Accueil » Les ambiguïtés de la Science moderne. Remarques critiques de ses propres protagonistes

Par Bennett Robert et Sungenis Robert

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SCIENCE ET TECHNIQUE

« Les rationalistes fuient le mystèrepour se précipiter dans l’incohérence. »

(Bossuet)

Remarques critiques de ses propres protagonistes1

Robert Sungenis & Robert Bennett

Résumé : Depuis 3 siècles, la physique jouit de l’image d’une science modèle, d’une science « dure » accumulant à l’envi les connaissances certaines. C’est du moins l’idée qu’en retient le grand public, pour lequel Galilée, Newton et Einstein furent les plus grands génies qui font honneur à l’intelligence humaine. Pourtant, de l’autre côté du miroir, entre savants qui entendent ne pas se payer de mots, le tableau est tout autre. Il n’est pas une seule notion, même considérée comme « basique » dans les manuels, qui – on va le voir – échappe aux commentaires désabusés des spécialistes. Les mots de « certitude » et de « vérité » ont d’ailleurs disparu des publications savantes.
Dans cet extrait de leur livre magistral (Galilée avait tort ; l’Église avait raison), les deux auteurs, l’un docteur en théologie, l’autre en physique, nous font entrevoir la cause de cette débandade : la science a été réquisitionnée au service d’un combat qui la dépasse, celui de l’athéisme. Dans cette lutte titanesque contre l’idée de Création, la cosmologie tient désormais le premier rôle. Il n’est donc pas sans intérêt de constater à quel point les astrophysiciens ont perdu les vertus d’humilité et de prudence aussi bien que les repères donnés au penseur par la logique et la métaphysique. Tout le piquant, ici, est de constater que ce sont les astrophysiciens eux-mêmes qui le disent.

De nos jours, la science jouit de la réputation d’un consensus monolithique de vérité et d’impartialité. Malheureusement, ceci est au mieux une exagération, au pire simplement, et le plus souvent, un mensonge. La science, comme toute entreprise humaine, est sujette aux heurs et malheurs de l’activité humaine et à ses marottes.

En avançant sur les chemins précaires du tâtonnement, elle est, contrairement à l’opinion populaire, particulièrement sujette aux notions erronées. Comme le confiait récemment le savant Lewis Thomas († 1993) :

« La science est fondée sur l’incertitude… Il s’avère que nous avons toujours fondamentalement tort… La seule vérité scientifique en laquelle j’ai une confiance totale est que nous sommes profondément ignorants de la nature… C’est cette soudaine confrontation avec la profondeur et l’étendue d’ignorance qui représente la contribution la plus significative de la science du vingtième siècle à l’intelligence humaine2. »

« Les principales découvertes de ce [XXe] siècle, tout bien considéré, sont les aperçus de la profondeur de notre ignorance de la nature. Des choses qui paraissaient claires et rationnelles, des points de certitude absolue – la mécanique de Newton, par exemple – nous ont glissé entre les doigts, nous laissant avec un jeu de gigantesques puzzles, d’incertitudes et d’ambiguïtés cosmiques. Certaines lois de physique demandent périodiquement des notes de bas de page, d’autres sont purement et simplement annulées, certaines subissent des versions révisées de leur portée législative comme les actes du Congrès3. »

Karl Popper, un des philosophes les plus respectés, a publié tout au long de sa vie des critiques majeures sur l’industrie de la science. Il écrit :

« Pour nous, par conséquent, la science n’a rien à voir avec la recherche de la certitude ou de la probabilité, ou de la fiabilité.

Il ne nous intéresse pas de construire des théories scientifiques sûres ou certaines ou probables… On peut même montrer que toutes les théories, y compris les meilleures, ont la même probabilité, à savoir zéro… comprendre que nos efforts pour voir et trouver la vérité ne sont pas définitifs, mais ouverts à l’amélioration ; que notre connaissance, notre doctrine sont conjecturales ; qu’elle consiste en suppositions, en hypothèses plutôt qu’en vérités définitives et certaines4. »

Puisque la plupart des gens ne sont pas familiers avec les complexités de la recherche et de la découverte, les doctrines concernant le fonctionnement mécanique de l’univers sont inévitablement laissées à ceux que la société moderne appelle les « savants ». De nos jours, ceux qui ont une compétence en théologie, ou même en philosophie, sont systématiquement ignorés lorsque des décisions cruciales sont prises concernant ce qui sera enseigné dans les Universités. La triste vérité est, cependant, qu’un nombre considérable de savants sont employés pour leurs propres intérêts égoïstes, et ne considèrent jamais, cherchent encore moins, une autorité au-dessus d’eux. Les statistiques montrent à quel point la situation est devenue mauvaise. Le Scientific American a publié un article, il y a quelques années, sur les travaux de James H. Leuba, un statisticien qui, en 1914 et en 1933, fit une enquête sur les croyances religieuses des biologistes et des physiciens américains à propos de deux croyances fondamentales dans le christianisme : 1/ l’existence de Dieu, et 2/ l’existence d’une vie après la mort. Cette étude était importante pour Leuba puisque, disait-il, « les savants ont une grande influence dans le monde moderne, même en matières religieuses5. » À première vue, les résultats de Leuba semblaient rassurants. Dans un échantillon de savants, il trouva que 40 % croyaient en Dieu.

Puis, il se concentra sur l’élite des savants : ceux dont les noms paraissent dans les journaux, qui écrivent les principaux livres et articles et qui ont le plus d’influence sur ce que le public croit. Il découvrit avec stupéfaction que « 80 % des savants les plus importants rejetaient les deux croyances cardinales du christianisme traditionnel ». Scientific American fit alors sa propre enquête et trouva des résultats bien pires encore. En 1998, utilisant les 1 800 membres de la National Academy of Sciences comme représentatifs de « l’élite des savants » du moment, les éditeurs trouvèrent ceci :

« L’incrédulité chez les membres de la NAS ayant répondu à notre enquête excéda 90 %… Les biologistes sont les plus sceptiques, avec 95 % manifestant leur athéisme ou leur agnosticisme. Les mathématiciens sont plus accueillants : un sur six d’entre eux (17 %) croit en un dieu personnel6. »

Poursuivant son commentaire, l’auteur de l’article montra que l’athéisme était encouragé dans les cercles académiques, et que ceux qui avaient des croyances chrétiennes étaient tranquillement éliminés.

Le sociologue de l’université de Washington, Rodney Stark, explique : « Il y a depuis 200 ans un marchandage : si vous voulez être un scientifique, vous devez maintenir votre esprit libre des chaînes de la religion. » L’enseignement supérieur dans son ensemble proscrit l’idée de Dieu ou les gens qui ont cette idée. Dans la recherche universitaire, « les esprits religieux se taisent » dit Stark. « Et les personnes irréligieuses font de la discrimination. Il y a un système de récompense pour les irréligieux dans les échelons supérieurs7»

Les raisons de cet athéisme rampant se découvrent alors. Le légendaire biologiste évolutionniste Ernst Mayr, membre de la NAS depuis 1954, a fait une étude sur l’incrédulité parmi ses collègues de l’université Harvard. « Il s’est avéré que nous étions tous athées. J’ai découvert qu’il y avait deux origines. » Typiquement, la première dit : « Oh, je suis devenu athée très tôt. Je ne pouvais simplement pas croire à tout ce truc surnaturel. »

Mais d’autres lui dirent : « Je ne pouvais simplement pas croire qu’un Dieu existât avec tout ce mal dans le monde. »

Mayr ajoute que « la plupart des athées combinent les deux. Cette association rend impossible de croire en Dieu8. »

L’ironique, ici, est que les athées utilisent des principes religieux et moraux pour juger de l’existence de Dieu. Avec l’audace d’une femme de la nuit, ils osent blâmer Dieu du mal dans le monde9. L’Écriture offre un scénario très différent, bien sûr. Elle atteste solennellement que Dieu accuse l’homme du mal dans le monde. Ainsi que se lamente Genèse 6, 5-6 avant le Déluge :

« Le Seigneur vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. Et le Seigneur se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il fut affligé dans son cœur. »

Ainsi, nous demanderions, pour la forme : qui a raison sur la cause du mal dans le monde ? Est-ce le savant ou est-ce Dieu qui ne peut mentir et déclare dans Romains 3, 10-18 :

« Il n’y a point de juste, pas même un seul ; il n’y en a point qui ait de l’intelligence, il n’y en a point qui cherche Dieu. Tous sont sortis de la voie, tous sont pervertis ; il n’y a personne qui fasse le bien, pas même un seul. Sépulcre ouvert est leur gosier ; ils se servent de leurs langues pour tromper. Un venin d’aspic est sous leurs lèvres. Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume. Ils ont les pieds agiles pour répandre le sang. La désolation et le malheur sont dans leurs voies. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix. La crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux. »

Quoiqu’il existe bien des exemples de programmes scientifiques dirigés par des athées dans les antres de la science moderne, une personne correspondant particulièrement à cette description dans le domaine de la cosmologie est feu Carl Sagan. L’une des premières rencontres qu’un novice ait avec le monde sans Dieu de Sagan est cette triste déclaration attribuée à l’un des personnages de son roman Contact :

« Si Dieu est omnipotent et omniscient, pourquoi n’a-t-il pas commencé par créer l’univers de telle manière qu’il marcherait comme il veut ? Pourquoi est-il constamment en train de le réparer et de se plaindre ? Non, il y a une chose claire dans la Bible : le Dieu biblique est un fabricant incompétent. Il n’est bon ni dans ses plans, ni dans l’exécution. S’il y avait de la concurrence, il serait en faillite10»

L’autonomie était l’ « évangile » de Sagan. Comme il le dit lui-même : «  Premièrement, il n’y a pas de vérités sacrées… les arguments d’autorité sont sans valeur11 », et ici, dans ce contexte, Sagan parle d’autorité religieuse. À d’autres endroits, il crée la peur et le ressentiment envers l’autorité religieuse, en la dépeignant comme un ogre vicieux qui ne s’intéresse pas à la vérité, ni même à la discussion. Il écrit :

« Il a fallu attendre 1832 pour que l’Église retirât l’œuvre de Galilée de la liste des livres qu’il était interdit aux catholiques de lire… Le summum de l’histoire récente est le Syllabus des erreurs, établi par Pie IX en 1864. Ce Pape convoqua aussi le concile du Vatican [1870], au cours duquel la doctrine de l’infaillibilité pontificale fut, sur son insistance, proclamée… Or, il est certain que l’Inquisition, faisant entrer Galilée, vieux et infirme, pour inspecter les instruments de torture, dans les donjons de l’Église, non seulement admet mais exige cette interprétation. Ce n’était pas seulement pure prudence et retenue scientifiques, une répugnance à changer de paradigme avant qu’une preuve contraignante, telle que la parallaxe annuelle, fût disponible. C’était la peur de la discussion et du débat. Censurer les vues différentes et menacer de torture ceux qui les proposent trahit un manque de foi dans la doctrine même et en ses partisans, qui sont ostensiblement protégés12. »

Prenant la place de la religion traditionnelle, la science est devenue une religion en soi. Essentiellement, la science s’est transformée en scientisme. Ses adeptes prêchent ses croyances subjectives avec autant de conviction qu’un évangéliste moderne. Alors que dans le passé l’Église était l’autorité suprême, le Scientisme n’a pas d’égal aujourd’hui. Lorsqu’il cherche des convertis, il montre comme « pierre commémorative » la révolution copernicienne. Selon les propos de Gunther Stent, biologiste de Berkeley :

« Dans le sillage de la publication de L’origine des espèces de Darwin, l’idée de progrès fut élevée au niveau de religion scientifique… Cette vision optimiste devint si largement adoptée dans les nations industrialisée que l’évocation d’une fin du progrès est maintenant considérée comme aussi saugrenue que l’affirmation, dans les temps anciens, que la Terre tournait autour du soleil13. »

Le public, rassuré par des choses telles que téléphone portable, antibiotiques, avions et autres ordinateurs, contestera rarement les affirmations de la science moderne ni n’essaiera de renverser son statu quo, puisque, quels que soient les problèmes que la science puisse avoir, celle-ci rend nos vies plus confortables que celle des gens au Moyen Âge. Pourtant, le triste fait est que, sauf pour quelques idées de base, la science d’aujourd’hui est très confuse et bien en peine d’expliquer la plupart des choses qu’elle observe dans la nature, spécialement dans les domaines de la cosmologie et de la cosmogonie. Dans la plupart des cas, elle fait complètement fausse route. Comme le note John Horgan :

« … parfois l’écrit scientifique le plus clair est le plus malhonnête…Une grande partie de la cosmologie moderne, particulièrement ses aspects inspirés par les théories unifiées de la physique des particules et autres idées ésotériques, est ridicule. Ou plutôt, c’est une parodie de science : une science qui n’est pas testable expérimentalement ni résoluble même en principe, n’est par conséquent pas une science au sens strict du terme. Sa fonction première est de nous frapper de terreur devant le mystère du cosmos14. »

L’univers est tellement complexe et déconcertant que les savants honnêtes sont les premiers à admettre que plus les instruments scientifiques obtiennent de données, plus est difficile la tâche d’en trouver la signification. Ainsi que le résumait l’astronome Fred Hoyle : « Toute l’histoire de la science montre que chaque génération trouve que l’univers est plus inconnu que la précédente génération ne le concevait15. » Le biologiste J. B. S. Haldane raillait : « L’univers n’est pas seulement plus bizarre que nous le supposions, mais plus bizarre que ce que nous pouvons supposer16. » Bref, les connaissances sont abondantes, mais leur interprétation exacte fait sérieusement défaut. L’astronome Halton Arp nous le rappelait : « Tout ce que nous avons réellement comme données en astronomie, ce sont des photons comme fonctions de x et y et une fréquence. Le défi est alors d’essayer de comprendre comment fonctionne la nature17 », et cela, vraiment, c’est une tâche très difficile sans le bon guidage.

Les gardiens du temple du savoir

Malheureusement, tandis que les savants apaisent la populace par le biais du confort, eux, à leur tour, jouissent du statut quasi divin qu’ils ont atteint aux yeux d’un public en adoration. Mais la vérité est que les dieux de la science d’aujourd’hui se battent entre eux, tout comme les dieux mythiques de la Grèce et de la Rome antiques, parce que, quand tout est dit et fait, ils ne sont certains que de très peu de choses sur ce qui se passe dans l’univers. Ils ont des tonnes d’informations, mais, dans l’ensemble ils sont incapables de les comprendre. Chacun a son propre assortiment des faits.

Or, l’interprétation correcte est la clé de la vérité, mais la plupart des savants échouent sur ce point. L’univers est simplement trop complexe pour leurs petites théories.

Néanmoins, parce que presque tout le monde est convaincu que la terre tourne autour du soleil, quiconque tente seulement d’épouser le point de vue opposé est immédiatement classé parmi les marginaux ; quelqu’un, peut-être, qui croit encore que la terre est plate et passe ses journées avec un chapeau en aluminium sur la tête attendant les messages de l’espace. Quelles que soient leurs raisons, la plupart des savants et des simples humains ne veulent tout simplement pas envisager la possibilité d’une terre immobile au centre de l’univers ; peu importe ce que les preuves scientifiques leur montrent. Si vous osez persister en les contestant, ils n’hésiteront pas à devenir injurieux. Thomas Kuhn observe :

« Pendant le siècle et demi qui suivit la mort de Galilée, survenue en 1642, la croyance en un univers géocentrique fut transformée peu à peu d’un signe de solide bon sens, en signe de conservatisme inflexible, puis d’intolérance excessive, et finalement de complet fanatisme. Il est difficile vers le milieu du XVIIe siècle, de trouver un grand astronome qui ne soit pas copernicien ; à la fin du siècle, c’est chose impossible18. »

Ou, comme le note Lakatos :

« Les partisans de Ptolémée firent leurs affaires et ceux de Copernic les leurs et, à la fin, les coperniciens remportèrent une victoire de propagande… Par conséquent, l’acceptation de la théorie copernicienne devint une affaire de foi métaphysique19. »

Mais il demeure vrai que c’est la vérité qui rend libre. Les mensonges maintiennent les gens dans l’obscurité et les forcent à vivre dans une illusion, en les opprimant et finalement en les détruisant. Heureusement, l’homme est doué du désir inné, mis en lui par son Créateur, de trouver la vérité.

Souvent ce désir est difficile à satisfaire, parce que divers idéologues du monde ont intérêt à maintenir le reste de la race humaine dans l’ignorance, afin de promouvoir leurs propres desseins agnostiques ou athées, tout en dénigrant ceux qui rejettent leurs vues impies. Cependant, comme nous l’avons vu, les preuves d’une terre centrale et immobile sont si nombreuses qu’on pourrait se poser cette question obsédante : qui sont, en réalité, les vrais marginaux ? Sont-ce ceux qui ont mis leur confiance dans la révélation divine et les preuves corroborantes de la science, ou sont-ce des gens comme Carl Sagan, qui épousent des dieux célestes, si bien que :

« Nous sommes l’incarnation locale d’un cosmos parvenu à la conscience de soi. Nous avons commencé à contempler nos origines. Nous sommes du tissu d’étoile contemplant les étoiles ! Nos ancêtres adoraient le Soleil, et ils n’étaient pas si fous. C’est une bonne idée de vénérer le Soleil et les étoiles, car nous sommes leurs enfants20. »

En fait, la même chose arriva chez les « ancêtres » de Sagan. Comme le rappelle en effet l’Ancien Testament :

« Insensés par nature tous les hommes qui ont ignoré Dieu,
et qui n’ont pas su, par les biens visibles, voir Celui qui est
ni, par la considération de ses œuvres, reconnaître l’Ouvrier.
Mais ils ont regardé le feu, le vent, l’air mobile,
le cercle des étoiles, l’eau impétueuse, les flambeaux du ciel,
comme des dieux gouvernant l’univers.

Si, charmés de leur beauté, ils ont pris ces créatures pour des dieux,
qu’ils sachent combien leur Maître l’emporte sur elles ;
car c’est l’Auteur même de la beauté qui les a faites.
Et, s’ils en admiraient la puissance et les effets,
qu’ils en concluent combien est plus puissant celui qui les a faites.
Car la grandeur et la beauté des créaturesfont connaître, par analogie, Celui qui en est le Créateur21. »

Provenant du même clan athée, l’ancien ministre de l’administration Clinton, Robert Reich, sait qui sont les vrais combattants. Dans un article récent, il déclare :

« Le grand conflit du XXIe siècle ne sera pas entre l’Ouest et le terrorisme. Le terrorisme est une tactique, pas une croyance. La vraie bataille sera entre la civilisation moderne et les anti-modernistes ; entre ceux qui croient au primat de l’individuel et ceux qui pensent que les êtres humains doivent leur allégeance et identité à une autorité plus élevée ; entre ceux qui donnent la priorité à la vie ici-bas et ceux qui croient que la vie n’est qu’une préparation à une existence au-delà de la vie ; entre ceux qui croient en la science, la raison et la logique, et ceux qui croient que la vérité est révélée dans l’Écriture et les dogmes religieux22. »

Reich, évidemment, est du côté des modernistes, des individualistes et des logiciens de l’autonomie ici et maintenant. En bref, ceux qui croient en Dieu sont les ennemis de Reich.

Pourquoi les hommes succombent-ils à de telles alternatives alors qu’ils connaissent le chemin de la vérité et du bien ? L’Écriture appelle cela « le mystère d’iniquité » et, voyant de combien de terribles conséquences les hommes souffrent à cause de leur méchanceté, constater leur rejet continuel de Dieu est, en vérité, un grand mystère.

L’homme moderne semble faire tout ce qu’il peut pour faire de lui-même un dieu, afin de pousser le vrai Dieu hors de la scène. Il n’y a pas de meilleur endroit pour constater cette évidence que dans les théories cosmologiques contemporaines. D’un coup de sa baguette magique mathématique, l’homme peut, comme Dieu, créer n’importe quel univers de son choix. Comme l’a noté le physicien J. J. Thomson :

« Nous avons l’espace d’Einstein, l’espace de De Sitter, des univers en expansion, des univers en contraction, des univers vibrants, des univers mystérieux. En fait, le pur mathématicien peut créer des univers simplement en écrivant une équation, et, s’il est individualiste, il peut avoir son univers à lui23. »

Comme le dit l’astrophysicien Gerard de Vaucouleurs :

« Moins de 50 ans après la naissance de ce que nous avons le plaisir d’appeler « cosmologie moderne », alors que si peu de faits empiriques sont suffisamment bien établis, que tant de différents modèles ultra-simplifiés de l’univers rivalisent pour capturer notre attention, est-il vraiment crédible de prétendre, voire raisonnable d’espérer, que nous sommes sur le point d’obtenir une solution définitive au problème cosmologique ? Malheureusement, l’étude de l’histoire de la cosmologie révèle d’inquiétants parallélismes entre la cosmologie moderne et le scolasticisme médiéval ; souvent, la frontière entre la sophistication et la sophistique, entre la numération et la numérologie, paraît très précaire en vérité. Surtout, je suis inquiet d’une apparente perte de contact avec les preuves empiriques et l’observation des faits, et, pire encore, d’un refus délibéré de la part de certains théoriciens d’accepter les résultats qui paraissent être en conflit avec certaines théories de l’univers ultra simplifiées et donc intellectuellement attirantes… doctrines qui semblent souvent plus attachées aux propriétés fictives d’univers idéaux (et donc inexistants) qu’au monde réel révélé par les observations. »

Il ajoute :

« À peu d’exceptions près, les théories modernes de la cosmologie sont devenues des variations sur les modèles homogènes, isotropiques de la Relativité générale. Les autres théories sont habituellement qualifiées de « non orthodoxes », sans doute pour mettre en garde les étudiants contre l’hérésie. Lorsque des manques d’homogénéité[théories pouvant conduire à un univers centré sur la terre]sont pris en compte (lorsqu’ils le sont), ils sont traités comme des fluctuations sans importance relevant du traitement des variations du premier ordre… Mais si la nature refuse de coopérer, ou si elle reste silencieuse un moment, il y a un sérieux danger que la répétition constante de ce qui n’est vraiment qu’une collection d’hypothèses a priori (même si rationnelles, plausibles, ou louables par ailleurs) finira par devenir un dogme accepté, que le non averti pourra recevoir sans réserve comme étant un fait établi ou une exigence logique inévitable. Il y a aussi le danger, inhérent à tous les dogmes admis, qu’on résistera par tous les moyens à l’émergence d’une opinion ou preuve contraire24»

Les mystères de la mécanique quantique

Une grande partie de la confusion actuelle est due au monde hanté de la mécanique quantique, qui n’a pas mieux réussi que la relativité d’Einstein à donner un sens à tout cela. Face à des particules atomiques, qui semblent avoir leurs propres caprices et n’obéissent pas aux lois que l’on attend d’elles, les savants d’aujourd’hui nous laissent avec les spéculations et théories les plus dingues et les plus fantastiques que des adultes aient jamais concoctées. Comme le note Stephen Weinberg : « Les techniques par lesquelles nous décidons d’accepter les théories physiques sont extrêmement subjectives25. »

Ou comme Robert Matthews le précise :

« Prenez la théorie des quanta… Au cours du siècle dernier, elle a passé tous les tests haut la main, avec quelques prévisions confirmées avec 10 chiffres après la virgule. Sans surprise, les physiciens proclament la théorie des quanta comme l’un de leurs plus grands triomphes. Mais derrière leur fanfaronnade gît un coupable secret ; ils ne savent pas le moins du monde pourquoi les lois fonctionnent, ni d’où elles proviennent. Toutes leurs équations si vantées ne sont que des montages mathématiques faits de pièces et de morceaux tirés d’autres parties de la physique, dont la principale justification est qu’ils semblent marcher26. »

La dernière trouvaille de la mécanique quantique, c’est le « principe anthropique » selon lequel la complexité et l’accord parfait de l’homme dans l’univers s’expliquent par le fait que, par un pur hasard des fluctuations quantiques, nous autres humains, nous nous trouvons adaptés à cet univers particulier, et si nous avons quelque importance, c’est en ce sens-là uniquement. D’autres univers ont d’autres règles, mais le nôtre devient ce qu’il est par notre simple existence et l’observation que nous en faisons. Une telle autodéification pour créer de la matière ex nihilo, comme Dieu, est l’ultime quête de la science moderne27.

Une grande partie de la confusion commença lorsqu’Einstein prit la mauvaise route dans l’interprétation de l’expérience de Michelson-Morley et lorsque les savants quantiques firent un dangereux détour après la prédiction de Paul Dirac et la découverte du positron par Carl Anderson. Ils conclurent que la matière et l’énergie pouvaient être créées et détruites. Puisque cette interprétation, en dépit de ses résultats absurdes28, a contribué à sauver le paradigme régnant du « Modèle standard », tout le monde est resté très silencieux. L’inventeur de cette méthodologie fut le physicien Richard Feynman (1918-1988), mais il était assez honnête pour admettre que :

« Le bonneteau auquel nous jouons est appelé « renormalisation ». Mais, si astucieux que soit son nom, c’est ce que j’appellerais un processus loufoque ! Devoir recourir à un tel tour de passe-passe… Je soupçonne la renormalisation de n’être pas mathématiquement légitime29. »

Interrogé sur la raison pour laquelle il avait obtenu le Prix Nobel, Feynman répondit : « Nous avons mis au point une méthode pour cacher les [problèmes] sous le tapis30. »

D. L. Hotson montre combien de mystifications sont impliquées dans ces procédés :

« Ses professeurs enseignaient que la conservation de la masse-énergie est le fondement solide comme le roc et jamais violé de toute la physique. Dans une « production de paire », un photon d’au moins 1,022 MeV « crée » une paire électron-positron, chacun avec 0,511 MeV d’énergie au repos, et tout excédent étant la quantité de mouvement de la paire « créée ». Ainsi, en principe, les comptes de conservation sont équilibrés. Mais l’électron et le positron « créés » ont tous deux une énergie liée au spin (moment angulaire) de h/4 . Quelle que soit la taille de l’électron ou du positron, ceci est beaucoup plus d’énergie que celle qui est fournie par le photon au moment de sa « création ». – Le moment angulaire n’est-il pas de l’énergie? demanda-t-il au professeur. – Bien sûr, c’en est ! Ce moment angulaire demi-entier est l’énergie nécessaire pour que l’électron puisse établir une onde stationnaire stable autour du proton. Il est ainsi responsable du principe d’exclusion de Pauli, donc de l’extension et de la stabilité de toute la matière. Vous pourriez dire qu’il est la cause unique de la table périodique des éléments. » – Alors d’où provient toute cette énergie ? Comment l’électron « créé » peut-il avoir quelque chose comme 16 fois plus d’énergie que le photon qui l’a soi-disant « créé » ? N’est-ce pas là une énorme violation de votre fondement solide comme le roc et jamais violé de toute la physique ? » « – Nous voyons dans le moment angulaire spin une « propriété inhérente » de l’électron et du positron, et non une violation de la conservation. »  » – Mais si c’est une énergie réelle, d’où vient-elle ? »  » – Propriété inhérente » signifie qu’on n’en parle pas, et vous n’en parlez pas non plus si vous voulez réussir votre examen. » Plus tard, Mr Hotson fut pris à part et on lui dit que son « attitude » perturbait la classe et qu’en outre, avec cette « attitude, » il n’y avait pas la moindre chance qu’il pût achever un programme d’université en physique, alors ’’économisez votre argent.’’

Il atterrit à la Sorbonne pour étudier la littérature française et devint plus tard géomètre expert31. »

L’obligatoire cosmologie de Copernic

Indépendamment des hauts faits du monde quantique, dans le macro-monde, la cosmologie de Copernic est le sine qua non de la science de l’establishment. Elle se présente sous deux noms dans la littérature scientifique d’aujourd’hui : le Principe de Copernic (pour ceux qui sont assez audacieux pour reconnaître la base de leur action) ou le Principe cosmologique (pour ceux qui croient que Copernic est le fondement de la science moderne, mais choisissent une étiquette moins voyante). Quel que soit son nom, c’est un fait qu’aucune autre hypothèse scientifique n’approche l’effet qu’a eu sur la pensée et les aspirations humaines le fait d’ôter la terre du centre de l’univers. Comme on l’a vu dans le tome 1, Stephen Gould déclarait que le trait commun de toute science est le retrait de la terre du centre de l’univers, et Stephen Hawking ajoutait que ce retrait avait dépossédé l’humanité de la certitude, de l’éternité et des absolus. Voilà la vie merveilleuse, un monde qu’ils ont créé pour eux-mêmes, un monde dans lequel ils ne peuvent être jugés par personne de plus important qu’eux-mêmes.

Diamétralement opposé à la doctrine de Gould et de Hawking, il y a évidemment le Dieu de l’Écriture. Le fait que l’homme fût placé au centre de l’univers est apparemment une information très importante qui dut nous être révélée, puisque les premiers mots de la Genèse ne commencent pas par une description détaillée de Dieu, mais par celle de la terre que Dieu créa avant tout le reste et aménagea pendant plusieurs jours avant de placer les autres corps célestes pour son ornementation32. Malheureusement, les hommes ont depuis longtemps oublié la Genèse, la reléguant dans la poubelle des mythes et légendes.

En fait, avec les va-et-vient d’à peu près une douzaine de théories cosmologiques depuis Galilée, nous verrons que chacune d’elles a systématiquement cherché à éliminer le besoin du Créateur de la Genèse. Dans leur recherche, cependant, ils découvrirent vite que chaque cosmologie proposée par les meilleurs et les plus brillants d’entre eux était sérieusement défectueuse et, de par leurs propres calculs, furent bien obligés d’admettre cette réalité d’un univers ayant nécessairement un commencement, que cela leur plaise ou non.

Pourtant, ils essaient d’échapper à l’inévitable et, comme Stephen Hawking, posent des questions stupides telles que : « Quelle place, alors, pour un créateur33 ? »

Ou bien ils cherchent à convaincre le public avec d’absurdes tautologies comme celles de Carl Sagan : « Un univers qui est infiniment vieux n’a pas besoin de Créateur34. » Fondamentalement, l’infini est devenu le dieu de la science – une entité froide, impersonnelle, impénétrable que l’humanité ne peut ni comprendre ni remercier. Par ces faux dieux l’homme essaie de détrôner le vrai Dieu du ciel et de la terre. Cette tentative n’a rien de neuf, évidemment. Ce fut le premier mensonge par lequel le démon tenta nos premiers parents, en disant : « Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal35. »

Ce désir inné d’imiter notre Créateur, que Dieu a inscrit en nous comme un but louable à atteindre, a pris une terrible déviation avec nos premiers parents. Faute, cependant, de retenir cette tragique leçon, l’homme moderne, y compris les ecclésiastiques qui se sont courbés devant les lubies de la science avec l’abracadabra de la « critique biblique », font tout ce qu’ils peuvent pour effacer l’importance ou même l’existence d’Adam et Ève de notre conscience collective, préférant croire plutôt que les singes sont nos oncles. Au lieu de se courber devant Lui en suivant saint Paul, nous avertissant que « ses perfections invisibles, son éternelle puissance et sa divinité sont, depuis la création du monde, rendues visibles à l’intelligence par le moyen de ses œuvres36 », ils font de stupides caricatures de Dieu et, comme saint Paul le constate, « adorent la créature de préférence au Créateur37 ». Carl Sagan nous le prouve :

« L’idée que Dieu est un énorme mâle blanc avec une barbe flottante, assis dans le ciel et comptant la chute de chaque moineau, est ridicule.

Mais si par Dieu on entend le jeu des lois physiques qui gouvernent l’univers, alors clairement ce Dieu existe. Ce Dieu est émotionnellement peu satisfaisant ; cela n’a pas beaucoup de sens de prier la loi de la gravitation38. »

Il n’y a probablement pas de meilleur exemple d’un homme moderne tenaillé par ce dilemme que ce Carl Sagan. Dieu n’a cependant aucune sympathie pour de telles remarques. Comme le déclare l’Écriture, on ne se moque pas de Dieu39. Toute personne ayant une bonne compréhension de Dieu, ce qu’elle peut rapidement glaner d’une lecture, même superficielle, des récits de l’Écriture, réalisera que le Ciel accorde souvent à l’homme le monde a-thée qu’ils réclament – pour les punir de L’ignorer40. À son tour, Dieu rira du haut du ciel quand les calamités les frapperont41.

Les Drs Gould, Sagan et Einstein, tous maintenant décédés, devaient très bien connaître ces Écritures, au moins celles de l’Ancien Testament, qui faisaient partie de leurs années de formation42.

La simple vérité est que si l’on agit comme un animal (ce qui est le cas lorsque les hommes prétendent que Dieu n’existe pas), alors Dieu permet de croire que l’on descend d’un animal. Stephen Gould exprime cela-même lorsqu’il dit que nous sommes devenus « de grands animaux doués de raison » et que nous le devons à nos « bonnes étoiles43 ». Il est amusant de constater que, comme les porcs se vautrant dans la boue ou les chiens mangeant leur vomi, l’homme moderne semble être très à l’aise avec cet avilissement. Il acceptera n’importe quelle idée insensée pourvu qu’elle lui permette de ne pas s’incliner devant un Être Tout- Puissant. Alan Rauch nous en montre le pourquoi, sans surprise, car tout cela remonte au rejet d’une terre au centre du cosmos :

« La théorie de Darwin a clairement résumé une vue du monde naturel qui ne privilégiait aucun vivant par rapport à un autre. Au lieu de cela, tous les organismes (y compris, par conséquent, les humains) étaient soumis aux forces physiques de la nature et, évidemment, de chacun à tous. Associée aux nouvelles perspectives sur l’espace, le temps et la matière, cette vue détachait l’homme de sa place centrale dans l’univers. L’idée vieille comme le monde, que l’homme était une créature révérée par la nature et favorisée par Dieu, ne pouvait plus être professée sans de sérieux doutes44. »

« Vous serez comme Dieu… »

Bien que quelques savants fassent semblant de « chercher Dieu », en réalité la recherche de l’homme moderne a consisté en un effort permanent pour chasser Dieu de la scène de l’histoire humaine. Depuis l’époque de Galilée, l’homme a essayé de devenir un dieu en comptant sur sa propre connaissance et son propre effort. C’est là le secret de la vie du monde tel qu’il va.

Ceux qui le découvrent sont bénis, vraiment. Ceux qui le refusent seront pour toujours embourbés dans l’absurdité et la frustration. Même James D. Watson, le découvreur de l’ADN, l’admet :

« On ne pourrait pas être un savant fécond sans réaliser que, contrairement à la conception populaire soutenue par les journaux et les mères de savants, nombre de savants sont non seulement étroits d’esprit et ennuyeux, mais également tout simplement stupides45. »

Malgré cela, la science est devenue l’arme de choix de l’homme moderne afin de se faire lui-même le dieu de ce monde, n’ayant de compte à rendre à personne sinon à lui-même.

Mais il se dupe lui-même et, bien qu’il lutte pour étouffer cette conscience intérieure, que Dieu a inscrite en chaque homme, sait bien qu’il aura un jour à être jugé sur ses croyances et ses actes. Comme Sirach le Sage nous l’assure :

« À tout homme a été imposée une grande misère,
et un joug pesant est sur les enfants des hommes,
depuis le jour où ils sortent du sein de leur mère,
jusqu’au jour de leur sépulture dans le sein de la mère commune.

Ce qui trouble leurs pensées et fait craindre leurs cœurs,
c’est la pensée de leur attente, c’est la crainte de la mort.

Depuis l’homme qui siège sur un trône, dans la gloire,
jusqu’au malheureux assis par terre et sur la cendre ;
depuis celui qui porte la pourpre et la couronne,
jusqu’au misérable, couvert d’une toile grossière,
la colère, l’envie, le trouble, l’agitation,
la crainte de la mort, l’aigreur et les querelles sont le partage de tous ;
et, dans le temps où chacun repose sur sa couche,
le sommeil de la nuit bouleverse ses idées.

Il repose un instant, si peu que rien,
et aussitôt des rêves l’agitent ;
il lui semble être en sentinelle pendant le jour,
il est effrayé par la vision de son esprit,
comme un homme qui fuit devant le combat.

Au moment de la délivrance, il s’éveille, et s’étonne de sa vaine frayeur46»

Au cours des cinq cents dernières années, il y eut trois tentatives majeures pour réaliser le rêve de l’homme d’éliminer Dieu de la scène. La première fut l’héliocentrisme de Copernic, la deuxième l’évolution de Darwin et la troisième la relativité d’Einstein. Les savants modernes savent instinctivement que toutes les trois sont immédiatement réfutées si la terre est immobile au centre de l’univers.

Mais s’ils réussissent à écarter cette affirmation comme « impensable », ces trois théories continueront à régner sur le cœur des hommes comme aucune autre avant elles, chacune d’elles étayée par une pseudo-science prétendant connaître la vérité, alors qu’en fait elle ne sait que peu de choses. Chacune d’elles est, en elle-même, une attaque directe contre ce que les hommes savaient être la vérité fondée sur une lecture littérale de l’Ancien et du Nouveau Testament. Comme nous le confirme le porte-drapeau emblématique de la science moderne, Paul Davies :

« Ceci aurait-il pu se produire sans quelque intervention surnaturelle ? La physique quantique semble constituer une faille dans l’antique hypothèse que « vous ne pouvez pas obtenir quelque chose de rien ». Les physiciens parlent maintenant de « l’univers s’auto-créant » : un cosmos qui jaillit spontanément dans l’existence… La question de savoir si les détails de cette théorie sont vrais ou faux n’est pas si importante. Il est maintenant possible de concevoir une explication scientifique pour toute la création… La physique moderne aurait-elle complètement aboli Dieu47? »

La conséquence des propos de Davies est que la physique moderne a, pour de bon, aboli le besoin de Dieu. Mais Davies n’est pas seul.

Comme nous l’avons vu avec Stephen Hawking [« Quelle place, alors, pour un créateur ? »], ce commode univers sine Deo et ex nihilo48est une croyance générale chez les cosmologistes d’aujourd’hui. Étant un peu plus honnête à propos de l’ « empereur nu » de la cosmologie moderne, l’astrophysicien Andrei Linde a révélé pourquoi beaucoup ont été contraints à cette affirmation absurde du « quelque chose à partir de rien » :

« Le premier et principal problème est l’existence même duBig bang. On peut se demander « qu’y avait-il avant ? » Si alors l’espace-temps n’existait pas, comment donc tout aurait-il pu apparaître à partir de rien ?
Qu’est-ce qui est apparu le premier : l’univers ou les lois déterminant son évolution ? Expliquer cette
singularité initiale– où et quand tout a commencé ? – reste toujours le problème le plus insoluble de la cosmologie moderne

49. »

Quelques physiciens ont essayé de répondre à la question. En 1973 Edward P. Tryon a tiré le premier coup : « J’ai proposé [l’hypothèse] que notre univers a été créé spontanément à partir de rien, comme conséquence des principes établis par la physique50. » En 1984, Alan Guth du MIT et Paul Steinhardt de Princeton le suivirent en écrivant ceci dans un article :

« Le modèle expansionniste de l’univers offre un mécanisme possible grâce auquel l’univers observé pourrait avoir évolué à partir d’une région infinitésimale. Il est alors tentant de faire un pas de plus et de spéculer que l’univers tout entier a évolué littéralement à partir de rien 51. »

D’autres théoriciens du Big bang sautèrent dans ce train en marche. Le physicien John Gribbin déclara deux ans plus tard : « Les nouveaux modèles sont basés sur ce concept que les particules peuvent être créées à partir de rien… La matière pourrait apparaître soudainement en grandes quantités52. » Victor Stenger ajoute : « Qu’est-ce-qui l’a causée ? Chaque chose [qui existe] ne réclame pas une cause. Cela aurait pu arriver spontanément, juste comme cela53. » Ce qui conduisit le satiriste Terry Pratchett à conclure : « L’état actuel de nos connaissances peut se résumer ainsi : Au commencement, il n’y avait rien, qui explosa54 ! »

Ou comme Lynda Williams, artiste professionnelle et professeur de physique à l’université de San Francisco, qui chante dans son dernier « Cabaret cosmique » : « Au commencement, il n’y avait rien » soupire-t-elle, et puis « BIG BANG ! » crie-t-elle55.

Le New York Times conclut : « La seule chose sur laquelle tous les experts sont d’accord est qu’aucune idée ne marche – encore56. » Finalement, Linde répondit à ses propres questions en postulant que l’univers «  grandit, fluctue et se reproduit éternellement en toutes formes possibles, comme s’il s’adaptait de lui-même à tous les genres possibles de vie57 ». Ce type d’affirmations nous prouve une fois de plus que les cosmologistes peuvent créer n’importe quel univers de leur choix, simplement d’un coup de plume. L’univers de Linde semble avoir sa propre raison, en plus de son éternité. Dans sa logique, on règle le problème de l’origine du Big bang en affirmant simplement que le Big bang est lui-même éternel ; qu’un Big bang produit un autre Big bang, ad infinitum. Bref, le Big bang devient le dieu de l’homme.

Que des adultes en arrivent au point de parler de quelque chose provenant de rien, ou de matière ayant sa propre éternité, tout cela pour éliminer le Dieu de la Bible en tant que Créateur ex nihilo de l’univers, est un des signes les plus certains de la folie de l’homme moderne !

Mais c’est la religion du Scientisme, et ses croyants y adhèrent aussi fermement que le chrétien adhère au christianisme.

Pendant plus de mille ans, depuis l’époque de Constantin, début du IVe siècle, jusqu’à la naissance de Copernic, fin XVe, (environ 400 – 1400) tous les hommes de tradition chrétienne ont cru que le soleil et les étoiles tournaient autour de la terre ; que tout ce que nous voyons fut créé directement par Dieu, et que l’univers était limité et ordonné. Assez comiquement, l’homme moderne appelle souvent cette période « l’Âge des ténèbres », à cause de ce qu’il prend pour des croyances « superstitieuses », alors qu’en réalité un Âge des ténèbres, beaucoup plus inquiétant lui, a commencé aux environs de l’an 1400, avec la venue de Copernic, puisque l’homme, spirituellement parlant, a été en déclin constant depuis lors.

C’est vrai, l’homme a inventé beaucoup de choses matérielles au cours de cette dernière période, donnant l’illusion du progrès, mais l’Écriture a prévu tout cela et n’est pas impressionnée. Ainsi que Dieu l’a prédit au prophète Daniel à propos de notre époque :

« Beaucoup le scruteront[le Livre]et la connaissance s’accroîtra… et quand on aura achevé de briser la force du peuple saint, alors s’accompliront toutes ces choses… et les méchants feront le mal, et aucun méchant ne comprendra ; mais les intelligents comprendront 58. »

Comme le contexte le révèle, cependant, cette connaissance accrue a surtout conduit l’homme à accélérer et amplifier le mal résidant en lui, un mal qu’il n’a jamais vaincu, mais seulement camouflé ou ignoré. Il y a encore et toujours des barbares aujourd’hui, mais ils utilisent des stylos et des ordinateurs plutôt que des bâtons et des épées [encore que les djihadistes utilisent des armes dernier cri…].

Tout compte fait, la technologie moderne a seulement poussé l’homme à faire le mal plus rapidement et plus efficacement, tandis qu’il ignore Dieu plus audacieusement et plus orgueilleusement que jamais, quand le Scientisme fut son guide aveugle.

Salomon, le plus sage de tous les hommes, place l’acquisition de la connaissance en bonne perspective :

« Il a mis aussi dans leur cœur l’éternité, mais sans que l’homme puisse comprendre l’œuvre que Dieu fait, du commencement jusqu’à la fin… J’ai vu toute l’œuvre de Dieu, j’ai vu que l’homme ne saurait trouver l’œuvre qui se fait sous le soleil ; l’homme se fatigue à chercher et ne trouve pas ; même si le sage veut connaître, il ne peut trouver59. »

Heureusement, la science s’avère être une arme à double tranchant. La vraie science ne nous opposera jamais à Dieu ni à Sa révélation, mais les savants d’aujourd’hui veulent désespérément que nous croyions le contraire. Séparer la science de la foi en Dieu est l’ultime ambition de l’homme moderne.


1 Extrait de Galileo Was Wrong. The Church Was Right(9e édit., 2013), t. II, chap. 13, p. 473-492 ; traduction Claude Eon.

2 Lewis THOMAS, « On Science and Certainty», Discover Magazine, 1980, p. 58. L’auteur dit aussi en plaisantant : « Un mardi matin, s’il est interrogé, un bon savant vous dira avec quelque autosatisfaction que tout va bien dans son domaine, que les choses sont finalement claires, ont du sens et que tout va bien. Mais revenez un autre mardi, et le toit vient peut-être juste de s’effondrer sur le travail de sa vie » ; « Dans la vie réelle, chaque champ scientifique est incomplet, et la plupart d’entre eux – quel que soit le degré d’accomplissement des 200 dernières années – en sont encore dans leur tout premier stade. »

3 Lewis THOMAS, “Making Science Work”, Discover, mars 1981, p. 88.

4 Karl POPPER, Conjectures and Refutations : The Growth of Scientific Knowledge, (1963) 1965, p. 229, 192 & 151. L’auteur commence ainsi : « Le titre de cette conférence va sans doute, je le crains, offenser quelques oreilles critiques. Car si « Sources du savoir » est correct, « Sources de l’erreur » aurait été tout aussi correct… » (ibid., p. 3).

5 Edward J. LARSON & Larry WITHAM, “Scientists and Religion in America”, Scientific American, sept. 1999, p. 89.

6 Ibid., p. 90.

7 Ibid., p. 91.

8 Ibid., p. 91.

9 Pr 30, 20 : « Telle est la voie de la femme adultère : elle mange et, s’essuyant la bouche, elle dit : « Je n’ai pas fait de mal. » »

10 Prononcé par le personnage Sol Hadden dans Contact de Carl SAGAN, (1958) 1997, p. 285. La phrase précédente affirmait : « Tout ceci évoque l’incompétence. Si Dieu ne voulait pas que la femme de Lot regardât en arrière, pourquoi ne l’a-t-il pas faite obéissante, et elle aurait fait ce que son mari lui commandait ? Ou bien s’il [Dieu] n’avait pas fait de Lot un tel connard [sic], peut-être l’aurait-elle écouté davantage. »

11 Carl Sagan, Cosmos,1980, p. 333, et Broca’s Brain, 1979, p. 62.

12 Pale Blue Dot, p. 40-41.

13 G. STENT, The Paradoxes of Progress, 1978, p. 27.

14 John HORGAN, The End of Science : Facing the Limits of Knowledge in the Twilight of the Scientific Age, 1997, p. 93-94.

15 Fred HOYLE, Astronomy and Cosmology, San Francisco, 1975, p. 48. Il est significatif que l’auteur fait ce commentaire dans un contexte où la question est de savoir lequel des deux systèmes, l’héliocentrique ou le géocentrique, est le modèle correct.

16 Propos attribué, mais non vérifié.

17 Halton ARP, Seeing Red : Redshifts, Cosmology and Academic Science, 1998, p. 208.

18 KUHN, La révolution copernicienne, Fayard, 1973, p. 305-306.

19 Imre LAKATOS & Élie ZAHAR, “Why Did Copernicus’ Research Program Supersede Ptolemy’s”, The Copernican Achievement, Éd. Robert S. Westman, 1975, p. 367.

20 Carl SAGAN, Cosmos, 1980, p. 243. Ainsi que le chantait l’idole du rock Joni MITCHELL : « J’ai rencontré un enfant de Dieu / il marchait sur la route / et je lui demandai, où vas-tu ? / et il me dit ceci…/ nous sommes de la poussière d’étoiles, du carbone vieux de milliards d’années / nous sommes en or. / Et nous devons revenir dans le jardin. » (Woodstock, 1969). L’astronome libéral du Vatican, le P. George V. COYNE, s.j. dit à peu près la même chose dans un récent entretien : « Il n’y a pas d’autre moyen, afin d’avoir l’abondance de carbone nécessaire pour faire un ongle d’orteil, que le processus thermonucléaire des étoiles. Nous sommes littéralement nés de la poussière d’étoiles. » (The Catholic Review, 8-18-2005, p. A32). Disons seulement que le « processus thermonucléaire » n’est pas prouvé et qu’il rencontre une contradiction considérable avec la cosmologie du plasma.

21 Sg 13, 1-5.

22 Robert REICH, “The Last Word”, The American Prospect, juillet 1, 2004.

23 Einstein : Life and Times, p. 301. MISNER, THORNE et WHEELER dénombrent sept univers distincts pouvant provenir du changement des variables mathématiques de la Relativité généralisée (Gravitation, p. 37), sans parler des nombreuses variantes d’autres modèles, e.g. l’état stable et les univers du plasma.

24 Gerard DE VAUCOULEURS, “The Case for a Hierarchical Cosmology”, Science, v. 167, n° 3 922, 1970, p. 1 203-1 204.

25 Cité dans un entretien avec John HORGAN et dans John Horgan ?, The End of Science, 1996, p. 74. HORGAN y note : « Weinberg répondit en effet qu’il ne voyait pas pourquoi nous devrions nous intéresser à un Dieu qui semble si peu s’intéresser à nous, aussi bon soit il en géométrie » (ibid., p. 77). Au forum du Salk Institute en 2006, WEINBERG déclara : « Tout ce que nous, les savants, pouvons faire pour affaiblir l’emprise de la religion, doit être fait et cela peut finalement être notre plus grande contribution à la civilisation » (New York Times, 21 nov., 2006).

26 Robert MATHEWS, New Scientist, 30 janv., 1999, p. 24.

27 Voyez ce site pour une brève explication :

physics.about.com/od/astronomy/f/AnthropicPrinciple.htm.

John D. BARROW & Frank J. TIPLER, The Anthropic Cosmological Principle, 1986, p. 677 f. Nick HERBERT, Quantum Reality : Beyond the New Physics : An Excursion into Metaphysics and the Meaning of Reality, 1987, p. 16-29. John A. WHEELER, “Bohr, Einstein, and the Strange Lesson of the Quantum”, Mind and Nature, Éd. Richard Q. Elvee, 1981, p. 18-20. George GREENSTEIN, The Symbolic Universe : Life and Mind in the Cosmos, 1988, p. 222-224.

28 La mathématique du « Modèle standard » de l’atome a la malheureuse anomalie de produire un électron avec une masse-énergie au repos infinie. Puisque par d’autres moyens la science a déterminé que l’énergie au repos est de 0,511 MeV, il faut une « renormalisation » des mathématiques du Modèle standard, ainsi on ajoute à la main la valeur de 0,511, et on n’est pas plus avancé. Cette procédure est justifiée pour la raison que « l’infini positif divisé par l’infini négatif » est une valeur indéterminée ; donc, 0,511 est une valeur à ajouter aussi bonne qu’une autre. (Cf. D. L. HOTSON, “Dirac’s Equation and the Sea of Negative Energy”, Infinite Energy, Issue 43, 2002, p. 3).

29 FEYNMAN, dans The Strange Theory of Light and Matter, 1985, p. 128.

30 James GLEICK, Genius : The Life and Science of Richard Feynman, 1992, p. 378. La remarque de Feynman n’était pas pour rire. L’auteur commente : « Il fit une remarque sérieuse – il l’a répétée toute la journée – qui reflétait son sentiment intime sur la renormalisation. Le problème était d’éliminer les infinis dans les calculs, dit-il, et « nous avons mis au point une méthode pour les cacher sous le tapis. » » À propos de la dernière invention de la physique, la théorie des cordes, FEYNMAN a déclaré : « Je suis un vieil homme maintenant et ce sont des idées nouvelles qui me paraissent folles et il semble qu’elles soient sur la mauvaise voie… Je pense très fortement que c’est absurde. » (P. C. W. DAVIES & J. BROWN, Superstrings – A Theory of Everything, Cambridge Univ. Press, 1998, p. 193-194).

31 D. L. HOTSON, “Dirac’s Equation and the Sea of Negative Energy”, Infinite Energy, 8, 43, 2001, p. 37.

32 « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide ; les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit ! » et la lumière fut »(Gn 1, 1-3).

33 Stephen HAWKING, A Brief History of Time : from the Big Bang to Black Holes, 1988, p. 141. Dans son second livre, l’auteur développe cette idée, traitant l’univers comme étant comme Dieu, sans commencement ni fin : « L’univers serait indépendant et impassible à tout ce qui lui est extérieur. Il ne serait ni créé ni détruit. Il SERAIT, tout simplement. Tant que nous croyions que l’univers avait un commencement, le rôle d’un créateur semblait clair. Mais si l’univers est vraiment complètement indépendant, sans frontière ni bord, sans commencement ni fin, alors la réponse n’est pas si évidente : quel est le rôle d’un créateur ? » (A Brief History of Time, 2005, p. 103) ; ajoutant plus tard des remarques naïves : « Où a-t-il besoin d’un créateur, et si oui, a-t-il quelqu’autre effet sur l’univers ? Et qui L’a créé ? » (Ibid., p. 142). Selon John HORGAN : « Il n’a pas sa place, était sa réponse ; une théorie finale exclurait Dieu de l’univers et avec lui tout mystère. Comme Stephen Weinberg, Hawking espérait mettre en déroute mysticisme, vitalisme, créationnisme de l’un de leur dernier refuge, l’origine de l’univers. Selon un biographe, Hawking et son épouse Jane se séparèrent en 1990 en partie parce qu’elle, dévote chrétienne, était de plus en plus offensée par son athéisme. » (The End of Science, p. 94-95). À un autre endroit, Hawking a écrit : « Ce que j’ai fait c’est montrer qu’il est possible que le commencement de l’univers ait pu être déterminé par les lois de la science. Dans ce cas, il ne serait pas nécessaire de faire appel à Dieu pour dire comment l’univers a commencé. Cela ne prouve pas que Dieu n’existe pas, mais seulement qu’Il n’est pas nécessaire. » Parfois, Hawking semble diviniser l’univers, ou lui attribuer des choses que la religion n’attribue qu’à Dieu seul. Il écrit : « Cependant, dans un autre genre de temps, l’univers n’a pas de frontière. Il n’est ni créé ni détruit. Il est, tout simplement… L’expansion fut une bonne chose en ce qu’elle produisit tout le contenu de l’univers, très littéralement à partir de rien. Lorsque l’univers était un seul point, comme le pôle nord, il ne contenait rien. » (Black Holes and Baby Universes, p. 68 & 97).

34 Carl SAGAN, Cosmos, 1980, p. 249. Voir aussi ses livres méprisants envers la religion, e.g., Broca’s Brain, 1979, et Dragons of Eden, 1977.

35 Gn 3, 5.

36 Rm 1, 20. Comme Emmanuel KANT le remarqua : « Deux choses emplissent l’esprit d’une admiration et d’un respect toujours nouveau et croissant : le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi. »

37 Rm 1, 25.

38 SAGAN, cité dans U.S. News and World Report, 23 décembre 1991, p. 61. Autres citations semblables de cet auteur : « Une naïve vue occidentale se représente Dieu comme un mâle de grande taille, à peau claire avec une grande barbe blanche, qui est assis sur un très grand trône dans le ciel et qui compte la chute du moindre moineau. » (The Varieties of Scientific Experience, p. 149); « Si nous désirons croire que les étoiles se lèvent et se couchent pour nous, que nous sommes la raison d’être de l’univers, la science nous rend-t-elle service en dégonflant nos vanités ?… Quant à moi, il m’est bien préférable de saisir l’univers tel qu’il est réellement plutôt que de persister dans l’illusion, pour satisfaisante et rassurante qu’elle soit » (The Demon-Haunted World : Science as a Candle in the Dark, 1996, p. 12). « Dans nombre de cultures, il est habituel de répondre que Dieu a créé l’univers à partir de rien. Mais ceci est pure réponse dilatoire. Si nous voulons poursuivre courageusement la question, nous devons évidemment demander ensuite d’où vient Dieu ? Et si nous trouvons qu’on ne peut pas répondre, pourquoi ne pas sauter une étape et dire que l’origine de l’univers est une question à laquelle on ne peut pas répondre ? Ou bien, si nous disons que Dieu a toujours existé, pourquoi ne pas gagner du temps et conclure que l’univers a toujours existé ? » (Cosmos, p. 257).

39 Ga 6, 7 : « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’on aura semé, on le moissonnera. »

40 Cf. 2 Th 2, 11 ; Rm 1, 24-31 ; Nb 11, 18-20.

41 Ps 2, 4 ; 37, 13 ; 59, 9 ; Pr 1, 26 ; Ha 1, 10 ; Sg 4, 18.

42 SAGAN écrit : « Comme il est clairement affirmé à chaque Rosh hashana et à chaque mariage juif, l’univers a moins de 6 000 ans » (The Demon-Haunted World: Science as a Candle in the Dark, p. 325). Sagan devait aussi bien connaître l’enseignement suivant du Dt 4, 19 : «  Prenez bien garde, de peur que, levant les yeux vers le ciel et voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l’armée des cieux, tu ne sois attiré à te prosterner devant eux et à leur rendre un culte, eux que YHWH, ton Dieu, a donnés en partage à tous les peuples qui sont partout sous le ciel. »

43 Stephen GOULD, Wonderful Life, 1989, p. 318.

44 Alan RAUCH, Useful Knowledge: The Victorians, Morality and the March of Intellect, 2001, p. 12 ; souligné par nous.

45 Malheureusement, WATSON était religieusement sceptique. À l’âge de 74 ans il déclara que les explications religieuses étaient « des mythes du passé… À chaque fois que vous comprenez quelque chose, la religion devient moins vraisemblable. C’est seulement avec la découverte de l’hélice double, et de la révolution génétique qui s’est ensuivie, que nous avons eu des raisons de penser que les pouvoirs, traditionnellement tenus pour être la propriété exclusive des dieux, pourraient un jour être les nôtres. » Crick et Watson se vantaient de ce que leur but principal était de « discréditer l’existence de Dieu ». Francis CRICK (†2004) a dit récemment : « L’hypothèse de Dieu est assez discréditée… L’archevêque Ussher prétendait que le monde fut créé en 4004 av. J.-C. Maintenant, nous savons qu’il a 4,5 milliards d’années. Il est très étonnant pour moi que les gens continuent d’accepter les affirmations religieuses. Les gens comme moi se passent parfaitement bien des vues religieuses. » (London Daily Telegraph cité dans The Washington Times, 3-24-2003). Mais parfois, plus sérieusement, il admettait que « l’origine de la vie semble presqu’un miracle, si nombreuses sont les conditions qui devaient être satisfaites pour qu’elle marche… Chaque fois que j’écris un article sur l’origine de la vie, je jure de n’en plus écrire d’autre parce que ce sont trop de spéculations courant après trop peu de faits. »

46 Si 40, 1-7.

47 Paul DAVIES, God and the New Physics, 1983, p. viii. Dans ses deux lettres du 8-9 août 2004 qu’il m’a envoyées, l’auteur confirme mon interprétation de ses vues : « En un mot, j’ai toujours plaidé contre l’invocation d’un Dieu quelconque pour créer l’univers dans le Big bang. Je pense que la physique peut expliquer le Big bang sans intervention surnaturelle. L’endroit exact pour situer la question de Dieu est dans les lois de la physique, pas dans les conditions initiales… J’ai longtemps plaidé contre la notion d’un Dieu quelconque résidant dans le temps et qui a précédé l’univers… La doctrine chrétienne classique de création ex nihilo ne veut PAS dire que Dieu créa le monde à un moment dans le temps comme un acte temporel. Ceci est une erreur de la théologie classique. » Ralph ESTLING, qui a aussi contacté DAVIES sur cette question, écrit : « J’ai correspondu avec Paul Davies sur la théorie cosmologique… Je lui ai demandé ce qu’il entendait par « Rien ». Il m’a répondu qu’il avait interrogé Alexander Vilenkin… et Vilenkin lui avait répondu : « Par rien, je veux dire rien » », in Skeptical Inquirer, janv./fév., 1995, p. 69-70.

48 Signifiant : « Sans Dieu et à partir de rien ».

49 Andrei LINDE, “The Self-Producing Inflationary Universe”, Scientific American, Magnificent Cosmos, 1998, p. 99. L’auteur énumère ensuite cinq autres problèmes soulevés par la théorie traditionnelle du Big bang. Pour les résoudre, il postule que « l’énergie dans le champ scalaire » et « les fluctuations quantiques » produisent tous les ingrédients dans une super expansion. Il écrit : « Notre univers apparaît homogène et uniforme parce que toutes les inhomogénéités furent étirées par 1010^12 (1 suivi d’un trillion de zéros)… Ce formidable jaillissement résout immédiatement la plupart des problèmes de la vieille théorie cosmologique » (ibid., p. 101). Mais il comprend que c’est trop beau pour être vrai. Si toutes les inhomogénéités étaient étirées, comment les galaxies se seraient-elles formées ? La réponse est que, tout en enlevant les inhomogénéités antérieures, l’expansion en crée d’autres en même temps … « L’évolution de la théorie de l’expansion a donné naissance à un paradigme cosmologique complètement nouveau, qui diffère considérablement de la vieille théorie du Big bang et même des premières versions du scénario de l’expansion. Dans celui-ci, l’univers paraît être à la fois chaotique et homogène, en expansion et stationnaire. Notre demeure cosmique grandit, fluctue et se reproduit éternellement en toutes formes possibles, comme si elle s’adaptait d’elle-même à tous les genres possibles de vie » (ibid., p. 102).

50 Edward P. TRYON, “What Made the World ? ”, New Scientist, mars 1984, p. 15. Dans un autre article, l’auteur écrit : « Notre univers est simplement l’une de ces choses qui arrivent de temps en temps. » (“Is the Universe a Vacuum Fluctuation ? ”, Nature, 246, déc. 1973, p. 396-397).

51 Alan GUTH & Paul STEINHARDT, “The Inflationary Universe”, Scientific American, mai 1984, p. 128. David BERLINSKI a répondu à GUTH : « Ainsi, Alan Guth écrit avec un heureux étonnement que l’univers a réellement jailli de <essentiellement rien du tout>… Il semblerait donc que <essentiellement rien> possède à la fois extension spatiale et masse. Tandis que ces faits peuvent paraître anodins à Guth, d’autres peuvent soupçonner que le rien, comme la mort, n’admet pas de degrés » (“ Was There a Big bang ? ”, Commentary, fév. 1998, p. 37). D. Berlinski est membre du Discovery Institute et Dr en philosophie de Princeton.

52 John GRIBBIN, “Cosmologists Move Beyond the Big Bang”, New Scientist, 110, n° 1 511, 1986, p. 30.

53 Victor STENGER, “Was the Universe Created”, Free Inquiry 7, 3, été 1987, p. 26. L’auteur était physicien à l’université d’Hawaï. Dans une autre publication, il ajoutait : « L’univers révélé par la science montre l’humanité comme un grain infinitésimal dans l’espace et dans le temps, avec une possibilité aléatoire d’être un facteur important capable d’affecter les événements » (Free Inquiry, 23 sept. 2003, p. 40).

54 Terry PRATCHETT, Lords and Ladies, 1996, p. 7.

55 Philip & Phylis MORRISON, “The Big bang : Wit or Wisdom ? ” Scientific American, fév. 2001, p. 93. Après avoir donné une brève histoire du répertoire des théories cosmologiques qui ont toutes été renversées, les deux auteurs ajoutent : « Nous ignorons tout simplement nos origines cosmiques ; de fascinantes alternatives abondent, mais aucune ne s’impose. Nous ne connaissons pas les détails de l’expansion, ni ce qu’il y avait avant, ni la nature de la matière noire invisible, ni la nature des forces de répulsion qui affaiblissent la gravité. Le livre du cosmos est toujours ouvert. Notez soigneusement ceci : nous ne voyons plus le Big bang comme une solution directe. L’expansion efface la preuve de l’espace, du temps et de la matière passés. Le commencement – s’il y en eut un – n’a pas encore été lu. Il est trompeur de garder si longtemps le terme même exprimant un commencement à partir de rien. La chanteuse composera une nouvelle chanson lorsque la question sera tranchée » (ibid., p. 95).

56 “Before the Big bang There Was…What ? ”, The New York Times, 22 mai 2001.

57 Andrei LINDE, “The Self-Producing Inflationary Universe”, Scientific American, Éd. Magnificent Cosmos, 1998, p. 102.

58 Dn 12, 4, 7 & 10.

59 Qo 3,11 ; 8,17.

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