdes qu’il propose ont un goût amer pour ceux qui, aujourd’hui encore, tiennent les rênes. Avant la minicrise de 1987, par exemple, dans une publication de l’Ecole des Mines de Paris où il enseignait, il avait dénoncé, chiffres en main : «la spéculation illimitée dissociant l’économie monétaire de l’économie réelle.» Les mêmes causes produisant les mêmes effets, et les réformes fondamentales suggérées par Allais n’ayant pas même été envisagées, une crise plus marquée frappe aujourd’hui de plein fouet l’économie mondiale. Même si le salut de nos sociétés ne viendra pas d’une science seule, mais de Celui qui est la source de toute sagesse, la restauration de la vérité scientifique fait nécessairement parti du redressement social. De là l’intérêt d’examiner avec quelques détails une œuvre plus méconnue que connue.

L’Académie Nobel, en 1988, se résolut, enfin, à couronner l’œuvre scientifique du Français Maurice Allais en lui décernant  son 26ème prix d’économie.

Depuis 1969 en effet, date de la création du Nobel d’Économie, couronnant alors Ragnar Frisch (Norvégien) et Jan Tinbergen (Hollandais), seuls les économistes anglo-saxons (15 Américains et 5 Britanniques), à l’exception de 2 Suédois et d’un Soviétique, avaient été distingués par le Comité Nobel.

En 1983, ce fut le Français naturalisé citoyen américain, Gérard Debreu, professeur d’Économie à l’Université de Berkeley (Californie), qui obtint le célèbre prix pour ses travaux sur la « théorie de la valeur ». Debreu avait été formé par Maurice Allais, dont il fut l’élève plusieurs années durant. L’injustice envers  Allais devenait si criante qu’elle apportait la preuve de l’ostracisme sournois dont il avait été si longtemps la victime. La perpétuation d’une telle situation, indéniablement scandaleuse, était même de nature à discréditer gravement l’Académie Nobel et lui interdisait, Allais vivant, de couronner le Français Edmond Malinvaud, lui aussi son disciple.

« L’impensable est arrivé ! », c’est par ces mots qu’Allais, mis à la retraite de l’École Nationale Supérieure des Mines de Paris depuis 8 ans, accueillit à 77 ans la nouvelle de l’attribution de son prix.

Depuis deux ans néanmoins, cet impensable devenait inévitable : en 1986, trois disciples du maître, Marcel Boiteux, Thierry de Montbrial et Bernard Munier, dirigeaient, avec le concours du CNRS, la publication d’un ouvrage en l’honneur de Maurice Allais intitulé: Marchés, Capital et Incertitude (Paris, Economica), puis en 1987 la revue The American Economist publiait les réflexions générales de M. Allais sur son œuvre (My Life Philosophy, texte que nous utiliserons au cours des quelques développements qui suivent). En pleine panique boursière enfin, Paul Fabra titrait sa chronique économique du Monde du 10 novembre 1987 : « Maurice Allais avait prévu l’énormité du krach ».

Fabra se référait à la parution le 10 juin 1987 d’une étude du centre d’analyse économique de l’École Nationale Supérieure des Mines de Paris, dirigé par Allais : Les conditions monétaires d’une économie de marchés : de la réflexion sur le passé à la préparation de l’avenir, texte dans lequel Allais soulignait la gravité de la situation de l’économie mondiale, « la spéculation illimitée dissociant l’économie monétaire de l’économie réelle. »

Ainsi en 1988 l’Académie suédoise a-t-elle dû décerner son prix à Maurice Allais, mais en spécifiant qu’elle entendait ainsi couronner « ses travaux de pionnier sur la théorie des marchés et l’utilisation efficace des ressources. »

Quiconque connaît un peu les travaux d’Allais ne saurait manquer d’être étonné par une telle formulation qui réduit le cheminement, fruit d’un demi-siècle de recherche, d’une pensée puissante et multiforme, à deux ouvrages publiés voici soixante ans : À la recherche d’une discipline économique, livre publié à compte d’auteur en 1943, consacré à la synthèse et à la rénovation de la théorie micro-économique et des concepts d’équilibre général ou d’optimum, et Traité d’économie pure paru en 1952.

C’est qu’en effet Maurice Allais, n’est pas un prix Nobel d’establishment usuel ; c’est un homme solitaire qui dérange.

Issu en 1911 d’un milieu populaire parisien (commerçant, menuisier), pupille de la nation, il acquiert une solide formation littéraire et mathématique et, passionné par l’histoire, songe à préparer l’École des Chartes. Il entrera pourtant à l’École Polytechnique dont il sortira major en 1933, choisissant le Corps des Mines. Les enseignements de physique, mécanique et astronomie qu’il y reçoit, éveillent sa vocation scientifique. « Si le CNRS avait alors existé, écrit-il, je me serais consacré à l’étude de la physique. » C’est pourtant la réalité économique, à laquelle le pays se trouve confronté, le caractère intellectuellement choquant et socialement dramatique de la Grande Dépression, qui déterminent sa vocation d’économiste. C’est ainsi que, près de quarante ans durant, de 1944 à 1980 (date de sa mise à la retraite), il occupera la chaire d’analyse économique  à l’École des Mines de Paris. Mais il sera aussi dès 1946 Directeur de recherche au CNRS, dont il recevra la Médaille d’or en 1978.

Il sera également deux fois, en 1954 et 1959, lauréat de l’Académie des sciences morales et politiques, et en 1958, lauréat de l’Université John Hopkins et de la Société américaine de recherche opérationnelle.

Quarante ans de réflexions consacrées à l’économie ne l’empêcheront cependant nullement de continuer à pratiquer aussi ce qu’il appelle ses « deux violons d’Ingres » : la Physique et l’Histoire.

La recherche d’une théorie unitaire de la gravitation, de l’électromagnétisme et des quanta le conduira à mettre en évidence les anomalies du mouvement du pendule paraconique au cours des observations expérimentales qu’il réalise entre 1953 et 1960 au Laboratoire de l’Institut de Recherche de l’Industrie Sidérurgique. Les extraordinaires effets observés, en particulier lors de l’éclipse totale de soleil du 30 juin 1954 à Paris, remettent fondamentalement en cause les théories classiques ou relativistes de la gravitation. Elles font l’objet d’une série de communications examinées en 1957 et 1959 au cours de 10 séances de l’Académie des Sciences. Ces travaux iconoclastes, fondés sur des observations expérimentales inédites, lui vaudront en 1959 le Prix Galabert de la Société française d’Astronautique, et celui de la Gravity Research Foundation des États-Unis… ainsi que la suppression en 1960 par le CNRS des crédits de fonctionnement de son Laboratoire, sanctionnant ainsi sournoisement et efficacement les dangereux succès obtenus par un chercheur dans un domaine qui n’était pas censé être son domaine légitime !2

Mais, depuis 1961, il travaille aussi à la rédaction définitive d’un ouvrage intitulé: Essor et déclin des civilisations, qui tente de dégager des permanences quantitatives d’ordre économique, monétaire, financier, technologique, démographique, social et politique dans l’histoire des civilisations.

L’œuvre économique de Maurice Allais

M. Allais se réclame de trois maîtres qui, dit-il, « ont profondément marqué sa pensée » : Léon Walras, Irving Fisher et surtout Vilfredo Pareto.

À l’instar de ce dernier, écrit-il, « je suis plus soucieux de comprendre ce que font les hommes que d’essayer de les convaincre; ils sont d’abord menés par leurs intérêts, leurs préjugés, leurs passions, et la logique, fût-elle scientifique, a réellement peu de prise sur ce qu’ils font ».

« J’ai essayé, précise-t-il dans La Philosophie de ma Vie3, de dégager les facteurs fondamentaux de tout système économique, et n’ai cessé de travailler depuis 1941 sur cinq domaines étroitement interdépendants :

  • la théorie de l’efficacité maximale de l’économie ;
  • la théorie du hasard et des influences exogènes ;
  • la théorie de l’incertain ;
  • la théorie des processus capitalistiques intertemporels ;
  • la théorie de la dynamique monétaire. »

Le premier champ de réflexion, pour lequel l’Académie suédoise lui décerna son prix, après ses travaux cités plus haut, aboutit en 1966 à une rupture totale avec les théories couramment admises fondées sur le paradigme de l’équilibre walrasien. Allais élabore une nouvelle dynamique économique en termes réels découlant spécifiquement de la recherche, la réalisation et la répartition des surplus.

La détermination des situations économiquement efficaces, désormais centrée sur le concept de surplus, substitue à la détermination conventionnelle d’un système de prix assurant l’équilibre général de l’offre et de la demande, la recherche d’une configuration où aucun surplus n’est plus réalisable, le concept de prix passant au second plan et ne jouant plus dès lors qu’un rôle subsidiaire.

Cette approche, hérétique pour les « libéraux » comme pour les marxistes, permet une plongée profonde dans la compréhension de la vraie nature du calcul économique, et présente sous un jour nouveau les principes de gestion et de répartition.

Le lecteur comprendra qu’une démarche théorique de cette nature, par ses implications pratiques applicables tout aussi bien  aux économies occidentales qu’à celles de l’Est ou du Tiers-Monde, ainsi qu’aux échanges internationaux, ne peut que conduire  Allais sur des sentiers dangereux, qui lui auront professionnellement coûté cher.

Ses travaux de physique et d’économie, par la recherche indispensable des facteurs sous-jacents aux fluctuations des séries temporelles, ont contraint Allais à une analyse critique du concept de hasard et des théories des probabilités. Après avoir montré l’impossibilité de concevoir une définition axiomatique du hasard, il introduit le nouveau concept du « Facteur X », représentatif des influences exogènes s’exerçant sur les séries temporelles, puis énonce et démontre un nouveau théorème fondamental à la théorie de l’aléa : « le théorème T ».

Il démontre ainsi que les phénomènes observés dans les sciences de la nature et dans celles de l’homme sont en fait fortement conditionnés par les effets de résonance d’innombrables vibrations émanant de l’environnement. Ainsi peuvent être explicitées des fluctuations, à première vue incompréhensibles, que reflètent des séries temporelles aussi diverses que celles des taches solaires ou des cours de la Bourse. Ces fluctuations traduisent l’effet de fonctions presque périodiques, sommes de composantes vibratoires de périodes incommensurables. Le théorème T démontre que les effets de ces fonctions se distribuent selon la Loi normale, établissant ainsi qu’une structure entièrement déterministe et vibratoire de l’univers peut engendrer des effets d’apparence aléatoire, et que ce qu’il est convenu d’appeler le hasard (concept impossible à définir) peut en réalité résulter de la composition de mécanismes exclusivement déterministes4.

On conçoit que ces acquis fondamentaux ne puissent satisfaire les probabilistes ontologiques(?), interprètes officiels actuels de la mécanique quantique ondulatoire de Planck-de Broglie, qui avec les relativistes (en dépit de leurs contradictions) sont toujours les gardiens des dogmes contemporains de la physique.

Le souci de comprendre les comportements réels des agents économiques ne pouvait naturellement manquer d’amener Allais à intervenir dans le débat constitutif de la théorie des choix rationnels, individuels ou collectifs, face au risque, engagé par l’école anglo-saxonne d’après guerre. Il remet en cause les théories néo-bernoulliennes d’alors, prolongeant les concepts d’utilité issus des « solutions » du fameux « paradoxe de Saint-Pétersbourg ».

Au cours du désormais célèbre colloque du CNRS qu’il organise en 1952 à Paris sur la question des choix rationnels face au risque, il apporte un démenti expérimental à la pertinence de l’axiomatisation de la rationalité des choix aléatoires, centrée sur la notion « d’utilité espérée » (et sa mesure éventuelle), établie par John von Neumann, Oskar Morgenstern, Jacob Marschak, Paul Samuelson et Leonard Jimmie Savage, et considérée alors par la communauté scientifique internationale comme un acquis décisif de l’analyse des comportements économiques.

Ayant soumis les participants à ce colloque eux-mêmes à une série de tests exigeant de choisir entre des loteries simples et des loteries conditionnelles, aux espérances pourtant mathématiquement équivalentes, il fait apparaître que les comportements réels s’avéraient, contrairement à la théorie, systématiquement déviés par un facteur psychologique proche de la préférence pour la sécurité au voisinage de la certitude5.

Cet effet, à présent connu et enseigné depuis 35 ans outre-Atlantique comme le « Paradoxe d’Allais » (et toujours méconnu en France, hormis des initiés), a bouleversé depuis lors la théorie de l’utilité espérée et des choix aléatoires. Allais en a déduit une généralisation au cas du risque des conditions de l’équilibre général, et une reformulation de son approche de l’efficacité économique maximale.

Mais bien au-delà des enjeux théoriques, ce sont ses recherches sur les processus d’accumulation intertemporels, sur les mécanismes de l’intérêt et la dynamique monétaire, qui caractérisent la pénétration et le courage tranquille de ce chercheur solitaire et rigoureux. Les implications révolutionnaires de nombre de ces travaux, mettant en particulier à nu les principes et les rouages des pouvoirs réels (qui, bien que totalement ignorés de l’opinion publique, transcendent nos sociétés occidentales par les processus de crédit et de création monétaire), expliquent l’extraordinaire réticence de l’Académie suédoise à lui conférer l’autorité médiatique du prix Nobel.

Dès 1947, Allais dégage les trois concepts de « revenu originaire », de « fonction caractéristique » et d' »efficacité capitalistique maximale », qui vont désormais guider son approche de la théorie du capital. Dans Économie et intérêt paru en 1947, il démontre qu’il existe une configuration économique assurant en régime permanent un revenu réel maximum (maximum maximorum) par habitant, qui n’est réalisé que pour un taux d’intérêt nul6.

En 1961, il énonce sa « Règle d’Or de l’accumulation » qui établit que cette situation de maximum maximorum exige qu’en régime dynamique le taux d’intérêt s’aligne rigoureusement sur le taux de croissance du revenu originaire.

L’analyse des séries économiques de la France et des États-Unis au cours des années 50 confirme parfaitement ces acquis théoriques.

Mais Allais n’en reste pas à ces résultats, et ses réflexions le conduisent à renouveler la théorie des phénomènes monétaires. Introduisant dans cette discipline ses trois nouveaux concepts de « taux d’oubli et temps de réaction », de « coefficient d’expansion psychologique » (traduisant l’appréciation de la conjoncture par les agents économiques), et enfin de « temps psychologique » (dont le référentiel est caractérisé par l’invariance des lois de la dynamique monétaire), il construit sa « Théorie héréditaire et relativiste de la dynamique monétaire », articulée autour de son équation fondamentale de la dynamique monétaire et de ses trois formulations héréditaires et relativistes de la demande de monnaie, de l’offre de monnaie et du taux d’intérêt psychologique. Il établit ainsi l’analogie fondamentale entre oubli et intérêt, comme le conditionnement des comportements par les événements passés, et montre que ces principes constituent la clé de la dynamique monétaire.

Allais écrit à ce propos : « Les vérifications empiriques de cette nouvelle théorie sont à vrai dire les plus extraordinaires qui aient jamais été trouvées dans les sciences sociales. En fait les observations sont représentées d’une manière presque parfaite par la formulation théorique ; qu’il s’agisse des États-Unis au cours de la Grande Dépression, de l’hyperinflation allemande de décembre 1919 à octobre 1923, au cours de laquelle l’indice des prix a atteint une valeur comparable à celle de la vitesse de la lumière mesurée en centimètres par seconde, ou de la Russie soviétique de janvier 1922 à février 1924. Ces résultats démontrent l’existence sous-jacente dans les phénomènes sociaux de régularités structurelles tout aussi frappantes que celles que l’on constate dans les phénomènes physiques. »

« C’est, je pense, le seul cas dans toute l’histoire des recherches économétriques où un modèle ne faisant intervenir qu’une seule variable explicative, et ne comportant que deux paramètres arbitraires, ou un seul suivant l’approche considérée, a pu donner dans des cas aussi nombreux et aussi différents de tels résultats…

Ces résultats montrent que nous sommes conditionnés par notre passé, et ouvrent de nouvelles perspectives au débat entre déterminisme et libre arbitre. »

Il est étonnant que l’Académie Nobel n’ait pas cru devoir mentionner ce renouvellement exceptionnel de la théorie de la dynamique monétaire parmi les motifs de son geste envers Maurice Allais.


1 Démographe, Philippe Bourcier de Carbon est Président de l’Alliance Internationale pour la reconnaissance des apports de Maurice Allais en Physique et en Economie (AIRAMA). On consultera avec profit le site de l’AIRAMA: allais.maurice.free.fr

2 Sur Maurice Allais et son œuvre physique, se reporter à ses deux articles parus dans Le Cep n° 36 et au commentaire sur le colloque anti relativiste qu’il a présidé à l’Ecole Polytechnique le 22 mai 2006 (éditorial du même numéro: L’impossible « éthique » scientifique).

3 Maurice Allais, La Philosophie de ma Vie, Revue d’Économie Politique, n° 1, 1989, pp. 28-54.

4 Ndlr. Le théorème T vient ainsi renforcer la théologie : pour un chrétien, l’idée de hasard est inacceptable ; il ne peut y avoir d’effet sans cause réelle et le hasard n’est pas une cause. En montrant que la loi des grands nombres (effectivement vérifiée) s’explique sans recourir au « hasard », Allais lève une contradiction évidente qui existait entre la physique moderne et une Providence divine omnisciente et toute puissante. Dieu n’est pas contraint par un « hasard » qui n’existe pas.

5 Ndlr. Saluons au passage cette démarche réaliste de M. Allais qui entend ne retenir une théorie qu’après son passage au crible de la vérification expérimentale au moins qualitative et, si possible, quantitative. Si ce critère de simple bon sens était retenu dans nos universités, on verrait avec surprise de grands vides élaguer les programmes. Avec le goût de l’expérimentation, la curiosité intellectuelle serait remise à l’honneur et nul doute que de grands changements se produiraient dans toute la société.

6 Ndlr. Rappelons ici la condamnation de l’usure par l’Église. L’Encyclique Vix Pervenit  de Benoît XIV a confirmé cette interdiction en 1745, et n’a jamais été rapportée. Il y a donc, sous-jacente à la « doctrine sociale », une « doctrine économique » de l’Église qui, pour être méconnue, tue ou contournée par les casuistes, n’en demeure pas moins une contribution essentielle à la réflexion en vue d’une société économiquement saine. Il en va de même de la théorie du « juste prix ».

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