La chute de Napoléon III et la question romaine (3ème partie)

Par l’Abbé Marie-Léon Vial

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« Si l’homme est libre de choisir ses idées, il n’est pas libre d’échapper aux conséquences des idées qu’il a choisies. » (Marcel François)

Le repentir et le salut de la France (Janvier-Février 1871) :

Résumé : Après avoir décrit le châtiment que représentait pour l’Empereur et pour la France leurs catastrophiques et humiliantes défaites devant l’armée prussienne (cf. Le Cep n°15 et 16), l’auteur en vient à la manière non moins mystérieuse et providentielle dont la paix arriva, en moins de huit jours. Les prières du peuple furent entendues, là où les armes des combattants semblaient vouées à servir l’adversaire. Mais l’apparition de Marie à quatre enfants de Pontmain donne la clé, politique autant que surnaturelle, d’un enchaînement salutaire qui échappe aux historiens victimes du laïcisme.

C’est l’erreur grossière des catholiques libéraux, ces éternels jobards, de se faire les éternels négociateurs d’une paix – qu’ils veulent d’autant plus que Dieu n’en veut pas ! – entre Dieu et Satan, entre l’Eglise et la Révolution !

Entendez-les crier : « Vive la république chrétienne ! »

Ils n’entendent donc pas Rousseau, le père et l’oracle de la Révolution, leur crier à son tour : « Ne me parlez pas de république chrétienne : chacun de ces mots exclut l’autre. »

Mais en 1871, sous le fouet de la colère divine, il n’y avait plus de « libéraux », il n’y avait que de bons catholiques, humiliés, repentants, criant vers Dieu : Pardon ! Miséricorde !

Le cri de repentir de la France :

J’avais treize ans alors et je vis de mes propres yeux, dans mon village de l’Isère, Viriville, loin du champ de bataille pourtant, un échantillon de cette ferveur religieuse :

L’église ne désemplissait plus, semaines et dimanches, non plus qu’une chapelle dédiée à Marie, où se célébrèrent tous les jours pendant six mois, des messes, pour la centaine de soldats du pays partis pour la guerre.

Chose étonnante ! tous revinrent, sauf deux, de l’armée de Bazaine.

A Paris, M. Dachères écrivait dans L’Univers illustré :

« Sous l’empire de poignantes préoccupations, une foule considérable se dirige, chaque jour, depuis le commencement de la guerre, vers l’église de Notre-Dame-des Victoires. Dans une modeste chapelle, on voit se presser des vieillards, des femmes, des enfants et aussi un grand nombre de jeunes soldats.

Les vieillards appellent la faveur du Ciel sur leurs enfants qui, en ce moment, affrontent le canon ; les jeunes femmes demandent à Notre-Dame-des-Victoires de leur ramener un frère, un mari, un fiancé ; les enfants attendent un père ; les femmes aux cheveux blanchis comptent sur la miséricorde de Dieu et le supplient d’étendre sa main protectrice sur leurs fils, qui combattent pour l’honneur de la France.

Tout le monde s’incline, dans le même élan de dévotion fervente et les petits cierges brillent, comme des étoiles d’espérances, sur la herse de la chapelle. »

L’abbé E. Lambert, vicaire, écrivait de son côté dans l’Histoire de l’église de N-D-des-Victoires et de l’Archiconfrérie, au lendemain de la guerre (1872), p.203 :

« Toutes les paroisses de Paris, dociles à la voix du premier pasteur, s’empressèrent de venir chaque jour à leur tour, pendant une neuvaine de prières, répandre à l’autel de Marie leur cœur avec leur larmes. Qu’il était beau et touchant, le spectacle que nous donnèrent les braves enfants de la France, les nobles fils de la Vendée et de la Bretagne !

Chaque soir, ils accouraient au pied de l’autel de Notre-Dame-des-Victoires, avides d’entendre une parole chrétienne et patriotique, et d’emporter, avec la bénédiction du ciel, un  courage invincible et le mépris de la mort.

Qu’il était beau et touchant d’entendre, chaque soir, ces braves soldats chrétiens, entonner d’une voix forte et puissante, le chœur qui guidait leurs pères au milieu des combats, alors qu’eux aussi combattaient pour Dieu et la patrie :

Je mets ma confiance

Vierge, en votre secours,

Soyez mon assistance

En tous lieux et toujours.

Et quand ma dernière heure

Viendra fixer mon sort,

Obtenez que je meure

De la plus sainte mort !

C’était comme un immense sanglot de toute la France, sanglot fait des deuils accumulés d’un millions de familles, pleurant toutes, des fils, des frères, des époux, morts ou mourants, ou parqués, en vils troupeaux de prisonniers de guerre, au fond de la Silésie, ou exposés chaque jour à vingt dangers de mort, dans des batailles meurtrières, où le froid et la faim avaient raison de ceux que le feu avait épargnés !

Et ce sanglot n’avait qu’un seul cri : « Pitié ! mon Dieu ! Pitié ! »

Et comme au temps de Louis XIV, comme au temps du « roi de Bourges », ce cri fut entendu du Ciel !

Au « roi de Bourges », Dieu envoya Jeanne d’Arc ! à Louis XIV, il envoya Villars ; à la France de 1871, il envoya sa propre Mère !

La reine de France arrête l’invasion :

C’est le mardi 17 janvier ; le général Chanzy, avec une armée improvisée qui tient tête, depuis 20 jours, à trois corps d’armées ennemies, vient de perdre la bataille du Mans (12 janvier ; 5.000 tués ou blessés ; 15.000 prisonniers).

Il s’est retiré à Laval.

Le grand duc de Mecklembourg occupe le Mans et loge au Palais épiscopal.

Dans sa courtoisie de soudard, il dit à son hôte, Mgr Fillion, le soir du 17 : « En ce moment mes troupes sont à Laval ! »

C’est que la ville est classée parmi les plus riches, taxée à trois millions et qu’il y a intérêt à la prendre au plus vite ! Effectivement, le duc avait le matin même du 17, lancé son subordonné, le général Schmidt, à marches forcées, sur Laval (80 kilomètres), avec « mission de suivre l’adversaire, aussi longtemps qu’il le pourrait, sans engager une affaire sérieuse. » (Journal du grand Etat-Major allemand, 17 janvier)

Ce qui voulait dire qu’il pouvait à la rigueur ne pas prendre la ville ce jour-là, mais devait, en tous cas, préparer l’assaut pour le lendemain ou le surlendemain.

Pourtant il ne cache pas son espérance que la résistance a dû être nulle et que la ville doit être prise : « En ce moment mes troupes sont à Laval ! »

Le général Schmidt avait bien pu arriver sans obstacle, par la grande route du Mans à Laval, sur les bords de la Jouannes2 qui protège la ville, à 8 kilomètres de là, mais il n’avait pu la passer !

Et s’il n’avait pas trouvé d’obstacles devant lui, il en trouvait derrière ; du Nord et du Midi, surgissaient de toutes  parts les troupes du Chanzy qui, le prenant à revers, le harcelaient, coupaient sa ligne de retraite, en s’établissant malgré lui, à Saint-Jean sur Erve3, place commandant la route par où il venait de passer.

C’est ce que constate le journal du grand Etat-Major allemand, même date : « Dans la direction de Laval, on rencontrait des troupes de toutes armes.

« Les dragons de Magdebourg battaient le pays au Sud de la grande route et se heurtaient à une vive résistance.

« Le général Schmidt arrêta alors son mouvement et installa les troupes en cantonnement, derrière la Jouannes. »

La Jouannes, c’est comme le Jourdain, que Moïse n’eut pas la permission de passer. Et comme Moïse, Schmidt, ne peut voir que de loin, ce soir, sa Terre Promise : Laval !

« Bah ! se dit-il, ce sera pour demain ! »

Il se trompait.

Il ne devait être à Laval, ni le lendemain, ni le surlendemain, ni jamais !

Un ordre supérieur à celui de son chef hiérarchique, le lui interdisait !

Ce soir-là en effet, le 17 janvier, de 5 heures à 9 heures du soir, Marie apparaissait à 20 lieues de là, au nord-ouest, à Pontmain, diocèse de Laval.

Elle apparaissait, dans l’azur du ciel, à quatre petits enfants : Eugène Barbedette (12 ans) ; Joseph Barbedette, son frère (10 ans)4 ; Françoise Richer (11 ans) et Marie Lebossé (9 ans), en présence de 60 témoins, haletants d’émotion, dont l’abbé Guérin, curé de la paroisse depuis 35 ans et les Sœurs de l’école.5

La foule entonne le Magnificat.

L’Apparition sourit ; puis soudain, une banderole se déroule sous ses pieds, où apparaissent, une à une des majuscules d’or. A la fin du Cantique, les enfants lisaient ces mots, sans ponctuation : Mais priez mes enfants6

On chanta les Litanies ; d’autres mots se formèrent lentement, achevant, sur la même ligne, la phrase commencée ; les enfants épelèrent : Dieu vous exaucera en peu de temps. Un point brillant, comme un soleil d’or, ponctuait la phrase et fermait la ligne.

On chante le Salve Regina. D’autres mots se forment sous la ligne précédente. Les enfants lisent : mon fils se laisse toucher.

Un gros trait d’or soulignait cette dernière ligne, terminée sans ponctuation. On devine l’émotion des assistants, quand les autres enfants privilégiés leur épelaient sans ombre de variation ou d’hésitation , les mots mystérieux !

« Chantez un cantique à la Sainte Vierge« , leur dit le curé. Et l’on entonna :

Mère de l’Espérance !

Dont le nom est si doux,

Protégez notre France,

Priez, priez pour nous !

Et la Vierge se mit à sourire, comme on sourit au ciel, mais d’un sourire inexprimable à la terre, qui souleva les applaudissement des voyants :

« Voilà qu’Elle rit ! Voilà qu’Elle rit ! Oh ! qu’Elle est belle ! Oh ! qu’Elle est belle ! » s’exclament-ils en battant des mains ! Et la foule s’associe à leurs transports !

Le cantique achevé, la banderole et les inscriptions disparaissent, comme un rouleau qui se replie.

Le curé fait entonner le cantique :

Mon doux Jésus, enfin voici le temps

De pardonner à nos cœurs pénitents !

Et un air de sombre et profonde tristesse envahit l’auguste face de la Vision. « Voilà encore quelque chose qui se fait ! » dirent les enfants !

Et une croix rouge sombre portant un Christ rouge sang, surmonté d’un croisillon blanc, avec cette inscription en lettres rouges : « Jésus-Christ », descend entre les mains de Marie qui la recueille sur sa poitrine et y concentre ses regards et son amour. Laissons ici la parole à l’un des voyant, le R.P. Joseph Barbedette :

« Pendant tout ce cantique, la sainte Vierge eut les yeux constamment baissés ; elle regardait le Christ qu’elle nous présentait  ; ses lèvres remuaient ; elle paraissait s’unir aux chants de pardon des assistants.

L’expression de tristesse répandue sur son visage, ne saurait être rendue : les larmes ne coulaient pas, mais la tristesse dépassait tout ce qu’on peut imaginer.

J’ai vu ma mère abîmée dans la douleur, lorsque quelques mois plus tard, mon père fut frappé par la mort. On sait ce qu’un tel spectacle dit au cœur d’un enfant, et pourtant, je m’en souviens, la tristesse de ma mère ne me parut rien, en comparaison de la tristesse de la très sainte Vierge, qui me revenait naturellement à l’esprit. C’était bien la Mère de Jésus, au pied de la Croix de son Fils.

Bien des larmes avaient coulé, pendant le chant du cantique : « Mon doux Jésus ».

Nous-mêmes, jusque-là si joyeux, nous avions participé à l’émotion commune et sans perdre le bonheur que nous procurait la vision, nous nous sentions le cœur serré. Lorsque le dernier couplet du cantique se fut élevé dans les airs, M. le Curé fit chanter l’hymne Ave Maris Stella. Aussitôt le crucifix rouge disparut, les mains de la sainte Vierge s’abaissèrent et reprirent la position qu’elles avaient au commencement.

En même temps deux petites croix blanches, de douze à quinze centimètres de hauteur et sans Christ, parurent plantées debout, sur chaque épaule de la sainte Vierge, dont la tête était ainsi, en quelque sorte, encadrée entre deux croix.

Durant ce chant, la sainte Vierge reporta sur nous ses regards et reprit son sourire.

– « Mes amis, dit M. le Curé à ses paroissiens, nous allons faire ensemble la prière du soir. »

Vers la fin de l’examen de conscience, au-dessous des pieds de la sainte Vierge et en dehors du cercle bleu (qui l’encadrait) nous vîmes apparaître une sorte de voile ou drap blanc qui, partant de là, montait peu à peu, comme en se déroulant en avant de la sainte Vierge. Elle avait alors retrouvé complètement  son joyeux sourire.

Ce voile arriva à la hauteur de la ceinture, s’arrêta quelques instants ; on ne voyait que le buste de Marie.

Le voile reprit sa marche, pour s’arrêter de nouveau à la hauteur du cou. Nous n’apercevions plus que la tête souriante de Marie ; après un arrêt un peu plus long que le précédent, le voile continua à monter, cacha successivement les diverses parties du visage qui nous prodiguait ses derniers sourire et ses derniers regards de tendresse. Enfin tout disparut, au moment où s’achevait la prière du soir.

-Voyez-vous encore ? nous demanda M. le Curé.

-Non, répondîmes-nous, c’est tout fini.

Il était près de neuf heures. Peu à peu la foule se retira. Mon frère et moi nous nous couchâmes dans la grange, comme les autres jours et, pour ma part je dormis aussi bien que si rien n’était arrivé. »7 (Récit d’un voyant)

Pendant que Notre Dame de Pontmain arrêtait les Prussiens devant Laval, que faisait à Paris, Notre Dame des Victoires, à Lyon, Notre Dame de Fourvières ?

Voici :

A l’instant précis où finissait la Vision de Pontmain, neuf heures du soir, un chrétien qui sortait de l’exercice habituel de Notre Dame des Victoires enthousiasmé par le prédicateur qu’il venait d’entendre, l’abbé Amodru, lui écrivit, séance tenante, d’un seul jet de plume, la lettre suivante.

Paris, le 17 janvier 1871.

Monsieur l’abbé,

Je reviens de Notre-Dame-des-Victoires, profondément ému des paroles que, dans une improvisation évidemment inspirée, vous avez adressées, ce soir, aux nombreux fidèles réunis au pied de l’autel de Marie. Déjà bien souvent, en dépit de nos rêves et malgré les nuages sombres dont notre horizon se voile de plus en plus, vous avez ranimé notre foi chancelante et puisant dans votre cœur une inaltérable confiance en la très sainte Vierge, vous nous avez répété ce cri, que vos lèvres articulent avec une émotion si communicative :

Non ! Paris ne tombera pas au pouvoir de l’ennemi9 et ne périra pas. Une barrière infranchissable s’élève entre lui et la capitale menacée. Notre Dame des Victoires nous garde et nous défend.

Mû, j’allais dire entraîné par une confiance, qui semble puiser une force nouvelle dans le péril qui grandit d’heure en heure, vous venez, ce soir même, dans un langage aussi pieux qu’émouvant, de faire passer en nos âmes attristées, la sainte conviction qui anime la vôtre !

Une pensée, avez-vous dit, se présente en ce moment à mon esprit :

« Nous allons tous publiquement et solennellement, supplier la très sainte Vierge de nous venir en aide et nous ne franchirons pas le seuil de ce saint temple, consacré à sa gloire, sans lui avoir non moins solennellement promis de lui offrir un cœur d’argent, qui apprendra aux générations futures, qu’aujourd’hui, entre huit et neuf heures du soir, tout un peuple s’est prosterné aux pieds de Notre Dame des Victoires et a été sauvé par elle ! »

Un tel discours prononcé dans un semblable moment appuyé, sanctionné d’ailleurs, d’une exhortation véhémente de M. le Curé,10 devait aller directement au cœur de chacun des assistants. Un long frémissement s’empara en effet de la pieuse assemblée, qu’un souffle divin venait de transformer tout à coup. L’émotion qui s’est emparée de moi, s’est produite dans toutes les âmes, c’est avec bonheur que je le constate et chacun voudra, je n’en doute pas, réaliser au plus tôt un vœu à la fois si saint et si consolant.

Je m’empresse, quant à moi, de venir, dès ce soir même vous prier d’en recevoir ici l’expression solennelle. Veuillez, s’il se peut, l’offrir demain matin à Notre Dame des Victoires, la suppliant de daigner l’accueillir comme un encens d’agréable odeur, composé des prières aussi bien que des vœux de ses plus fidèles sujets.

Et maintenant, Monsieur l’Abbé, laissez-moi le dire avec le respect dû à votre personne aussi bien qu’à votre caractère, vous avez su, en ces temps de défaillance et de découragement, maintenir la foi qui soutient et l’espérance qui fortifie.

Ce double sentiment, je dirais cette double vertu, si je ne parlais ici que des autres, a été le partage de tous ceux qui ont écouté cette voix. Je n’en veux d’autre preuve que cette parole dite à mon oreille, au moment de la sortie du temple : « La Sainte Vierge ne saurait se montrer insensible à une foi si vive. Avant huit jours la paix sera signée. »

Nous aurons donc, grâce à vous et à Notre Dame des Victoires, attendu avec un calme égal à notre résignation, l’heure fixée par la Providence pour le salut de notre malheureux pays.

Cette heure bénie et si souvent attendue a sonné ce soir, quelque chose me le dit.

A l’exemple du saint vieillard Siméon, nous pourrons bientôt entonner le cantique d’allégresse : Nunc dimittis servum tuum, Domine, et les Annales de l’Archiconfrérie, déjà si riches en pieux souvenirs, s’illustreront encore de cette date à jamais mémorable : 17 janvier 1871.

« Daignez, etc., etc.

Martel

« Contrôleur des Monnaies« 

« Avant huit jours« , pensait l’humble dévot de N.D. des Victoires. « En peu de temps ! » avait dit N.D. de Pontmain.

Et six jours après, le 23 janvier, Jules Favre négociait à Versailles, avec Bismarck, les préliminaires de la capitulation . Et onze jours après, le 28 janvier, Paris capitulait et Bismarck accordait à la France un armistice de 21 jours (28 janvier-18 février) pour élire une Assemblée nationale, avec laquelle il pût traiter de la paix !

D’autre part, Lyon, 2ème ville de France, objet des convoitises allemandes, leur échappa, grâce à un vœu des Lyonnais à N.D. de Fourvières.11 Marie venait de sauver la France !…

La Paix :

Les préliminaires, signés à Versailles, le 26 février par M. Thiers, représentant l’Assemblée Nationale, et Bismarck, représentant l’empereur Guillaume, furent ratifiés par l’Assemblée le 1er mars.

Le traité définitif fut signé à Francfort, le 10 mai 1871. Cinq milliards et l’Alsace-Lorraine, tel en fut le prix !

Bismarck alors maître absolu, aurait pu exiger davantage et le regretta en 1875 ! Pourquoi ne le fit-il pas ?

Mystère et grâce divine ! N.D. des Victoires, à Versailles, comme à Pontmain, comme à Lyon, avait réduit l’appétit de l’ogre germanique !

La France était sauvée !

Le vénérable contrôleur des monnaies, M. Martel, pouvait entonner son Nunc dimittis. Mais la France n’avait été châtiée, qu’à cause de son apostasie de 1789.

Marie n’avait pas entendue la sauver, pour l’y maintenir, mais pour la ramener à sa Vocation!


2 Affluent de la Mayenne qui coule du nord au Sud devant Laval.

3 Sur la grande route du Mans à Laval, 50 kilomètres du Mans, à 30 de Laval.

4 Tous deux sont prêtres aujourd’hui, l’un oblat de Marie Immaculée ; l’autre, prêtre séculier, fit en 1887, le Pèlerinage de Palestine, où j’eus le bonheur de le voir à bord du Poitou. Ils avaient un frère aîné à l’armée.

5 En voici la description, d’après l’opuscule : Notre Dame de Pontmain, revêtu de l’Imprimatur de l’Evêque de Laval, 12 juillet 1906 : « Elle paraissait jeune, 18 à 20 ans, d’une stature assez grande. Son vêtement se composait d’une robe, bleu très foncé. Sur cette robe étaient parsemées sans ordre aucun, des étoiles d’or à cinq pointes. Sa robe retombait, sans ceinture et sans taille, depuis le cou jusqu’aux pieds ; elles était ample et formait quelques plis assez marqués. Les manches larges couvraient l’avant-bras, jusqu’à la naissance du pouce à peu près. Aux pieds restés à découverts, la belle dame portait des chaussons du même bleu, sans semelles, sans étoiles, mais ornés d’une boucle ou rosette d’or, formée par un simple nœud. Un voile noir reposait sur la tête, couvrait les cheveux, les oreilles, retombait sur les épaules. Une couronnes d’or surmontait le voile noir. Elle était partagée au milieu, par un liseré rouge. Les mains de la Vierge étaient petites, étendues et abaissées vers les enfants, comme dans la médaille miraculeuse. Elle avait la figure ronde, un peu ovale cependant. Sa bouche petite, dessinait les sourires les plus ineffables. Ses yeux, d’une douceur sans pareille et d’une incomparable tendresse, étaient dirigées vers les enfants. C’était une personne vivante, vêtue d’étoffes véritables. Rien, pas même le voile, ne flottait au vent. Trois étoiles qui furent aperçues par les soixante personnes, massées devant la grange, encadraient la belle dame. »

6 La croix que vit Constantin (312), portait elle aussi une inscription : Hâc vince.

7 Mgr Wicart, l’Ordinaire de Laval, après plus d’un an d’enquêtes, de contre-enquêtes, d’examens médicaux, d’interrogatoires multipliés et précis, publics et privés, non seulement des voyants, mais des 60 témoins de l’Apparition qui furent entendus séparément un par un, interrogatoires où se donnèrent libre cours, toutes les objections de la critique la plus sévère, la plus malveillante ; en un mot, après l’instruction d’un procès canonique en règle, Mgr Wicart prononça solennellement son jugement doctrinal, par Mandement du 2 février 1872 où il affirmait que « la sainte Vierge était apparue à Pontmain et qu’il autorisait, dans son diocèse, le culte de la Vierge Marie, sous le vocable de Notre Dame d’Espérance de Pontmain. » L’Apparition de Pontmain, écrit le P. Monsabré est une des dernières étapes du chemin de merveilles sur lequel nous marchons depuis plus d’un demi-siècle (il faudrait dire depuis Clovis), toujours poursuivies et devancées par l’amour maternel, qui nous prépare un dernier refuge et un port de salut, dans le cœur miséricordieux de Jésus. Marie veut nous sauver. Après les sinistres avertissement de La Salette, les pressantes invitations à la pénitence et à la prière qui se sont faites entendre à Lourdes, la Vierge de Pontmain nous sollicite encore et daigne nous avertit que « son fils se laisse toucher ! »

9 Et Paris ne tomba pas au pouvoir de l’ennemi, même après la capitulation. Les Prussiens n’en occupèrent que la minime partie, comprise entre l’avenue des Champs Elysées et la Seine à partir de la place de la Concorde, soit le XVIème arrondissement tout entier et une partie du VIIIème ; mais tous les autres arrondissement, en particulier le IIème, qui est celui de Notre Dame des Victoires, échappèrent à la férule prussienne.

10 Hippolyte Chanal, curé depuis le 8 mai 1860, successeur immédiat de M. Desgenettes.

11 Les armées allemandes ne purent dépasser Dijon. La merveilleuse Basilique de Fourvières est l’expression de ce vœu.

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