Le linceul de Turin, main ou poignet ? (Suite)

Par Jean de Pontcharra

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Résumé : Ce court complément à l’article de même titre dans Le Cep n°16 [1] donne les résultats préliminaires de mesures faites au dynamomètre pour déterminer expérimentalement le poids supporté par les mains d’un crucifié.

Introduction :

Il est communément admis que le poids du corps d’un crucifié encloué aux mains provoquerait l’arrachement des tissus palmaires. Nous présentons ici brièvement les mesures effectuées sur un sujet de 1m80 pesant 75 kg suspendu par les bras et fixé aux pieds.

Dispositif expérimental :

La figure 1 représente le dispositif utilisé, semblable à ce qui avait été adapté par des expérimentateurs antérieurs. La nouveauté réside dans l’ajout de dynamomètres entre le point de fixation sur le bois et la main du sujet, le bras restant aligné avec l’axe du dynamomètre. L’écartement entre les points de fixation des dynamomètres est réglable, ce qui permet de faire varier l’angle α des bras par rapport à la verticale. Les pieds sont solidement fixés à une hauteur également réglable pour agir sur la valeur de l’angulation β des jambes au niveau des genoux. Il est ainsi possible d’obtenir la valeur de la force tirant sur les bras pour différentes hypothèses de position d’un crucifié. Bien que rien ne prouve que le mode de crucifixion déduit du Linceul de Turin ait été parfaitement symétrique par rapport à l’axe du corps, nous supposerons cette symétrie pour simplifier les mesures.

Résultats :

Nous ne donnons dans le tableau ci-après que les résultats pour les positions déduites par le Dr Barbet [2]  et le Dr Zugibe [3] avec des angles α et β  très grands. Nous verrons dans un futur article que des angles α et β  beaucoup plus faibles rendent mieux compte des déductions effectuées à partir de l’image et des empreintes sanguines du Linceul de Turin. Plus l’angle β est faible plus le dos est plaqué contre le bois de la croix et meilleure est la stabilité du supplicié. La prise d’appui sur les pieds encloués solidement permet de remonter tout le corps et soulage immédiatement le poids appliqué aux mains (quelques 3 à 5 kgf) et donc la douleur à ce niveau. Les valeurs ci-après sont données sans effort de soulèvement et sont donc les valeurs maximales supportées par les mains pour la position des jambes citée. Nous remarquons des valeurs très inférieures aux calculs théoriques du Dr Barbet [2], qui pour ces angles et un poids du corps de 80 kg donnaient plus de 90 kgf par main.

Hypothèseα°β°Force mesurée (kgf)Poussée sur les jambesAsphyxie
   
Dr Barbet65  12023Possible et relativement facileoui
      
Dr Zugibe65~18022Impossible, car jambes tendues et corps cambrénon

Conclusion :

Ces valeurs sont compatibles avec un enclouage dans la paume, tel qu’il s’observe sur le Linceul de Turin [1]. En effet les expériences sur mains fraîchement amputées montraient une résistance de 40 kgf [2] .

Fig. 1 (nb. L’angle ß est à lire de profil, dans le plan de symétrie du corps)


Bibliographie :

[1] J. de Pontcharra, « Main ou poignet ? ». Le Cep n°16, juillet 2001.

[2] P. Barbet, « La Passion selon le chirurgien ». Réédition de 1965. Ed. Médiaspaul. Paris

[3] F.T. Zugibe, « Victims of crucifixion were unable to push themselves up while fastened to the cross ». BSTS part 3, n°53, juillet 2001. http://www.shroud.com/pdfs/n53part3.pdf

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