La genèse et les méthodes littéraires anciennes

Par Donald A. Foley

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La genèse et les méthodes littéraires anciennes1

Résumé : Il est souvent admis que la Genèse est une compilation tardive, au retour de Babylone, entre plusieurs document signalés par le nom à donné à Dieu : YHWH, ou bien Elohim. Un chercheur anglais du siècle dernier Wiseman, a exposé une convaincante alternative : la Genèse aurait été écrite sur tablettes dès avant Abraham. Chaque patriarche transmettait son récit à ses enfants et Moïse n’eut qu’un petit nombre d’adaptations à y apporter. Bien des particularités de style et de composition de la Genèse trouvent ainsi une explication simple et cohérente.

Cet article est fondé sur la première partie du livre de P. J. Wiseman « Clues to Creation in Genesis« 2. Cette première section fut originellement publiée en 1936 sous le titre « Nouvelles découvertes à Babylone au sujet de la Genèse« , et dut son origine aux séjours de l’auteur en Irak, lorsqu’il en visita les sites archéologiques et y débattit de ces questions avec d’autres érudits.

Son approche est intéressante parce qu’elle semble donner une alternative valide à l’hypothèse « documentaire » de J. Wellhausen qui fut originellement formulée au 19ème siècle, bien que son origine soit plus ancienne. Cette théorie sert encore de fondement à l’approche moderne de l’Ancien Testament. Ainsi, bien que le livre de Wiseman traite spécifiquement des opinions d’exégètes décédés, il reste d’actualité étant donné que la théorie fondamentale de Wellhausen est toujours en place sous une forme modifiée. Cette théorie divise le texte biblique et particulièrement le Pentateuque – les cinq premiers livres de la Bible traditionnellement attribués à Moïse – en un certain nombre de documents.

Se référant aux noms « divins » employés, on distingua les documents « yahwistes » (Y) où le tétragramme »YHWH » était utilisé pour désigner Dieu, et les documents « élohistes » (E) où le nom « Elohim » était utilisé. Plus tard deux autres « brins » de tradition furent discernés sur la base des documents « sacerdotal » (S ou P) et « deutéronome » (D), pour donner le schéma global YESD.

Selon cette théorie le document « Y » trouve son origine seulement au 9ème siècle avant Jésus-Christ, alors que le document « E » est une production du 8ème siècle, les deux ayant été assemblés par un auteur anonyme dans le courant du 7ème siècle. Le livre du Deutéronome « D », qui concerne surtout la législation, est considéré comme une source séparée datant de 621 avant Jésus-Christ et jointe, au cour du 6ème siècle, au document « S » fondé sur des sources sacerdotales, avec une compilation finale de l’ensemble en 400 environ avant Jésus-Christ. Ces dates peuvent varier d’un auteur à l’autre, mais le schéma fondamental reste le même3.

A l’évidence, cette approche du Pentateuque sous la forme d’un tissu d’Arlequin4 est totalement opposée à la conception traditionnelle qui voit Moïse comme l’auteur et le compilateur des cinq premiers livres de la Bible. L’idée que la partie principale du récit de la création, dans la Genèse, ne trouve son origine que huit ou neuf cents ans avant Jésus-Christ comme une épuration de mythes babyloniens, est clairement incompatible avec l’approche traditionnelle du péché originel et du besoin, pour l’homme, de la rédemption. C’est là que le livre de Wiseman est si intéressant : il donne un récit très plausible de la façon dont le Pentateuque vint d’une sources de première main, celle des patriarches qui y sont effectivement nommés et impliqués.

L’idée fondamentale de Wiseman est que la Genèse fut originellement écrite sur des tablettes d’argile, probablement  avec l’écriture « cunéiforme » utilisée d’une façon si large dans le Proche-Orient ancien. Il va  comparer les anciennes méthodes et textes littéraires avec la Genèse elle-même.

Wiseman montre que le texte biblique possède beaucoup de traits semblables à ceux qu’on trouve sur les tablettes cunéiformes, et que ceci prouve sa grande antiquité. Quand le criticisme biblique commença vraiment,  au 19ème siècle, les critiques travaillaient essentiellement dans le noir parce que, opérant avant les fouilles archéologiques, ils ne disposaient pas de matériaux babyloniens auxquels comparer la Bible, même si cette lacune ne les dissuada pas d’utiliser la méthode « des ciseaux et de la colle » de l’hypothèse documentaire. A cette époque on pensait dans les milieux de la critique que l’écriture n’avait pas encore été inventée à l’époque de Moïse et que les premiers récits bibliques s’étaient transmis oralement, avec toutes les possibilités de corruption et d’erreur que cela impliquait.

Mais comme Wiseman le remarque, durant la seconde moitié du siècle dernier les fouilles établirent clairement que l’écriture existait des siècles avant l’époque de Moïse, et qu’il ne restait pas de raison valide de rejeter l’idée que le prophète avait pu être l’écrivain et le compilateur du Pentateuque. En fait l’archéologie a montré que plusieurs siècles avant l’époque d’Abraham, qui vivait environ 2000 ans avant Jésus-Christ, la civilisation sumérienne avait atteint un très haut niveau culturel comportant l’écriture ; en architecture ils employaient les colonnes, les arches et aussi probablement le dôme, des formes qu’on ne rencontre en Occident que des millénaires plus tard.

Abraham vint de la ville d’Ur des Chaldéens, en Mésopotamie, et aurait ainsi été familier avec leur savoir. Wiseman montre qu’il y avait généralement un haut niveau de culture dans le proche Orient ancien et que, d’une façon surprenante, il fleurit presque « du jour au lendemain » (dans le cas de l’Egypte, au cours d’une courte période de 150 ans). Ceci indique que les anciennes civilisations ne résultèrent pas d’une longue période de lent progrès mais se développèrent en fait très rapidement.

L’écriture utilisait probablement la forme symbolique, et ceci n’était pas nécessairement grossier et rudimentaire, étant donné que ce symbolisme fut la base des hiéroglyphes égyptiens et qu’on l’utilise aujourd’hui dans beaucoup d’applications telles que la signalisation routière et la publicité.

Au cours du temps l’écriture cunéiforme se développa en Babylonie, avec un graphisme en forme de coin, par application d’un stylet triangulaire sur des tablettes d’argile humide.

Une fois séchées et durcies ces tablettes deviennent assez dures pour traverser les millénaires, comme dans les nombreuses « bibliothèques » découvertes par les archéologues. Elles montrent que de telles tablettes étaient utilisées pour toutes sortes de communications depuis les lettres privées jusqu’aux actes légaux et aux réquisitions d’impôts, ce qui signale l’usage très répandu de l’écriture deux millénaires et plus avant Jésus-Christ.

A l’époque de Moïse les principales langues écrites étaient encore le cunéiforme, langue du commerce international et de la diplomatie, et les hiéroglyphes égyptiens. Ceci est significatif quand nous nous souvenons que, selon les Actes des Apôtres 7:22 Moïse fut élevé à la cour d’Egypte, ayant été « instruit de toute la sagesse des Egyptiens« , et qu’il a sans nul doute connu les deux langues.

Or les textes cunéiformes se présentent tout autrement que nos livres imprimés. Les tablettes sont séparables.  Ainsi, quand un message était trop long pour tenir sur une seule tablette, une méthode d’enchaînement des tablettes successives intervenait. Elle consistait à utiliser des « titres », des  » lignes de reprise » et une « numérotation » des tablettes. Le titre de toute la série était tiré de la première ligne de la première tablette, répété en bas de chaque tablette suivante, avec le numéro de série de cette tablette. Il y avait aussi une tendance à utiliser des « lignes de reprise », c’est-à-dire à répéter par exemple les premières lignes de la tablette trois au bas de la tablette deux. Par ces différents moyens l’ordre de lecture des tablettes se conservait. Wiseman prétend qu’une grande partie de la Genèse fut probablement écrite originellement sur de telles tablettes, faisant remarquer que le verbe hébreu « écrire » signifie originellement « intercaler, entrecouper », ce qui reflète probablement cette antique méthode d’écriture.

Son argument principal est cependant que la phrase  » voici les générations de … », utilisée onze fois dans la Genèse, constitue un tel titre. Le tableau suivant indique les endroits où elle apparaît dans le texte.

Tableau des « toledoth« 

2:4 Voici les générations du ciel et de la terre.

5:1 Voici le livre des générations d’Adam.

6:9 Voici les générations de Noé.

10:1 Voici les générations des fils de Noé.

11:10 Voici les générations de Sem.

11:27 Voici les générations de Terah.

25:12 Voici les générations d’Ismaël.

25:19 Voici les générations d’Isaac.

36:1 Voici les générations d’Esaü.

36:9 Voici les générations d’Esaü.

37:2 Voici les générations de Jacob.

La plupart des exégètes ont interprété ces locutions comme des introductions, car elle sont souvent suivies de listes généalogiques ; Wiseman, lui, prétend que ces locutions résument l’histoire du personnage qui est mentionné. Par exemple seul l’âge d’Adam à sa mort est mentionné après « Ceci est le livre des générations d’Adam » ; de même la phrase relative à Isaac n’est pas suivie par une information à son sujet, mais au sujet d’Esaü et de Jacob. Le mot hébreu traduit par « générations » est « toledoth6 » qui serait ici mieux traduit par « histoire » : ces locutions se rapportent à ce qui s’est passé avant7 .

On trouve aussi cette sorte de schéma dans les tablettes d’histoire familiale exhumées dans les  fouilles babyloniennes : elles commencent par une liste généalogique. A l’évidence, dans un monde sans certificat de naissance, il était important de pouvoir établir qui vous étiez, ainsi ces listes étaient-elles très utiles et précieuses. L’important est ici que la Genèse , que la tradition considère comme un document remontant au moins à l’époque de Moïse, présente quelques unes des caractéristiques les plus importantes de l’écriture babylonienne cunéiforme de cette époque. Wiseman met aussi l’accent sur le fait que, dans la deuxième occurrence de cette phrase, « Ceci est le livre des origines d’Adam », le mot utilisé pour « livre » est sepher qui est toujours traduit par « récit écrit ».

Ceci est une affirmation implicite du fait que les plus anciennes parties de la Genèse furent écrites et n’ont pas été transmise par des traditions orales.

Ces locutions désignent alors qui fut le possesseur ou l’écrivain de chaque tablette particulière. Quand les tablettes se trouvent assemblées, dans le cas de la Genèse, ces locutions signalent une histoire généalogique complète jusqu’à l’époque de Jacob, en onze tablettes. Cette approche se renforce du fait qu’aucune des histoires ne contient des événements que l’auteur n’aurait pu connaître, et spécialement que chaque histoire cesse avant la mort de l’auteur, comme une lecture attentive de la Genèse le confirme8

Ces faits suggèrent que Moïse compila la Genèse à partir de documents écrits auparavant, que ce soit sur tablettes d’argile, comme indiqué par la présence de mots babyloniens dans les onze premiers chapitres, ou sur papyrus, comme indiqué par les mots égyptiens trouvés dans les quatorze derniers chapitres. Les mots et les phrases qui sont souvent considérés comme la preuve d’une rédaction tardive, tels que des noms différents pour certaines villes anciennes, peuvent être expliqués par leur réécriture par Moïse à l’intention des Israélites qui avaient passé des siècles en Egypte mais entreraient bientôt dans la terre « promise », et devaient ainsi connaître les noms contemporains de ces cités.

Une autre indication de Wiseman sur la façon dont la Genèse reflète les anciennes méthodes babyloniennes de rédaction, est la présence dans le texte de « colophons », technique destinée à assurer que les tablettes originales étaient lues dans l’ordre correct. Un colophon était l’équivalent de ce que nous appellerions une page de titre, mais à cette époque elle était placée à la fin de la matière écrite, et incluait fréquemment des éléments tels que le nom du scribe qui écrivait la tablette et la date de sa rédaction. Wiseman avance que nous pouvons encore trouver la preuve de ces anciennes aides littéraires dans la Genèse elle-même et qu’elles signalent la remarquable intégrité avec laquelle le texte nous a été transmis, comme l’indique le tableau suivant.

Tableau des « colophons« 

1:1 Dieu créa le ciel et la terre.

2:4 Le Seigneur Dieu fit le ciel et la terre.

2:4 Quand ils furent créés.

5:2 Quand ils furent créés.

6:10 Sem, Cham et Japheth.

10:1 Sem, Cham et Japheth.

10:32 Après le Déluge.

11:10 Après le Déluge.

11:26 Abraham, Nahor et Haran.

11:27 Abraham, Nahor et Haran.

25:12 Fils d’Abraham.

25:19 Fils d’Abraham.

36:1 Qui est Edom.

36:8 Qui est Edom.

36:9 Père des Edomites.

36:43 Père des Edomites.

Ces formules répétées apparaissent juste aux points où les tablettes commencent et finissent ; elles indiquent comment  les relier9. Les tablettes étaient datées par référence à quelque événement ou circonstance, comme à la fin de la « tablette » de Jacob qui se rapporte à son séjour dans le pays où son père vivait, le pays de Canaan (37:1). On trouve cette même méthode de datation dans les tablettes babyloniennes de l’époque.

La première tablette, Genèse 1:1 à 2:4, concerne la création du monde ; et tout en étant la tablette la plus simple, elle est aussi la plus profonde. Wiseman affirme qu’elle est le récit de ce que Dieu dit réellement à Adam au sujet de la Création ; comme telle, elle constitue le récit le plus ancien que nous possédions, si ancien qu’on n’y nomme même pas le soleil ni la lune : tous deux n’y sont désignés que comme « le grand et le petit luminaire ». Cette tablette n’est pas écrite dans le style d’une vision mais plutôt comme un récit personnel, et elle est exempte de parallèle avec des récits babyloniens ou égyptiens.

Les tablettes suivantes possèdent toutes la qualité d’un témoignage oculaire, particulièrement dans le cas de la quatrième série, de 6:9 à 10:1, qui décrit le Déluge. Ici les critiques ont prétendu que les récits répétés des événements sont une preuve de la multiplicité des documents qui ont été édités ensemble, ainsi dans les trois récits des effets du Déluge et de la mort de tous les êtres vivants, rapportés en Genèse 7:18-23. Wiseman y voit plutôt la preuve probable d’un témoignage oculaire  des trois personnes qui auraient été sur l’Arche avec Noé, et qui sont nommées à la fin de la tablette, c’est-à-dire les fils de Noé : Sem, Cham et Japheth (10:1).

Wiseman remarque que nulle part dans les 36 premiers chapitres de la Genèse n’est mentionné le nom de Moïse ; et rien dans ces chapitres ne suggère que leur contenu lui fut révélé  de son vivant. Les données suggèrent plutôt que ces chapitres furent compilés par Moïse lui-même, mais à partir d’anciens textes. S’il avait reçu l’information des premiers chapitres de la Genèse à l’époque où il reçut la Loi sur le Mont Sinaï, il l’aurait sûrement mentionné, car il a précisé soigneusement la façon dont le Seigneur lui ordonna de mettre les choses par écrit, comme on le voit pour les événements de l’Exode et le voyage vers la terre promise.

Dans l’ensemble, l’évidence interne suggère que Noé prit les récits primitifs de la création qu’il avait recueillis avec lui dans l’Arche, y joignit ses propres récits généalogiques, puis remit ces registres à ses fils qui à leur tour ajoutèrent leurs propres récits. Ceux-ci auraient été transmis à Abraham10 et à ses descendants qui auraient joint leurs propres « histoires », nous donnant ainsi les récits plus tard édités et compilés par Moïse, mais de telle façon que la nature sacrée du texte fût préservée, une nature sacrée si importante que furent maintenues même des répétitions évidentes, telles que les diverses généalogies ou les deux récits de la création.

Wiseman expliquait les deux noms divins utilisés dans la Genèse, « YHWH » et « Elohim », par le fait que Moïse, en compilant le texte, avait à distinguer entre le nom et le titre de Dieu: YHWH est un nom, Elohim ou « Dieu » est un titre. A l’époque de Moïse il y avait littéralement des milliers de « dieux » en Egypte, et les Babyloniens adoraient beaucoup de « dieux ».  Ainsi Moïse, quand il compila ses textes, a probablement traduit les occurrences du titre ancien pour Dieu, « El Shaddai » (Dieu tout-puissant), par « YHWH ». Ceci explique de façon satisfaisante la présence du nom « YHWH » dans les premiers chapitres de la Genèse, même si nous lisons en Exode 6:3 que Dieu dit à Moïse: »Je suis apparu à Abraham,à Isaac et à Jacob comme Dieu tout-puissant (El Shaddai), mais ne me suis pas fait connaître à eux par mon nom YHWH. »11

Wiseman termine avec le témoignage du Nouveau Testament sur la vérité des récits de la Genèse, notamment le fait que Jésus lui-même cite le second chapitre et se réfère aussi à la Création et à la Chute, à Satan, Abel et Noé, au Déluge, à Lot et à la destruction de Sodome, aussi bien qu’à divers événements dans les vies d’Abraham, d’Isaac et de Jacob12. Comme Wiseman le disait lui-même: « Pour un esprit chrétien, le témoignage du Christ doit être décisif. »13

Voici donc un livre très intéressant. Bien qu’il ait été largement ignoré par l' »establishment » critique, il donne probablement l’explication la plus raisonnable et la plus logique sur la façon dont le livre de la Genèse a été écrit et compilé. Le présent article ne pouvait présenter que les grandes lignes de  l’argumentation, et l’ouvrage mérite d’être lu en entier.


1 Aimablement traduit de « Daylight » (n°17, Automne 1995), par Y.Nourissat.

2 Clues to Creation in Genesis, Marshall, Morgan & Scott, Londres, 1977.

3 Metzger et Coogan,The Oxford Companion to the Bible (OUP, Oxford, 1993), p.580.

4 « Patchwork quilt » dans l’original.

6 Formé sur la racine « yalad« , engendrer.

7 Wiseman, Clues to Creation in Genesis, pp.34-36.

8 Ibid., pp.40-42.

9 Ibid., pp.50-52.

10 Ndlr. Les généalogies bibliques font apparaître qu’Abraham avait 50 ans à la mort de Sem. Le « Sefer hayyashar » (Livre du Juste), que les juifs conservaient dans le Temple  et considéraient presque comme un livre canonique, précise que le jeune Abraham vint habiter chez Sem lorsque son père lui fit quitter la cour de Babylone pour éviter l’idolâtrie.

11 Wiseman, op.cit., pp.86-94.

12 Ibid., p.96.

13 Ibid., p.105.

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