Courrier des lecteurs

Par Monsieur C (Vendée)

Dans le n°11 du CEP de mai 2000 j’ai pu lire, à la page 48 dans la chronique du Dr P.-F. Hautvilliers “Souvenir d’un passage aux Eyzies-de-Tayac”, que “l’homme paralysé trouvé à la Ferrassie et caché par la volonté du prof. Boule était âgé de 50 ans”.

A ce sujet, je voudrais apporter une précision sur la difficulté de l’estimation de l’âge d’un squelette ou d’un cadavre. Celle-ci est toujours faite à partir de l’état de calcification des os, de l’état des articulations (calcification, hypercalcification, décalcification, dégradation et usures) ainsi que de toutes informations pouvant être données par la structure osseuse du squelette. Les dents, en particulier chez des sujets jeunes peuvent donner un âge assez précis. L’usure des dents, surtout chez les hommes préhistoriques, ne donne qu’une indication très approximative de l’âge de la personne, car elle varie d’un individu à l’autre, liée aux habitudes alimentaires et culturelles, au type d’engrènement des dents, à la nervosité (grincement de dents au cours du sommeil), etc.

Lorsqu’il s’agit d’un homme préhistorique, surtout les néandertaliens dont les restes osseux sont toujours détériorés, l’état des articulations, des calcifications osseuses et l’usure des dents n’apportent qu’une indication d’âge extrêmement sommaire. En fait, pour le squelette récent d’un homme de 50 ans, selon les méthodes d’estimation actuelles, nous aurions : “50 ans +/- 10 à 12 ans” ; sur un néandertalien, compte tenu de l’état de dégradation et de fossilisation des restes squelettiques, il devrait être “de l’ordre de + ou – 15 voire 20 ans” ! soit une fourchette d’âge située entre 30-35 ans et 65-70 ans… Ce qui, on le conçoit, ne veut plus rien dire.

Pour illustrer mon propos, je cite en exemple deux avis de recherche récents :

1) demande d’identification du cadavre d’une femme décédée à la suite d’un accident mortel de la circulation le 13 janvier 2000 (“Lettre de l’Ordre des chirurgiens-dentistes”, mai 2000). L’âge osseux (il ne reste que 6 dents) de la victime est estimé “entre 20 et 35 ans”.

2) demande d’identification du squelette d’une femme de type européen (“Chirurgien-dentiste de France”, 1er juin 2000), âge osseux estimé à 32 ans +/- 9 ans (23 à 41 ans), âge dentaire estimé (nombreux soins dentaires réalisés toutes les dents présentes, sauf les dents de sagesse) de 37 ans +/- 8 ans (29 à 45 ans). Soit une fourchette totale d’estimation de l’âge : 23 à 45 ans !

Ceci laisse imaginer de l’ampleur de la fourchette d’estimation requise pour un squelette trouvé dans des fouilles préhistoriques, même en bon état, qui n’est ni très jeune ni très âgé. Dans ce cas là, comme à la Ferrassie, comme dans les musée de préhistoire, donner un âge précis relève de l’escroquerie intellectuelle. Il fallait le dire pour démystifier en particulier les espérances de vie courtes habituellement avancés et attribuées aux hommes préhistoriques.

Par P.G. (H. Alpes)

L’article le plus remarquable de votre dernier numéro 11 est celui qui traite de Saint Irénée. Bravo pour son auteur. J’aime beaucoup Saint Irénée dont je possède les textes dans l’édition des “Sources Chrétiennes” (Le Cerf) ; édition critique par l’abbé Rousseau. Vous auriez dû mentionner cet ouvrage fruit d’un travail scientifique exhaustif et tout à fait remarquable, sur l’Adversus Haereses.

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