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Par Alexander Williams

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Avortement : Un argument s’effondre1

Résumé : Un des arguments habituels pour l’avortement consiste à dire que le fœtus est produit par le corps de la mère et donc qu’il lui appartient. A preuve : il n’est pas rejeté par le système immunitaire, comme c’est le cas pour les organes transplantés. Une recherche récente vient de renverser cet argument : le système immunitaire de la mère travaille bien à rejeter l’embryon, et c’est la cause de nombreuses fausses couches. Mais l’embryon, dès le sixième jour, secrète une enzyme spéciale, l’indoléamine 2.3-dioxygénase ou IDO, qui inhibe l’attaque des lymphocytes chargés de lutter contre les tissus étrangers. Indépendamment de l’argument génétique, on dispose donc d’un argument physiologique déterminant qui prouve l’individualité de l’embryon dès les premiers jours.

Les avortements augmentent, mais aussi les preuves scientifiques contre les arguments qui souvent les appuient. Une puissante preuve nous vient de l’immunologie.

Il y a un demi-siècle, lorsque fut découvert le système immunitaire humain, Sir Peter Medawar (Prix Nobel de biologie) fit une remarque importante. Il déclara que la survie de l’enfant génétiquement différent dans l’utérus de sa mère contredisait les lois de l’immunologie qui contrariaient les essais de transplantation de tissus. Le système immunitaire détecte tout tissu « étranger » dans le corps et il organise immédiatement une défense contre lui (principalement par ce que l’on appelle le lymphocyte T « Killer » (tueur)).

Ceci causa l’échec des premières expériences de transplantation d’organes: le système immunitaire du receveur attaquait et rejetait les tissus « étrangers » du donneur.2

Alors pourquoi l’utérus de la mère ne détecte-t-il pas la présence du tissu « étranger » de l’embryon et n’essaie-t-il pas de l’attaquer et de le rejeter ?

Nous savons maintenant qu’il le fait ! Et ceci est cause de nombreuses fausses couches. La recherche récente a montré que le fœtus organise une défense spécifique contre l’attaque du lymphocyte tueur. Si ce mécanisme de défense fonctionne correctement, la grossesse ira à son terme. Mais s’il échoue, la fausse-couche survient.

Dans un article remarqué de 1998, des chercheurs du Collège Médical de Géorgie, à Augusta, découvrirent que l’embryon des mammifères (ils travaillaient sur des souris) produit une enzyme spéciale appelée indoléamine2,3-dioxygénase, ou IDO qui supprime la réaction du lymphocyte T de la mère et permet à la grossesse de se produire.1 Des travaux ultérieurs sur l’homme ont montré le même effet et il fut également démontré que l’IDO était produit sur la membrane du placenta (séparant l’enfant de sa mère) du côté de l’embryon et non pas du côté de la mère.2 Des travaux ultérieurs sur les souris ont établi que la production d’IDO culminait pendant la formation du placenta, période la plus cruciale pour forger ce lien vital entre la mère et l’enfant.3 Et les travaux les plus récents sur l’homme ont établi avec certitude que l’IDO est un mécanisme spécifique de l’interface mère–enfant, empêchant que le système immunitaire de la mère ne rejette son enfant.4

Mais quel rapport avec l’avortement ? Eh bien, un argument habituel en faveur de l’avortement est que la mère a un droit de contrôle sur ce qui arrive à son propre corps.5 Cependant, la recherche récente montre très clairement que le bébé ne fait pas partie du corps de la mère.

Le bébé a un patrimoine génétique unique, une moitié seulement de ses chromosomes vient de la mère et l’autre moitié du père, et chaque combinaison de chromosomes est unique. Cette situation est suffisante pour que le système immunitaire de la mère considère le bébé comme « étranger » et qu’il lance son attaque par le lymphocyte T « tueur ». Dans les expériences sur les souris, lorsque la production d’IDO était artificiellement supprimée, l’utérus de la mère rejetait rapidement les embryons. C’est seulement parce que le bébé est normalement bien préparé à la vie dans l’utérus, en produisant l’IDO et en empêchant la réaction des cellules T de la mère, que la grossesse peut se développer jusqu’à son terme.

Cette recherche illustre aussi le fait que l’individualité de l’enfant – son patrimoine génétique unique – existe dès le moment de la conception. Lors de la conception, les instructions génétiques de la nouvelle personne se réunissent pour la première fois, dans une cellule unique appelée le zygote. Mais ce n’est pas avant le 6ème jour qu’intervient la production de l’IDO. Pourquoi le 6ème jour ? Parce que le jour 6 est une préparation du jour 7, lorsque le nouvel embryon s’attache pour la première fois à l’utérus de sa mère afin de pouvoir tirer sa nourriture du système sanguin de sa mère.6

C’est exactement le moment auquel le lymphocyte tueur commencerait normalement son attaque pour le rejeter, sans l’étonnante protection assurée par l’IDO produite par le bébé le jour précédent.

Le Psaume 139:13 dit (de Dieu):

 » C’est toi qui as formé mes reins
Et qui m’as tissé dans le sein de ma mère. »

Et dans Isaïe 46:3, Dieu dit:

« Vous…que j’ai portés dès le sein de votre mère. »

L’IDO est une merveilleuse partie du système de Dieu pour « porter » chacun d’entre nous dans le sein, et nous ne devrions pas violer ce sein maternel, ni le commandement de ne pas prendre la vie humaine innocente (par la prolifération de l’avortement).

P.S. Le principal auteur de l’article de 1998 sur l’IDO, David Munn, a poursuivi ses recherches sur le rôle de l’IDO dans les autres parties du corps ; il a découvert un processus parallèle à celui de la grossesse dans la tolérance des tumeurs.7 De même que l’embryon produit l’IDO pour se protéger du système immunitaire de sa mère, de même les cellules aberrantes des tumeurs empêchent le système immunitaire d’attaquer et de rejeter la tumeur. Ces vues aident à trouver de nouvelles méthodes de traitement des tumeurs et de diminution du taux de rejet des transplantations chirurgicales.

1 Tiré de : « Creation » Vol 27/ Sept-Nov 2005 pp. 18-20, traduit par Claude Eon

2 Aujourd’hui encore la lutte contre le rejet d’organes transplantés est importante. L’organe du donneur est « assorti » aussi soigneusement que possible au receveur, qui, généralement, devra prendre sa vie durant un médicament pour supprimer la réponse immunitaire. Malgré tout, certains organes peuvent être rejetés, même après des années.

1 Munn, D.H. et alii: Prevention of allogenic fetal rejection by tryptophan catabolism. Science 281 (5380):11222-24, 1998.

2 Kudo,Y. & Boyd, C.A. Human placental indoleamine2, 3-dioxygenase: cellular localization and characterization of an enzyme preventing fetal rejection. Biochim.Biophys.Acta.1500 (1):119-124, 2000.

3 Suzuki,S. et alii: Expression of indoleamine2,3-dioxygenase and tryptophan 2,3-dioxygenase in early conception.Biochem. J. 355(2):425-429, 2001.

4 Kudo, Y. et alii : Indoleamine 2,3-dioxygenase: distribution and function in the developing human placenta. J.Reprod. Immunol. 61 (2):87-98, 2004

5 Par exemple, le philosophe pro-avortement Leonard Peikoff a déclaré: »Durant le premier trimestre [l’embryon] est une masse de cellules relativement indifférenciées qui font partie du corps de la femme » (18 Oct. 2004)

6 Les étapes de ce processus peuvent être vus à: www.med.upenn.edu/meded/public/berp/overview/BV_1.html?6 (18 Oct. 2004)

7 Munn,D.H. & Mellor, A.L.: IDO and tolerance to tumours. Trends in Molecular Medicine10 (1): 15-18, 2004.

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