Du racisme à l’eugénisme

Par Jean-Louis Lhioreau

SOCIÉTÉ« Il a plu à Dieu qu’on ne pût faire aucun bien aux hommes qu’en les aimant. » (P. Le Prévost)

, , , , ,


Résumé : L’influence des idées darwiniennes sur Hitler est connue et deux articles du Cep n° 53 en ont traité. A travers Darwin, c’est d’ailleurs à Malthus (1798) qu’il faut remonter pour voir défendre la limitation des naissances, spécialement dans les classes sociales inférieures. Mais l’Allemagne, sur ce terrain, ne faisait qu’accompagner un vaste mouvement eugéniste dont l’influence législative avait débouché dès 1905, en Pennsylvanie, sur une loi de stérilisation des inaptes et des malades mentaux. Des médecins, et tout spécialement des psychiatres, prirent le relais des anthropologues : 1904, chaire d’eugénisme à l’Université de Londres ; 1905, Société d’hygiène raciale en Allemagne ; 1907, Laboratoire d’Eugénique à Londres ; 1910, Eugenic Record Office aux USA ; etc. Après la guerre de 1914, le mouvement reprend et incorpore des programmes d’euthanasie : au Danemark en 1924 ; à Londres, avec la fondation de la Société d’Euthanasie par Lord Moynihan, en 1935. On comprend ainsi que plusieurs responsables des activités d’élimination des indésirables menées en Allemagne à partir de 1939 (Groupe T4 et section spéciale 14F13) ne furent pas jugés et poursuivent leur activité scientifique et sociale après la guerre, par exemple le Dr Werner Villinger à la World Federation of Mental Hygiene (où l’on retrouve, au Comité directeur, Lady Norman dont le mari, Montaigu Norman, ne peut être considéré comme un marginal, puisqu’il est resté 24 ans à la tête de la Banque d’Angleterre). Il faut en conclure que la propagande pour l’eugénisme et l’euthanasie reste un objectif de la « culture de mort » promue par le mondialisme fabien, lequel dévoile ainsi l’identité de l’Être qu’il sert, consciemment ou non.

Dans le numéro 53 du Cep, Anthony Nevard rappelle fort justement que l’idéologie raciste d’Adolf Hitler dérivait, via Nietzsche et Haeckel, de Darwin, avec sa théorie de la diversification évolutionniste des espèces par la lutte victorieuse des plus aptes. L’idéologie raciste appliquée aux sociétés humaines en fut la transposition à l’anthropologie et à la politique.

Celle-ci s’accompagnait évidemment, chez Nietzsche et ses adeptes comme chez Darwin, du mépris du Christianisme dont il assimilait la morale à un viol d’une loi de la nature, destructeur – à terme – de l’espèce !

Et sa déification de la race et du peuple – l’esprit de la collectivité étant assimilé à la divinité – étaient aussi la pensée de Hegel, de Feuerbach et de Marx, ou encore celle du rabbin rénovateur Mendelsohn pour qui la race devait être son propre messie : « L’Éternel, l’éternel c’est la race », écrivit Kadmi Cohen dans Nomades (p. 112).

Mais il faut signaler ici l’excellent opuscule de Bernhardt Schreiber, un journaliste allemand dont les recherches sur les groupes de pression en faveur de l’euthanasie ont fait l’objet d’un petit opuscule, qui a été traduit en Anglais et diffusé sous le titre The Men behind Hitler. Ce petit livre résume la genèse et l’actualité toujours plus grande de l’eugénisme. Schreiber montre que les principes qui sous-tendaient Mein Kampf avaient leur source chez le libéral anglais Malthus, dans son Essay on the Principle of Population, paru en 1798, où avec un arsenal de données mathématiques et d’impressionnants graphiques, Malthus rendait la fécondité des classes pauvres responsable de tous les désastres de l’humanité : vices, guerres et famines, selon lui rendues ainsi inévitables. Il préconisait donc la limitation des naissances dans ces classes, à l’imitation des classes supérieures. Avant Darwin, cette admiration de la raison des plus forts et plus habiles était déjà le fait d’Herbert Spencer, que cite l’auteur[1].

Darwin, avec Malthus, fut ainsi le précurseur de l’eugénisme, le promoteur des “Lois sur les pauvres” en Angleterre et eut une postérité considérable dans l’Ecole Fabienne qui devait imprégner le monde actuel par le biais de l’impérialisme anglo-américain. Outre Darwin, qui prétendit étendre à l’espèce humaine ses théories de l’évolution sélective par la victoire des plus forts, citons l’un de ses cousins germains, Francis Galton, qui s’efforça de montrer l’hérédité des facultés intellectuelles et en déduisit la nécessité d’un interventionnisme social pour améliorer les capacités de la race.

Cet héritage de l’école libérale anglaise, repris par Gobineau dans son Essai sur l’inégalité des races humaines, donna naissance en 1894 en Allemagne à une Association Gobineau.

C’est un disciple de Gobineau, l’Anglais Houston Stewart Chamberlain, qui attacha à la “race aryenne” une supériorité originelle décisive sur les autres races humaines ; mais, selon lui, elle se serait laissé dissoudre par mélange avec d’autres races, expliquant ainsi la disparition des civilisations égyptienne, grecque et romaine.

Darwinisme social, exaltation nietzschéenne du surhomme, eugénisme et racisme, donnèrent naissance à l’idéologie allemande d’exaltation de la race et à la notion d’hygiène raciale impliquant des devoirs envers la race, dont l’avocat fut le Dr Alfred Ploetz. En 1900, il organisa un concours du meilleur essai sur ce thème, récompensé par un prix de l’industriel Alfred Krupp. Le prix alla à un certain Wihelm Schallmeyer qui préconisait des lois en faveur de la pureté et de l’amélioration de la race. Dans la même veine, Ploetz préconisa qu’en temps de guerre on envoie au front en première ligne les sujets issus des races inférieures, afin de préserver la race arienne supérieure[2]. Ploetz préconisa ensuite qu’à chaque naissance un groupe de médecins statue si l’enfant était ou non qualifié pour vivre.

Parallèlement, en 1901, Galton fit une conférence devant l’English Royal Anthropological Society sur les divers moyens d’améliorer la race humaine. En 1904 fut créée la première chaire d’Eugénisme à l’Université de Londres, suivie bientôt par la création d’un Laboratoire d’Eugénique nationale, en 1907. En 1908 fut fondée, toujours en Angleterre, une Eugenic Education Society et en 1910, aux USA, l’Eugenic Record Office, qui eurent bientôt des homologues un peu partout dans le monde. Ces organismes se livrèrent à une intense propagande eugénique dans le public.

De même en Allemagne, Ploetz fondait en 1905 une Société d’Hygiène raciale, avec comme cofondateur le psychiatre Pr Dr Ernst Rudin.

En effet, la question des maladies mentales et de l’hérédité avait fait irruption dans le même temps et avait été reprise par l’école eugéniste. Une association d’hygiène mentale avait vu le jour en Amérique au Connecticut en 1908, et dès 1920 de telles sociétés se fondèrent au Canada et dans nombre de pays d’Europe avec des représentants du corps médical. En France, le leader du mouvement d’Hygiène mentale fut le Pr Edouard Toulouse; en Grande Bretagne, Miss Evelyn Fox devint présidente de tout le mouvement d’Hygiène mentale et l’un des administrateurs du National Council for Mental Hygiene fut Sir Cyril Burt déjà membre, depuis onze ans, de l’Eugenic Society. Bernhard Schreiber publie les noms des membres du Conseil précité et leurs attaches fréquentes avec l’Eugenic Society.

On suit pas à pas le parallélisme d’action, en Allemagne et dans le monde anglo-saxon, des organismes eugénistes et racialistes, avec leur même propagande, d’ailleurs commune à la société Fabienne et à la Franc-maçonnerie, c’est à dire au socialisme impérialiste des cercles élitistes fondés par Cecil Rhodes, avec en Angleterre le Pr Karl Pearson, en Allemagne le Dr Luxenburger, et les Drs August Forel et William Wlassack en Suisse. Tout ce mouvement ne pouvait qu’aboutir à la conclusion cynique et logique de la stérilisation des inaptes et des malades. Cette mesure fut légalement approuvée dans l’Etat de Pennsylvanie en 1905, mais le Gouvernement y mis son veto ; d’autres Etats américains suivirent et l’approuvèrent. Schreiber en publie la cartographie.

La suite de l’eugénisme fut le démarrage, dans les années vingt, du programme pour la stérilisation des malades mentaux. Les Prs Drs Erwin Baur, Eugen Fischer et Fritz Lenz publièrent 1’ouvrage intitulé Enseignements sur l’hérédité humaine et l’hygiène sociale où, dans le second tome, Lenz, qui était professeur d’hygiène raciale à l’Université de Munich, déclarait scandaleux de ne pas intervenir efficacement contre le déclin de la race, et nécessaire de rendre le public, et surtout les élites, conscient de l’enjeu.

Baur et Fisher travaillaient au Kaiser Wilhelm Institut d’Anthropologie et d’Eugénisme, et Baur devint recteur de l’Université de Berlin où il recruta Fisher comme professeur d’Anthropologie.

Un collègue des précédents au Kaiser Wilhelm Institut était le Dr Ottmar Freiher von Verschuer, qui fonda un Institut de Biologie héréditaire à l’Université de Francfort et qui favorisa la promotion de son ancien assistant, le futur tristement célèbre Dr Mengele, qui se livra, écrit-on, à de monstrueuses expériences à Auschwitz.

En 1923, Lenz affirma que l’euthanasie avait sa place dans un plan d’hygiène sociale. En juillet 1931, au Congrès de l’Union des Psychiatres bavarois, tenu à l’Université de Munich, le psychiatre V. Falthauser préconisa de pousser le programme de stérilisation et d’euthanasie, considérant que les freins moraux à ces notions étaient périmés, que vingt-deux États des USA avaient passé des lois en ce sens, que le Danemark en avait fait autant ainsi que le Canton de Waadt, et que le Ministère Suédois examinait la question. Selon lui, en certains cas, la stérilisation forcée était indispensable, mais encore insuffisante.

Le public recevait l’injonction d’accepter le principe non seulement de la stérilisation mais aussi de l’euthanasie, et une campagne intense de propagande débuta en Allemagne et en Angleterre ! Dans ce dernier pays, le Dr Charles Killick Milliard, président de la Medical Officers of Health Society, consacra son discours de président, en 1931, à l’euthanasie volontaire et en proposa la légalisation. En 1935, Lord Moynihan fonda la Société d’Euthanasie et celle-ci, l’année suivante, présenta des recommandations de légalisation devant la Chambre des Lords. Un tel projet de loi avait déjà été présenté au Danemark en 1924, et la Chambre des Médecins de l’Illinois avait aussi demandé qu’un tel projet soit approuvé. C’est en 1938 que fut fondée la Société Américaine d’Euthanasie. Des projets de loi pour autoriser l’euthanasie sur demande des intéressés avaient été présentés au Parlement du Canada en 1937, et aussi au Nebraska.

Pour orchestrer la propagande auprès du public, on produisit des films en Allemagne, dont celui intitulé J’accuse, présentant comme absurde de prolonger une vie improductive.

Non seulement la presse publia des articles dénonçant le coût pour la société des malades mentaux, mais même les manuels scolaires abordèrent insidieusement la question. Le manuel d’arithmétique d’Alfred Dorner, rédigé en 1935, contenait une série de questions biaisées sur le sujet.

Hitler ne s’intéressait pas spécialement à cette question et n’en parlait pas dans ses discours. Il faut y voir surtout la campagne d’un groupe de pression d’idéologues, de sociologues et de psychiatres. S’ajouta pendant la guerre le besoin de libérer des lits d’hôpitaux pour les soldats blessés. Telle est la conclusion d’un ouvrage de Shirer paru à Londres en 1941 sous le titre Berlin Diary (Mon journal berlinois). Ceci fut confirmé par un journaliste américain, l’un des premiers à atteindre Berlin, dans son livre Pattern to Conquest. Hitler ne se prononça jamais sur un programme d’euthanasie, mais, dans une simple lettre, il en approuva le principe concernant les incurables et les nouveau-nés anormaux.

Se forma alors à la Chancellerie un comité d’euthanasie, avec pour chef le Dr Herbert Linden, qui devait travailler en liaison avec le Département de la Santé au Ministère de l’Intérieur, dirigé par le Dr Leonardo Conti. Autour de Linden siégeait un comité avec le Pr Hans Heinze, le Pr Werner Catel (de Leipzig), le Dr Helmut Unger et pour officier de Presse le Dr Wagner. Ce Comité s’adjoignit les Prs Max de Crinis, titulaire d’une chaîne de Neurologie et de Psychiatrie à Berlin, Berthold Kihn d’Iéna, CarI Schneider d’Heildelberg et les Drs H. Pfanmuller et Bender, directeurs d’hôpitaux psychiatriques. S’y ajoutèrent peu après les Prs Werner Heyde, de l’université de Wurzbourg, et Paul Nitsche, de l’université de Halle, comme conseillers de ce qui allait devenir un organisme d’extermination très discret, le groupe T4, du nom de son adresse, dont le directeur administratif fut Philip Bouler, aidé au plan médical par le propre médecin d’Hitler, le Dr Karl Brandt. Cet organisme œuvra dans le secret et démarra ses activités en 1939.

En 1938, le Ministre de l’Intérieur du Reich avait ordonné que fussent enregistrés tous les nouveau-nés et enfants de moins de trois ans mal formés. La mesure fut étendue en 1941 à tous les jeunes jusqu’à seize ans.

Selon Schreiber, l’euthanasie psychiatrique ou solution finale par l’assassinat, fut pratiquée systématiquement par ce groupe T4 de doctrinaires via l’organisation secrète qu’ils mirent en place, contre des éléments considérés inaptes, dont au départ les Juifs étaient exclus, l’euthanasie étant pour ces idéologues une délivrance heureuse pour les malades. On estime que le programme T4, qui utilisa un certain nombre d’établissements spéciaux, les uns pour enfants, d’autres pour adultes, dont un à Harteim près de Linz en Autriche, aurait fait de l’ordre 275 000 (?) victimes (nombre un peu sommaire obtenu par simple différence entre celui des malades mentaux hospitalisés en 1939 et en 1946). Ces meurtres organisés ciblèrent les psychotiques, schizophrènes, grabataires, individus affectés de folie sénile, de sclérose en plaque, tumeurs cérébrales, maladie de Parkinson, etc.

Ce n’est qu’en décembre 1941 que le T4 étendit la mesure, sous le nom d’action spéciale 14F13, à certains éléments de la population juive des camps de concentration, ceux devenus invalides ou inaptes, ainsi qu’aux Polonais internés dans les asiles, envoyés alors dans des camps spéciaux d’élimination tous situés en Pologne à Sobibor, Treblinka, Belzec et Chemno. Ceux-ci n’avaient rien à voir avec les camps de concentration comme Auschwitz et n’étaient pas sous la conduite des SS. L’un des responsables jugé comme tel à Nuremberg, fut un certain Viktor Brack (mais ses aveux forcés ou dictés ne signifient pas grand chose).

Les agents d’exécutions : médecins, infirmiers et policiers, étaient protégés par le secret du T4 et l’on sait finalement peu de choses. Après1a guerre certains responsables de ces établissements furent jugés et condamnés, soit à Nuremberg, soit plus tard, de 1947 à 1961, dont Paul Nitsche, pour leur participation à cette politique criminelle; certains se suicidèrent comme Bouler, Conti et le Pr Werner Heyde, qui s’était masqué après 1945 sous le pseudonyme de Dr Sawade, bénéficiant de nombreuses complicités, ainsi que le Dr Friedrich Tillmann, ou furent suicidés, mais pas tous. D’autres, comme Mengele et le Dr Bohne, purent s’enfuir et le Dr Hans Hefelman, qui avait dirigé la section IIb de la mort douce à la Chancellerie, ne fut pas jugé.

L’un des initiateurs du mouvement d’hygiène mentale, le Dr Werner Villinger, qui après 1945 relança le mouvement eugéniste, ne fut pas incriminé, bien qu’il ait été largement impliqué dans les actes d’euthanasie. Il devint après la guerre membre influent de la World Federation of Mental Hygiene, coprésida son Congrès en 1951 et participa à ses réunions et activités jusqu’aux USA, étant redevenu Professeur de psychiatrie à Marburg. En 1952 il fit partie d’un groupe de la W.F.M.H. pour l’éducation du Public (sic) qui se réunit à Bruxelles, groupe qui était présidé par Doris Dodlum, celle-ci membre de la Société Eugénique Britannique. Villinger ne fut rattrapé par la Justice allemande qu’en 1961 et se suicida alors.

Il semble que de hauts personnages ne tenaient pas à incriminer certains de ces psychiatres et anthropologues, précisément parce que cette politique était la leur et devait renaître de ses cendres, telle un phénix, après la guerre. C’est bien ce qu’il advint. Les Conseils nationaux d’Hygiène Mentale furent recréés avec notamment la British National Association for Mental Health. Schreiber en publie la liste des membres, du monde entier.

D’où provenait cette faculté de survie des mouvements d’hygiène sociale par la mort des plus faibles ? Schreiber rappelle que le régime d’Adolf Hitler et sa montée en puissance avaient été soutenu financièrement, jusqu’à la déclaration de guerre de 1939, par …la Banque d’Angleterre sous la direction de Mr Montaigu Norman, aidé de son bras droit l’ex-Allemand Otto Niemeyer, et que lors de l’annexion de la Tchécoslovaquie, Montaigu Norman en tant que membre de la Banque des Règlements Internationaux avait permis à la Reichsbank de s’approprier les 6 millions de £ sterling d’or du Trésor tchèque. Norman était ami du Dr Hjalmar Schacht[3] et lui aurait rendu visite à Berlin pendant la guerre, en 1942.

L’épouse de Norman, née Priscilla Koch, était amie intime d’Evelyn Fox, la présidente du Mouvement d’Hygiène Mentale Britannique. Mme Norman présida pendant la guerre une Association nationale britannique (provisoire) d’Hygiène mentale, créée par le Dr Rawlings Rees, qui devint officielle sitôt après guerre avec Otto Niemeyer comme trésorier. Et après 1944, Montaigu Norman retraité de la Banque, y consacra tout son temps. Cette Association invita à Londres le Comité International d’Hygiène Mentale qui, lors de cette réunion, se transforma en Fédération Mondiale d’Hygiène Mentale (W F M H), dont Lady Norman devint membre du Comité directeur, tout comme la nièce d’Otto Niemeyer.

Le premier président de cette Fédération Mondiale fut précisément le Pr John Rawlings Rees, le même qui dans son adresse au Conseil d’Hygiène Mentale britannique du 18 juin 1940, à son Congrès annuel, avait déclaré avoir beaucoup fait pour infiltrer les diverses organisations sociales, notamment les professions enseignantes et l’Église (anglicane), et que pour infiltrer les activités sociales des autres gens il faudrait imiter les méthodes des totalitaires et organiser une sorte de “Cinquième colonne”.[4]

Dans son adresse de 1948 comme président de la Fédération mondiale WFMH, le Dr Rawlings Rees préconisait que chacun des spécialistes et des groupes d’hygiène mentale agisse en lobbyiste auprès des individus et organismes cibles, universités, parlements, corps médical, Presse, fonction publique, dirigeants syndicalistes, producteurs de films et écrivains, mais sans jamais faire mention du Mouvement d’Hygiène Mentale en tant que tel. Le Vice Président du Congrès, à ses côtés, fut le Dr Carl Jung qui avait été décrit par le Dr Conti comme “le représentant de la psychiatrie allemande, à l’époque nazie.” Il avait été codirecteur du Journal de Psychothérapie d’Allemagne avec le Dr M. H. Goering, un cousin du maréchal, qui avait été bien au courant de la campagne d’euthanasie criminelle du régime.

Autre participant au congrès de 1948, le Dr Friedrich Mauz professeur de psychiatrie à l’Université de Koenigsburg et un certain Dr Muller-Hegermann qui, bien qu’assistant du Dr de Crinis dans l’opération T4, avait pu s’enfuir derrière le rideau-de-fer et demeurer en Allemagne de l’Est. En 1969, il fut élu membre du directoire exécutif du WFMH.

            On constate donc que le WFMH a recueilli tous les adeptes du mouvement eugénique, y compris les anciens criminels ayant survécu, et ceci avec l’appui des oligarques de la haute finance. On sait quel rôle fondamental a joué depuis des lustres la Fondation Rockefeller dans la campagne mondiale en faveur de la contraception, de la stérilisation, de l’avortement, et la propagande renouvelée pour l’euthanasie présentée désormais comme un acte de charité, dont on a demandé la légalisation et que désormais nombre d’hôpitaux pratiquent avec ou sans discrétion en Angleterre, Hollande, France et ailleurs.

Cette propagande pour l’euthanasie fait partie intégrante de la philosophie et de la campagne des mondialistes et du mouvement écologiste, tous sous l’égide spirituelle d’une haute Maçonnerie. C’est désormais, et depuis les années soixante, un objectif avoué des cercles gouvernementaux américains, cadrant avec leur politique évidente de réduire considérablement la population mondiale en commençant par les pays du tiers monde, cela par tous les moyens: guerres civiles provoquées, maladies, révolutions, crises économiques, exodes de populations et instabilité générale[5] Les crimes eugéniques du régime nazi n’ont rien eu de spécifique: on les voit réapparaître à échelle incomparablement plus grande sous la démocratie libérale avancée avec l’avortement remboursé comme sous le régime communiste de Mao. Ils atteindront inévitablement un summum sous le Mondialisme fabien que l’on nous prépare. Ils sont le fruit de mort inéluctable de toute idéologie utilitariste, celle de Spencer comme celle de Marx.

Constatons donc que se vérifie ainsi la parole du Christ : « Qui n’est pas avec Moi est contre Moi » !

C’est en effet dans les pays inféodés depuis longtemps au judaïsme talmudique par le biais de l’idéologie libérale ou athée, au matérialisme du culte de l’argent, que s’est développé cette haine de la vie et de l’homme, ce mépris de tout ce qui n’est pas ou qui n’est plus productif.

Or tout homme, même invalide, âgé ou né anormal, est fait à l’image de Dieu, et le Christ est mort en Croix pour lui. Mais cette politique de mort est poursuivie sous le masque de campagnes tonitruantes pour le respect et la promotion des droits de l’Homme et des handicapés. C’est de ces mêmes pays que provient une propagande constante pour soumettre le monde à un directoire totalitaire qui va jusqu’à projeter d’interdire la procréation naturelle, ce qu’a montré l’écrivain irlandaise Deirdre Manifold dans son Marx vrai ou faux prophète, en citant la publication The futurist où Robert Mc Namara[6] présente ce projet comme normal et bénéfique. Aux hommes de choisir : veulent-ils tomber esclaves du pouvoir de cette mafia ? Sinon, il leur faut revenir impérativement à la vraie religion. Il ne suffit pas, en effet, de dire « Seigneur, Seigneur ! »(Mt 7, 21)


[1] Ndlr. La survie du plus apte (survival of the fittest) est promue par la philosophe Spencer dès 1855, donc avant Darwin.

[2] On peut se demander si, en 1914-1918, l’emploi des troupes d’Afrique par un Gouvernement républicain maçon, par ailleurs si admiratif de la philosophie allemande et libérale, n’était pas inspiré par cette idée, bien que les mêmes n’hésitèrent pas à faire un carnage de tous les français!

[3] Ndlr. Financier allemand. Président de la Reichsbank en 1923, il mena à bien la stabilisation du mark. Reprit la présidence de la Reichsbank en 1933 et devint ministre de l’économie d’Hitler. Acquitté à Nuremberg. Curieusement, bien que son père fût danois, ses autres prénoms étaient Horace Greeley, le nom d’un influent dirigeant de la presse américaine au 19ème siécle.

[4] “I think we must imitate the Totalitarians and organize some kind of fifth column activity!”

[5] Cf. le Rapport du Comité de la montagne de fer, convoqué par J. Kennedy, publié en France sous le titre La paix indésirable, préfacé par John K. Galbraith (résumé par C. Timmerman dans Le Cep n°39 et 40).

[6] Robert Mc Namara : éminent mondialiste et ancien directeur de la banque mondiale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut