Partager la publication " In Memoriam Sylvain Payrau"
Par Dominique Géneville
Nous avons connu le Professeur PAYRAU alors que nous étions étudiants à l’université de Poitiers. Son engagement dans la Résistance l’avait amené dans un cabinet ministériel en 1946. Fort de cette expérience politique, en plus de son métier d’enseignant universitaire en histoire ancienne, il consacrait une grande partie de son temps à former les jeunes générations à assumer leurs responsabilités et engagements de citoyens, formation à la fois théorique et pratique. Sa simplicité de vie n’avait d’égale que la puissance de son esprit et sa prodigieuse mémoire. Ses enseignements et conseils, puisés dans une riche expérience, dans un immense savoir, et dans une foi profonde, apprenaient à s’élever au-dessus des apparences et de l’immédiat. Il nous communiquait des informations inédites, et nous initiait à analyser les situations à la fois avec pédagogie et rigueur, sérénité et efficacité, humour et un petit goût du mystère qui nous stimulait. Il réunissait ainsi autour de lui des personnes de différentes générations, dont certaines très engagées politiquement ou professionnellement, parfois de partis politiques très différents, sans que cela occasionne jamais de tensions tant nous étions tous assoiffés et passionnés. Sa patience et sa bonne humeur étaient à toute épreuve. Avec lui nous avons appris l’engagement de terrain, en milieu universitaire, associatif et municipal.
Il nous avait fait connaître le CESHE, et, lors d’un séminaire d’égyptologie consacré à l’étude de la Pierre de Rosette par la méthode de Fernand Crombette, il m’a demandé de reprendre des études universitaires pour préparer un travail d’étude et de recherche sur la question, n’hésitant pas à se déplacer jusqu’à mon domicile auvergnat où me retenaient mes jeunes enfants pour me donner un cours de méthodologie de plusieurs heures.
Monsieur Payrau faisait confiance à ceux qui venaient vers lui ; cette confiance nous galvanisait, nous permettant de donner le meilleur de nous-mêmes. De vrais rapports d’amitié dans le Seigneur et dans le service nous unissaient ainsi qu’à sa famille ; il était un peu un père pour les étudiants que nous étions, et un maître pour tous.