La Datation du Linceul de Turin par radiocarbone : à propos du livre de Madame van Oosterwyck-Gastuche et de quelques résultats récents

Par R.P. Jouvenroux

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Résumé : Au symposium de Rome (1993), l’auteur avait examiné les incohérences statistiques de la datation du Linceul de Turin par le radiocarbone. Il était donc bien placé pour rendre compte de l’ouvrage de Marie-Claire van Oosterwyck sous le double aspect de sa force probante et de son intérêt historique. L’ouvrage expose tout d’abord les hypothèses et les incohérences qui permettent de conclure au manque de fiabilité des datations radiocarbone en général. Puis l’application en est faite au cas particulier que constitue le tissu du Linceul. Suit une discussion des deux thèses critiques en présence : migration du C14 et substitution de l’échantillon. On constate une fois de plus que les statistiques sont souvent déviées et utilisées pour masquer la réalité. Il est à souhaiter, en revanche, que cet épisode de la datation du Saint Suaire provoque une saine réaction et un perfectionnement des méthodes scientifiques de datation.

Il y aura bientôt deux ans, François-Xavier de Guibert a édité un livre décisif sur le Linceul de Turin à propos de sa datation par les techniques du radiocarbone. On sait que les laboratoires qui ont conduit les analyses de datation ont offert des dates à peu près convergentes de fabrication vers le XIVème siècle. Ceci a fait couler beaucoup d’encre, au point de diviser les chrétiens sur l’attitude à avoir vis-à-vis de cette relique. Il était donc nécessaire qu’une étude y soit consacrée. C’est ce  à quoi s’est attachée Madame Van Oosterwyck-Gastuche (1999), et son livre nous offre un important travail sur ce sujet car il couvre plus de 12 ans de pérégrinations scientifiques, quand une technique de datation, unique, et très sujette à caution,  a voulu s’imposer comme outil définitif et fiable face à toutes les autres recherches. Il nous paraît important d’en reprendre ici l’essentiel car peu de recensions approfondies ont paru ; et le sujet mérite qu’on y porte un réel intérêt.

1. Introduction :

Rappelons tout d’abord que  le protocole de datation du Linceul par radiocarbone fut décidé par l’archevêque de Turin et placé sous la direction du Docteur Michael Tite, du British Museum.

Les mesures furent confiées à trois laboratoires, analysées et synthétisées sous la même direction. Les résultats furent publiés dans la revue Nature dans un article signé de 21 chercheurs parmi lesquels  Damon, Hall, Hedges, Leese, Tite, et al. (1989). Tout de suite les médias s’emparèrent de ces résultats et leur immense majorité s’empressa, sans le moindre effort d’investigation, de se plier au verdict et d’en diffuser la nouvelle comme une avance de la science face à l’obscurantisme.

Très peu de chercheurs ont alors entrepris de s’interroger sur la validité de ces résultats, surtout d’un point de vue scientifique : il faut bien avouer une frilosité assez surprenante chez des gens dont le métier les prédisposerait à s’y intéresser. 

Marie-Claire Van Oosterwyck fait partie de ces rares chercheurs ayant eu l’esprit de ne pas accepter les conclusions ainsi assénées. Il faut reconnaître que tout était là pour impressionner: le British Museum, les techniques du radiocarbone, la caution du cardinal Ballestrero, et puis … les statistiques qui concluaient à un seuil de confiance de 95% pour une date de fabrication du linceul entre 1260 et 1390… Le Linceul se trouvait ainsi rangé dans la catégorie des ‘icônes’….

La crédibilité apportée aux techniques de datation par le radiocarbone est si forte que plusieurs des tenants de l’authenticité du Saint Suaire en sont venus à imaginer, d’ailleurs non sans raisons, que les protocoles de datation avaient dû être faussés par des substitutions d’échantillons.

Mais parmi les premiers sceptiques, on trouve l’auteur de ce livre. Spécialiste en physico-chimie et en cristallographie, elle avait travaillé sur l’importance de l’eau dans les modifications physico-chimiques des matériaux. Comme le Linceul avait subi de forts dommages, surtout dans l’incendie de 1532 à Chambéry (de l’argent fondu l’avait traversé, et il avait été aspergé d’eau dans un milieu à haute température), l’auteur en vint à défendre l’hypothèse de la migration du C14 sous l’effet de la chaleur, de l’eau, et de probables réactions physico-chimiques.

Telle est l’hypothèse défendue dans le livre de Madame Van Oosterwyck, à tout le moins comme facteur d’infléchissement des dates théoriques que l’on peut déduire de l’application du procédé de datation par le radiocarbone.

Il est parfaitement regrettable que, bien que conscients de l’existence de facteurs d’erreurs, la plupart des techniciens des laboratoires “radiocarbone” puissent croire que le simple lavage des tissus ou des matériaux à dater suffirait pour retrouver les ‘vraies dates’.

Mais surtout, le livre de M.-C. van Oosterwyck propose un nombre exceptionnel de considérations sur la fiabilité des techniques de datation par radiocarbone et sur qu’il faut en penser dans leur application au Linceul de Turin.

Au delà des considérations scientifiques, le livre présente le grand intérêt d’identifier tous les protagonistes qui ont été plus ou moins liés à l’aventure bancale de cette datation ; et là, il faut dire que le lecteur est conduit à découvrir toutes les rivalités, les coups fourrés, les retournements, la mauvaise foi, les révérences serviles, les mutismes de certains, ou, à l’inverse, les affirmations sentencieuses de scientifiques d’aventure, plus prompts à se mettre en avant qu’à privilégier la vérité, ou, à tout le moins, la prudence. L’auteur dispose à l’évidence de la plus grande base d’information que l’on puisse avoir sur ce problème. A peu près tout ce qui s’est écrit ces dernières années, publié ou non, se trouve évoqué ici. Il ne s’agit donc pas d’un livre comme tant d’autres sur le Saint Suaire qui sont la plupart du temps des compilations, souvent bonnes mais n’apportant que rarement des informations originales. Ici il en va tout autrement. Et l’on avance de surprise en surprise.

Du fait du sujet central de l’ouvrage, l’auteur est conduit tout naturellement à élargir ses champs d’investigation, au delà du Linceul, vers tous les domaines où le radiocarbone est invoqué aujourd’hui en tant que ‘chronomètre’ fiable. L’auteur, spécialiste non seulement de physico-chimie mais aussi de minéralogie, en vient à déborder sur d’autres sujets comme la paléontologie, la géologie, et aussi les théories dites de l’évolution. Il en résulte un ouvrage très important couvrant quelques 349 pages et d’un grand intérêt sur toutes ces questions.

C’est un livre qu’il serait bon d’ailleurs de faire connaître en particulier à de jeunes scientifiques, bien que de nombreux passages soient accessibles au plus grand public, et surtout à tous ceux qui peuvent croire que la science ne saurait être l’apanage des croyants. Il nous paraît que c’est bien plutôt le contraire.    

Nous ne saurions prétendre recenser ici toutes les facettes d’un tel ouvrage. Nous nous contenterons d’attirer l’attention sur quelques points.

On conseille tout d’abord  de se reporter de la page 7 de la présentation du début de l’ouvrage, à l’annexe V où le problème des datations “radiocarbone” est exposé de façon lumineuse. De nombreux scientifiques en tireraient profit. On ne saurait aujourd’hui parler du Saint-Suaire sans avoir lu ces pages.

Outre cela, le livre se divise en deux grandes parties:

– l’une sur le radiocarbone, qui constitue un quart du livre,

– l’autre sur le Linceul et sa datation.

Il se termine par diverses annexes très intéressantes.

2. Méthodes de datation par Radiocarbone :

La première partie de l’ouvrage est consacrée à la théorie et aux techniques liées à la dégradation de la radioactivité du carbone due à l’isotope C14, dit carbone 14, qui est radioactif. La théorie en est simple et postule une diminution de moitié de la radioactivité tous les 6000 ans environ. On attribue cette découverte à Libby, Anderson, et Arnold en 1949, dont le premier obtint le prix Nobel en 1960. Ceci est exposé dans l’Annexe I où sont donnés la formule de Rutherford et Soddy et le schéma qui l’accompagne. Ceci s’applique généralement au cas des matériaux constitués avec une part de cet isotope, ce qui est le cas de tout le vivant, plantes et animaux ; mais cela touche aussi l’eau, etc.

Si la théorie est admise, c’est sur le “environ” que les choses se compliquent. En effet de nombreux facteurs peuvent altérer cette dégradation. Soit par des enrichissements, soit par des appauvrissements, soit par la modification des émissions ou la dilution du C14. Bien que ces facteurs soient admis et reconnus par les techniciens, on doit s’étonner de leur confiance dans les procédés de corrections auxquels ils font appel.

Ainsi de la dendrochronologie (conduisant à des rectifications déduites des analyses C14 faites sur les anneaux de croissance d’anciens arbres), des lavages divers, des rectifications dues à la nature des terrains, ou aux époques pressenties, etc. Ces rectifications peuvent conduire à ‘redresser’ les variations souvent très importantes que l’on peut observer par rapport aux anciennetés pressenties ou supposées. D’autres interrogations surgissent à propos des instruments de mesure eux-mêmes comme l’AMS. 

Le livre fait ici appel aux radiocarbonistes eux-mêmes, dont les publications montrent des hésitations insoupçonnées du commun des mortels. La seule chose sûre est que ces techniciens sont unanimes pour se trouver des raisons de conclure à la crédibilité de leurs travaux malgré les nombreuses incertitudes qu’ils prétendent généralement avoir maîtrisées.

Tout l’intérêt du travail de l’auteur est de montrer l’extraordinaire variété des affirmations et des manipulations qui entourent les datations par radiocarbone.

Pour M.-C. van Oosterwyck, toutes les applications des techniques radiocarbone, en paléontologie comme en histoire, sont à regarder avec une très grande prudence . Elle le montre avec un grand sérieux et souvent en faisant appel aux auteurs des datations eux-mêmes. On commence d’ailleurs à voir dans la littérature des allusions à ces incertitudes, et nous pensons que plus d’un aujourd’hui reprend les considérations de l’auteur, tout en taisant les différents articles qu’elle a pu produire sur le sujet.

L’auteur en est conduit à remettre en cause les théories de référence des âges géologiques, presque inchangées depuis Lyell (p.244) au début du 19ème siècle, de même que les théories de l’évolution de Darwin (p.249) qui font toutes office de dogmes scientifiques, ainsi que sur les hominidés (p.245) où l’auteur soulève plusieurs lièvres en particulier sur les restes de ‘Lucy’ qu’on a eu trop tendance à voir comme une sorte de déesse-mère originelle… Le livre éveille de nombreuses questions sur le sérieux des datations  invoquées par certains géologues ou paléontologues: la glaciation de Wurm (18 000), la grotte de Lascaux (17 000), Alleröd (11 000). Pour les dates remontant jusqu’au paléolithique, beaucoup sont partis du principe que les datations au C14 étaient “infaillibles”.

Le livre montre justement que si le C14 est un “chronomètre” ‘de principe’, il est -de toutes les techniques de mesure- probablement la moins sûre. Les travaux de l’auteur le disent avec beaucoup d’aplomb, avec courage, envers et contre tous ceux qui, un jour ou l’autre, finiront par s’attribuer de ne jamais avoir vraiment contredit cette opinion. 

 3. Datation du Linceul  par Radiocarbone :

La deuxième partie de l’ouvrage est étonnante par les connaissances de l’auteur sur l’histoire du  Saint Suaire depuis quelque 15 ans, surtout à propos de sa datation par radiocarbone. Elle paraît avoir été témoin de presque tout ce qui s’est passé et nul autre ne pouvait probablement le faire aussi bien. De Gove, qui se dit l’inventeur de l’AMS, -‘l’appareil à mesurer le C14 sur de petits échantillons’-, et qui finira par être éliminé des processus de datation ; de la prestigieuse Académie Pontificale des Sciences, tellement effacée, sinon absente ; puis de l’affaire des six laboratoires de datation radiocarbone, dont seuls trois seront retenus avec élimination des moins sûrs (?) ; enfin des spécialistes des tissus à la mémoire vacillante, des archevêques versatiles.. Thèses, antithèses, attitudes des ‘pour’ puis  des ‘contre’…  On découvre là tout ce que le grand public ne savait pas, ni même les journalistes dont le savoir se limite généralement à glaner quelques opinions sur les parvis, ni les théologiens incroyablement absents. Probablement, la seule personne capable de reconstituer cette histoire était l’auteur. Que quelqu’un ait été là pour noter tout ce qui se passait, et en reconstituer l’histoire, les protagonistes ne s’en doutaient guère !..

Nous n’allons pas reprendre ici toute cette incroyable histoire, sauf peut-être en rappeler le cadre et les acteurs:

-d’abord Turin où le Saint-Suaire est arrivé en 1578. Celui-ci est propriété du Pape depuis 1983, date à laquelle il lui fut donné par testament par l’ex-roi Umberto II, à condition qu’il restât conservé à Turin.

-le cardinal Ballestrero, archevêque de Turin, qui a autorisé les prélèvements faits en 1988 en vue d’une datation par  radiocarbone.

C’est ce même cardinal qui, la datation faite, a surpris des millions de croyants, en annonçant aux médias que le Saint-Suaire serait une ‘icône’ du moyen-âge… avec une probabilité de 95%…

 -le STURP, ‘Shroud of Turin Research Project’, Association internationale d’étude sur le Saint-Suaire. En 1978, cette Association a réalisé un ensemble important d’études approfondies sur le Saint-Suaire (rayons X, fluorescence, microchimie sur les fibres, ultraviolet).

Dans la continuité, Jackson et al. (1982) utilisant un analyseur d’image VP-8, obtiendront une image tridimensionnelle.

-les ‘carbonistes’ qui s’accrochent -encore- désespérement à la théorie de Libby de décroissance exponentielle du C14 et à l’infaillibilité de l’AMS.

 -le CIELT, Centre International pour l’Etude du Linceul de Turin, association installée à Paris, organisatrice de plusieurs colloques, dont le fameux colloque de Rome, éditant aussi une revue, et dont l’histoire apparaît mouvementée.

-les ‘anti’ notoires et irréductibles, dont plusieurs se retrouvent autour de la revue confidentielle ‘Approfondimento SINDONE’ (cf. Hedges (1998), Joe Nickell (1987, 1999))

-et quelques autres personnages souvent dans l’ombre et non moins importants.

La première chose à rappeler est que le Linceul, qu’on le fasse remonter au Christ, où qu’on se limite à le suivre depuis son apparition à Lirey près de Troie au début du XIVème siècle, a subi un nombre incroyable de déplacements, de manipulations et d’ostensions. Un des premiers étonnements est alors de constater que le lin dont il est constitué, ainsi que l’image qu’il porte, puissent apparaître avec si peu d’altération. Il a pu même être sauvé in extremis de l’incendie du 4 décembre 1532 à Turin. De même, encore récemment, les 11-12 avril 1997, sans la présence d’esprit du pompier Mario Trematore, il se serait de nouveau trouvé la proie du feu. Il y a belle lurette que les drapeaux de Napoléon aux Invalides ont, quant à eux, perdu l’essentiel de leur intérêt.

Quant on pense que pratiquement rien de cette histoire mouvementée n’a été abordé dans l’article de datation de ‘Nature’ – alors que d’aucuns se seraient interrogés sur la fiabilité de ces méthodes dans de telles modifications des conditions ‘toutes choses égales par ailleurs’ que réclament les statistiques – on ne peut que rester coi devant l’illusion scientifique qui a pu en résulter. Dans son travail, Madame Van Oosterwyck insiste sur une idée qui lui est propre et dont la question reçoit des éléments de réponse très sérieux, bien que le problème reste encore largement ouvert, à savoir les possibilités de migration des teneurs en radiocarbone sous l’effet de divers agents, en particulier des hautes températures et de l’eau.

Ceci s’explique pour une part par les antécédents scientifiques de l’auteur qui a révélé la force catalytique de l’eau dans de nombreuses transformations physico-chimiques1.

Le très grand intérêt de toute cette partie est de nous faire suivre pas à pas toute l’histoire qui a entouré la datation du Saint Suaire. Il s’agit d’un récit très complet, chronologique, où le lecteur va de surprise en surprise et finit par comprendre l’aspect très approximatif des travaux de datation. On finit par se demander si c’est la science qui a prévalu ou bien les intérêts personnels de quelques-uns.

En tous les cas, le lecteur en vient presque à croire  qu’il lui incombe d’aller investiguer lui-même dans le secret des tiroirs des laboratoires pour savoir où sont les données qui ont servi à établir les datations publiées à grand renfort de publicité. Elles seules permettraient de rétablir les erreurs de calculs que nous avons pu dévoiler dans notre première étude au symposium de Rome.

Précisons que des calculs ont été repris récemment (cf. CRC, 2000) avec certaines méthodes invoquées, comme la méthode des rangs de Wilcoxon-Mann-Whitney.

Ce test (qui s’applique effectivement sur des données distribuées non forcément normales) a pour intérêt de repérer si des données obtenues sur deux ou plusieurs sous-populations d’une population donnée, sont bien réparties  selon la distribution du caractère étudié dans la  population totale. La non-satisfaction de ce test, et c’est ce à quoi aboutit l’article de la CRC de mai 2000, amène à conclure que les données d’Oxford ne sont pas issues de la ‘même population’ ce qui, d’après cet article, tendrait à dire que les données d’Oxford auraient été obtenues en traitant un échantillon différent. Cette thèse peut se défendre ; elle doit cependant être considérée de façon prudente car les instruments étant recalibrés à chaque nouvelle ‘vague’ d’expériences, rien ne dit que ces calibrages n’aient pas été eux-mêmes porteurs  des disparités que l’on voit  à propos du Linceul sur le tissu d’Oxford par rapport à ceux des deux autres laboratoires que sont Arizona et Zurich.

En déduire qu’Oxford  aurait traité un autre échantillon que celui du Suaire est alors possible, mais il faut reconnaître que ça ne changerait guère les conclusions !!! En revanche il nous paraît bien légitime de faire appel à une  méthode, telle que celle de Ward et Wilson, qui tient justement compte des disparités entre les machines. Par contre le problème apparaît quand on valorise les données provenant de sous-populations moins dispersées (comme Oxford), et nous avons déjà dit par ailleurs que les fondements mêmes de la méthode sont critiquables du fait qu’elle attribue une plus grande ‘robustesse’ aux données émanant du ou des appareils dont la dispersion est la plus faible (ceux d’Oxford). Cette pétition de principe est tout à fait étrange. Par exemple si l’échantillon d’Oxford n’offrait en lui-même que très peu de  variabilité mais avait été fortement pollué et de façon plus homogène, quitte à déplacer la date réelle, alors que les autres laboratoires auraient eu des échantillons inégalement pollués (nous doutons qu’on puisse évacuer aussi cavalièrement les problèmes de pollution..), entraînant des dates plus dispersées, que faut-il croire ? Que c’est l’échantillon le plus pollué, donc dont la date est la plus fausse, qui devrait imposer sa date aux autres ? Si les échantillons étaient par contre homogènes pour les 3 laboratoires, les disparités entre les données seraient alors  à attribuer aux appareils des 3 laboratoires. Le moins qu’on puisse dire alors, c’est que la calibrage des appareils a l’air de n’obéir à aucune rationalité :

– pour l’échantillon 3 (le lin de la momie de Cléopâtre daté d’environ 2000 ans),  la plage des dates obtenues aboutit au classement A, O, Z (Arizona donnant les dates les plus anciennes et Zürich les plus récentes) 

– pour l’échantillon 2 (lin provenant d’une tombe de Nubie et daté du Xiè au XIIè siècle), l’ordre est O, Z, A

– pur l’échantillon  4 (prélevé sur la chape de St Maximin), l’ordre, par ancienneté décroissante est O, A, Z

– pour l’échantillon 1 (le linceul de Turin), l’ordre est O Z A, avec Oxford assez décalé vers le passé pour ramener les données vers une date estimée de fabrication moyen-ageuse ?

Tout ceci un petit peu comme s’il s’agissait de ‘balances déréglées dont le dérèglement varierait sans raison, au gré des calibrages…

Dans la CRC, on préconise une hypothèse de malversation et de substitution

4. Thèse de la substitution :

Madame van Oosterwyck aborde alors l’hypothèse d’une substitution des échantillons, ce qui aurait permis aux laboratoires de donner une date moyen-âgeuse à un tissu… fabriqué au moyen-âge ! Naturellement, tout en faisant croire qu’il s’agissait d’échantillons pris du Linceul de Turin. Cette idée a l’avantage de ne pas conduire à critiquer l’exactitude des datations radiocarbone. Cette idée est défendue par plusieurs, d’abord par Bonnet-Eymard de la CRC. L’auteur dit ce qu’il faut en penser,  sans suivre le chemin de la facilité, et apporte deux grands points de vue à l’encontre des hypothèses de substitution :

-l’analyse photographique de Madame H. Leysen, experte en tissus (p. 156, 302) ;

-les datations ‘radiocarbone’ effectuées sur l’échantillon ‘R’ de Raes. Il est tout à fait curieux de voir à quel point elles viennent  corroborer les hypothèses de migration que défend l’auteur (p.154 du livre). Ce n’est donc pas sans arguments que la thèse de la substitution se trouve ainsi mise en doute. Malgré tout, le suivi des manipulations des échantillons pris sur le Linceul n’est pas aisé.

Il peut toujours subsister des zones d’ombre, surtout quand on connaît le parti pris ou les idées a priori, guère objectives, de nombreux acteurs dans cette histoire. Quoiqu’il en soit, la vérité finira bien par émerger.

5. Lavages et actions de l’eau :

La question se pose de savoir s’il y a eu migration du C14, ce qui justifierait que l’on ait pu trouver une date du moyen-âge alors que le tissu serait bien plus ancien. Plusieurs hypothèses peuvent être émises:

a) soit  l’eau portée à très haute température par aspersion d’éléments surchauffés produit une ‘migration’ des atomes de C14 vers les zones périphériques des taches. Ce qui “rajeunit” la datation des parties où le C14 aurait migré. 

Cette hypothèse est complexe et demanderait des investigations approfondies que l’auteur laisse en suspens. En tous les cas, la migration des atomes nous parait moins probable qu’une pure migration de polluants. Et si cette migration peut être le fait d’un déplacement des molécules de polluants, intérieures ou extérieures aux fibres, bien d’autres hypothèses peuvent être imaginées. Que se passe-t-il en effet au niveau des fibres elles-mêmes ou même au niveau atomique, lorsqu’agissent de fortes températures? Plusieurs pistes peuvent être exploitées qui ont déjà vu un début de réponses dans des travaux conduits à l’instigation de l’auteur et pilotés par Guy Berthault. Reste alors à savoir si cette migration s’est faite

.vers l’intérieur des échantillons (ce qui expliquerait leur datation au XIVème siècle dans le cas des trois laboratoires),

.ou bien en dehors des échantillons, ce qui, à l’opposé, pourrait expliquer les dates proches de 2000 ans données antérieurement et de façon ‘discrète’ par Raes (voir p.154) dont les mesures précédant celles des 3 laboratoires, et faites de façon plus ou moins ‘privée’, ont été occultées… Le tissu retrouverait là sa véritable ancienneté. De toute façon l’échantillon de Raes semble bien avoir été prélevé dans un coin très atteint par l’eau lors de l’incendie de Chambéry, et même peut-être de façon plus accusée que pour les échantillons des laboratoires ultérieurs.

Evidemment on serait plus tranquillisé  s’il y avait eu  similitude de résultats entre ceux des trois laboratoires et ce que l’on sait de Raes.

b) soit l’eau surchauffée n’a pas produit de changement dans les densités relatives de C14. S’il n’y a pas eu de migration significative, une autre cause d’erreur doit être réexaminée, à savoir l’effet des lavages à température non trop forte qui avaient pour but de purifier le tissu des polluants dont il a pu se charger au cours des âges. Ces lavages ont été conduits préalablement par les trois laboratoires. Cependant on peut rester dubitatif sur l’efficacité des méthodes de lavage. Certains en viennent en effet à affirmer que   même des agents lavants reconnus comme efficaces ne suffisent pas à éliminer des polluants comme les ‘revêtements bactériens’ (‘bioplastic coating’).

Les tâches de ‘rouille’ non éliminées par les Clarisses montrent bien que deux phénomènes l’un  de forte migration de polluants et l’autre d’une imprégnation directe des fibres par un liquide chargé différemment en C14 ont eu lieu. Le premier phénomène, classique, est visible dans les taches dont les auréoles montrent un déplacement de pollution. Si les laboratoires ne prouvent pas que leurs techniques de lavage sont vraiment efficaces, l’hypothèse que le tissu n’a pas été suffisamment nettoyé peut conduire à justifier les dates du moyen-âge obtenues alors que le tissu date bien d’il y a deux mille ans. On peut constater aussi que la température signalée par les laboratoires n’a pas excédée 80°C. A-t-on l’assurance qu’il y a eu une véritable analyse des effets de ces lavages? Ces lavages concernent quelles parties des fibres ? L’extérieur ? L’intérieur ? Quelle est d’ailleurs la constitution de ces polluants ? Pourrait-on dater les polluants seuls ?  On pourrait faire ce genre de vérification sur le Linceul sans l’altérer en rien… dater les polluants et rien qu’eux… Il y a des parties du Linceul où il serait très intéressant de le faire, – sous réserve bien sûr de pouvoir prélever une quantité suffisante de polluants pour les mesures C14.

Il faut signaler aussi qu’on a beaucoup glosé sur les différences de résultats entre les trois laboratoires. Nous avons montré dans une publication antérieure que, contrairement à certaines études statistiques, les différences n’étaient pas statistiquement significatives, et ce n’était qu’apparence due à des erreurs de calculs non redressés. 

Par contre cette convergence est justement ce qui intrigue. D’autant plus que les techniques de lavage des trois laboratoires ne sont pas les mêmes… Et tout cela à moins de 80°… Il aurait été plus normal de trouver des dates bien plus distinctes entre les laboratoires..

Précisons que l’article de Nature évoque les ‘lavages’ effectués par les trois laboratoires (cf. par exemple la traduction en français de l’article de ‘Nature’, faite par la revue de la CRC, et donnée très opportunément dans le livre, ce dont on doit remercier la CRC). Quand on se reporte à cette traduction on peut lire que les trois laboratoires ont fait des études très minutieuses au microscope pour ‘éliminer’ toute trace de ‘polluant’. Nulle indication sur les microscopes utilisés. Y-a-t-il eu disparition de tous les corps étrangers…. Tous ? Même à l’intérieur des fibres ? Mais alors à quoi ont servi les lavages qui ont suivi ? Oxford a utilisé pour cela une ‘pipette aspirante”, puis de l’éther à 40°. Il a séparé ses échantillons (les 4 tissus) chacun en trois… . 

Zurich a séparé chacun de ses échantillons en deux, puis en d’autres sous-échantillons. Il a utilisé des bains à ultrasons… Quant à Arizona il a séparé ses échantillons en 4 sous-échantillons chacun, séparés en deux groupes avec des traitements différents de lavages . Quelques soient les produits de lavage utilisés (HCl, NaOH, SDS (Omo?), eau distillée, triton-X-100, NaOCl, et généralement dans de fortes dilutions, la température des lavages n’a pas excédé les 80 ° (pour éviter de ‘décaper’ à fond le tissu ? pour éviter d’utiliser de l’eau bouillante dont toute ménagère des anciens temps connaissait  l’efficacité ? Et puis on sait que tout examen microscopique après utilisation de produits biochimiques laisse voir des ‘enzymes’ accrochés aux tissus, tout cela pouvant rajeunir les tissus… ). Qu’en est-il des lavages intérieurs aux fibres ?.. Ici le tissu n’est pas du nylon !….

6. Qui a donc mené toute cette affaire ?

Le Vatican, ou plutôt Turin, a confié, contre toute attente, le soin d’une datation radiocarbone à Monsieur Tite du British Museum. Celui-ci s’est appuyé très fortement sur le laboratoire d’analyse d’Oxford où Hall et Hedges officient.

Il convient de savoir à ce propos, d’une part que l’objectivité d’un Hedges mérite quelques interrogations quand on sait qu’il écrit dans une revue dont la probité est pour le moins trouble. Il s’agit de la revue humaniste ‘Approfondimento Sindone’. Le lecteur peut trouver cela sur internet. On aura remarqué que les ‘3’ données d’Oxford semble être amputées d’une donnée qui aurait fait dater le Linceul, par le jeu des moyennes, après son apparition à Liney.

7. Conclusion :

A la fin de son livre, Madame Van Oosterwyck écrit :

“Encore une fois, la science est venue buter sur le Linceul. De nouvelles perspectives sont apparues, qu’il ne faudrait pas négliger sous peine de voir s’effondrer ce qui reste de notre civilisation”.

Il faut comprendre qu’elle entend là une civilisation qui pourrait encore prétendre à l’objectivité, à l’ouverture aux autres, et à l’attachement à une science sans parti-pris, ou en tous cas respectueuse des opinions contradictoires. Cette phrase s’éclaire d’ailleurs par une autre (p.251):

“Elle (la thèse du Linceul) ouvre une nouvelle voie à la Recherche, qu’il ne faudrait pas négliger, de peur de voir la connaissance scientifique et l’ensemble des connaissances tomber définitivement dans l’incohérence et la dérision.”

Un débat vient d’être lancé par ce livre. Débat qui s’étend bien au-delà du Linceul de Turin. Il s’agit  de celui de la maîtrise des réactions physico-chimiques, surtout dans leurs dimensions isotopiques, d’un énorme effort sur la compréhension des réactions concernant la matière et le vivant. Imaginons par exemple que le C14 radioactif soit pernicieux pour la longévité des êtres vivants…  Peut-être les turiféraires du statu-quo radiocarbone pourraient-ils commencer par se dire “et si après tout… ?”

Au lieu de clouer au pilori les moindres velléités de déviation hors du “scientifiquement admis”.

Il y a encore un point de vue dont ne parle pas l’auteur et qui est peut être le fond de l’affaire. Et si tout ceci n’était finalement qu’une basse affaire de gros sous ? Car, enfin, tous ces laboratoires, comme d’autres, ne font pas leurs analyses gratuitement.. Mais nous pensons que ce n’est pas qu’une affaire de gros sous…

Il serait largement souhaitable que nombre des personnes intéressées, même certaines mises en cause,  reprennent leurs esprits. Si “penser, c’est dire non, agir c’est dire oui.”

Finalement, après une leçon de philosophie scientifique (p. 245-252) qu’il faut lire, Madame Van Oosterwyck, synthétise sa position par ces mots:

“Mais il est clair que les scientifiques pourront à nouveau “vivre avec eux” (les âges radiocarbone donnés par les divers appareils et méthodes)  quand le traitement simpliste et anti-scientifique des tris orientés disparaîtra.”

Il n’y a pas que cela. Il y a aussi l’illusion marketing de producteurs de datation en manque d’honnêteté pour lesquels, plus que l’étude pénible, lourde, et dure, plus que la recherche de la vérité,  l’on doit privilégier la rentabilité des laboratoires. Tous ne sont cependant pas à mettre dans le même sac. L’honnêteté de Beukens à Toronto mérite le respect (cf. p.239-243).

Enfin l’auteur plaide, malgré ses faibles moyens, pour un effort dans la compréhension des mécanismes et des variations isotopiques qui pourrait conduire à ouvrir de nouvelles voies, en particulier pour comprendre l’histoire de la terre et du vivant, et peut-être faire avancer de nouvelles recherches utiles à tous.

Nombre de modèles connus en sciences ne sont que des approximations commodes de la réalité. Et quand nous disons commodes, il faut préciser, ‘tant qu’ils n’induisent pas d’erreurs préjudiciables quant aux résultats ou quant à la vérité’.  C’est ainsi que la formule de Rutherford et Soddy n’est évidemment qu’une approximation, comme celle de E = mc2 qui n’est que la réduction d’une formule de Taylor à son ordre 2 en négligeant les autres… et ‘toutes choses égales par ailleurs’. Pourquoi ne pas considérer une formule généralisée pour le radiocarbone qui pourrait intégrer “l’histoire” de l’objet d’étude ?

Pourquoi les carbonistes jouent-ils au modèle réducteur universel ? C’est comme si l’on nous disait que la formule de la pesanteur était universelle et ne souffrait aucun infléchissement. Tout le monde sait bien que l’on peut faire tenir ou remonter quelque chose en l’air sous l’effet du magnétisme. Or on nous apprend dans les écoles que h=mg, ou bien que E=mg… oubliant que ce n’est qu’une simplification. 

Ainsi la formule de Rutherford et Soddy  pourrait être étendue à l’intégration d’événement divers, par exemple, posant

– N(t) = nombre d’atomes de C14 présent au temps T,

– Lambda = coefficient de dégradation

– P(i) = quantité de polluant ou d’atomes C14 qu’on peut estimer avoir imprégné l’objet à différentes dates T(i), i=1…I,

– Q(i) = quantité de polluant ou d’atomes C14 qu’on peut estimer avoir été enlevés à différentes dates T(j), j=1…J, par exemple par lavage, ou exposition à une radioactivité C14

on peut écrire :

(1) N(t)=No exp{-Lambda(o)*t)

+ SUM [i=1..I] P(i) exp{-Lambda(i)*t(i)

– SUM [j=1..J] Q(j) exp{-Lambda(i)*t(j) }

On pourrait encore largement généraliser cette formule pour y intégrer des phénomènes de température mais aussi les pollutions, soit éliminées (Q(j)) soit renforcées (P(i)).

Des tests pourraient être faits pour recréer des conditions particulières comme l’incendie en présence d’atmosphères polluées. On aurait alors un moyen indirect de  calculer les dépôts, ou d’estimer les retraits de polluants uniquement en  faisant appel à une formule de ce type.

Dans la présentation que nous lui donnons, mais que l’on pourrait encore étendre,  la formule (1) permet d’intégrer différents événements qui peuvent  affecter les teneurs C14 d’un objet. On pourrait faire des estimations sur les moments où le tissu a été lavé ou sali…Si l’on pouvait connaître les quantités de polluants qui peuvent être mis en cause, il serait possible, à l’inverse, de détecter quand ces événements auront pu avoir lieu. Mais pour cela il eut fallu faire plusieurs relevés de la densité C14 par le passé…

Ce qui compte ici c’est que cette formule pourrait être utilisée avant et après des lavages pour en estimer l’efficacité… et comparer les différentes méthodes de lavages.

On aurait pu alors conclure à l’efficacité plus forte de certaines méthodes, puis retenir la meilleure. Ceci aurait conduit à ne pas juxtaposer 3 méthodes différentes peu maîtrisées.

 Finalement ce livre aura montré que le Saint-Suaire fera peut-être avancer la Science sur des problèmes fondamentaux. Quel faussaire génial que celui qui aurait forgé cette escroquerie !

Sans prévoir l’extrême précaution qu’on prit pour le sauver des flammes, -ce qu’on n’aurait pas fait s’il n’avait été qu’un vulgaire drap de lin-, on n’en serait pas là aujourd’hui à remettre en question les formules simplificatrices qui ont perdu leur aspect de ‘commodité’ par rapport à la réalité.

Toute cette affaire relève d’un problème d’épistémologie, et nous pourrions aller plus loin en parlant ‘d’éthique scientifique’ dont la première des vertus devrait être l’humilité devant toute découverte et l’ouverture d’esprit face aux remises en question. Autrefois les rois avaient des fous pour les contester. Pourquoi la science devrait-elle s’en dispenser ? Et quand le fou n’est pas dans notre propre tête, il faut accepter qu’il nous soit extérieur. Celui qui s’assied sur des convictions établies, en tous les domaines, et prétend  détenir un savoir définitif, n’oeuvre pas pour la science. La nature ne se laisse saisir que par petites avancées.

De nombreux “grands prêtres”, plus ou moins grands, prétendaient détenir et garder la clef.

Cette clef a changé de main à l’aube du nouveau millénaire. On peut remercier le nouveau custode, le cardinal Saldarini de l’avoir pressenti.

8. Références :

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Vignon, Paul (1939) Le Saint-Suaire de Turin. Masson, Paris, plusieurs fois réedité.

Wilson, J. (1978) Le Suaire de Turin. Albin Michel, Paris.

9. Sites internet :

 Certains renseignements donnés ici sont extraits du site internet, http://www.shroud.com, que chacun pourrait très utilement consulter.


1 Ndlr. Sur l’influence des “conditions hydrothermales” et sur la critique générale des datations le lecteur se reportera utilement à l’article “La datation des ères géologiques remise en question” donné par M.-C. van Oosterwyck dans Le Cep n°s 1, 2 et 3.

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