Partager la publication "L’autre Suaire,"
Par Paul Badde
En mars 1998, lors de la Journée du CEP, une conférence illustrée de diapositives confiées par Sœur Blandina Paschalis Schlomer, rendait compte de ses recherches sur le Voile de Manopello. Cette image « acheiropoïète » (non faite de mains d’homme, analogue en cela au Linceul de Turin), présente le visage du Christ sur un tissu de byssus. Elle est apparue dans cette petite ville des Abruzzes au début du XVIème siècle. Le byssus ou « soie de mer » est tissé avec les fils secrétés par certains mollusques, ce qui lui donne une finesse incomparable : telle, ici, que l’image est visible sur les deux faces du voile ! [On fait remonter l’art du byssus à Bérénice, fille du roi Hérode Agrippa 1er, qui fut emmenée à Rome par Titus après le siège de Jérusalem]. Trappiste allemande, peintre d’icônes, Sœur Blandina a travaillé vingt ans pour démontrer scientifiquement l’identité du visage de Manopello avec celui qui s’est imprimé sur le Saint-Suaire : « splendide aventure !», dit-elle, de par la force intérieure émanant de ce visage qui est comme « une image vivante ». On le croit d’autant plus volontiers que le Voile de Manopello nous montre le visage d’un vivant, tandis que le Linceul de Turin présente un visage d’après la mort. Mais l’un comme l’autre n’obéissent à aucun style pictural, comme ce serait le cas s’il s’agissait d’une œuvre d’artiste.
C’est un journaliste allemand très connu, correspondant du Die Welt à Rome, Paul Badde, qui raconte ici, dans un livre écrit comme un roman policier, sa découverte du mystérieux voile. Notons que la petite église de Manopello a été érigée en basilique suite à la visite sur place du pape Benoît XVI, le 1er septembre 2006.
(Éditions de l’Emmanuel-Éditions du Jubilé, 360 p., diffusion Hachette, 22 €)