Accueil » Qu’est-ce que l’occident ?

Par Tassot Dominique

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Résumé : Le mot « Occident » a de multiples sens et recèle de ce fait nombre d’ambiguïtés. Les chrétiens européens, en particulier, ont toujours tendance à s’identifier à un Occident qui s’était présenté comme l’adversaire du communisme, capable donc de protéger le monde dit « libre ». Longtemps aussi on a diffusé sous ce nom d’Occident une civilisation européenne considérée comme « la » civilisation. Sans nier toute la part de vérité que ces lectures comportent, en particulier avec l’extension universelle des techniques nées en Europe, il faut quand même constater que l’actuelle mondialisation uniformisante est portée par un esprit radicalement opposé à l’esprit chrétien : toujours et partout, les missionnaires ont appris les multiples langues des peuples à convertir et respecté leurs us et coutumes, du moins ceux qui ne contredisaient pas le Décalogue. Peut-on alors parler d’une civilisation chrétienne ?

Il est souvent question d’Occident, de civilisation « occidentale », d’occidentalisation, etc. Mais les sens donnés à ce mot « occident » sont si divers et parfois si opposés qu’il semble utile d’approfondir la question.

Notons tout d’abord qu’il s’agit d’un mot relatif, de l’un des termes d’une alternative. À l’Occident répond l’Orient, ce dernier étant pluriel : Proche et Extrême Orient. À ce titre, Jérusalem est en Orient et l’hébreu se touve classé parmi les langues orientales. Mais l’Évangile nous dit que les rois mages venaient d’Orient. Il est donc un Orient dont Jérusalem serait l’Occident et l’actuel État d’Israël est souvent présenté comme une enclave occidentale, en ce sens que dès avant la chute de l’Empire ottoman, les premières colonies juives furent financées et peuplées majoritairement par des Européens.

Il fut aussi un temps où « l’Occident » signifiait le monde libre, face à un monde communiste dominé par les Russes et les Chinois. Mais cette Russie, dont les vastes plaines s’étendent des deux côtés de l’Oural, est-elle l’Orient, elle dont l’intelligentsia s’est longtemps partagée entre « occidentalistes »  et « slavophiles » ?

Le rite slavon, adaptation de la liturgie de saint Jean Chrysostome, se rattache de ce fait au christianisme oriental et les « chrétiens d’Orient » sont les disciples de ces Pères grecs qui brillent parmi les premiers intellectuels chrétiens. Alors la Grèce serait-elle l’Orient ? Pourtant la langue grecque est clairement « japhétique »1, avec sa conjugaison, ses déclinaisons et ses racines.

Ainsi, puisque la terre est ronde, on se trouve toujours de quelque manière à l’occident de l’un et à l’orient d’un autre. Les Chinois avaient réglé la question en nommant leur pays « Empire du milieu »2 et si les Japonais choisirent « Pays du soleil levant », c’est sans doute que les premiers habitants y parvinrent depuis l’Ouest et furent arrêtés par l’immensité de l’océan. Le Japon est à l’extrémité du continent eurasiatique comme, à l’opposé, notre « Finistère » : le latin finis terræ ne fit que traduire l’expression celte Penn-ar-Bed (tête, extrémité – du – monde)3.

Devant une telle imprécision du mot « occident », mot relatif, le mieux serait sans doute de l’abandonner au profit du mot « Europe ». L’étymologie est peut-être la même, du phénicien ‘ereb (soir, occident)4, mais les limites géographiques de l’Europe font l’objet d’un accord assez général, sauf à l’Est selon que la Russie y émarge ou non. On parlera donc souvent de civilisation ou de culture européenne, en sachant que bien des provinces du Sud et de l’Est de l’Europe actuelle ont longtemps été sous la domination de l’Empire romain d’Orient, de despotes musulmans ou de royaumes païens slaves, avars ou hongrois. De là cette idée, chez nos néo-païens, idée plus ou moins reprise de Nietzsche, que le christianisme serait ici une religion « étrangère » et que la véritable Europe relèverait d’une unité ethnique primordiale : unité toute mythique, d’ailleurs, puisque les constructeurs des mégalithes, peuples marins bâtissant toujours à proximité des côtes (et dans le monde entier, pas seulement en Europe) étaient chamites5, tout comme les Ibères, et que les Ligures qui leur ont succédé sur les rivages méditerranéens6 furent les premiers japhétiques. Il faut donc renoncer ici à faire de l’homogénéité ethnique un critère civilisationnel pertinent, d’autant plus qu’avec la colonisation, l’influence européenne s’est étendue bien au-delà du vieux continent, en particulier sur les Amériques.

Peut-on cependant parler d’une « civilisation européenne » et peut-on en faire une sorte de civilisation universelle, d’ailleurs modestement désignée par ses promoteurs du 19e siècle comme La civilisation ? Rappelons ici la célèbre intervention de Jules Ferry à la Chambre, le 28 juillet 1885 : « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. […] Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures [souligné par nous]. […] Ces devoirs ont souvent été méconnus dans l’histoire des siècles précédents, et certainement quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l’esclavage dans l’Amérique centrale, ils n’accomplissaient pas leur devoir d’hommes de race supérieure. Mais de nos jours, je soutiens que les nations européennes s’acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation. »

Avec un bon siècle de recul, il est devenu clair que la vision ethnocentrique de Jules Ferry était fausse : il existe aujourd’hui plusieurs authentiques civilisations, plusieurs manières d’organiser la vie en société, de définir ce qui est bien et ce qui est mal, de concevoir le rôle et les moyens respectifs de l’État, du gouvernement et de la société civile ou encore de régler le mariage, la propriété et l’héritage ; et chacune cherche à durer et, si possible, à s’étendre.

Le simple usage des techniques n’est pas ici en cause7 : le djihadiste de Daech acceptera volontiers d’utiliser un téléphone portable, mais il le mettra au service de ses objectifs très particuliers. L’« american way of life » était peut-être universalisable (pensons à l’ensemble Coca-Cola, T-shirt, jeans, Rock-n’Roll qui fit rêver un moment les jeunes des pays communistes, comme une mode protestataire), mais il ne s’agit pas d’une civilisation au plein sens du terme.

On mesure donc toute la sagesse prémonitoire que manifestait Mgr Francesco Ingoli, Premier secrétaire de la Congregatio de Propaganda Fide durant 27 ans, lorsqu’il écrivait au début du 17e siècle à l’intention des missionnaires lancés vers les quatre points cardinaux : « Ne heurtez pas leurs traditions, ne cherchez pas à les occidentaliser. Accoutumez-vous aux usages du pays et n’imposez à personne votre manière de vivre. Ne détruisez aucune civilisation, mais protégez-les toutes en ce qu’elles ont d’honnête. L’indigène qui se convertit doit rester fidèle à son pays, à son passé, à sa culture »8.

Certes, tous les peuples sont appelés à entrer dans l’Église et cette promesse à valeur universelle fut faite à Abraham dès avant la naissance d’Isaac : « En Abraham seront bénies toutes les nations de la terre » (Gn 18, 18), comme après son sacrifice : « En ta postérité seront bénies toutes les nations de la terre, parce que tu as obéi à ma voix » (Gn 22, 18). Le premier des biens étant la foi, la promesse divine invite donc toutes les nations à se retrouver dans l’Église, celle fondée par l’unique Sauveur, suprême postérité d’Abraham comme il fut aussi éminemment la postérité annoncée pour Ève dans le Protévangile (Gn 3, 15)9.

La question devient alors la suivante : tous les peuples sont appelés à s’agréger à l’unique Église, celle que Maurras, agnostique mais profond politique, appelait « la seule internationale qui tienne ». Or ces peuples appartiennent à des civilisations irréductiblement différentes et vouées à entrer en conflit, selon le principe d’expansion (la troisième loi de l’histoire établie par Féliks Koneczny10) : une civilisation tend à exporter ses idéaux ; un homme convaincu de la vérité qu’il porte (et qui le porte) veut en faire profiter autrui. La conviction fait le missionnaire : « L’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau » (Mt 5, 15)11.

L’Église n’est-elle donc appelée à ne jouer qu’un rôle d’arbitre entre chrétiens de bonne volonté mais engagés dans d’inévitables conflits civilisationnels ? Ou peut-on imaginer une autre issue, celle évoquée par le saint pape Pie X dans sa Lettre sur le Sillon : celle d’une unique et authentique civilisation chrétienne à laquelle tous décideraient d’adhérer.

La solution se rencontre, cette fois encore, dans les concepts élaborés par Feliks Koneczny, historien des civilisations mais aussi et surtout esprit pratique et positif. Ce qui caractérise une civilisation est, en premier lieu, son éthique, sa définition du bien et du mal. Or certaines éthiques, par nature, ne sont pas universelles. Ainsi la loi de Moïse distingue ce qui doit être fait envers un membre de la communauté ou envers un étranger12. De là cette question très pratique posée à Jésus-Christ et qui nous a donné la parabole du bon samaritain : « Qui donc est mon prochain ? » (Lc 10, 29). Question préalable à laquelle il fallait répondre avant de savoir comment se comporter, selon quelle règle éthique.

Question qui ne se pose plus dans le christianisme, selon cette exclamation de l’apôtre des Gentils : « Il n’y a plus ni juif ni Grec ! » (Gal 3, 28 ; et aussi Rm 10, 12 et Col 3, 11). De ce fait la circoncision, marque physique distinctive du groupe religieux, n’eut plus lieu d’être chez les baptisés.

Il en va de même avec l’islam qui accorde des droits moraux et civils différents selon qu’il s’agit d’un croyant musulman, d’un dhimmi ou d’un païen, ou encore selon qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme. L’éthique hindoue, elle, impose des régles de pureté différentes selon la caste, si bien qu’il est presque impossible à un brahmane observant de voyager. De plus, peu de peuples accepteraient de laisser les vaches mourir naturellement sans jamais tirer profit de leur viande. Quand l’idéogramme chinois de la maison domestique représente un porc sous un toit, on mesure la difficulté qu’il y aurait à imposer à la Chine, le quart de la population mondiale, de faire disparaître cet animal car il serait « impur » ! Bref, les religions imposent toujours quelques règles matérielles liées à leur berceau ou à leur histoire, règles qui ne leur permettent pas de proposer une éthique universalisable. Il se trouve cependant une exception : la morale évangélique, car elle relève d’une disposition du cœur. Cette fois, « ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l’homme » (Mt 15, 11). Le christianisme est une religion de l’intériorité : il s’exprime à l’occasion par des gestes rituels mais se refuse à juger l’autre au for « interne », le seul qui ait valeur morale. Certes le Décalogue fut donné explicitement à Moïse, mais il ne comportait rien qui ne fût déjà connu d’Adam et des premiers hommes. Aussi bien des auteurs, comme saint Augustin ou l’historien Rhorbacher, font commencer l’Église avec Adam. La « nouveauté » évangélique fut un simple retour à la pure source primordiale, par oppposition aux 613 préceptes et interdits du judaïsme.

Jésus le montre bien lorsqu’il répond aux pharisiens à propos de la répudiation, permise par Moïse : « C’est à cause de la dureté de votre cœur qu’il vous a donné cette loi. Mais au commencement de la Création13, Dieu les fit homme et femme. […]Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a uni » (Mc 10, 5-9). De là : « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère à l’égard de la première » (Mc 10, 11).

De même pour le pardon des offenses, finement réglementé, Jésus fait éclater tout calcul de boutiquier (comme il le fera bientôt dans la seconde demande du Notre Père) en disant : « Non pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à septante fois sept fois » (Mt 18, 22) ! Quand donc Jésus affirme qu’il n’est pas venu abolir la loi, mais l’accomplir, il faut bien comprendre qu’il relève l’authentique Thorah des origines et la dégage de multiples prescriptions additionnelles devenues inapplicables ou, du moins, faisant de l’homme l’esclave des règles. De là encore cette autre réplique : « Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » (Mc 2, 27).

Les pharisiens, en effet, avaient vu les disciples cueillir des épis en traversant un champ de blé le jour du sabbat. En réalité, il ne s’agissait pas de simplement glaner des épis (ce qui était permis : ainsi commence l’histoire de Ruth, allant glaner dans les champs de Booz) mais de les froisser dans les mains pour manger les grains (ce qui était considéré comme un « travail », donc interdit). Tandis que le nécessaire repos hedomadaire est une nécessité tant biologique14 et sociale que spirituelle : le commandement divin est donc un guide, une règle de vie proposée par l’Auteur même de notre nature : il serait donc déraisonnable de prétendre s’accomplir humainement en méconnaissant le sabbat.

Nous pourrons comparer la pénible contre-expérience faite durant douze années avec le décadi par les révolutionnaires de 1789, et la facilité avec laquelle la semaine de 7 jours a été acceptée universellement, alors que plusieurs civilisations antiques l’ignoraient.

On objectera que l’éthique chrétienne n’est pas universalisable puisque l’on trouve des civilisations pour autoriser à peu près tout ce que le Décalogue interdit. Nous venons de le voir pour le divorce ; cela est vrai aussi pour le vol et le meurtre : voler ou tuer un étranger est généralement permis car les règles ne protègent que les membres du clan ou de la tribu. En interdisant de molester l’étranger (Ex 22, 20), en attribuant même certains droits à l’étranger circoncis vivant parmi le peuple hébreu (Ex 12, 49), la loi mosaïque représentait donc un progrès éthique. Mais la morale chrétienne est seule à être potentiellement universelle en ce sens que ce qu’elle affirme être « bien » correspond à une loi « naturelle », inscrite par le Créateur dans le cœur de tout homme venant au monde. Il faut donc distinguer entre les choses mauvaises en elles-mêmes (mala in se) et les choses mauvaises parce que défendues (mala quia prohibita), relatives donc à des règles toujours de quelque manière artificielles ou liées aux circonstances15. La morale des béatitudes n’interdit rien : elle guide et inspire ; elle énonce ce qui est, en replaçant chacun de nos actes dans une perspective réaliste mais complète, celle qui prend en compte la vie éternelle.

Le rachat d’un meurtre par une somme d’argent, longtemps pratiqué16, est bien une règle de justice permettant de gérer de manière civilisée certaines situations.

En un sens, cette règle l’emporte de beaucoup sur la vendetta – elle aussi une exigence de justice – qui amène le clan à venger l’affront par un affront inverse, mais aboutit en pratique à des haines et des conflits sans fin. La morale évangélique, elle, remonte à l’intention et vise à dissuader le meurtrier : chemin vers une civilisation améliorée. Faire adhésion volontairement à la morale chrétienne – cas de Clovis ou de Vladimir Ier, par exemple – n’implique pas de radier du jour au lendemain les règles de vie commune qui régissent une société. Il s’agit simplement de cesser d’en faire des prescriptions intangibles, de les relativiser, de les juger à l’aune du souverain bien : celui qui découle de la volonté divine. La constitution progressive de l’État, en relativisant l’autorité des chefs de tribus, en instaurant un monopole de la violence légale, fit peu à peu disparaître la vendetta en Europe17. Inversement, la régression actuelle de l’État dans sa première mission régalienne, pourra contraindre les citoyens à organiser leur autodéfense.

Certes l’esclavage est un mal, puisqu’il réduit au statut d’objet marchand dépourvu de droits civils un être créé à l’image de Dieu, donc voué à exercer sa liberté. Or un père de famille pouvait être réduit à vendre un de ses enfants pour faire face à une disette. Ce n’est que peu à peu, notamment par la mise en place d’œuvres charitables, que l’Église a pu faire disparaître l’esclavage18. Mais l’éthique chrétienne n’a pas varié entre la prédication de saint Pierre, celle de saint Bernard ou celle de saint François de Sales. Elle est universelle donc, dans le temps comme dans l’espace, en ce sens que tous peuvent y tendre, qu’ils soient d’Orient ou d’Occident, riches ou pauvres, savants ou ignorants. L’Inuit et le Pigmée christinanisés garderont des modes de vie différents (gîte, nourriture, mœurs socio-familiales) mais peuvent opter pour une civilisation chrétienne commune : entée sur de multiples cultures distinctes mais toutes partageant les principes éthiques universels de la morale évangélique.

Alors seulement serait écartée la malédiction de Babel, alors reviendrait la possibilité d’une entente vraie entre les nations, non par l’imposition d’une langue unique ou d’un unique mode de vie, mais par la commune adhésion à ce qui est bien, ouvrant ainsi une voie raisonnable pour le règlement des inévitables conflits.

L’adhésion des chefs politiques à la morale évangélique serait donc le mouvement inverse de celui qui, notamment avec Philippe le Bel, sous l’influence « byzantine » de légistes obnubilés par le droit romain tardif, a voulu absolutiser la raison d’État, ce qui revenait à dissocier une morale privée et une morale régalienne (en réalité une absence de morale, ce que le mot « machiavélisme » a fini par dénoter). C’est aussi ce qui a manqué à la SDN et ce qui manque aujourd’hui à l’ONU comme à tant d’autres organisations internationales : leurs perpétuelles ingérences sont l’exact contraire du principe de subsidiarité. Il ne s’agit plus, alors, d’éviter les guerres mais de permettre qu’elles soient hypocritement qualifiées de « justes ».

En revanche, en relativisant ce qui est perçu comme le bien immédiat de chaque société civilisée, de chaque mode d’organisation de la vie des hommes – Occident y compris – devient concevable l’unité de tous dans la diversité, chaque « civilisation » devenant une « culture » particulière au sein de l’unique civilisation chrétienne.

Tel ne semble pas le projet du Prince de ce monde pour notre temps : l’actuelle mondialisation s’emploie à réaliser l’unité par l’uniformité, ce qui est l’exact opposé de cette unité dans la diversité qui, par le principe de subsidiarité et le pouvoir autolégiférant des corps intermédiaires, caractériserait une civilisation chrétienne. Mais l’Histoire nous enseigne, comme le psalmiste nous le fait espérer, « que les méchants tombentdans leur propre filet » (Ps 141, 10) : n’oublions jamais que, par nécessité théologique, le plan de Satan est mis au service du plan divin, et Dieu veut pour nous le meilleur.


1 Les linguistes utilisent aujourd’hui le terme « indo-européen » pour regrouper des langues qui ne sont ni chamitiques ni sémitiques. Il y aurait beaucoup à dire sur ce choix terminologique fait à la fin du 18e siècle.

2 C’est le sens étymologique du mot中國Zhoung Gwo que nous avons traduit par « Chine », l’idéogramme 中 Zhoung représentant un domaine tranché en son milieu par un axe vertical, et 國Gwo étant le caractère générique pour un pays ou un royaume quelconque.

3 On retrouve ce même nom de cap « Finisterre » en Galice, pour le promontoire de la péninsule ibérique.

4 A. CHERPILLOD, Dict. étymologique des noms géographiques, Paris, Masson, 1986.

5 Le Morbihan est toujours marqué par une large dominance du groupe sanguin O.

6 Et ce jusqu’à Lyon, dédiée au dieu Lug : la Lug-dunum des Gallo-romains.

7 Il n’en va pas de même pour leur invention. Certaines sociétés sont plus inventives que d’autres et l’islam, à ce titre, semble avoir toujours été un véritable frein (cf. N. SAFIR, « La science, en marge des sociétés musulmanes », in Le Cep n°78, mars 2017, p. 24).

8 F. INGOLI, Relazione delle quattro parti del mondo (1631), édité par F. Tosi, Rome, Urbaniana University Press, 1999, voir pp. 125-6, 196, 214.

9 Ainsi s’explique l’anomalie grammaticale qui, en grec, met ici un pronom personnel masculin (« et lui[Autos] t’écrasera la tête »), alors que le mot « postérité » antécédent, sperma, est neutre.

10 Cf. « Existe-t-il des lois de l’Histoire », in Le Cep n°78, p. 1.

11 Avec l’idée si répandue qu’on peut faire son salut par une croyance sincère en n’importe quelle religion, l’activité missionnaire a été mise en suspens, mais il s’agit d’une phase transitoire liée à l’hérésie latitudinariste (le relativisme en matière religieuse, menant à l’indifférentisme) et surtout à une méconnaissance des carences des autres religions : Dieu veut pour chacun de nous le meilleur !

12 On pourrait même dire qu’il y a, dans la civilisation juive, quatre éthiques et non deux, chacune se subdivisant selon que l’observant se trouve en Eretz Israël ou en pays gentil.

13 Verset de grande importance car, outre qu’il fonde l’indissolubilité du mariage, il réfute aussi d’avance toutes les thèses évolutionnistes puisque le « commencement », l’Hexaêmêron, un point dans la durée, concentre toutes les actions créatrices, depuis le Ciel et la Terre jusqu’à l’homme. Au demeurant, chaque création « ex-nihilo », ne partant d’aucun être préexistant, ne peut être qu’instantanée.

14 Cf. Dr L. DÉJARDIN, « Les rythmes circaseptains », in Le Cep n°71, p. 83.

15 Nous touchons ici l’immense problème des « normes » (normes ISO, etc.) et de la réglementation correspondante : en effet tout ce qui est astucieux ou innovant est, par définition, « hors normes », n’ayant pas été pris en compte par les commissions de normalisation.

16 En un sens il l’est encore, lorsqu’il s’agit d’un homicide involontaire, quand le tribunal condamne le responsable – particulier ou entreprise – à verser une indemnité à la famille.

17 Peu après sa conversion (en 988), les évêques firent promettre au prince Vladimir de punir lui-même les meurtriers (ce dont il ne voulait pas se mêler, considérant que ce devoir moral relevait des chefs de clans). Ce fut un échec : il faut du temps pour transformer les mœurs.

18 Cf. « L’Église et l’esclavage », in Le Cep, n°5, octobre 1998, p. 1.

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