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Par Brian W. Harrison P.
BIBLE
« Le ciel et la terre passeront ; mes paroles ne passeront pas »
(Mt24, 35).
L’inerrance biblique : un défi permanent pour l’Église1
Résumé : La doctrine de l’inerrance biblique (c’est-à-dire l’absence d’erreurs dans les Saintes Écritures) fait partie de ces « paroles dures » évoquées par saint Jean, de ces enseignements difficiles à accepter, surtout aujourd’hui où la science sert d’aune pour mesurer le vrai. Or il s’agit d’une affirmation que le Magistère catholique a défendue fermement et sans discontinuer depuis 1893. Auparavant, il est vrai, la question allait de soi. Mais l’opposition à cette doctrine fut assez forte pour détourner le sens de la déclaration dogmatique Dei Verbum, du concile Vatican II, qui concerne ce sujet. Par divers procédés, confinant à la malhonnêteté intellectuelle, certains commentateurs ont laissé entendre que l’inerrance serait restreinte à la « vérité salvifique » de la Bible, aux seules indications religieuses données en vue du salut, et ne concernerait donc pas les passages scientifiques et historiques. Ces manœuvres (qui se poursuivent toujours) ne font que confirmer l’importance vitale de la question.
Dans le chapitre 6 de l’évangile de saint Jean, nous lisons que, parmi ceux qui avaient suivi Jésus, beaucoup se retirèrent – probablement en secouant la tête et en roulant des yeux – lorsqu’ils entendirent son enseignement sur l’eucharistie. Manger son corps etboire son sang ? « Ce langage est trop fort ; qui peut l’admettre ? » […]. Depuis ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent… » (Jn 6, 60 & 66). Tout au long de son histoire, beaucoup d’enseignements de l’Église ont paru être de ces « dures paroles », quelques-uns plus impopulaires en certains temps et lieux qu’en d’autres. Pensez, par exemple, à la réaction violemment négative des sociétés occidentales, hédonistes et riches, à l’encyclique du pape Paul VI, en 1968 : Humanæ Vitæ, réaffirmant l’immoralité intrinsèque des méthodes anticonceptionnelles autres que naturelles.
Il est clair aujourd’hui que beaucoup de catholiques – à commencer par ceux qui enseignent, dont les opinions descendent jusqu’aux fidèles – trouvent qu’une de ces « plus dures paroles » de l’Église est son enseignement, clair et constant, que l’Écriture Sainte ne comporte absolument aucune erreur. En fait, l’acceptation de cet enseignement n’a jamais été facile ; car, dès l’époque des premiers Pères, on a reconnu qu’il y avait beaucoup de contradictions apparentes et autres soi-disant erreurs dans la Bible. Néanmoins, loin de céder à la tentation « d’abaisser la barre » et de reconnaître au moins quelques erreurs dans l’Écriture, les Pères, Docteurs, Papes et Conciles ont toujours maintenu cette « parole dure » dans toute sa rigueur. Et, en vérité, après deux millénaires, les exégètes répondant à ce défi – protestants et orthodoxes aussi bien que catholiques – ont été capables de suggérer des solutions possibles pour pratiquement chaque problème spécifique soulevé au cours de cette défense de l’inerrance totale de la Bible.
En premier lieu, il vaut la peine de souligner que cette doctrine est inséparablement liée à une autre encore plus fondamentale : l’inspiration divine de l’Écriture Sainte dans sa totalité. Le mot « inspiration » peut signifier différentes choses ; mais dans ce dogme catholique, il ne signifie pas simplement quelque sorte d’illumination ou d’assistance céleste, mais bien une paternité divine. Comme le dit le concile Vatican I : [Les Livresbibliques], « l’Église les tient pour sacrés et canoniques non point parce que, composés par le seul travail de l’homme, ils auraient été ensuite approuvés par son autorité, ni non plus seulement parce qu’ils contiennent sans erreur la Révélation, mais parce qu’écrits sous l’inspiration du Saint-Esprit, ils ont Dieu pour auteur. »
Le mot « auteur » également peut parfois être pris en un sens relativement faible, pour désigner quelqu’un donnant l’impulsion initiale ou un mandat de faire quelque chose sans être directement impliqué dans son exécution. (On dit, par exemple, qu’Osama Ben Laden fut « l’auteur intellectuel » des attaques du 11 septembre 2001). Mais ici encore l’enseignement de l’Église est tout à fait explicite : la paternité du Saint-Esprit sur les Livres bibliques, sans diminuer la conscience que possède chaque écrivain humain de son propre esprit, de son langage et de son style littéraire, est très directe. Elle va jusqu’au choix exact des mots et ne se contente pas des idées générales et des concepts qui sont derrière eux.
Dans sa Constitution dogmatique sur la Révélation divine, Dei Verbum (DV), le concile Vatican II affirme que « Dieu a choisi des hommes… dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens… pour qu’ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement » (DV 11). Le Concile cite ici l’encyclique fondatrice du pape Léon XIII, de 1893, sur les études bibliques : Providentissimus Deus (PD).
Cela disqualifie immédiatement l’approche de ceux qui tentent de distinguer entre les affirmations les plus fortes ou décisives des auteurs bibliques (ce qu’ils appellent « assertions » ou « affirmations ») et les moins importantes (propositions « simples » ou « non garanties »), avec l’idée de prétendre que seules les premières ont Dieu pour auteur. Léon XIII puis Vatican II enseignent clairement que Dieu assume la pleine responsabilité de chaque chose écrite par les auteurs humains de l’Écriture, et non seulement les choses de plus grande importance ou celles qui paraissent enseignées avec plus de solennité. En fait, le Concile cite une décision de la Commission biblique pontificale2, confirmée par le pape Benoît XV, laquelle rejette explicitement l’idée que certaines assertions bibliques pourraient ne pas avoir Dieu pour auteur. La Commission déclare que selon « le dogme catholique de l’inspiration et de l’inerrance des Saintes Écritures… tout ce que l’auteur sacré soutient (asserit), énonce (enuntiat), insinue (insinuat), doit être tenu pour soutenu, énoncé, insinué par le Saint-Esprit » (cf. note 1 de DV 11).
Nous sommes maintenant en mesure de mieux comprendre le dogme de l’inerrance biblique lui-même. Léon XIII, sur la base du roc de la vérité révélée de la paternité divine intégrale de la Bible, enseignait ceci : « …il serait absolument funeste soit de limiter l’inspiration à quelques parties des Écritures, soit d’accorder que l’auteur sacré lui-même s’est trompé… Tant s’en faut qu’aucune erreur puisse s’attacher à l’inspiration divine, que non seulement celle-ci par elle-même exclut toute erreur, mais encore l’exclut et y répugne aussi nécessairement que nécessairement Dieu, souveraine vérité, ne peut être l’auteur d’aucune erreur… Telle est la croyance antique et constante de l’Église » (PD 20). Léon XIII résuma cette doctrine dans un verdict sans appel : « Il suit de là que ceux qui pensent que, dans les passages authentiques des Livres Saints, peut être renfermée quelque idée fausse, ceux-là assurément ou pervertissent la doctrine catholique, ou font de Dieu lui-même l’auteur d’une erreur » (PD 21).
Après la promulgation de Providentissimus Deus, le Magistère de l’Église a constamment censuré les tentatives de certains biblistes de contourner ou de minimiser « la parole dure » du pape Léon XIII. Cependant, il est devenu courant dans l’École catholique de prétendre que le pape Pie XII a passé le cap de la rigueur de Léon et de ses successeurs du début du XXe siècle. On nous dit que Pie XII dans son encyclique de 1943 Divino Afflante Spiritu (DAS), « a ouvert de nouvelles portes » au genre d’exégèse « historico-critique » qui restreint en effet et sape l’inerrance biblique. Mais ce nouveau discours – apparu par écrit seulement après que l’auteur de l’encyclique fut bien mort et enterré ! – est tendancieux et trompeur. Car l’accent sur la totale inerrance est en fait un objet majeur de DAS. Il parcourt l’encyclique comme une sorte de leitmotiv. Certes Pie XII exprime son appréciation et ses encouragements pour les récents progrès dans les études bibliques, qui discernaient désormais dans l’Écriture une plus grande diversité de genres littéraires que par le passé. Mais cette attitude positive était elle-même largement motivée par le sentiment du Pape que ces progrès aideraient à défendre les auteurs bibliques contre l’accusation qu’ils se trompaient dans les matières « profanes », telles que l’histoire et la description des phénomènes naturels. En fait, quelques années seulement après la promulgation de DAS, le Pape, dans son encyclique de 1950 Humani Generis, critiqua sévèrement les études bibliques non orthodoxes dans un passage répétant virtuellement les censures antérieures de ses prédécesseurs saint Pie X et Benoît XV :
« Certains, en effet, osent fausser le sens de la définition du concile du Vatican [I, en 1870] qui proclame Dieu auteur des Écritures, reprenant ainsi une opinion bien des fois condamnée, selon laquelle l’inerrance de l’Écriture ne s’étendrait qu’à ce qui concerne Dieu, les choses morales et religieuses. Bien plus, ils parlent à tort du sens humain des Livres Sacrés, sous lequel se cacherait le sens divin, seul infaillible disent-ils. »
Cette vue dissidente, malheureusement, donna des métastases dans la plupart des facultés de théologie du monde catholique en dépit des censures papales répétées.
Elle a même frayé son chemin dans l’Instrumentum Laboris (IL), le document de travail qui fut distribué à Rome en 2008 aux membres du synode des évêques consacré à « La Parole de Dieu ».
La Section 15 (c) déclare : « même si les Saintes Écritures sont inspirées dans leur totalité, leur inerrance se réfère uniquement à la « vérité […] que Dieu, en vue de notre salut, a voulu voir consignée dans les Saintes Lettres » (DV 11).
Vous voyez que cet énoncé, comme celui cité ci-dessus par Humani Generis, avance la thèse même que Pie XII et ses prédécesseurs ont condamnée à maintes reprises.
Sans surprise, ce texte de l’IL connut une réception mitigée chez les évêques du Synode. Ni eux, ni Benoît XVI dans son Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini n’étaient prêts à l’accepter. (Plutôt que de livrer un nouvel enseignement magistériel à ce moment, le Saint Père déclara simplement que l’inspiration et la vérité de l’Écriture représentent un thème demandant de plus amples études ; il est actuellement en cours d’examen dans un projet sur 5 ans de la Commission biblique pontificale.)
Comme nous le voyons dans la citation ci-dessus de l’IL, le prétexte donné à cette dernière version de la vieille hérésie est qu’elle serait enseignée par le concile Vatican II lui-même, dans DV 11. On peut l’appeler par convenance la thèse de l’inerrance biblique restreinte, par opposition à l’immuable constance du Magistère pour l’inerrance absolue. Mais, comme de nombreux auteurs catholiques fidèles l’ont montré depuis le Concile, l’affirmation que Dei Verbum approuve l’inerrance restreinte est en réalité une énorme déformation de ce que les Pères conciliaires ont voulu dire et dirent effectivement.
Qu’énonce exactement DV ? Voici les deux phrases clé du texte : « En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement (omnia eaque sola).
« Dès lors, puisque toutes les assertions des auteurs inspirés ou hagiographes doivent être tenues pour assertions de l’Esprit Saint, il faut déclarer que les livres de l’Écriture enseignent fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu pour notre salut (nostræ salutis causa) a voulu voir consignée dans les Lettres Sacrées (Litteris Sacris consignari voluit)3. »
Plusieurs choses deviennent claires lorsqu’on regarde objectivement ce passage de DV 11. Premièrement, comme nous l’avons déjà noté, il n’y a pas la moindre place pour l’idée que certaines assertions faites par les auteurs bibliques seraient d’origine purement humaine. Car, les auteurs inspirés n’ont écrit que ce que Dieu voulut qu’ils écrivissent, si bien que tout ce qu’ils ont affirmé a également pour auteur le Saint-Esprit. Ceci est évidemment très suffisant pour exclure radicalement toute version de la théorie de l’inerrance restreinte. Car le Saint-Esprit ne saurait être Lui-même l’auteur de quelque chose de faux ; pas plus qu’Il ne peut vouloir inspirer à quiconque d’affirmer comme vraie une chose fausse.
Deuxièmement, on voit que, contrairement à ce que les auteurs de l’IL et autres partisans de l’inerrance restreinte voudraient nous faire croire, DV ni n’utilise ni ne suppose le terme restrictif de « seulement » ou « uniquement » dans la seconde phrase-clé citée ci-dessus. En fait, en insérant gratuitement ce mot, ces savants professeurs transforment l’argument en un risible et stupide non sequitur où la conclusion non seulement ne découle pas des prémisses, mais les contredit manifestement ! Ils voudraient sérieusement nous faire croire que les Pères conciliaires raisonnaient ainsi : « Puisque tout ce que les auteurs sacrés affirment est également affirmé par le Saint-Esprit, nous devons par conséquent reconnaître que seulement une partie de ce qu’ils affirment est sans erreur. »
Bravo ! C’est exactement aussi logique que de dire : « puisque vous m’avez prêté 100 euros, il s’ensuit que je dois vous rembourser 50 euros seulement ! » Les Pères n’auraient évidemment pas eu besoin d’énoncer la prémisse mineure évidente de leur syllogisme – que le Saint-Esprit ne peut jamais affirmer une erreur.
Troisièmement, notre traduction met en lumière le fait suivant : DV 11 n’implique pas qu’ « une partie seulement » de la Bible a été enregistrée « pour notre salut ». Beaucoup de traductions parlent de ce qui concerne le salut comme de quelque chose « mise dans » ou « confiée à » l’Écriture Sainte, comme si cette dernière était une sorte de récipient capable de contenir à la fois des matières pertinentes pour le salut et d’autres qui ne le seraient pas. De telles traductions traitent l’expression Litteris sacris consignari comme si les deux premiers mots étaient au datif. En réalité, ils sont sans ambiguïté à l’ablatif, équivalant ici à un « instrumental ». Par conséquent, cette expression ne renvoie pas à une vérité qui est « consignée, confiée ou mise dans » l’Écriture. Elle se réfère plutôt à la vérité qui est enregistrée « sous la forme » ou « au moyen de » ces écrits. Ainsi, le Concile dit que la totalité de la Bible, et pas seulement quelques passages, affirmations ou thèmes, constitue la vérité que Dieu a voulu faire écrire « pour notre salut ». Les Pères confirment que c’est bien ce qu’ils ont voulu dire avec la phrase qui suit immédiatement dans DV : ils y citent 2 Timothée 3, 16-17 où saint Paul affirme que « Toute Écriture est divinement inspirée et utile… » pour la formation spirituelle et morale.
En bref, Vatican II enseigne que tout dans l’Écriture Sainte : (a) a Dieu pour auteur ; (b) est par conséquent sans aucune erreur, et (c) a été enregistré par écrit pour notre salut. Que cela soit la véritable signification du texte est confirmé par les références apportées dans la note 5 de DV 11, et par les explications officielles du texte données alors aux Pères à qui l’on demandait de l’approuver.
On pourrait objecter que tout dans la Bible n’y paraît pas utile à notre salut. Par exemple, qu’en est-il de toutes ces statistiques arides qui ont donné son nom au Livre des Nombres ? Quand l’Église dit que toute la Bible a été écrite « pour notre salut », elle ne veut pas dire que chaque assertion particulière d’un écrivain inspiré, prise comme un « atome » d’information isolé, apporte nécessairement quelque message moral ou spirituel. Cependant, l’ensemble dont chaque expression fait partie nous dit toujours quelque chose de ce que Dieu a fait et révélédans son grand plan historique du salut : par exemple, son guidage et sa vigilance paternels pour la sécurité du peuple élu lors de son périlleux périple de l’Égypte jusqu’à la Terre promise. C’est pourquoi le Seigneur ordonna le recensement et l’organisation des tribus qu’on lit dans les Nombres (1, 2-3 & 18-19).
Ceci nous amène, finalement, à la raison pour laquelle Vatican II prit soin de mentionner le but salvifique de l’Écriture Sainte dans le contexte de son inerrance. Si l’erreur actuelle des auteurs catholiques est de placer la barre de la vérité biblique trop bas (en disant que seules certaines parties ou matières de l’Écriture sont sans erreur), il peut aussi exister le danger de la placer trop haut. Cela se produit si nous demandons, comme condition pour reconnaître l’absence d’erreur de passages bibliques n’ayant par eux-mêmes peu ou pas de vertu salvifique, un degré de précision et/ou de perfection, qui ne peut raisonnablement être exigé que d’œuvres écrites non dans un but religieux, mais pour expliquer pour eux-mêmes des objets profanes de connaissance. Attendre de l’Écriture, lorsqu’elle traite de tels sujets, la même rigueur et exactitude que nous demandons à un manuel moderne d’histoire, de géographie, de biologie ou d’astronomie, serait ignorer non seulement le but religieux de la Bible, mais encore son importante dimension humaine. L’Écriture est entièrement la parole de l’homme aussi bien que parole de Dieu. Le Saint-Esprit a manifesté sa condescendance et son humilité (pour utiliser le mot du Dr Scott Hahn) en « s’abaissant à notre niveau » et en permettant que son message révélé soit exprimé dans le cadre culturel, scientifique, et linguistique limité de ces Proche Orientaux auxquels il fut d’abord adressé.
Ainsi, la Bible dit certaines choses pouvant n’être vraies qu’approximativement. Par exemple, les écrivains peuvent utiliser des nombres « ronds », rapporter l’essentiel d’un discours plutôt que verbatim, rendre compte de façon sélective ou abrégée de certains événements, utiliser des expressions figurées et anthropomorphiques en parlant de Dieu, ou donner une description populaire de phénomènes naturels en usant des catégories et du vocabulaire préscientifiques des anciens israélites. Mais ce que disent les auteurs sacrés, correctement saisi, ne sera jamais complètement faux. Le pape Pie XII l’a parfaitement résumé dans une fameuse analogie avec l’Incarnation, par laquelle le Fils de Dieu a assumé nos faiblesses et limitations humaines. L’analogie fut citée avec approbation par Jean-Paul II dans une allocution de 1993 commémorant PD et DAS.
Selon les mots de ces deux Papes (reprenant saint Jean Chrysostome) : « De même que le Verbe substantiel de Dieu s’est fait en tout semblable aux hommes, hormis le péché, ainsi les paroles de Dieu, exprimées en langue humaine, sont semblables en tout au langage humain, l’erreur exceptée » (DAS 37).
1 Repris de « Scripture is Free from Error : Why Biblical Inerrancy is the Church’s ongoing Challenge? », in Catholic Answers Magazine, nov.-déc. 2011, p. 22-26 ; aimablement traduit par Claude Eon.
2 Décret du 18 juin 1915.
3 L’expression Litteris sacris consignari voluit doit être bien comprise. Il ne faut pas penser que les Livres sacrés sont de simples réceptacles dans lesquels un certain genre de vérité a été déposé, et qu’ils seraient susceptibles de recueillir d’autres genres de propositions non couvertes par l’inerrance. Il ne convient pas non plus d’opposer des vérités « pour notre salut » à d’autres qui ne le seraient pas et seraient susceptibles d’erreur. Le terme latin consignari signifie « enregistrer » et non pas « mettre dans ». L’expression nostræ salutis causa est une phrase adverbiale qualifiant le verbe voluit : elle nous dit pourquoi Dieu « voulut » que la vérité en question fût enregistrée par écrit. Ainsi le sens vrai de DV 11 est que toute la Bible, dans toutes ses parties, a été écrite pour notre salut et qu’en vertu de sa paternité divine intégrale, elle est sans erreur quel que soit le sujet affirmé par l’auteur.