Partager la publication "Du progrès mythique au progrès véritable"
Par Tassot Dominique
Résumé : L’idée de progrès a marqué la société occidentale, surtout depuis le XVIIIe siècle. Elle est presque consubstantielle des « Lumières » : le progrès en serait le fruit pratique, leur marque distinctive et leur signature. L’idée fut donc pour beaucoup dans le complexe de supériorité qu’il est de bon ton aujourd’hui de reprocher à notre civilisation, ce qui revient à passer d’un extrême à l’autre. Il importe donc de prendre la juste mesure des choses, de bien distinguer le mythe d’un progrès automatique et la réalité des transformations positives qui peuvent voir le jour dans les cinq dimensions du « quintuor » : vérité, bonté, beauté, santé et prospérité. Nous découvrirons alors que tout acte humain est faillible, que rien n’est gratuit et que le progrès véritable, même réel, demeure contingent et fragile.
Le mot « progrès » ne fait plus autant recette : on le voit beaucoup moins dans les titres de journaux ou de partis politiques, ou sur les enseignes des troquets. Mais si le mot s’estompe dans une brume complice, le mythe continue de sévir, porté qu’il est par une longue histoire.
Ce fut au XVIIIe siècle qu’il s’invita en politique, quand parût le fameux discours de Condorcet : Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain. Mais, comme toujours, l’idée venait de plus loin : elle est consubstantielle à l’esprit des Lumières, selon lequel à un âge « obscurantiste » succéderait enfin le règne lumineux de la raison. Nous pouvons lire dans l’Esquisse : « Le résultat de l’ouvrage que j’ai entrepris sera de montrer, par le raisonnement et par les faits, qu’il n’a été marqué aucun terme au perfectionnement des facultés humaines ; que la perfectibilité de l’homme est réellement indéfinie ; que les progrès de cette perfectibilité, désormais indépendante de toute puissance qui voudrait les arrêter, n’ont d’autre terme que la durée du globe où la nature nous a jetés. Sans doute ces progrès pourront suivre une marche plus ou moins rapide, mais jamais elle ne sera rétrograde ; du moins, tant que la terre occupera la même place dans le système de l’univers, et que les lois générales de ce système ne produiront sur ce globe, ni un bouleversement général, ni des changements qui ne permettraient plus à l’espèce humained’y conserver, d’y déployer les mêmes facultés, et d’y trouver les mêmes ressources1. »
Et plus loin : « Qui sait, par exemple, s’il n’arrivera pas un temps où nos intérêts et nos passions n’auront sur les jugements qui dirigent la volonté pas plus d’influence que nous ne les voyons en avoir aujourd’hui sur nos opinions scientifiques ; où toute action contraire aux droits d’un autre sera aussi physiquement impossible qu’une barbarie commise de sang-froid l’est aujourd’hui à la plupart des hommes2? »
Le paradoxe est qu’à l’heure où le mathématicien, devenu député girondin, met la dernière main à son Esquisse, la Terreur bat son plein. Condorcet se terre depuis neuf mois rue Servandoni, sa tête étant mise à prix, dans un appartement dont il ne sortira qu’une fois : voulant quitter Paris, il a la mauvaise idée de commander une omelette de douze œufs à Clamart et ce détail alertera l’aubergiste (les temps n’étaient plus à l’abondance !) qui dénoncera le proscrit au Comité de Surveillance. Tragique méprise, mais combien significative du décalage entre les faits et les pensées qui, sans discontinuer depuis lors, marque la philosophie moderne, viciée par une kyrielle d’« –ismes » divers : idéalisme, rationalisme, positivisme, kantisme, existentialisme, structuralisme, etc.
Quasi par définition, par une conséquence inéluctable, tous les systèmes, inventés par l’homme hors des principes de la réalité naturelle hérités de la sagesse antique et assumés par la pensée médiévale, viennent ainsi se briser sur l’insondable richesse des créatures divines. La nature n’a pas vocation à se plier aux lois abstraites que nous élaborons ; c’est, à l’inverse, la subordination attentive au réel qui devrait guider le savant à chacun de ses pas. Or, à l’humble reconnaissance envers Dieu pour les quelques lumières entrevues au cours de sa recherche, l’homme de science a substitué l’ambition de mettre son nom sur une formule ou sur un « effet » dont la cause lui échappe.
Le « mythe » du progrès vient ainsi d’une méprise. L’homme a cru qu’en créant ce nom, il faisait une réalité substantielle de l’accumulation des perfectionnements scientifiques, techniques ou sociaux observés depuis plusieurs siècles.
Or ce « progrès » n’était pas une substance propre, mais le résultat des multiples efforts et du courage civilisateur de générations d’hommes de bonne volonté qui, à travers les vicissitudes de l’histoire européenne, avaient permis, la grâce aidant, l’émergence d’une société « policée » dont on pouvait avoir quelques raisons de s’enorgueillir, surtout en la comparant – les explorations maritimes le permettaient – avec les sociétés relativement stagnantes que l’on découvrait sous d’autres cieux.
On aurait pu se demander pourquoi, pour quelle raison particulière, ce développement s’était produit en Europe et non ailleurs… On crut plutôt qu’il s’agissait d’une loi de l’histoire, comme cette « loi » de la gravitation que Newton venait de mettre en équation, résultat surprenant, presque magique, dont on n’était pas encore revenu. On crut soudain que le temps était en lui-même une cause, si bien que « nouveau » signifiait implicitement « meilleur ».
De là cet enthousiasme aveugle et sourd avec lequel les révolutionnaires, s’imaginant dépasser les exploits des héros de l’Antiquité, déployèrent une barbarie que nos historiens peinent encore à reconnaître et à qualifier comme telle.
Car tout changement n’est pas nécessairement un progrès, même en technologie, l’exaltation mentale ne fait rien à la chose. Le vrai progrès suppose le cumul des perfectionnements pratiques et des savoir-faire. Or il est constant que des tours de main se perdent, surtout avec l’entrée tardive en apprentissage. Durant plusieurs décennies, les lycées agricoles ont nui aux pratiques agronomiques en persuadant les jeunes que leurs connaissances théoriques allaient rendre inutiles les savoirs ancestraux. Esprit d’orgueil scientifique bien mal placé car, pour qui opère sur le vivant, indéfiniment complexe, être surqualifié est impossible. En réalité, cette fascination pour les développements techniques était porteuse, comme toute vision parcellaire, d’une véritable régression.
L’Homo faber, l’homme caractérisé par les objets fabriqués, est une invention de philosophes ; l’homme réel, lui, pour progresser vraiment, doit se développer équitablement dans les cinq dimensions qui le caractérisent ; sinon, une avancée ponctuelle ira de pair avec un véritable recul de civilisation.
Ces volets du « quintuor3 » sont : vérité, bonté, beauté, santé et prospérité ; la beauté ayant cette particularité, étant à la fois spirituelle et matérielle, de manifester le mieux les différences entre civilisations. Voyons donc comment notre société si fière de ses progrès traite chaque dimension du quintuor.
Quant à la vérité, il n’est pas exagéré de dire que le souci du vrai n’est plus une préoccupation dominante. La politique, le commerce, le tribunal sont des domaines où le mensonge est admis, voire recommandé. Même dans les sciences, la théorie du « modèle » a fini par évacuer le concept de vérité. Prendre un risque personnel pour dénoncer un fait déplaisant paraît si rare qu’on a fini par créer un mot spécial pour désigner les « lanceurs d’alerte ». Rôle si ingrat et si risqué que l’on imagine devoir faire des lois pour les protéger. Surtout, l’intelligence est comme tenue en laisse. La généralisation du statut de salarié y contribue sans doute, mais même des « indépendants » seront tentés de plaire à leurs clients. On vient ainsi d’apprendre que les statisticiens payés par un fabricant de vaccins avaient faussé leurs chiffres pour donner à la formule testée une apparence d’efficacité et, en parallèle, que des anticorps produits chez le singe étaient ajoutés lors des tests4.
Quant à la bonté, au souci du bien commun, aux vertus morales, la décadence est telle qu’on imagine devoir légiférer à tout propos : quand il n’y a plus de mœurs, on fait des lois ! Mais, dans le même temps, Dieu étant chassé du paysage des hommes et le Décalogue exclu des tribunes médiatiques, les comportements fallacieusement dits «vertueux », et prônés comme des exemples à suivre, sont tout le contraire de vraies vertus.
Loin d’agir en conscience, à la lumière d’un Bien ou d’un Mal intangibles résultant de la nature même des choses et des êtres, notre contemporain croit bien faire en suivant des mots d’ordre collectifs. Il « court pour le climat » ou « s’ouvre » à des déviances qui naguère l’auraient horrifié. C’est qu’à l’image des vérités partielles qui n’en sont plus si rien ne les relie à la Vérité même, nul acte ne peut être dit bon ou vertueux sans résulter d’abord d’une tension intérieure vers le Bien ou le Saint.
Non qu’il soit mal de « manger cinq fruits ou légumes par jour » ou de respecter les limites de vitesse, mais l’intérêt personnel – fût-il « bien compris » – ne rendra jamais la société plus humaine, plus chaleureuse, ne produira jamais ces merveilles de dévouement et de compassion qu’inspire depuis 2 000 ans tel ou tel verset évangélique. « Ce que vous avez fait à l’un de mes frères parmiles moindres5, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Ou encore : « Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il se fasse votre serviteur » (Mt 20, 26).
Tels sont bien les vrais principes moraux qui avaient peu à peu transformé la société gréco-romaine, mais qui désormais cessent d’inspirer la plupart des hommes au pouvoir.
Quant à la beauté, une rupture s’est produite au XXe siècle. L’art a cette particularité que l’inspiration y est prégnante. « In-spiration » : irruption de l’esprit dans l’âme de l’artiste. Mais de quel esprit va-t-il s’agir ?
Le beau, comme le vrai et le bien, relève de l’immatériel. Il se réalise pourtant dans la matière – qu’il s’agisse de son, d’image, d’objets ou de gestes – dans tout ce qu’il modèle à la recherche d’une émotion élevant l’âme au-dessus de sa besogne quotidienne. Ainsi la Création qu’il nous est donné de contempler est la première de toutes les œuvres d’art, modèle d’harmonie et de sens, appel permanent à rencontrer l’Auteur de telles merveilles, ou du moins à saluer Sa présence. À l’image du Créateur, l’homme s’essaye aussi à inscrire ses pensées et ses émois dans la matière à sa portée, qu’il transfigure ainsi.
Andreï Tarkovski, le directeur courageux de la Literatournaya Gazeta, qui (avec la caution de Khrouchtchev) publia Une journée d’Ivan Denissovitch6, disait : « Sans la foi en une âme éternelle, il ne peut exister d’œuvre d’art. […] J’éprouve profondément comment je suis, moi, un homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu ; l’acte créatif donne à l’artiste la sensation de marcher sur les traces de Dieu. Mais peut-être nous tranquillisons-nous trop vite avec une telle pensée : il y a en effet un art pécheur ; mais il existe aussi un art qui reflète les conceptions divines7. »
Et le peintre niortais Jean-Marie Gauthier de renchérir : « Il en est de l’art comme du sacré : ce n’est pas une fantaisie, un caprice, une improvisation, mais au contraire le summum de la réflexion, de l’étude, du savoir et de l’efficacité. Il y a dans cette inspiration recherchée un contact avec le divin8. »
À cette vision classique de l’art s’en est substituée une tout autre. Longtemps chef de l’Orchestre Philarmonique de Berlin, Wilhelm Furtwängler (1886-1954) la décrit ainsi : « L’art moderne, raisonné et non inspiré, ne sait d’où il vient ni où il va ; tel un rappel du chaos originel, il saisit le spectateur par le choc de forces élémentaires incontrôlables. Coupé de ses racines, traqué par le rythme inhumain de la vie moderne, hanté par la nouveauté à tout prix et non plus par la vision intérieure des choses, l’homme a préféré penser plutôt que prier, tout soumettre à son style, et d’abord la matière brute, plutôt que de tirer son génie d’être le fervent copiste des œuvres de Dieu. […] L’œuvre d’art raconte quelque chose. Et le premier caractère de l’art moderne est qu’il ne raconte rien. Pour qu’il naisse, il faut que l’art de la fiction meure. Le sujet doit disparaître parce qu’un nouveau sujet paraît qui va rejeter tous les autres : la présence dominatrice de l’artiste lui-même. Le paysage moderne deviendra de moins en moins un paysage, car la terre en disparaîtra. C’est dans le portrait, devant leur propre visage, que beaucoup d’hommes, même parmi ceux qui aiment la peinture, prennent conscience de l’opération magique qui les dépossède au bénéfice du peintre. Et ainsi la volonté d’annexion du monde prit la place immense qu’avait prise la volonté de transfiguration. Les formes éparses du monde, qui avaient convergé vers la foi ou vers la beauté, convergent vers l’individu. […] Sans doute y a-t-il de l’ignorance dans la répulsion des foules devant l’art moderne ; mais aussi de la colère contre ce qu’elles ressentent confusément comme une trahison. »
Ce que le musicien n’ose pas dire, mais qui donne la clé de son analyse, c’est la qualification de cet esprit défigurant qui inspire désormais l’art contemporain officiel9.
Or l’art agit plus directement sur les hommes que la pensée. Lady Queenborough a bien perçu cette tragique perversion de l’art moderne et sa finalité : « Sous la domination occulte, l’Art, la Musique et la Politique tendent tous au même but : la confusion, une confusion induite et calculée : car des esprits confus obéiront et s’inclineront devant les maîtres cachés ! […] Dans une exposition cubiste, un amateur intrigué par une toile demande : – Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Et le peintre de répliquer : – La vraie question n’est pas celle du sens, la question est de savoir quel est l’effet sur l’observateur ! Consciemment ou non, cet artiste disait vrai. Les psychiatres nous disent que cette école de charlatans insidieux est simplement le produit d’une politique d’interruption de l’idée (interrupted idea) menant à l’incohérence totale et à la folie. “L’art” cubiste est un effort pour produire certains effets psychiques par illusion optique. La beauté n’a rien à voir ici. L’école cubiste ne doit pas être mise sur le terrain de l’art. Elle relève de la médecine et de la psychiatrie. Et cette lubie dévastatrice de « l’idée interrompue » s’étend à la musique, à la littérature et à toute autre forme d’effort humain. Un esprit positif ne peut pas être mis sous contrôle. Pour les desseins de la domination occulte, il faut donc que les esprits soient rendus passifs et négatifs, afin de pouvoir les contrôler. Des esprits travaillant à un but déterminé exercent un pouvoir ; et le pouvoir s’oppose au pouvoir, pour le bien ou pour le mal10. »
Il ne s’agit donc pas ici de progression ni de régression, mais de perversion.
Quant à la santé, il suffira de noter que le mode de vie contemporain engendre la maladie avec, de plus en plus, des maladies de dégénérescence contre lesquelles la médecine médicamenteuse, gloire de notre société, reste impuissante. Certes, l’homme étant un tout se prédispose à la maladie lorsqu’il se détourne du Vrai : mens sana in corpore sano ! Mais il faut ajouter un environnement largement pathogène : « malbouffe », vie sédentaire, accumulation d’ondes diverses, exposition aux écrans, vie trépidante avec, souvent, perte de la paix intérieure. Les sommes astronomiques consacrées spécifiquement au système dit « de santé » sont plutôt l’indice d’un échec que d’un progrès.
Quant à la prospérité11, enfin, il est indéniable que la mise à notre service de millions d’« esclaves-pétrole »12, les technologies « de pointe », la division du travail, la robotisation et l’intelligence artificielle laissent envisager une société à haute productivité du travail dans laquelle le temps passé aux tâches serviles ou strictement utilitaires pourrait diminuer fortement. Mais ce « progrès » mesurable est doublement faussé :
D’une part les temps de travail pris comme référence dans la comparaison sont les temps observés en usine au XIXe siècle, époque n’ayant guère d’antécédents historiques sinon les ergastules romains ou les bagnes africains. Toutes les sociétés durables ont su réserver un temps, souvent considérable, pour autre chose que la survie matérielle : fêtes, arts décoratifs, activités religieuses, transmission des savoirs, des récits et des paysages. La société médiévale en Europe, protégée par les corporations et par les fêtes liturgiques, connaissait jusqu’à 190 jours chômés par an. Nous en sommes loin, même avec les RTT !
D’autre part la production par tête, le PIB au sens large, ne mesure pas le niveau de vie, moins encore la qualité de vie. Ainsi l’insécurité croissante entraîne des coûts matériels gigantesques, maintes complications de vie, et grève vite les agréments de l’existence.
Se manifeste ici ce que Koneczny nomme le « produit social » : l’impact, positif ou négatif, d’une dimension du quintuor sur les autres13. La caméra de surveillance est-elle un progrès ou la manifestation d’une carence morale (impact de la « bonté » sur la prospérité) ? Les additifs chimiques pour l’appétence ou la conservation des aliments induisent des allergies et des cancers (impact de la « prospérité » sur la santé), etc.
Le « produit social » peut cependant être positif : c’est ainsi que le niveau scientifique d’un pays favorise sa prospérité (impact positif de la vérité), et que la productivité du travail dégage (ou devrait dégager) du temps pour les arts ou la religion (impact positif de la prospérité). Dans bien des pays, le développement est entravé par le népotisme, la corruption et l’insécurité (impact négatif de la bonté).
Il est donc grand temps d’éjecter le mythe orgueilleux d’un progrès automatique des sociétés pour examiner en détail leurs forces et leurs faiblesses. Surtout, se souvenir que dans toute la Création, l’invisible commande au visible et que le mal n’est pas une substance autonome mais la privation d’un bien. Le Christ en venant sur terre n’a pas fait proclamer par ses envoyés : « Vivent les hommes de progrès ! » Non, c’est par une parole d’aspect modeste, mais d’une sagesse inépuisable et d’une insurpassable espérance, qu’il a commencé son œuvre rédemptrice : « Paix aux hommes de bonne volonté14 » (Lc 2, 14).
1 CONDORCET, Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain (1793), Paris, Bibliothèque Choisie, 1829, p. 7.
2 CONDORCET, op. cit., Paris, Flammarion, 1988, p. 323.
3 Notion reprise de l’historien des civilisations Feliks Koneczny (1862-1949).
4 Il s’agit du vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) produit par Merck aux États-Unis. En 2010, deux virologistes du laboratoire, Stephen Krahling et Joan Wlochowski, avaient déposé une plainte à ce sujet dans le cadre du False Claim Act, plainte désormais déclassifiée. Une procédure privée a été engagée contre le laboratoire mais, à l’époque, l’Administration n’avait pas cherché à vérifier l’accusation de fraude. Il a fallu l’actuelle épidémie de rougeole (qui touche des sujets vaccinés) pour que les choses bougent. La plainte déposée en 2010 est lisible sur ce site :
https://naturalnews.com/gallery/documents/Merck-False-Claims-Act.pdf
5 L’adjectif « moindres » (élachistôn) est ici au pluriel, qualifiant donc le substantif « frères » : il y a dans ce verset une dimension d’emblée collective. Il ne s’agit donc pas ici de bienveillance ponctuelle envers un individu mal loti, mais d’une attention aux groupes défavorisés. En même temps, la charité se dirige vers chacune des personnes au sein de ces groupes (« l’un de mes frères ») et non au groupe en tant que tel, pris à la manière dont les marxistes s’en emparent pour leur dialectique collective.
6 Dans le contexte de la « déstalinisation », le premier secrétaire du PCUS vit dans l’œuvre de Soljenitsyne un moyen de transformer le parti. Le Goulag était mis au passif du stalinisme et non du communisme. Soljenitsyne devint membre de l’Association des écrivains soviétiques, le temps de découvrir que, tout membre du Parti qu’il fût (en tant qu’officier), il était bel et bien opposé au socialisme en tant que tel. La même méprise se reproduisit lorsqu’il fut expulsé : les libéraux américains ne virent pas tout de suite que cet anticommuniste était foncièrement un chrétien : ils lui firent donc un accueil triomphal et le nobélisèrent… le temps de s’apercevoir qu’il ne serait jamais des leurs, depuis le célèbre Discours de Harvard sur le déclin du courage en Occident, prononcé le 8 juin 1978. Quand Khrouchtchev fut destitué par Brejnev, en 1964, le motif retenu contre le successeur de Staline fut celui d’« aventurisme littéraire » !
7 Entretien donné à Paris pour la revue russe Nacha Strana [Notre Pays], Buenos Aires, n°1 775, 4 août 1984.
8 Témoignage donné à la journée du CEP sur « L’artiste entre les deux cités », à Paris, le 11 mars 2000.
9 Il existe heureusement, dans toutes les disciplines, des artistes fidèles à leur mission « transfiguratrice ». Mais les grands médias font silence sur eux, et les écoles des beaux-arts les négligent.
10 Lady QUEENBOROUGH (Edith STARR MILLER), Occult Theocrasy, France (hors commerce), 1933, vol. II, rééd. typographique The Christian Book Club of America, s.d, p. 580-581.
11 Cf. l’article de Claude EON dans Le Cep n° 65 (octobre 2013) : « Comment certains pays sont devenus riches. »
12 Cf. article de A. EPRON ci-après dans ce même numéro.
13 Il faut entendre ici le mot « produit » au sens de la multiplication : le développement dans une branche du quintuor se conjugue au potentiel des autres.
14 Étymologiquement, eudokia pourrait aussi se traduire par « de bonnes pensées, de bon esprit, bien-veillants », englobant ainsi les deux branches immatérielles du quintuor.