De l’évolutionnisme à l’avortement

Par Gene Sattler

, , , , , ,

Gene Sattler1

Résumé : Les militants « pro-vie » adoptent souvent une approche morale de la question : l’avortement est crime, donc à condamner ; l’embryon est un être faible, donc à protéger, etc… Mais ces arguments perdent beaucoup de leur force dans la perspective évolutionniste qui voit, entre l’homme et l’animal, une différence de degré plus qu’une différence de nature. Pour réfuter efficacement les sophismes des avorteurs, il serait peut-être bon de commencer par rejeter l’évolutionnisme, en particulier sous la forme panthéiste promue par Haeckel, afin de rendre la parole au Créateur intelligent qui nous a faits tels que nous sommes.

Bien des personnes engagées dans le mouvement pro-vie ne comprennent pas ce qui gît à la racine même de la question de l’avortement. Leurs nobles efforts et actions peuvent sauver quelques vies, mais la bataille continuera. Nous savons que le Seigneur de la vie attend des chrétiens qu’ils mènent ce combat mais ce serait une bonne idée que de lever le nez, de faire le point et de découvrir l’endroit où l’ennemi se tient réellement en embuscade… « comme un lion rugissant » prêt à dévorer sa prochaine victime. Certes l’ennemi travaille d’arrache-pied dans les cliniques d’avortement, mais il assassine et trompe beaucoup d’âmes bien plus tôt, avant même le moment critique.

Dans les débats sur l’avortement nous entendons souvent le slogan « la moitié des gens qui entrent dans les cliniques d’avortement n’en sortent pas vivants ».  Supposons que nous appliquions ce calcul à une autre sorte de « cliniques » et voyons ce que cela donne… Supposons que vous appreniez que « la moitié des enfants chrétiens qui fréquentent l’école publique aujourd’hui, n’en sortiront pas vivants  spirituellement. Seriez-vous effrayé, en colère et décidé à faire quelque chose ?

Le laïcisme est la religion de l’école publique, et le fondement de cet « humanisme » c’est l’Evolutionnisme. Bien sûr, ce n’est pas seulement dans l’école publique que l’humanisme laïc impose sa vision du monde.

Nous le trouverons dans toute notre culture… dans les musées, les médias de masse, les bibliothèques et même dans les foyers chrétiens et les écoles chrétiennes. Peu de gens paraissent conscients des ravages accomplis dans la vie de ceux à qui l’on a appris depuis le berceau qu’ils sont des animaux.

Regardant en arrière, il apparaît que l’acceptation de l’avortement a crû parallèlement au succès de l’enseignement de l’évolution. L’un des effets secondaires le plus horrible de cet enseignement erroné est l’encouragement à l’avortement de plusieurs façons :

1. L’évolution enseigne que les humains ne sont pas différents des animaux et que les enfants non désirés peuvent être éliminés, tout comme vous vous débarrasseriez d’animaux non souhaités : araignées, moustiques, etc…

2. L’évolutionnisme a supprimé la base morale de l’obéissance aux commandements de Dieu. L’évolution enseigne clairement qu’il n’y a pas de « créateur », pas de « Dieu » et donc pas d’autorité supérieure pour dicter des règles. L’homme ne doit de comptes qu’à lui-même. Les gens revendiquent le droit de faire ce qu’ils veulent de leurs corps, y compris de ce qu’il contient.

3. L’évolutionnisme enseignait naguère que les embryons humains n’étaient pas des êtres humains. Cet enseignement est encore souvent soutenu bien qu’il fût frauduleux dès l’origine : l’évolutionniste allemand Ernst Haeckel avait présenté des preuves retouchées, fallacieuses, mal interprétées, mais leur effet dure encore2.

Le Dr Norman Geisler écrit dans la revue « Creation Ex Nihilo » (Vol. 11 n°4) : « Au dix-neuvième siècle, Dieu est mort. En conséquence, au vingtième siècle l’homme est mort. Ou, pour le dire autrement, l’homme commença par tuer Dieu et ensuite l’homme tua l’homme. » Geisler poursuit en expliquant que Darwin, dans ses livres, avait conclu que l’humanité avait évolué par sélection naturelle à partir des formes inférieures de la vie. La sélection naturelle devint le dieu de Darwin. Ensuite vint Haeckel pour conclure : « avec cet unique argument [l’évolution], le mystère de l’univers est expliqué, Dieu devient inutile et une nouvelle ère de science infinie s’inaugure ».

Le célèbre philosophe allemand Friederich Nietzsche écrivit en 1882 : « Dieu est mort. Dieu reste mort . Nous l’avons tué. » L’aboutissement ultime du darwinisme, c’est l’athéisme. L’Evolution affirme qu’il n’y a pas eu de création, donc nul besoin d’un créateur.

La filiation entre Evolution et avortement n’a rien de subtil si l’on ramène les arguments pour l’avortement à leur fondement : l’homme est un animal et les animaux indésirables peuvent être éliminés du troupeau. Le professeur James Watson, prix Nobel, conseille, pour éviter les tares congénitales « qu’aucun enfant… (ne soit) déclaré vivant avant le troisième jour après la naissance.3 »

Peter Singer, directeur du Centre de Bioéthique Humaine, soutient que la vie d’un fœtus a moins de valeur que celle d’un cochon, d’un chien ou d’un chimpanzé. Singer va jusqu’à dire que cette conclusion « s’applique au nouveau-né aussi bien qu’au fœtus. » Il cautionne ainsi clairement l’infanticide.

Les effets de semblables convictions sont profonds. Norman Geisler résume comme suit cette doctrine : « A partir du raisonnement qui exclut la Création et le Créateur, les humanistes laïcistes ont plaidé pour l’avortement à volonté et aussi pour le suicide et l’euthanasie. »  Ernst Haeckel prétendait que l’Evolution était prouvée par le fait que, pendant son développement, l’embryon repasse par tous les stades de l’Evolution jusqu’à nos jours. Comme preuve il publia ce qu’il prétendait être des illustrations de différentes créatures à différents stades de développement dans le sein maternel. Le seul problème avec cette « preuve scientifique » était que Haeckel l’avait falsifiée et qu’il le reconnut avant de mourir. Il fabriqua sa « preuve » à partir du vent. Un siècle entier s’est écoulé depuis que la communauté scientifique a en partie reconnu la fraude de Haeckel. Et pourtant cette science frauduleuse est toujours largement invoquée lorsqu’il s’agit de décider du moment où un fœtus devient vraiment humain.

Un examen minutieux des manuels de science et de biologie actuellement utilisés dans les écoles secondaires et les universités montre que les arguments frauduleux de Haeckel sont toujours assénés à des étudiants sans soupçons.

Comme le dit Henry Morris, de l’Institute for Creation Research : « Il est déjà assez pernicieux que cette absurde récapitulation [des étapes de l’Evolution par l’embryon (n.d.t.)] soit enseignée à de crédules étudiants comme « preuve de l’Evolution », mais cela devient un crime contre Dieu et l’humanité lorsqu’elle sert de justification prétendument scientifique à l’avortement ! »

L’avortement est seulement l’un des nombreux problèmes qu’affronte la société. Considérez les maux de la pornographie, de l’homosexualité, des drogues, de la criminalité croissante…, et la liste peut s’allonger. Il semble parfois que les chrétiens perdent pied en luttant contre ces maux.

Se pourrait-il que nous regardions seulement les symptômes et que nous passions à côté de la cause de ces problèmes ? L’humanisme laïciste -l’idée que l’homme est Dieu- est le premier responsable de l’immoralité de notre société, avortement compris. Et au fondement même de l’humanisme contemporain nous trouvons la doctrine de l’évolution. Nous devons nous concentrer sur la destruction de la fraude insidieuse de l’évolutionnisme, si nous voulons nettoyer notre société immorale depuis ses racines.

Les évolutionnistes n’abandonneront pas sans se battre. En fait, ils paraissent déterminés à imposer leur enseignement mensonger plus fort que jamais.

Quant à nous, ne nous permettons pas d’abandonner ! Pourquoi le ferions-nous puisque nous avons le Créateur de notre côté ? Prenez courage, mes amis, et soyez assurés que nous gagnerons la bataille avec pour épée le Verbe de Dieu.


1 Eugène A. Sattler est membre de la Creation Education Association (W-2228 Badger Avenue, Pine River WI 54965, USA)

2 Ndlr. Se reporter à ce sujet au Cep n°6, où la fraude est présentée en détail, croquis à l’appui.

3 Ndlr. La même idée monstrueuse fut reprise en France par le sénateur Caillavet, radical de gauche, bien connu comme promoteur de l’euthanasie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut